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frère pose la question sans oser la résoudre. Les indications qu'il fournit montrent qu'il ne croit pas ce rapprochement possible pour le moment.

Au terme de son voyage, notre confrère visita une mission des Pères Blancs et il nous dépeint l'émotion qu'il ressentit sous l'impression de la ferveur d'un groupe de néophytes kabyles; il indique la transformation de la situation de la femme par le fait du droit indissoluble qui lui est acquis au foyer et compare cette situation à celle de la femme indigène, assujettie au caprice de l'homme, monogame, il est vrai, dans la montagne, mais usant du divorce au gré de sa fantaisie.

M. Layer, qui manie l'objectif avec aisance, illustra sa communication de projections documentaires dont plusieurs présentent un véritable caractère artistique et doivent orner notre Précis, grâce à l'amabilité de notre confrère.

Vous vous souvenez des conférences faites ici même par M. Lecaplain au cours des années dernières : La Télégraphie sans fil,

Les différentes espèces de radiations;

L'Analyse spectrale;

La Téléphotographie;

Progrès de la télégraphie sans fil;

La Constitution du soleil.

Cette année, M. Lecaplain a traité, en quatre séances, toujours aussi attrayantes: Les plus lourds que l'air, sujet doublement d'actualité puisque nous étions à quelques jours de la Semaine rouennaise d'aviation.

Adoptant le plan suivi dars les questions précédentes,

notre confrère a consacré son premier entretien à la récapitulation des principes de mathématiques et de mécanique indispensables à connaître : sinus, cosinus, force, résultante, parallelogramme des forces, travail. Puis notre confrère expose les lois de la résistance de l'air, étudie le vol des oiseaux et classe les appareils plus lourds que l'air en ornithoptères, hélicoptères et aéroplanes, dont les noms indiquent le but poursuivi.

Il est probable que l'homme ne parviendra jamais à imiter le vol des oiseaux, pas plus qu'il n'a copié, dans ses véhicules, la marche des animaux. Il a trouvé autre chose la roue. La roue est une invention humaine par excellence; la nature ne nous offre rien de semblable. Cette roue, l'homme l'a utilisée dans toutes les machines depuis la montre jusqu'à la locomotive; elle symbolise l'invention humaine. La roue, modifiée avec beaucoup d'ingéniosité par Sauvage, lui a donné l'hélice, cette nageoire de nos gigantesques transatlantiques.

C'est encore l'hélice qui permet de faire progresser les aréoplanes, semblables à de gros insectes au vol lourd et continu, et qui sont en réalité des cerfsvolants, dont la corde est remplacée par la traction de l'hélice.

M. Lecaplain nous a décrit, avec beaucoup de détails, l'aéroplane type, ses différents organes les ailes, le moteur, l'hélice, les gouvernails de profondeur et de direction, la queue stabilisatrice. Puis il a crayonné le portrait des principaux modèles réalisant plus ou moins heureusement les conditions indispensables, monoplans

et biplans, les uns plus rapides, les autres plus stables. Nous passons rapidement sur ces causeries très lumineuses de notre confrère, parce qu'il les a lui-même résumées dans le Précis en les illustrant de croquis qui pour être schématiques n'en sont que plus faciles à comprendre.

Pour répondre au désir de notre président, qui ne pouvait souffrir les séances sans lecture, votre secrétaire essaya de vous résumer, en quelques mots, une conférence faite à Paris, par Ernst Cohen, sur la pesle de l'étain et la maladie de l'écrouissage.

Ce sont des transformations moléculaires qui se produisent sous certaines conditions rappelant l'évolution d'une maladie contagieuse.

Les objets en étain conservés pendant longtemps à basse température se couvrent d'une véritable éruption qui tombe lentement en poussière, pendant que la transformation se propage de proche en proche. La poussière qui se détache ainsi, mise au contact d'un objet en étain sain, provoque très rapidement la transformation au point touché, si la température est basse.

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M. Cohen a établi que l'étain existe sous deux variétés l'une blanche, celle que nous connaissons, stable au-dessus de 18°; l'autre grise, presque noire, stable au-dessous de 18°; cette dernière est moins dense; il en résulte que la transformation se fait avec augmentation de volume: d'où cette sorte d'éruption constatée.

Au-dessous de 18°, l'étain blanc ne se transforme pas fatalement en étain gris, il reste en état métastable; le

contact d'une parcelle d'étain gris rompt l'équilibre instable; de là cette sorte de contagion observée.

On a constaté des cas de peste de l'étain en Russie, où la température descend très bas; des blocs d'étain fin de Banca, entreposés pour quelques mois, ont été transformés totalement en poussière noirâtre.

Souvent aussi l'on a observé semblable altération sur des tuyaux d'orgue. Ceux-ci paraissent rongés en certains points d'où le métal se détache, laissant une perforation.

Notre Musée d'antiquités offre des exemples de vases en étain du moyen âge ainsi altérés.

Pour prévenir cette transformation, il faut éviter les basses températures et le contact d'objets déjà atteints.

Ce que M. Ernst Cohen appelle la maladie de l'écrouissage est un phénomène plus général. Les molėcules de tout métal écroui, fondu ou forgé, sont dans un équilibre instable, elles tendent à cristalliser.

L'élévation de la température, les vibrations, le contact de cristaux du même corps activent cette transformation qui a pour résultat de faire perdre au métal son homogénéité et sa résistance; les soudures ne tiennent plus, les essieux cassent. On peut dire que cette altération est la cause de bien des accidents.

Vous n'avez pas oublié la lecture faite par M. Paulme d'un très intéressant travail du Dr Merry Delabost intitulé Souvenirs épars, à propos de portraits de deux anciens chirurgiens de l'Hôtel-Dieu, membres de l'Académie de Rouen.

Ces portraits, donnés aux hospices par Mme RoquignyFlaubert, ornaient le cabinet de consultation d'Achille Flaubert, logé, comme ses prédécesseurs, dans l'hôpital; ils présentent un intérêt historique de premier ordre.

L'Administration a résolu de placer ces portraits dans l'escalier d'honneur de l'Hôtel-Dieu, orné déjà de plusieurs documents relatifs à l'histoire des hôpitaux. C'est une occasion que saisit le Dr Delabost de nous raconter quelques-uns de ses souvenirs d'hôpital, en faisant revivre les personnages dont les noms sont inscrits sur la table de marbre placée dans l'escalier d'honneur, et de tracer, en une rapide esquisse, quelques-uns des traits caractéristiques de leur personnalité.

Vous lirez ce travail dans le Précis. Je vous le résume donc brièvement.

D'abord Lecat qui aborda l'étude de presque toutes les sciences avant de s'orienter vers la chirurgie. Avec quatre de ses amis, il fut parmi les fondateurs de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, dont il assura la vitalité par sa fécondité inépuisable.

A Lecat succéda David, son gendre, qui le premier érigea en principe le traitement conservateur dans la nécrose des os; il fit de nombreuses observations sur le mal vertébral qui pourrait aussi bien s'appeler mal de David que mal de Pott.

Son successeur, dans ses différentes fonctions, fut Laumonnier qui pratiqua la première ovariotomie, fit des recherches sur le système lymphatique et créa à

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