Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Ils tiendront leur livre à trois pouces de leur corps; on ne leur permettra ni de le frotter, ni de le gâter, ni de le ployer sur les angles, ni de le marquer à l'encre, ni d'écrire dessus.

63. Les choses dont on se sert dans l'école se bornent aux livres d'étude et à leurs accessoires, le papier, l'encre, les pinceaux et les écritoires. Tout livre d'amusement est un obstacle aux bonnes études et doit être proscrit de l'école, ainsi que l'argent superflu et les jouets de toute espèce.

64. Les élèves observeront les règles de la politesse dans leurs paroles et leurs actions; ils ne tiendront ni le langage ni la conduite des gens qui fréquentent le marché et les puits publics.

65. Un jeune homme doit être doux et traitable. La rudesse et l'emportement lui sont défendus.

66. L'écolier, sur son siège, conservera une attitude grave; il n'aura pas les jambes croisées et ne s'appuyera ni à droite ni à gauche. Dans les rues il s'abstiendra de lancer des tuiles, de sauter et de gambader; mais il marchera tranquillement et d'une manière uniforme. Les écoliers marchant ensemble ne se parleront point à l'oreille, ne se tireront point par leurs habits, ne se donneront point de coups de pied; ils n'iront point bras dessus bras dessous, regardant à droite et à gauche, causant d'affaires civiles et militaires.

L'art. 70 veut qu'un jeune homme, qui rencontre 7༠ en son chemin un supérieur ou une personne de sa famille, s'arrête aussitôt dans une posture régulière,

et ensuite courbe sa tête, croise les mains sur sa poitrine et fasse une révérence profonde. Si la personne qui passe lui adresse une question, il répondra avec une aisance respectueuse, et il attendra qu'elle soit passée pour se remettre en marche.

71. En marchant avec un garçon de son âge, il prendra la droite et cédera le côté d'honneur à son compagnon, mais il suivra ses supérieurs ou ses parens.

72. Dans la conversation, ses discours seront polis, faciles et conformes à la vérité; il ne marmottera point d'une manière stupide et confuse. Il ne mentira point; il parlera à voix basse et sans s'échauffer; il évitera la dispute et le bruit; il ne se vantera point; il ne dira point de facéties.

L'art. 73 donne des règles pour faire la révérence. Elle doit être facile, lente, profonde et arrondie, et non pas écourtée, roide, indécise ou précipitée.

74. Un jeune homme debout doit être grave, tranquille et ferme sur ses jambes; il ne doit pas s'appuyer sur une hanche à la manière d'un boiteux.

77. Ses vêtemens, son bonnet et sa chaussure doivent être unis et simples, mais propres, comme il convient à un lettré; les broderies et les ornemens lui sont interdits.

79. En hiver, quand les écoliers apportent des brásiers à l'école, ils ne doivent pas jouer avec le feu ou les cendres, ni se presser autour du feu.

80. A l'école, les élèves seront placés par rang d'âge.

81. Quand une personne viendra visiter l'école, tous les écoliers descendront de leurs siéges sans quitter leurs rangs et salueront l'étranger; ils s'abstiendront de se parler à l'oreille, de rire et de faire du bruit en› sa présence.

82. S'il arrive que le maître reçoive une invitation du père d'un de ses élèves, ou soit obligé de sortir pour affaires, les écoliers observeront en son absence les règles et les usages de l'école ; les grands n'insulteront point les petits; on ne se battra point, on ne brisera point les pinceaux et les écritoires.

83. Les écoliers n'apprendront point de choses inutiles, comme les jeux de cartes ou de dés. Ils ne joueront ni au volant ni au ballon, ni aux échecs; ils ne lanceront point de cerfs-volans; ils ne nourriront point d'oiseaux, ni de quadrupèdes, ni de poissons, ni d'insectes. Ils n'apprendront point à jouer sur des instrumens à vent ou à cordes, non plus qu'à chanter. Toutes les occupations de ce genre sont interdites comme inutiles; non-seulement elles mettent obstacle aux bonnes études, mais elles disposent le cœur à la dissipation et aux voluptés; il faut s'en défendre avec la plus sérieuse attention.

84. Le jeu qui a l'argent pour mobile est un vice dont les jeunes gens doivent se garder par-dessus toute chose. Il fatigue l'esprit, provoque la colère, cause la perte du tems et fait négliger les affaires. Rien ne produit ces mauvais effets à un plus haut degré; si l'on ne s'en abstient pas dans la jeunesse

il aura pour conséquence dans l'âge mûr la dissolution de la famille et la perte du patrimoine.

86. Les contes obscènes, les comédies licencieuses, les romans et les chansons dissipent les facultés de l'ame et compromettent gravement les affaires; ces ouvrages ne doivent jamais tomber sous les yeux des jeunes gens.

87. Les compositions poétiques n'appartiennent qu'aux hommes consommés dans les lettres et dont la réputation est établie; elles sont le produit de leur verve et le jeu de leur esprit (1). Mais un jeune homme ne saurait se livrer à la versification sans négliger ses études principales.

88. Les liaisons amicales et tout ce qui s'en suit, comme les allées et venues, les causeries, les visites, sont encore un obstacle aux études sérieuses. Les maîtres et les camarades d'étude ne doivent pas perdre cela de vue.

89. Le choix des alimens ne doit dépendre que des convenances personnelles. Le sage s'occupe de morale, non de cuisine.

90. En mangeant, un enfant doit s'accoutumer à la mastication complète, à la déglutition lente et facile. Il ne doit pas avoir l'air de dévorer ce qu'il mange, ni chercher les morceaux qui lui conviennent

(1) Je ne saurais admettre le sens que le docteur Morrison a donné à ce passage: Poetry, dit-il, consists of metaphors suggested by famous literary men. Hing ne signifie pas ici métaphore, mais verve. Ki ne veut pas dire suggested, mais diversari cum delectatione.

dans la partie la plus reculée du plat, ni remettre sur son assiette (suivant Morrison sur le plat) ce qu'il a déjà attaqué.

91. L'écolier admis à un banquet commencera par demander respectueusement la permission de s'asseoir. Une fois assis, il ne promènera point ses regards à droite et à gauche. Il ne coudoiera point ses voisins, il ne trépignera point sur sa chaise, il ne causera point trop haut, il ne babillera point. En levant sa tasse ou ses spatules, en commençant ou en finissant de boire, il observera la compagnie pour faire coincider ses mouvemens avec ceux des autres. Il ne mangera pas à pleine bouche, il ne boira pas à longs traits; enfin il ne répandra ni son vin ni sa soupe. Toutes ces choses sont des infractions à la bienséance.

95. Les écoliers ne doivent point s'absenter sans en prévenir respectueusement leur maître ; ils ne doivent point chercher de prétextes ou dire de mensonges pour se soustraire à leur tâche.

96. Quand les écoliers profitent de l'enseignement, se conforment aux règles de l'école, apprennent bien leurs leçons, écrivent bien leurs copies, le maître peut les louer ou leur donner des bâtons d'encre ou des pinceaux d'honneur, afin d'encourager leurs efforts, et d'engager les autres à faire des progrès.

97. Quant à ceux qui ne s'instruisent pas, qui violent le réglement, qui ne savent pas leurs leçons et qui écrivent mal, on les reprendra d'abord deux ou trois fois; s'ils ne se réforment point, on les punira en les mettant à genoux à leur place, afin de leur faire

[ocr errors][merged small]
« VorigeDoorgaan »