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» Au milieu de cet édifice est une estrade qu'on » appelle Intelligence universelle.

» Sur cette estrade est un trône qu'on appelle Abon>> dance de lumière et où est assise une femme de » toute beauté, appelée Mère de l'Intelligence et du >> Sentiment.

>> A travers de ses vêtemens on découvre tous les » mondes, sous l'apparence de femmes ornées de >> voiles transparens; on y remarque des figures char>> mantes, comme celle d'une mère tendre, et qui >> tient un langage doux et gracieux.

» Au milieu de la ville est la Science, celle qui pu>> rifie le cœur.

>> Lorsque le nouveau bienheureux le (Maschgoul, >> c'est-à-dire contemplateur), est arrivé en cet endroit » avec le Créateur, le Créateur dit à un homme de » son monde Allez, apportez les ustensiles de l'hos

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pitalité; car celui-ci a passé la mer qui rajeunit les » vieillards: sa jeunesse sera éternelle.

» Aussitôt cinq cents jeunes filles viennent au» devant de lui cent d'entre elles apportent une

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guirlande de perles; cent autres apportent le vase » où il doit prendre le bain, et cent autres de magni» fiques vêtemens qui lui sont destinés. En revêtant >> ces habits précieux, cette personne comprend qu'elle >> devient le Créateur.

>> Pour traverser, sans y être submergé, la fosse >> pleine des eaux de la volupté, de la colère, de l'a» varice, de la luxure, de l'orgueil et de l'envie, il » faut être exempt de tous ces vices, avoir le cœur pur.

>> Les génies opposés à la pénitence et à la contem>> plation, qui habitent les bords de cette fosse, se » détournent et s'enfuient quand ils voient y arriver >> un observateur du Maschgouli et du Selouk (un » contemplateur fidèle au culte).

>> Celui-ci, quand il a traversé cette fosse et la mer, » est affranchi des liens de toutes œuvres bonnes » et mauvaises. Les mauvaises sont le partage de » ceux qui maudissent sa mémoire; et les bonnes, » celui de ses amis, de ses compagnons, de ses en » fans (1). Il ne faut pas dire de mal d'un Maschgoul » ou contemplateur: ses ennemis tombent dans le pé» ché, et la pureté est accordée à ceux qui l'aiment. >> Le Maschgoul, dans cet état, est absolument déli» vré des liens des œuvres: il voit les bonnes et les » mauvaises aussi tranquillement que le conducteur » d'un char voit marcher les roues, et c'est alors que >> le Maschgoul prend la forme du Créateur.

» Quand il passe sous l'arbre Al, il sent tous les » parfums délicieux dont jouit le Créateur.

>> En entrant dans cette ville, il participe à la science >> réservée au Créateur, en ce qu'elle a de plus ex» cellent.

» Parvenu au milieu de cet édifice, il est pénétré » de toute la lumière du Créateur: en sorte qu'Indra » et Pradjapati ne peuvent pas supporter la splendeur

(1) Il est dit, Brahm. 141, qu'un savant, par ses mérites, pent sauver de la renaissance, dans les mondes inférieurs, non seu~ lement lui-même, mais ses pères et aïeux et ses descendans.

T. III.

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» de la lumière dont il brille, comme ils ne peuvent » supporter celle du Créateur.

» Arrivé au lieu de l'assemblée, il aperçoit qu'il » est grand comme le Créateur.

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Lorsqu'il monte sur l'estrade, il reçoit l'Intelli» gence universelle; il connaît tous les mondes.

» Et lorsqu'il s'assied sur le trône, il semble qu'il » s'asseye sur le Créateur.

» Ce trône est resplendissant de lumière : ses deux » pieds de derrière sont le passé et le futur; les deux >> autres sont les vrais biens, et la terre. Ses deux bras » sont deux versets du Sama-Veda, lus avec mélodie; » les deux côtés qui font la largeur du trône sont deux >> autres versets du Sama-Veda, et ces quatre ver→ >> sets ont leur nom propre. Tous les autres versets du » Rig-Veda et du Sama-Veda sont comme la trame » du tissu du trône; et les versets du Yadjour-Veda >> en sont comme la chaîne. La lumière de la lune en » est le siége, et l'harmonie du Sama-Veda en est le » tapis; les mesures du Veda en sont le coussin.

» C'est là que le Créateur est assis; le Maschgoul >> avance et s'assied aussi sur ce trône. Le Créateur » lui demande : Qui es-tu? Il répond : je suis le tems, » je suis le passé, le présent et le futur. Je suis émané >> de celui qui est lumière par lui-même. Tout ce qui » fut, qui est, qui sera, émane de moi. Vous êtes » l'ame de toutes choses; et tout ce que vous êtes, je >> le suis. » Oupn. 12, Brahm. 106.

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(La suite au numéro prochain.).

NOTICE DE DEUX PAPYRUS ÉGYPTIENS

EN ÉCRITURE DÉMOTIQUE,

Et du règne de Ptolémée-Épiphane-Euchariste;

Par M. CHAMPOLLION-FIGEAC (1).

ON connaît déjà, par les travaux des archéologues et des critiques, plusieurs de ces papyrus rapportés d'Égypte dans ces dernières années, et qui, de peu d'étendue comparativement aux autres papyrus en écriture hieroglyphique ou en écriture hiératique, offrent ordinairement un texte égyptien en écriture démotique ou populaire. On les a désignés sous la dénomination particulière de contrats, parce que, en effet, leur contenu se rapporte ordinairement à des transactions entre particuliers, ainsi qu'on l'a reconnu par une espèce d'enregistrement ou de sommaire écrit en grec et ajouté à une marge du texte égyptien, soit par l'examen de ce texte même, ou bien enfin par des contrats purement grecs, analogues dans la forme et dans l'objet aux contrats égyptiens. De plus, on sait aujourd'hui que la langue égyptienne, et ses trois écritures diverses, n'ayant pas cessé d'être d'un usage général en Égypte sous la domination des rois macédoniens, on y rédigeait très-souvent les con

soit

(1) Cette notice a été lue à la séance de la Société Asiatique du 2 Juin 1823.

trats dans les deux langues simultanément, en écriture démotique et en égyptien, la langue de la nation, et en grec, la langue de l'administration publique. Il existe, en effet, en Angleterre, outre l'inscription de Rosette; un contrat grec, qui est la traduction d'un contrat égyptien récemment acquis pour le Cabinet des Antiques de la Bibliothèque du Roi de France. M. le docteur Young vient de publier cette copie grecque, qui est à Londres, ce savant Anglais ayant d'abord reconnu l'identité des deux textes, d'après la lecture des noms propres du protocole de l'acte égyptien, qui lui a été communiquée par mon frère l'année dernière. Les deux actes sont, réellement, les mêmes; le texte grec est intitulé: ANTIPAPON ZYNTPAΦΗΣΑΙΓΥΠΤΙΑΣ copie du contrat egyptien; ils commencent l'un et l'autre par la même date, et les noms des officiers publics qui les ont signés sont aussi les mêmes. Le sens du mot ANTITPADON ne présente aucun doute; mais il pourrait encore servir, vu la circonstance dans laquelle il est employé, à expliquer entièrement la nature des fonctions de l'ANTIIPADEYE qui est toujours nommé avec le ΔΙΑΓΡΑΦΕΥΣ et lΥΠΟΓΡΑΦΕΥΣ dans l'enre

gistrement grec de tous les contrats rapportés d'Égypte, et qui aurait pu être aussi une espèce de copiste ou traducteur-juré, délégué de l'autorité publique pour écrire, dans la langue administrative, des contrats rédigés en langue et en écriture du pays. Ainsi l'étude de ces précieux débris de l'antiquité égyptienne, peut fournir chaque jour quelque résultat nouveau, et l'on ait combien le petit nombre des contrats connus et

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