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Rouen une école destinée à l'encouragement de l'art des préparations modelées en cire.

Parmi les élèves de Laumonnier se trouvait AchilleCléophas Flaubert; il remplaça Laumonnier, malade, puis lui succéda, comme chirurgien en chef de l'HôtelDieu, en 1818.

Le ménage Flaubert alla s'installer à l'Hôtel-Dieu, où, trois ans plus tard, naquit Gustave Flaubert.

Cléophas Flaubert fut un chirurgien d'une grande notoriété non seulement en Normandie, mais en France et même à l'étranger; il fut surnommé le Dupuytren de la province.

Il eut pour successeur son fils, Achille Flaubert, qui fut le maître et l'ami de notre très sympathique trésorier. M. Delabost a déjà tracé le portrait de ce grand chirurgien, dont il a conservé un souvenir toujours vivant. Son diagnostic était sûr, sa prestesse et sa sûreté de main peu communes et bien précieuses à une époque où le chloroforme, peu connu et mal employé, n'apportait pas encore aux malades et aux opérateurs le secours de ses admirables propriétés.

Notre confrère consacre ensuite quelques lignes à un médecin dont le nom figure aussi dans l'escalier d'honneur de l'Hôtel-Dieu, Lepecq de la Cloture, qui occupa dans la science, surtout comme épidémiologiste, un rang distingué.

En terminant, le Dr Delabost émet le vœu que l'exemple de Mme Roquigny-Flaubert soit suivi et que l'escalier d'honneur de l'Hôtel-Dieu devienne ainsi un musée d'histoire locale qui ne manquera pas d'intérêt.

Pour clore cette énumération, rappelons que M. le Dr Boucher vous a présenté deux rapports très étudiés sur les travaux de M. le Dr Xavier Gouraud et sur l'ouvrage de M. le Dr F. Hüe, intitulé: Histoire de l'Hospice-Général de Rouen, de 1602 à 1840, et que M. le Dr Pennetier a adressé à l'Académie le XIII fascicule des Actes du Muséum d'histoire naturelle de Rouen.

NOTES

SUR LA

COMMUNAUTÉ DES CHIRURGIENS DE ROUEN

Discours de réception du Dr FRANÇOIS HÜE.

MONSIEUR LE PRÉSIDENT,

MESSIEURS,

Je ne saurais trop vous remercier d'avoir bien voulu m'accueillir dans votre Compagnie, car mon bagage littéraire est bien léger. En portant vos suffrages sur ma personne, vous avez très certainement voulu suivre une tradition. Le fondateur de cette Académie ayant été un des chirurgiens les plus marquants du XVIIIe siècle, il vous est resté une reconnaissance discrète pour la corporation, et cela a été à vos yeux mon premier mérite. Cette pensée, qui m'a assailli dès le premier moment, a orienté de nouveau mes recherches vers l'histoire de ceux qui, au cours des siècles passés, ont exercé la chirurgie dans notre cité normande, si riche en document de toutes sortes.

Vous possédez déjà dans vos annales de nombreuses et précieuses pages sur Nicolas Lecat, à qui je faisais allusion en commençant. Sa personnalité était telle

ment originale et puissante, son énergie et sa force de travail telles, qu'il fait pâlir autour de lui tout le reste de la corporation, et que ceux qui ont voulu étudier l'histoire des sciences médicales à Rouen, avant la Révolution, n'ont guère vu que lui. Il a préparé, en effet, la formation d'un centre scientifique avec corps enseignant et a été le protagoniste d'un changement profond dans la situation des chirurgiens de notre pays, et aussi, par à-coup, des médecins de sa génération. Mais j'ai à m'excuser ici d'aborder un pareil sujet et d'avoir pensé que je découvrirais, pour vous les apporter, des faits entièrement inédits dans le fonds si riche des archives départementales. J'y ai été précédé, vous le pensez bien, par votre regretté père, Monsieur le Président, et partout, dans sa patiente moisson, Charles de Beaurepaire a coupé les plus beaux épis pour en composer ces gerbes si pleines et si brillantes qu'il a déposées souvent ici, ne laissant plus qu'à glaner derrière lui.

Si nous essayons, avec notre mentalité, nos habitudes et nos mœurs actuelles, d'évoquer ce qui existait alors, nous verrons qu'il y avait matière à évolution et qu'une énergie comme celle dont disposait Lecat n'était pas inutile pour modifier un ensemble de coutumes qui s'expliquent par l'ambiance d'alors, mais entravaient plus qu'elles ne favorisaient la marche vers le mieux, idéal passionnant de notre époque.

Les choses alors n'allaient pas comme de nos jours où il n'existe aucune différence dans l'état social des médecins et des chirurgiens. Chacune de ces deux

branches de l'art de guérir naît d'un tronc commun, vigoureux, constitué par une somme d'études et de connaissances communes. La différence ne tient qu'au perfectionnement dans la pratique et à la difficulté de rester au courant de la multiplicité des découvertes constantes dans tous les sens. Mais on ne conçoit plus un médecin ne faisant jamais acte chirurgical, ni un chirurgien qui ne serait pas au courant des choses de médecine. Et, encore, si la spécialisation est accentuée dans les grandes villes, elle n'existe plus dans les campagnes où le praticien, le plus souvent seul en face de toutes les surprises, ne peut faire appel à un aide que par exception.

Il y a deux siècles, les médecins et les chirurgiens étaient nettement séparés, et le plus souvent pas frères du tout, mais bien ennemis acharnés. Cela tenait à des causes multiples.

D'abord les médecins, agrégés en collège à Rouen, vers 1605, appartenaient à l'Université et jouissaient, de ce fait, de privilèges considérables comme tous ceux de profession libérale, privilèges dont ils étaient jaloux. C'est la règle. Ils étaient exempts de tout guet, garde, recette, commission publique, police de ville, de paroisse et de logement des gens de guerre. Ces exemptions avaient été confirmées en faveur des services gratuits que rendaient à tour de rôle les médecins au bureau des pauvres de la ville et de l'hôpital et aux gens de guerre qui devenaient estropiés. Mais l'accès du collège était assez difficile. Il fallait :

1° Un certificat d'études régulières pendant l'espace

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