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syllabe σa (ou 9×) qui termine la seconde personne de certains verbes, comme ἦσθα, οἶσθα, ἔφησθα ; syllabe qui se retrouve en sanskrit et en latin au parfait, BABHUVA, fui, BABHÛVITHA, fuisti, et en anglais, knowest, novisti.

Dans le paragraphe intitulé Modifications du radical, M. Thiersch fait voir comment la racine va devient θνησκ; μαθ, μανθάν; τυχ, τυγχαν; λιπ, λειπ, πραγ, πρασσ etc. Il ajoute que ces additions reçues par un radical ne sortent pas du présent et de l'imparfait, et que tous les autres temps se tirent immédiatement du radical; nouvelle analogie, et peut-être la plus remarquable de toutes, avec le sanskrit, qui modifie exclusivement les mêmes temps, et à peu près de la même manière. Les grammairiens indiens ont fait de ces lettres ajoutées le prétexte d'autant de conjugaisons différentes, ce qui embrouille prodigieusement la grammaire. Quand donc renversera-t-on, comme on l'a fait pour le grec, tout cet échafaudage, et quand substituera-t-on, à cette effrayante synthèse, une simple et commode analyse ?

Un de ces changemens est celui de ye en yiy-o, de Tex en tixt-w. Nous ne l'envisageons pas tout-à-fait comme M. Thiersch. Nous croyons que yiyvos résulte de yiyeva, consonne radicale redoublée avec addition ι, comme de μεν on fait μι-μενω, μίμνως de πετ, πι πετ-ω, πίπτω ; de ; γιο, γεγνωσκω; de μια, μιμνήσκω, et même de so, didwui. D'après ce procédé ten devrait produire TI-TEK-W, TITXW; mais la muette du troisième ordre ne

de

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peut aller devant x qui est du second, et l'on a forcé

ment τίκτω.

que

La comparaison du grec avec le sanskrit et les langues de la même famille indique aussi, pour former l'aoriste passif ¿rúp☺nv, une manière plus satisfaisante que celle de M. Thiersch; et elle explique en même temps comment il se fait que cet aoriste ait la terminaison active. Lesanskrit a un participe passif dérivé immé. diatement du radical par l'addition de TAS, latin tus : DâTAS, datus ; KRITAS, creatus. A présent, si l'on fait attention que l'allemand prend aussi un T au participe passif (gelobet, loué), que D, lettre de même organe, figure dans le latin ferendus, et le persan berDeh, enfin qu'il en est de même dans les anciens dialectes du Nord, on est en droit d'en conclure les lettres dentales D, T, TH, sont caractéristiques du passif; aussi avons nous en grec Ivróg solubilis, λυθείς solutus. Si donc au radical tv on ajoute ce caractère passif 0, on aura rupo, auquel joignant l'augment et le verbe abstrait à son temps secondaire nv, ns, n, on aura ἐτύφθην ; au subjonctif τυφθῶ, à l'optatif τυφθείην. Le participe τυφθείς est une forme adoucie de τυφθεντς. Για forme absolue, qu'il faut chercher ici comme ailleurs dans les cas indirects, est ruplevt, auquel le nominatif ajoute, de même que la plupart des nominatifs sanskrits ajoutent le visarga, qui répond au . Ceci décide en passant la question des grammairiens, le nominatif est-il un cas? C'en est un comme un autre; il a sa désinence propre, qui le plus souvent est S en grec aussi bien qu'en sanskrit: ¿pa6, nominatif «p«6s (äpaf);

}

άρπαγ

άρπαγε (ἅρπαξ); ἐλπιδ— ἐλπιδς (ελπις); γιγαντ γιγαντς (γίγας); μελαν μέλανς (μέλας). Quelquefois le nominatif est privé de désinence : génitif páprup os, nominatif páprup; quelquefois il se reconnaît au retranchement d'une lettre radicale: génitif cauar os, nominatif σῶμα ; δράκοντος, δράκων (dans ce dernier la voyelle est allongée). De même en sanskrit, radical RâJAN, roi, nominatif RAJâ; accusatif PATCHANT AM, nominatif PATCHAN (grec TETTOVтa, пÉTTY) coquens. Remarquons que le visarga sanskrit est tantôt S, tantôt H, c'est-à-dire qu'on prononce également DEVAS et DEVAH, divus. Ne faudrait-il pas rapporter à cette analogie l'élision de S dans Ennius: versibu' quos olim, etc. Catus Eliu' Sextus?

Les participes en uevos nous fourniront un dernier rapprochement; le sanskrit les termine en MâNAS: NETTÓμEVOS, PATCHAMANAS. Les anciens dialectes d'Italie avaient aussi cette forme de là vertumnus ( quasi vertomenos) de vertere; sanskrit VARTAMÂNAS; alumnus ( alomenos) d'alere: amamini (pluriel d'amamenos) vous êtes aimés (en sous-entendant estis ). A ces trois mots cités par M. Bopp, ajoutons vehemens ( quasi vehemenos, qui impetu fertur), de vehere. C'est le sanskrit VAHAMANAS, de VAH, qui signifie aussi porter, et fait à la troisième personne de l'aoriste, AVAKSÎT, vexit. Cette étymologie réfute assez a fausse dérivation vehere mentem qu'on donne à ve hemens.

Je bornerai ici ces rapprochemens. On en trouvera encore quelques autres dans la seconde préface placée

à la tête de ma grammaire grecque à partir de l'édition de 1819. On les trouvera surtout développés beaucoup plus en détail dans un excellent ouvrage dé M. Bopp, publié d'abord en allemand, puis redonné en anglais avec quelques changemens. Enfin M.de Chézy les expose tous les jours avec une rare sagacité dans son cours au Collège de France, et je me fais un devoir de dire que j'en ai recueilli la plupart et beaucoup d'autres encore à ses doctes leçons, plusieurs années avant que personne eût rien publié sur ces matières(1).

Je reviens à M. Thiersch. Dans son quatrième tableau il décompose chaque forme du verbe en radical, voyelle modale, désinence personnelle. Ces trois élémens se distinguent très-bien au passif: indicatifv-* o-jœe, dv-s-cai, Av-e-ra; subjonctif λv-w-pat, hv-n-axe; optatif --μev, Au-o-oo. A l'actif, la voyelle modale se confond avec la désinence, du-w, Els, el; elle reparaît au pluriel, Av-o-μev, λu-s-rs; et au duel, u-s-TOV. Le parfait passif en est privé, dedu-pai, nepiλn-pai; et les verbes en μ à l'indicatif : tíðn-μi, vide-μäi. A l'optatif ces verbes prennent au lieu de o pour voyelle modale, be--, iora-i-nv. A cet exemple on forme certains parfaits passifs par un simple souscrit, repe, Anuny, no, no. Mais ordinairement on prend une cirλήμην,

f

(1) Dès l'an 1810, M. de Chézy a inséré dans le Moniteur no 146, un article plein d'érudition sur la Grammaire sanskrite de Wilkins; article où il apprécie cet ouvrage avec une telle supériorité de doctrine qu'il relève jusqu'aux moindres fautes échappées à l'attention du savant anglais.

conlocution TETUMμévos env. A propos de voyelle modale, remarquons encore que c'est également I qui en sanskrit caractérise les modes que nous avons comparés aux optatifs grecs.

Cette manière d'analyser les verbes grecs est bien plus philosophique que le système, heureusement abandonné, des figuratives et des pénultièmes. Mais c'est ici surtout que M. Thiersch présente synthétiquement les résultats de sa belle et rigoureuse analyse; il faut être déjà fort pour le suivre et composer avec lui les formes dont il montre d'abord les élémens épars. Ce qu'il y a de plus véritablement neuf dans ses tableaux, c'est la conjugaison homérique mise en regard de la conjugaison ordinaire et présentée avec beaucoup de clarté. Le neuvième et dernier tableau, qui comprend les déclinaisons et quelques verbes irréguliers très-usités, est presque à lui seul une clef d'Homère. C'est principalement dans l'étude de ces anciennes formes qu'on reconnaît cette vérité, qu'en grec comme en sanskrit la conjugaison primitive était μ, σ,π, pour l'actif; pa, oa, tai, pour le moyen. Or sont les consonnes radicales des trois pronoms poũ, soũ, toũ; les voyelles ne sont là que pour en faciliter l'articulation. Cette remarque détruit le système d'après lequel la grande famille des langues sanskritiques aurait formé sa conjugaison uniquement par des inflexions de la racine, tandis qu'une autre famille, à laquelle appartiennent l'arabe et le syriaque, la forme par des affixes ayant une signification propre. On voit que les désinences du sanskrit, d'où sont venues celles

σ

σε τι

9 T

2

σαι, ται,

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