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rières de Gartas en Nubie (1), et nos contrats vont mettre ce point historique dans tout leur jour. Ce sacerdoce annuel était d'ailleurs d'un usage général en Grèce; l'institution des prêtres qui furent affectés au culte des rois, ne paraît remonter ni en Égypte, ni en Syrie, au-delà des tems d'Alexandre, et rien n'autorise à croire que l'Égypte des Pharaons, si pieuse envers la Divinité, eût adopté une pareille pratique. Sous les Ptolémées, elle eut donc des prêtres annuels pour ses rois et pour quelques-unes de ses reines : on comprend par là toute l'importance qui serait propre à la collection plus ou moins étendue de leurs noms dans l'ordre de leur époque, puisqu'ils pourraient être une espèce d'échelle chronologique, et ce que nous apprennent les deux nouveaux contrats réalise en partie et confirme les espérances que nous avions déjà rattachées dans un autre écrit (2) à ces diverses listes sacerdotales, dans l'intérêt des recherches historiques on doit donc de toutes parts s'appliquer à les accroître.

La comparaison des deux nouveaux contrats avec l'inscription de Rosette, nous apprend donc avec quelque certitude:

*

1°. Que le sacerdoce du prêtre d'Alexandre et des

pour

(1) Recherches servir à l'Histoire de l'Égypte pendant la domination des Grecs et des Romains, tirées des Inscriptions grecques et latines, relatives à la chronologie, à l'état des arts, aux usages civils et religieux. (Paris, Bolland -Tardieu, 1823, in-8°.) p. 489. Voyez aussi p. 214 du même ouvrage.

(2) Eclaircissemens historiques sur le Contrat de Ptolémaïs, p. 28

et 29.

dieux Ptolémées, ses successeurs, était annuel; les noms sont différens pour chacune des trois années; nous ne voyons pas non plus que le même personnage ait rempli deux fois les mêmes fonctions dans les trois époques que nous connaissons, et aucun d'eux ne porte le titre de dio ispeùs, quoique appartenant à des familles en quelque sorte privilégiées pour le sacerdoce; ce qui n'empêchait pas que le chef suprême de l'ordre sacerdotal, l'Apxiepas, sous les Lagides, pût être perpétuel, et son fils l'héritier de son titre, comme le rapporte Hérodote pour son tems (1). Il paraît toutefois par l'inscription de Rosette (ligne 6) qu'il y avait alors plusieurs grands-prêtres en Égypte, un peut-être pour chaque dieu ou pour chaque temple principal; mais nous ignorons encore si au tems des Lagides, leurs fonctions étaient annuelles ou perpétuelles..

2°. Que le sacerdoce des athlophores de BéréniceÉvergète I était également annuel.

3°. Qu'il en était de même de la canéphore d'Arsinoé, première femme de Philadelphe ; et nous avons dit ailleurs que c'était à cette Arsinoé, et non pas à la seconde femme de ce roi, nommée aussi Arsinoé, que les honneurs de la canéphore appartenaient, parce

(3) Αλλὰ πολλοὶ (ξέρεις) τῶν εἰς ἐςὶ Ἀρχιερεὺς· ἐπεὰν δέ τις ἀποθανῇ, τούτου ὁπᾶις ἀντικατιςαται. Lib. II, cap. 37, Τ. Ι, p. 17, ed. J. B. Gail. Cf. Diod. sic. p. 84 et 98; Euseb., Præp. Evang., Lib. II, p. 50. Ce que ces auteurs rapportent pourrait donner lieu à une longue discussion, que l'observation de faits certains et encore ignorés pourrait seule rendre utile dans ses résultats.

que

la seconde n'eut point d'enfans, et que la première fut la mère de l'héritier de la couronne, Ptolémée-Evergète (1). Cette opinion ne réunit pas tous les suffrages, et, en attendant que quelque monument la confirme plus directement, nous ajouterons ici quelques considérations qui nous semblent propres à l'appuyer. Ce ne put être qu'après l'avénement d'Évergète, que cette Canéphore put être instituée ; car on ne connaît point de sacerdoce de ce genre pour des reines encore vivantes, et c'est à sa propre mère que le roi Évergète dut naturellement le destiner. Le texte de l'inscription d'Adulis et des autres monumens analogues connus jusqu'ici, dans lesquels Évergète I est désigné comme le fils du roi Ptolémée et de la reine Arsinoé, les dieux frères, Baccheus péyas IIroλεpatos, ὑιὸς Βασιλέως Πτολεμαίου καὶ Βασιλίσσης Αρσινόης θεῶν ἀδελφῶν, ne contredit point cette assertion, puisque les reines d'Égypte, comme vient de le prouver M. Letronne (2), portaient le titre de soeur du roi leur mari, quoiqu'elles ne fussent pas réellement leurs sœurs. Comme Évergète I n'était pas le fils de la seconde Arsinoé, mais bien de la première, il est tout simple et même de rigueur, que, dans l'inscription d'Adulis et ailleurs, ce prince, qui se dit fils de Ptolémée et de la reine Arsinoé, les dieux frères, désigne réellement le Ptolémée et l'Arsinoé qui étaient de fait l'un son père et l'autre sa mère ; c'est-à-dire, Ptolé

(1) Annales des Lagides, I, 233.

(2) Recherches pour servir à l'Histoire de l'Égypte, p. 8, 348, etc.

T. III.

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1

mée-Philadelphe et la première Arsinoé, fille de la seconde et du roi Lysimaque. Philadelphe porta d'ailleurs ce surnom royal dès son avénement à la couronne, et avant d'avoir épousé sa seconde femme, qui était sa sœur. On connaît en effet une médaille d'une Arsinoé, avec la legende : ΑΡΣΙΝΟΗΣ ΦΙΛΑΔΕΛΦΟΥ; ceux qui l'ont décrite observent que la tête indique une femme très-jeune (1), et cette médaille n'a point de date. Or, on sait par l'histoire, que Ptolémée-Philadelphe ne parvint à la couronne, qu'à l'âge de vingt-quatre ans, qu'il se maria trois années après avec Arsinoé, fille de Lysimaque, de laquelle il eut trois enfans; que quatre années plus tard encore, il épousa sa sœur Arsinoé en secondes noces; enfin, que cette Arsinoé était plus âgée que Philadelphe, et hors d'état de lui donner des enfans (2). C'est donc à la première Arsinoé qu'on doit attribuer cette Médaille d'Arsinoé jeune; et il en résulte, que ce prince ayant porté dès son avénement le surnom de Philadelphe, ce même surnom dut aussi être commun à sa première femme, et que les dieux Adelphes ou Philadelphes peuvent également s'entendre de Ptolémée et de cette première Arsinoé. Les médailles s'accordent donc en ce point avec ce que nous apprennent les inscriptions.

(La suite au Numéro prochain.)

(1) Mionnet, Description, VI, p. 13, no. 118.

(2) Annales des Lagides, II, 13, 14, 19; et Vaillant, Histoire

Ptolém.,

30.

CRITIQUE LITTÉRAIRE.

Sur la Chrestomathie sanskrite de M. Frank.

M. FRANK, professeur de philosophie à Munich, a publié, dans cette ville, à la fin de 1820 une chrestomathie sanskrite, composée des morceaux suivans :

Le discours de Dhritarashtra, tiré du Mahabharata, avec les Scholies de Nilakanta..

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Des extraits de l'ouvrage de Sankara-Atcharia sur les Vedas, et du Commentaire d'Ananda sur l'ouvrage de Sankara.

2

L'auteur a donné le premier morceau en caractères dévanagari, avec une lecture interlinéaire en lettres romaines ; et il a placé, au bas de chaque page, l'analyse en lettres simples des caractères composés. Ce texte est suivi d'une exposition grammaticale et mythique, où M. Frank applique les règles de la langue, et fait ce que les écoliers appellent les parties grammaticales des mots. C'est pour les commençans, auxquels l'ouvrage est destiné, la partie la plus utile du travail de M. Frank. Aux explications grammaticales, il joint partout les éclaircissemens nécessaires pour faire connaître les personnages mythologiques que le poète indien a mis en scène, les faits et les usages qui caractérisent l'antique civilisation de l'Inde. Il analyse tous les mots composés, il en indique la racine, et il écrit en caractères dévanagari toutes les expressions qui deviennent l'objet d'une remarque. Le texte avec les remarques oc

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