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CHRONIQUE

DU JOURNAL GÉNÉRAL

DE L'IMPRIMERIE ET DE LA LIBRAIRIE.

Paris, au Cercle de la Librairie, de l'Imprimerie et de la Papeterie, rue Bonaparte, 1.

SOMMAIRE: Les Publications générales et les collections historiques parisiennes en particulier.

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Permettez-nous, Monsieur, d'indiquer par la voie du Journal de la Librairie et de recommander à MM. les éditeurs un moyen bien simple pour prévenir les erreurs fréquentes qui ont lieu dans le mode d'expédition des articles de librairie.

Les remises déposées chez les commissionnaires doivent porter, selon les indications des commeltants, l'annotation grande ou petite vitesse; mais cette indication est souvent faite d'une manière peu apparente, souvent aussi elle est omise. Les commissionnaires, de leur côté, n'apportent pas toujours, à cette distribution essentielle, toute l'attention voulue, de sorte que des articles très-pressés se trouvent compris dans des envois petite vitesse, tandis que des articles d'assortiment nous parviennent par la grande vitesse et à grands frais.

Nous n'avons pas besoin d'insister sur les pertes occasionnées par l'une et l'autre de ces erreurs, pas plus que sur la nécessité de porter remède à cet état de choses.

Voici ce que nous proposons:

Il suffirait de convenir de deux couleurs différentes pour les étiquettes collées sur les paquets ou ballots et portant l'adresse des destinataires: jaune, par exemple, pour la grande vitesse, et blanche pour la petite.

Avec cette simple règle unanimement adoptée :

Pour les éditeurs, plus d'omission possible; l'expéditeur, avant de coller son étiquette, est forcé de la choisir, jaune ou blanche, c'està-dire d'indiquer le mode d'envoi.

Pour les commissionnaires, plus d'erreur

excusable: toutes les étiquettes jaunes, grande vitesse; toutes les blanches, petite.

Pour les libraires des départements, sécurité complète.

Nous faisons, par la présente lettre, un appel à tous nos confrères sérieusement intéressés dans la question, afin d'appuyer une réforme facile qui ne demande qu'un peu d'entente et de bonne volonté.

Agréez, Monsieur, l'assurance de notre parfaite considération.

BORELY, PEYROT-TINEL, GIRAUD, THI-
Baud, Grimaud, Ribès.

LES PUBLICATIONS GÉNÉRALES

et

LES COLLECTIONS HISTORIQUES PARISIENNES
EN PARTICULIER.

Les bibliothèques ne sont importantes que par les manuscrits et les grandes collections historiques qu'elles renferment. Il est bien entendu que les recueils de gravures et les séries d'incunables sont des œuvres artistiques et typographiques qui en augmentent les richesses, de même que les premières en démontrent une utilité pour l'enseignement des hommes. Ces grandes collections, dites plus spécialement historiques, telles que : Rerum Italicarum scriptores, Acta sanctorum omnium, Rerum Galliarum scriptores, Documents inédits relatifs à l'histoire de France, Documents by recorders of the Great Britain, encyclopédies françaises, anglaises ou allemandes, et tant d'autres; ces collections, disons-nous, n'ont été publiées que par une action sérieuse d'auteurs et d'éditeurs pleins d'érudition et par la constante préoccupation de leur pensée. Quelles

que soient les critiques, plus ou moins judicieuses, qui peuvent en être faites, ces collections sont nées d'individualités laborieuses qui ne se laissèrent point décourager par les vicissitudes et les événements qui, à plusieurs épo ques, en entravèrent la réalisation. Pour ne citer qu'un exemple, prenons l'histoire de Paris.

En 1734, en 1821 et en 1866, on eut la pensée de recueillir tous les documents qui avaient servi à l'établissement d'une histoire de cette ville. Les prévôts des marchands: Jérôme Bignon et Turgot; les préfets de la Seine Chabrol, Rambuteau et Haussmann, se proposèrent avec une sérieuse intention de réunir les diverses pièces manuscrites signalées en partie par le laborieux Le Roux de Lincy, dans son grand ouvrage sur l'hôtel de ville. En 1734, des historiographes furent désignés pour ce travail; en 1821, une commission composée de MM. Walckenaër, de Châteaugiron, Auguis, Barrière, Trémisot, Rolle, Maestrella et Villot fut chargée d'étudier les publications anciennes faites par Delamarre.

En 1866, M. Haussmann, plus heureux que ses prédécesseurs les prévôts et préfets, posa la première pierre d'une entreprise littéraire qui devait être un monument utile pour le Paris administratif et historique des anciens jours et servir de comparaison au Paris des jours nouveaux. Afin de conduire avec une certaine régularité cette excellente idée et mener à bien ce genre de publication, M. Haussmann organisa un service historique particulier, dont le but était de réunir, sous le titre de Documents et de Monographies sur Paris, toutes les pièces historiques, topographiques, scientifiques ou administratives, afférentes à son histoire'depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'année 1780. M. Haussmann nomma une commission, une sous-commission et un personnel pour concourir aux études et à la direction de ce nouvel ouvrage. Plusieurs membres du conseil municipal, MM. F. Didot, Lamy, Merruau, Poisson, des érudits, des artistes, des archéologues et un chef de division de l'administration (sous la présidence de M. Haussmann et de M. Blanche), firent partie desdites commissions directrices. Voici quels ont été les résultats définitifs de cette organisation due à M. Haussmann. Après une recherche difficile faite dans les Archives nationales, la Bibliothèque nationale et dans les autres dépôts littéraires, généraux et particuliers de la France et de l'étranger, et après des acquisitions importantes, on commença à imprimer, en 1867, un premier volume énonçant les études antérieures sur ce sujet. Ce volume fut suivi de deux autres sur la topographie des quartiers du Louvre et des Tuileries, d'après les notes de M. Berty, sous

Pour cet ouvrage, M. Berty avait eu pour guide la statistique monumentale d'Albert Lenoir et avait adopté le système de Jaillot. Un autre volume de cette collection de documents rélablit l'histoire et les catalogues des anciennes bibliothèques; il est dû à M. Franklin. Le cinquième volume est consacré aux anciens historiens de Paris et présente aux lecteurs des monographics historiques d'auteurs inconnus jusqu'alors, et traduits avec de grandes difficultés d'après les textes élucidés avec soin par MM. Le Roux de Lincy et Tisserand. De savantes critiques et les investigations les plus minutieuses présidèrent à cette rénovation des vieux auteurs parisiens; de plus, remarquons encore dans ce volume l'exhibition de dix miniatures (en fac-simile) prises dans les beaux manuscrits, dont trois sont reproduites d'après le missel de Juvénal des Ursins, détruit en mai 1871. Les VI et VII volumes, composés par M. Belgrand, ont rapport à l'ethnographie parisienne et à l'hydrologie de la Seine.

Les sept volumes de format gr. in-4° dont nous venons d'indiquer les matières, ont été imprimés à l'imprimerie nationale avec un luxe typographique remarquable. Les auteurs qui ont coopéré à cette publication sont : MM. Berty, Tisserand, Franklin, Le Roux de Lincy, de Guilhermy, P. Lacroix, Coetlogon, de Courson, Legrand, Gailhabaud, Meindre, Eigenschenk, Bruel, Cocheris, J. Cousin, etc. Quant aux dessinateurs, miniaturistes, graveurs, lithographes, héliographes, les dessins ou fac-simile portent les noms des artistes suivants Engelmann, Schültze, Tavernier, Sulpis, Lebel, Durand, Guillaumot, Soudain, Gaucherel, Van Elven, Drivet, Moreau, Grol, Daumont, Lacan, etc.

Ainsi que nous l'avons exprimé au commencement de ces lignes, les collections historiques (et celle-ci est très-importante) sont sujettes à beaucoup de vicissitudes; espérons que la publication des Documents Parisiens, tels que M. Haussmann l'a établie, sera continuée par ses honorables successeurs comme un recueil précieux conservant, au milieu des ruines littéraires et historiques de ce siècle, les travaux inédits sur notre histoire de Paris et sur son administration. Il sera d'autant plus facile de continuer cette publication que déjà on a dû modifier les inconvénients du bris exagéré qui avait influé sur l'ordre et le choix de plusieurs documents que l'on avait dessein d'y insérer. Ceux qui dans la suite seront appelés à compléter cette œuvre n'auront qu'à suivre les dispositions prises dans les anciennes collections que nous avons désignées ci-dessus. A cet égard, et par curiosité, on peut les renvoyer à la lecture de certains volumes de l'an

tons de ne pouvoir désigner le volume (t. I à VIII, croyons-nous), par cette raison que cette curieuse collection de critique littéraire (oubliée maintenant et assez considérable et rare) a été détruite dans l'incendie de la Bibliothèque en 1871. Ce que nous en disons est dicté par un sentiment bibliographique d'utilité historique et qui doit avoir une cer taine valeur auprès d'un conseil municipal ami de la République des lettres.

P. BAILLY.

OUVRAGES OFFERTS AU CERCLE

Par M. de Graët-Delalain :

Tablettes d'un mobile. Journal historique et anecdotique du siége de Paris, par Léon de Villiers et Georges de Targes. 2o édition, 1 vol. in-18. Paris, bureaux de la Bibliothèque générale, rue Méhul, 1.

Paris sauvé!!! ou la Débâcle de la Commune; par Léon de Villiers et Georges de Targes. 1 vol. in-8. Paris, bureaux de la Bibliothèque générale, rue Méhul, 1.

Par M. Gottschalk :

Les Communeux de Paris, 1871. Album in-4, relié. Types, physionomies et caractères, dessinés par Bertall. Paris, Gottschalk, 53, rue de Provence.

Ce recueil est une des œuvres les plus remarquables de Bertall. Son crayon, habilement rehaussé de quelques touches de couleur, a saisi sur le vif ces types étranges, ces physionomies bizarres ou sinistres qui ont joué leur rôle dans l'épouvantable drame de la Commune de Paris.

NÉCROLOGIE.

La maison Mame vient de perdre l'un de ses auteurs les plus féconds et les plus aimés : M. Just-Jean-Etienne Roy, né à Beaumottelès-Pin (Haute-Saône), le 13 octobre 1794, est décédé à Paris le 22 juin dernier, dans sa 78° année, et l'on peut dire de lui qu'il a travaillé jusqu'à ses derniers moments, qu'il est mort, pour ainsi dire, la plume à la main. Il était doué d'une très-grande imagination, et les services qu'il a rendus à la jeunesse sont incalculables, car les nombreux ouvrages qu'il a rédigés sont empreints de la moralité la plus parfaite. Aussi la Société Nationale d'Encouragement au Bien a-t-elle voulu récompenser, le 1er juin 1868, l'auteur si bien pensant et d'une si grande activité à un âge avancé.

« Nous ne saurions, dit le Rapporteur, rendre un trop juste hommage aux efforts in

cessants, au dévouement infatigable de cet homme de bien; depuis plus de trente ans il a consacré ses veilles à l'instruction et à l'éducation de la jeunesse, il a cherché tous les moyens possibles de moraliser les classes ouvrières par la publication d'ouvrages incessants dont le nombre, aujourd'hui, ne s'élève pas à moins de 150; quelques-uns ont été soumis par l'auteur à l'appréciation de notre Société. Elle y a trouvé tous les principes qu'elle s'efforce de répandre, exposés clairement avec une charmante simplicité et une forme pleine d'attraits, tels sont : Le Prix du temps, L'Honnéte ouvrière, Tribulations de la vanité, La Seconde mére,- Beauté et Fortune ne font pas le bonheur, L'Expiation, etc.

« Nous avons pensé n'être que juste en ac. cordant à M. Roy une médaille d'honneur pour l'ensemble de ses ouvrages et le noble apostolat auquel il a voué tous ses jours.

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Ajoutons que la bibliothèque de la prison de Saint-Lazare est composée en majeure par tie des ouvrages de feu M. Roy.

Il avait débuté par le professorat au collége Sainte-Barbe, situé alors rue des Postes (aujourd'hui collége Rollin), et passa de là à celui de Pontlevoy (Loir-et-Cher). En quittant cette commune de Blois, il alla se fixer à Tours en qualité de rédacteur du Journal d'Indre-etLoire, et c'est là qu'il fut apprécié par la maison Mame et qu'il eut le bonheur de travailler pour elle pendant une trentaine d'années.

Son activité était si grande, et sa facilité si extraordinaire, qu'il put encore fournir un certain nombre d'ouvrages à la librairie Lefort, de Lille, et à celle de Martial Ardant, de Limoges.

Il est à remarquer qu'il ne mettait volontiers son véritable nom qu'aux livres d'histoire, car il a pris plusieurs pseudonymes, et même quelques-uns de ses ouvrages sont anonymes et déguisés.

Une de ses premières productions, la Famille Féréol, a eu une douzaine d'éditions.

Il est aussi l'auteur de trois petites pièces de théâtre qui se jouent encore aujourd'hui dans les colléges.

Il laisse un travail inachevé sur le siége de Paris (1870-71), et une étude inédite, extrê mement remarquable, sur madame Dacier, la femme la plus savante de son temps.

Voici maintenant la liste aussi complète que possible; nous l'avons composée avec beaucoup de soins, sans espoir cependant qu'elle soit complète, malgré le chiffre auquel nous sommes arrivé 1. Nous avons con

1. En dehors des ouvrages dont on trouve ici la longue liste, mentionnons encore les premières productions de M. Roy.

1. Baldini, ou Episode d'un voyage en Italie

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IV.

Guide du voyageur sur le chemin de fer de Tours à Nantes, section de Tours à Angers. Tours, Mme A. Royer, 1849, in-32.

1. Catalogue général de la librairié française pendant vingt-cinq ans (1840-1865). Paris, l'auteur, 18671870, 4 vol. gr. in-8° à 2 col., supérieurement imprimés par Mme Ve Berger-Levrault, à Strasbourg, sur d'excellent papier, divisés en 16 livraisons, à 5 fr. chacune; le vol., 20 fr. La seizième et dernière livraison vient de paraître. C'est un ouvrage indispensable, non-seulement aux libraires, mais encore à toute

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II. La Fête interrompue, drame en deux actes et en prose, composé à l'occasion de la fête de M. Demeuré, directeur du collège de Pont-le-Voy, par M. Roy, professeur, et joué par MM. les élèves; suivi d'un Divertissement-ballet, composé par M. Gar nier, maître de danse, et exécuté par les élèves. Pontle-Voy, chez le concierge du collège, 1836, in-8.

La première de ces pièces est imprimée sous le

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28. Histoire de Marguerite d'Anjou. 1857, in-8, avec grav.

29.

Huitième édition en 1868 et neuvième en 1870. Histoire de Marie-Antoinette, reine de France et de Navarre. 1859, in-8, avec grav. Quatrième édition en 1866, cinquième en 1868 et sixième en 1870.

30. Histoire de Marie-Thérèse d'Autriche, impératrice d'Allemagne, reine de Hongrie et de Bohême. 1860, in-8, avec grav. Nouvelles éditions en 1861, 1866 et 1869. 31.Histoire d'Olivier de Clisson, connétable de France. 1856, in-12, avec une grav. sur bois.

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