Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

reur. Aussi sont-ils appeléskoung, « vectigalia » tributa. » Koung est en général tout ce qu'un inférieur offre à son supérieur supérieur naturel.

་;

Je sais bien que plusieurs personnes ont jugé que, pour des intérêts politiques ou commerciaux, on pourrait facilement fermer les yeux sur l'arrogante vanité des Chinois, pourvu que l'ambassade remplisse le but proposé. On serait tenté de se ranger de cette opinion, si ce n'était pas un fait constant, que jamais une ambassade en Chine ne peut remplir son but. Les Chinois, loin de négocier avec les envoyés des puissances étrangères, ne les regardent que comme des gens venus de la part de leur maître, pour présenter son respect et le tribut dû à son supérieur.

[ocr errors]

La manière fixe et immuable de traiter avec le gouvernement Chinois, est celle de faire remettre par écrit les demandes à faire, au gouverneur de la province où l'on aborde. Celui-ci l'envoie à Peking, au Li fan youan (Collége des affaires étrangères), qui ne manque jamais d'y faire réponse. Mais il n'y a pas d'exemple que les Chinois aient traité avec un ambassadeur, s'il ne vient pas à la tête d'une armée. Les Mandchoux ont fait quelques concessions à la Russie, parce qu'ils la craignirent dans le temps, et parce qu'ils prévirent que le commerce à la frontière de la Sibérie, et les caravanes russes qui se rendraient à Peking, feraient du bien aux Mongols Kalka, ruinés par les longues guerres avec le Galdan des Euleuts. Dans d'autres circonstances et dans un autre temps,

la cour de Peking ne se serait peut-être pas montrée si traitable.

La chose la plus inutile qu'on peut faire est donc d'envoyer des ambassades en Chine, puisqu'elles doivent toujours rester sans résultat, et ne servent qu'à mettre les gouvernemens Européens dans une position humiliante. Que les ambassadeurs fassent ou ne fassent pas les cérémonies prescrites par les lois du céleste empire, cela n'est d'aucune importance. Le mal qu'on veut éviter en refusant de s'assujétir aux neuf génuflexions devant l'empereur ou devant son trône, est déjà fait par l'arrivée même de la mission. KLAPROTH.

CRITIQUE LITTÉRAIRE.

Système perfectionné de conjugaison des verbes grecs, présenté dans une suite de tableaux paradigmatiques, par D. Frédéric THIERSCH, professeur au Lycée de Munich, et chef du Séminaire philologique de la même ville; traduit de l'allemand sur la troisième édition, par F.-M.-C. JOURDA, D. M. P., membre de la Société médicale d'émulation, et de la Légion d'honneur. Paris, chez Thomine et Fortic, libraires, rue Saint-André-des-Arcs, no 59. 1822.

LE grec ancien n'est pas au nombre des langues dont la Société asiatique s'occupe spécialement. Cependant il rentre au moins indirectement dans son domaine, soit comme source grec moderne, soit comme in

du

timement lié par son origine à la langue sanskrite. C'est surtout sous ce dernier point de vue que nous l'envisagerons dans cet article. Aussi bien, la méthode de M. Thiersch a quelque rapport avec celle des grammairiens indiens : c'est une synthèse un peu obscure, résultat de la plus lumineuse, et de la plus savante analyse. Je dis que cette synthèse est obscure; toute synthèse l'est nécessairement, non pour celui qui l'a construite, car il a reconnu l'un après l'autre tous les objets qu'il montre en masse ; ni pour ceux qui, comme lui, maîtres des détails, peuvent sans peine embrasser l'ensemble; mais pour le commençant, qui ne peut arriver aux généralités qu'après avoir passé en revue beaucoup de faits particuliers. Nous ne croyons donc pas que les tableaux de M. Thiersch puissent être fort utiles à l'enseignement élémentaire; mais comme résumé philosophique des règles de conjugaison exposées dans les meilleures grammaires modernes, tant en Allemagne qu'en France, ils ne laissent rien à désirer. L'élève de la nouvelle école y retrouve les prin. cipes qui lui sont familiers, et les voit avec plaisir présentés dans un ordre systématique, et offerts à sa vue comme dans un vaste panorama.

M. Thiersch s'occupe d'abord des lettres, et il épuise la matière. Il reconnaît cinq voyelles simples ou brèves,,,a,,, lesquelles étant doublées donnent les cinq longues, n, w, ã, î, (1). C'est exacte

(1) On ne met ici l'accent circonflexe que pour tenir lieu du signe de quantité longue.

[ocr errors]

ment le système sanskrit, où chaque brève a sa longue correspondante. De ces dix voyelles, trois brèves et trois longues sont formées dans l'intérieur de l'appareil vocal; il les appelle voyelles profondes;

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

!

Les autres,,, sont proférées par le palais et les lèvres; il les nomme antérieures. Ces dénominations me paraissent neuves et claires. Les six profondes combinées avec les deux antérieures, forment douze diphthongues, savoir:

[blocks in formation]

Ce tableau est très-régulier; mais ar et au y figurent deux fois, ce qui ne facilite en rien l'enseignement. L'auteur avertit que l', s'écrit sous les longues, au lieu de s'écrire à côté, en sorte qu'on dit a,,, pour ā', nt, wi. Mais on écrit aussi ads, et cependant & est bref dans tons; il ne devient long qu'après qu'on y a souscrit l'iota. Je demanderai aussi pourquoi l'auteur spupose que xúc est pour yeuve. A quoi bon ce doublement de l'v? Est-ce que la diphthongue & n'est pas longue par elle-même ? Au reste ces légères critiques n'attaquent en rien la beauté et la simplicité du edu sys tème de M. Thiersch. Elles prouvent seulement qu'il n'est pas de système qui ne prêté à quelque objection.

L'auteur ne compte pas u parmi les diphthongues. Ces deux voyelles se prononcent pourtant par une seule émission de voix, et ne font qu'une syllabe.

Après qu'on a formé douze diphthongues en ajoutant aux voyelles profondes chacune des deux antérieures, pourquoi ne pas accorder à celles-ci la permission d'en former une à leur tour en s'unissant ensemble? M. Thiersch suppose que viós devait se prononcer uvhios, et pepavïa, memauvhia, par l'introduction d'un digamma. C'est ainsi que quelques-uns, suivant l'expression de M. Schlegel (Indisch. Biblioth., t. I p. 290), déguisent iás en FiFids. Or à en juger par la prononciation des Grecs modernes, et l'analogie d'evayetov, qui paraît s'être prononcé dès la plus haute antiquité, evangelion, on devrait plutôt dire Fios ou Vhios, mema Fia ou memavia. Alors, semblable à l'u sanskrit (1), l'u grec, placé devant une voyelle deviendrait consonne.

υ

[ocr errors]
[ocr errors]

Des voyelles l'auteur passe aux consonnes, et c'est ici qu'il expose en détail les permutations des muettes qui servent de base à la conjugaison. C'est aussi dans cette partie de la grammaire qu'éclate surtout la conformité du grec avec le sanskrit. Ainsi l'une des règles principales, c'est que toute muette précédée d'une autre muette la veut de la même nature ou du même degré d'aspiration qu'elle. On dit par exemple éx Onu et non ἐλέχθην, du radical λεγ ; γέγραπται et non γέγραφται du radical γραφ ; πέπλεγμαι et non πέπλεκμαι, du radical Tex. La seconde consonne fait la loi à la première; elle la force de se changer tandis qu'elle-même reste

་་་་་

(1) L'u sanskrit se prononce comme ou français.

« VorigeDoorgaan »