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17 victoires remportées sur les Maures de la Péninsule par les Portugais conduits par D. Henrique; ils insistent également sur les franchises que le comte accorda à plusieurs villes comme Coimbra, Tentugal, Soure, Azurara, S. João de Pesqueira et surtout à Guimarães qui paraît avoir toujours été l'objet de ses prédilections:

Este despois que contra os descendentes
Da escrava Agar victorias grandes teve,
Ganhando muitas terras adjacentes,
Fazendo o que a seu forte peito deve;

(Canto 3, estancia 26).

D. Henrique eut d'abord pour armes un bouclier blanc, comme dans ce temps-là le portaient tous ceux qui ne s'étaient pas encore distingués par les armes; mais aussitôt qu'il eut accompli des actions remarquables, il y ajouta une croix bleue qui était la couleur de la maison de France.

Ce fut D. Henrique qui fonda l'ordre d'Aviz, dont le premier Grand-Maitre fut son fils naturel, D. Pedro Affonso.

1112. Après avoir glorieusement conquis sur les Maures une partie de l'Etat indépendant qu'il laissait à l'héritier que lui avait donné Da Thereza, dans un âge déjà avancé, le petit-fils de Hugues Capet descendit au tombeau, plein d'années et de gloire. Il repose dans la cathédrale de Braga.

En terminant ce règne, nous mentionnerons pour mémoire le voyage problématique et très contesté du comte D. Henrique à Jérusalem. Parmi les auteurs autorisés qui l'affirment, nous citerons le savant Antonio Brandão qui place cette

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expédition en 1103, Faria y Souza, Duarte Galvão, Faria e Souza, Pedro de Mariz, etc., mais tous diffèrent quant à la date où elle eut lieu 1.

Le grand poète Camões s'est rangé à l'opinion de ces auteurs, ainsi que nous le voyons par la stance suivante :

1

Já tinha vindo Henrique da conquista
Da cidade Hierosolyma sagrada,
E do Jordão a area tinha vista,

Que vio de Deos a carne em si lavada;

(Canto 3, estancia 27).

Dans notre édition portugaise O Portugal de Camões,

p. 26, nous citons ce qu'ont écrit à ce sujet les auteurs men tionnés ci-dessus.

D. Affonso Henriques

Fils de D. Henrique (1112-1185)

D. Affonso Henriques naquit en 1109; il épousa Da Malfada, fille d'Amédée 3, premier comte de Savoie et eut sept enfants de cette union.

A la mort de son père, il fut reconnu par le peuple comme l'héritier du territoire dont D. Henrique avait consolidé l'indépendance.

1125. Lorsqu'il atteignit l'âge de 16 ans, le jeune prince voulut être armé chevalier, et les historiens rapportent qu'il s'arma lui-même et prit les insignes de l'ordre sur l'autel de São Salvador, dans la cathédrale de Zamora, alors dépendant du Portugal. D. Affonso Henriques était né pour gouverner aussi bien que pour combattre :

Pois se a troco de Carlos Rei de França,
Ou de Cesar quereis igual memoria,
Vêde o primeiro Afonso, cuja lança
Escura faz qualquer estranha gloria :

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(Canto 1, estancia 13).

1127. Arrivé à l'âge de 18 ans, D. Affonso Henriques revendiqua l'exercice de ses droits; mais Da Thereza qui, suivant les historiens, avait épousé D. Fernão Peres, comte de Trastamara, refusa d'abandonner la régence; ce prince prit les

armes et alors commença une des guerres les plus funestes qui aient jamais ensanglanté le pays :

Mas o principe Afonso, que desta arte
Se chamava, do avô tomando o nome,
Vendo-se em suas terras não ter parte,
Que a mãi com seu marido as manda, e come;

(Canto 3, estancia 30).

1128. Le fils, ainsi forcé de s'armer pour obliger sa mère à lui céder ce qui lui appartenait, livra la bataille à S. Mamede dans les environs de Guimarães, et ce combat est considéré comme un des plus déplorables dont l'histoire fasse mention :

De Guimaraens o campo se tingia

Co'o sangue propio da intestina guerra,
Onde a mãi, que tão pouco o parecia,
A seu filho negava o amor, e à terra.

(Canto 3, estancia 31).

D. Affonso Henriques triompha des partisans de Da Thereza, et put dès lors se considérer comme le maître absolu du territoire concédé autrefois à son père.

Ce ne fut toutefois pas sans lutte que D. Affonso s'empara du pouvoir; la reine fit demander des secours au roi de Léon qui vint à son aide.

Eis se ajunta o soberbo Castelhano,
Para vingar a injuria de Teresa,
Contra o tão raro em gente Lusitano,
A quem nenhum trabalho aggrava, ou pesa.

(Canto 3, estancia 34).

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