Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Que faut-il manger? a donné de façon humoristique une ingénieuse analyse de l'ouvrage de M. le docteur Gouraud, membre correspondant, portant le même titre.

Mgr Loth, dans une étude sur la Mission de Mgr de Salamon dans le diocèse de Rouen, s'est attaché à rectifier une erreur qui s'est glissée dans un article du cardinal Mathieu sur Mgr de Salamon.

Notre confrère a établi que la mission confiée à ce prélat par indult du Saint-Siège, du 1er juin 1801, avait pour objet de mettre fin à un conflit de juridiction survenu entre l'évêque de Séez et les vicaires capitulaires du diocèse de Rouen, et aussi de régler la conduite à suivre au sujet d'une question de prestation de serment demandée par le gouvernement consulaire.

La mission dont il s'agissait ne constituait en aucune façon un acte d'opposition au Concordat dont il n'était pas question lors de la venue du prélat à Rouen.

M. Lecaplain a remis à l'Académie une notice de grand intérêt sur M. Henri Wallon.

M. Chanoine-Davranches a donné à l'Académie une étude très documentée: La Ligue et les Libelles. Ce travail particulièrement intéressant montre quelle fût la violence de la guerre de plume poursuivie entre les catholiques et les calvinistes, depuis le règne de Charles IX jusqu'à l'avènement de Henri IV. C'est grâce à des documents en sa possession que notre confrère a pu établir une étude de si considérable intérêt.

M. le vicomte de Monfort a donné lecture à l'Académie d'extraits de ses souvenirs de la guerre du Mexique

[ocr errors]

(1864-1867) publiés depuis dans Le Correspondant (1). C'était une brillante évocation, écrite sous une inspiration personnelle tout à fait prenante, de faits d'armes accomplis sur une terre lointaine pour l'honneur du drapeau. En dehors des aperçus historiques qu'elle fournissait, l'œuvre de notre éminent confrère donnait des indications géographiques à retenir. C'était une lecture tout à fait attrayante, angoissante parfois, que celle de ces récits d'actes de vaillance mêlés à de tragiques incidents.

M. l'abbé Vacandard a fait deux communications à l'Académie, extraites de travaux importants publiés dans la Revue du Clergé français, le Dictionnaire catholique.

La première de ces communications avait pour objet : Les Origines de la fête et du dogme de l'Immaculée Conception (2).

Notre confrère a établi dans cet exposé historique que la fête de l'Immaculée Conception avait été célébrée dans la Cathédrale de Rouen dans la seconde moitié du XIe siècle, et qu'elle se trouvait mentionnée, en 1248, dans les œuvres du pontificat d'Eudes Rigaud, l'ami de saint Louis.

La seconde communication de M. l'abbé Vacandard avait pour objet Saint Eloi, sa vie, ses œuvres, sa doctrine (3). Après avoir rappelé la vie séculière d'Eloi,

(1) Correspondant, numéros des 10 novembre, 10 décembre 1910 et 25 janvier 1911.

(2) Revue du Clergé français, t. LXII (1910), p. 5 et suiv.; p. 257 et suiv.; p. 281 et suiv.

(3) Dictionnaire catholique, de Letouzey et Ané.

notre savant confrère s'attachait particulièrement à la recherche de l'action exercée, pendant son épiscopat, par l'évêque de Noyon; il le montrait, comme saint Ouen, son ami, favorisant les fondations religieuses, répandant la foi, faisant disparaître les restes du paganisme. M. l'abbé Vacandard constatait que malheureusement les œuvres de ce prélat, dont l'action avait été considérable, ont disparu, à part quelques vestiges recueillis par ses biographes.

Dans Une histoire de revenant: Messire Pierre Cauchon aux fêtes de Jeanne d'Arc, M. Edward Montier évoque de façon tout à fait ingénieuse et séduisante les personnages si fàcheusement mėlės au procès de l'héroïne sainte, et la cité normande d'autrefois. C'est une leçon véritable où l'histoire et l'archéologie se trouvent mises à la portée de tout le monde par un érudit qui sait, en toute circonstance, parer la vérité du charme de la fiction.

Pendant plusieurs de ses séances, l'Académie a entendu la lecture d'une étude philosophique importante Psychologie est plus que Science qui lui avait été adressée par son auteur, M. Michel-Ange Billia, de Turin.

La Compagnie a suivi avec le plus grand intérêt cette communication de portée très haute, profondément étudiée, traitée dans une forme véritablement magistrale.

M. le capitaine Engelhard, membre correspondant, a lu à l'Académie un poème ayant pour titre : A nos contemporains; cette œuvre, heureusement inspirée,

où la distinction de la forme sert l'expression de sentiments généreux, a été publiée dans un recueil littėraire.

Dans une attrayante causerie sur L'Architecture dans l'œuvre de Flaubert, M. Delabarre paraissait avoir pénétré la pensée de l'écrivain normand qui a fait intervenir de si large façon la description dans ses compositions. Qu'il s'agisse de Salambô, la porte et la terrasse monumentale du temple formaient, quand elle y paraissait, un cadre et un piedestal magnifique pour la beauté de la jeune fille, objet de la passion de Matho. Les murs inaccessibles de Carthage remplissaient aussi leur rôle dans le drame humain; c'était l'obstacle abhorré dont la vue portait à son comble l'irritation du mercenaire contre la cité punique. Chez la bonne Madame Aubin tout est simple et en rapport avec le caractère de l'héroïne. A Ry, la simplicité du logis ne répond pas aux aspirations de Madame Bovary.

M. Vermont a présenté à l'Académie une étude sur la Question des Retraites telle qu'elle a été résolue jusqu'ici pas les législations étrangères et la législation française. Notre confrère a montré l'obligation prévalant en Allemagne, l'assistance en Angleterre, en Belgique et en Suisse le principe de la prévoyance subsidiée.

M. Vermont, plus autorisé que personne à traiter cette grave question, craignait que dans notre pays le principe de l'obligation ne prévale à tel point sur celui de la prévoyance que la mutualité ne se trouve compromise au détriment des finances publiques et de la dignité humaine.

Mgr Loth a présenté deux rapports, l'un sur les travaux de M. l'abbé Blanquart, curé de la Saussaye, canton d'Amfreville (Eure), l'autre sur l'ouvrage de M. Lucien Valin, Le duc de Normandie et sa Cour. Le rapport sur les travaux de M. Chardon avait été confié à M. Homais.

C'est à la suite de la lecture de ces rapports, qui l'avaient vivement intéressée, que l'Académie avait admis au nombre de ses membres résidants MM. Valin et Chardon, de même qu'elle avait admis au même titre M. le docteur François Hüe sur le rapport qui lui avait été présenté au nom de la classe des sciences.

C'est aussi à la suite de rapports sur leurs œuvres, présentés au nom de chaque classe, que MM. le docteur Gouraud et l'abbé Blanquart avaient été nommés membres correspondants.

Après lecture de très intéressants rapports de MM. Bordeaux, Homais, Samuel Frère et Vermont, l'Académie a attribué, conformément aux conclusions qui lui étaient soumises : le prix Dumanoir, à M. Louis Dupré, de Rouen ; les prix Rouland, à M. et Mme Paplorey, de Malaunay, et à Me Henriette Lestiboudois, du Havre; les prix Boulet-Lemoine, à Miles Marie Sorel, de Normanville, et Marie Toutain, du Mont-aux-Malades.

Le prix de la Reinty a été décerné à M. le vicomte du Motey, président de la Société archéologique de l'Orne, et les prix Pellecat, à MM. Charles Rasset, de Oissel, et Narcisse Guilbert, de Rouen, l'un et l'autre peintres.

Comme l'année précédente, Mgr Loth a bien voulu

« VorigeDoorgaan »