Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]

publiés a déjà procuré de notions historiques de quelqu'intérêt. Il devait d'ailleurs en être ainsi, d'après l'usage adopté, dans la rédaction des actes publics passés en Égypte durant la domination des Ptolémées, de mentionner dans leur protocole non-seulement l'année du règne et le surnom du souverain régnant, mais encore plusieurs prêtres ou prêtresses, et au premier rang parmi eux, le prêtre d'Alexandre-leGrand, fondateur de la monarchie macédonienne en Égypte, et dont le nom est suivi dans ces contrats des noms de tous les rois Ptolémées morts depuis Alexandre et associés à ses honneurs, jusques au roi régnant. Ainsi, le protocole, dans les actes publics de quel que importance, et, pour cela même, plus soignés dans leur texte, offre la série généalogique et chro→ nologique des rois Ptolémées, et ces documens sont très-précieux pour leur histoire. Nous avons fait voir ailleurs (1) comment le seul contrat grec, appelé de Ptolémaïs et publié par M. Boëck, à Berlin, a suffi pour mettre hors de doute le règne d'un PtoléméeEupator, que nous avions exhumé, en quelque sorte, de l'oubli absolu où l'avaient laissé tous les historiens et tous les critiques avant nous; et encore pour confirmer pleinement ce que nous avions aussi cherché à établir sur la véritable durée du premier règne de Ptolémée-Soter II, portée à dix-sept ans par les uns, quinze par d'autres, et qui est fixée à dix ans dans nos

(1) Éclaircissement sur le contrat grec de Ptolémaïs, p. 25 à 32

[ocr errors]

Annales des Lagides (2). L'examen soigneux de ces contrats est donc, à bien juste titre, l'objet des travaux des philologues de notre tems; il promet quelques heureux résultats, et de plus nombreux encore à mesure que l'époque relative de ces contrats divers se rapprochera de plus en plus, que le texte de leur protocole sera plus régulier et plus complet; surtout enfin quand, au lieu de la simple mention des divers prêtres qu'il était ordonné d'y relater, on y trouvera de plus et leurs noms et ceux de leur père, avec l'énoncé de leurs fonctions. C'est de là qu'on doit tirer en effet des données certaines, et qui nous ont manqué jusqu'ici, sur l'ordre de ces prêtres, sur leurs familles, leurs noms, leur succession, et sur la durée annuelle ou perpétuelle de leur sacerdoce.

Bien des doutes restaient encore à éclaircir sur ce

point pour l'Égypte des Lagides; mais les deux papyrus qui sont le sujet de cette notice, et qui font partie d'une seconde collection d'antiquités égyptiennes récemment envoyée à M. Thédenat du Vent fils, serviront à résoudre quelques-uns de ces doutes. Ces deux contrats sont l'un et l'autre du règne de Ptolémée-Épiphane, l'un de l'an 4 et l'autre de l'an 8; chacun d'eux, ce qui n'existe sur aucun autre contrat connu, contient, pour son époque, le nom du prètre d'Alexandre, le nom de l'athlophore de Bérénice-Evergète, celui de la canépliore d'Arsinoé-Philadelphe, et enfin le nom de la prétresse d'Arsinoé

(1) Tome II, p. 182 à 196.

Philopator. L'inscription de Rosette est du même règne et de la 9°. année; elle contient aussi les noms de ce prêtre et de ces prêtressés: ainsi nous avons à comparer trois monumens du même règne et de trois époques différentes, l'an 4, l'an 8 et l'an 9; ce hazard peut se présenter encore pour d'autres règnes; arrêtons-nous à examiner ce qu'il peut nous apprendré sur celui de Ptolémée-Épiphane en particulier, et, en général, sur l'état, en Égypte, des prêtres chargés du culte posthume des rois et des reines qui furent ses ancêtres. Nous verrons aussi comment il peut concourir à expliquer, autrement qu'on ne l'a fait jusqu'à présent, deux passages importans de l'inscription de Rosette.

[ocr errors]

En faisant notre examen critique d'après la traduction française du protocole de ces deux contrats égyptiens écrits en caractères démotiques, traduction faite avec le secours de l'alphabet de cette écriture, complété et publié par mon frère (1) après les travaux de MM. Silvestre de Sacy et Ackerblad, je ne dois pas craindre qu'il s'élève des doutes sur l'exactitude de cette traduction, la certitude et la facile application de cet alphabet, les épreuves auxquelles il a déjà été soumis (2), et ses résultats naturels, devant nous dispenser de la justifier quant aux noms propres des Ptolémées inscrits dans ces contrats; et quant à

(1) Lettre à M. Dacier, relative à l'Alphabet des Hieroglyphes Phonétiques. Paris, F. Didot, 1822; in-8°., planche IV.

(2) Sur le texte démotique de l'inscription de Rosette, et plusieurs papyrus dėmotiques aussi, du Cabinet du Roi,

leurs surnoms et à quelques mots autres que des noms, qui se lisent également dans le texte des deux protocoles, le sens des signes démotiques qui les expríment ne saurait non plus offrir aucun doute, le littéré de ces protocoles étant le même dans tous les contrats, sauf le nombre des noms selon les époques, et quelques-uns de ces signes existant aussi, et avec le même sens déjà reconnu, dans l'inscription de Rosette. Toute autre démonstration est d'ailleurs hors du cadre de cette notice; nous y joignons un fac simile lithographique du protocole de ces deux contrats. Voici la traduction française de ces deux proto

coles :

Papyrus, no. 1. Dans l'année 4°. du roi Ptolémée, fils de Ptolémée et d'Arsinoé, dieux (Philopatores); étant prêtre d'Alexandre, et des dieux Adelphes, et des dieux Évergètes, et des dieux Philopatores, et du roi Ptolémée-Euchariste, Démétrius, fils de Sitaltès; étant Areia, fille de Diogène, athlophore de Bérénice-Évergète; étant Nicias, fille d'Apelle, canéphore d'Arsinoé-Philadelphe; étant Irène, fille de Ptolémée, prétresse d'Arsinoé-Philopator.

Papyrus, no. 2. Dans l'année 8°. du roi Ptolémée, fils de Ptolémée et d'Arsinoé, dieux (Philopatores); étant prêtre d'Alexandre, et des dieux Adelphes, et des dieux Évergètes, et des dieux Philopatores, et des dieux Soters, Ptolémée, fils de Ptolémée, fils de Horoshermès; étant Dropion, fille de Ménapion, athlophore de Bérénice-Évergète; étant Démétria, fille de Philinus, canéphore d'Arsinoé-Philadelphe;

étant Irène, fille de Ptolémée, prétresse d'ArsinoéPhilopator.

Il n'est pas inutile de transcrire ici le protocole analogue de l'inscription de Rosette, le voici: (ligne 4), dans l'année 9o., (ligne 9), (du roi Ptolémée, fils du roi Ptolémée et de la reine Arsinoé, dieux Philopatores); (ligne 4), étant Aëtès, fils d'Aëtès, prétre d'Alexandre, et des dieux Soters, et des dieux Adelphes, et des dieux Évergètes, et des dieux Philopatores, et du dieu Épiphane-Euchariste; étant Pyrrha, fille de Philinus, athlophore de Bérénice-Évergète ; étant Aréia, fille de Diogène, canéphore d'Arsinoé-Philadelphe; étant Irène, fille de Ptolémée, prétresse d'Arsinoé-Philopator.

Nous ne croyons pas nécessaire de rapporter ici le texte grec, très-connu, de cette partie de l'inscription de Rosette, ni de soumettre à ses formules le texte des deux autres protocoles, leur discussion devant entièrement porter sur les faits et non pas sur les mots de ces textes. Nous ferons donc remarquer dès l'abord l'analogie de ces trois protocoles: dans les trois, la date de l'année se trouve à leur commencement, et nous expliquerons plus bas celles des deux papyrus. Le nom du souverain régnant y suit immédiatement cette date de l'année; et ce souverain est le cinquième des Ptolémées, le fils et le successeur de Ptolémée et d'Arsinoé Philopatores, comme le disent les trois textes il s'ensuit que les deux nouveaux papyrus que nous examinons, sont les plus anciens de

:

[ocr errors]
« VorigeDoorgaan »