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encouragement à ceux dont les importantes études vont l'enrichir encore, et un remerciement profondément reconnaissant, à cet auditoire d'élite, dont la présence est pour votre bureau, une récompense, dont il gardera un profond et durable souvenir.

Puisque nous avons parlé d'annuaire, qu'il nous soit permis d'ajouter que, parmi les travaux recommandables que contient le dernier, il en est deux surtout l'histoire de l'ile d'Yeu, et une œuvre poétique tirée de la mythologie. Ce sont deux remarquables ouvrages qu'un commentateur aussi juste qu'expérimenté, ne manquerait pas de juger ainsi : « C'est un véritable bouquet, cueilli à l'arbre « de la science, dont l'auteur nous a présenté les fleurs et « les fruits, et tous ceux qui aiment les études historiques « et la poésie ne sauraient se lasser de pareille nourriture, « et de pareils parfums. »

<«< Enfin, pour résumer la situation de notre société, permettez-nous cette allusion on assure qu'après une longue traversée, lorsque le vaisseau entre dans le port, les passagers, même les plus timides, aiment à contempler du rivage ces flots qui leur avaient causé tant d'effroi. Que les nouveaux passagers se rassurent; tout est calme à cette heure, et tout sera dirigé avec cette expérience qui tient une école, où les leçons coûtent cher, je vous assure, surtout au milieu des entraînements du présent. Puisque nous avons prononcé le nom du laboureur, nous devons dire que chacun rend cette justice à la société d'Émulation. d'avoir avec un infatigable zèle, soutenu les intérêts de l'agriculture. En effet : elle ne s'est pas bornée à de vagues paroles; elle a fait tout ce qui dépendait d'elle, pour l'encourager et lui donner la place qui lui appartient :

<< Celle de la première des industries.

« Nous eussions été heureux de prononcer ces paroles devant M. le Préfet de la Vendée, dont le concours ne fait

jamais défaut, lorsqu'il y a une institution utile à protéger, un progrès à réaliser.

« Ainsi, Messieurs, c'est sous votre bienveillant patronage que nous continuerons à veiller aux intérêts de la Société, en nous rappelant ce mot heureux, de notre regretté Président :

« On aime mieux son pays, quand on en connaît bien l'histoire. >>

Discours de M. LE GRIP.

« Messieurs,

Depuis trente ans, la Société d'Émulation de la Vendée a traversé des périodes diverses: elle a pu ressentir le contre-coup des événements qui, à plusieurs reprises, sont venus agiter le pays, mais si elle a surmonté les obstacles, si elle a traversé toutes les crises, c'est que chaque jour se développe davantage le goût des travaux littéraires, des recherches historiques, de toutes ces études intéressantes auxquelles nous nous livrons et pour lesquelles la Vendée offre un terrain particulièrement fertile et étendu.

«Cependant, une des conditions essentielles de l'existence et du développement des sociétés comme la notre, est de se vivifier en se retrempant constamment dans des éléments nouveaux, et, malheureusement, je dois l'avouer, le nombre de nos confrères ne s'est pas accru dans ces derniers temps. Plusieurs nous ont quittés, d'autres sont morts, laissant parmi nous d'inaltérables regrets. Nous devons chercher à combler les vides qui se produisent dans nos rangs. En ramenant ceux qui ont trop oublié le chemin de nos réunions, en faisant de nouvelles recrues pour la Société, nos travaux seront plus variés, nos séances plus intéressantes, nos ressources plus importantes et la publication plus étendue de nos travaux prouvera d'une manière éclatante notre force et notre vitalité.

Dans le prochain annuaire, vous rencontrerez plusieurs articles qui ne sont pas sans valeur.

«M. le docteur Petiteau, dans son mémoire inédit sur les Sables, nous raconte d'une manière humoristique les pé

ripéties d'un avocat de cette ville sous Louis XIII, ses démêlés avec le Sénéchal des Sables, et avec le capitaine commandant au chateau de la Chaume. Dans un style clair, net et précis, l'auteur fait ressortir certains abus de l'autorité de l'époque, critique les longueurs des procédures civiles et criminelles et cette multiplicité de juridictions échelonnées les unes sur les autres, qui, sans satisfaire les parties en cause, avaient pour résultat d'augmenter considérablement les frais de procès.

« Nous devons à M. Richard une communication trèsintéressante sur l'autonomie des lichens, communication dont l'analyse m'engagerait dans des détails techniques qui excèdent les limites de ma compétence.

Peu de personnes savaient, beaucoup d'artistes même. ignoraient que Benjamin Fillon possédât une curieuse collection d'estampes des écoles française, italienne, espagnole, allemande, hollandaise et flamande. M. Biton. nous a donné la liste des principales estampes de cette collection, et son travail, fait avec le plus grand soin, pourra être consulté avantageusement par tous ceux qui s'occupent de beaux-arts, et notamment de peinture.

« Je vous recommande, Messieurs, la lecture du mémoire de M. Auger sur les fouilles opérées récemment au dolmen de la Planche de Puare à l'île d'Yeu.

« Il y a quelques années le courant portait surtout les travailleurs aux investigations concernant les antiquités nationales et les institutions provinciales.

Augustin Thierry et son école avaient relégué au second plan l'antiquité proprement dite. Aujourd'hui il ne suffit pas même de parler des Grecs et des Romains, il faut s'élever plus haut encore. Si les médailles, les inscriptions antiques sont toujours un objet d'étude en crédit, on est mieux venu à fouiller les hypogées, les anciennes sépultures, les dolmens et les menhirs.

« Le mémoire de M. Auger ne manque pas de mérite. S'attacher aux choses qui intéressent particulièrement son pays, ce n'est après tout que céder tout à la fois à un attrait naturel et à un devoir.

<< M. Simonneau, instituteur à Riez, nous a gratifiés de deux articles qui ne sont pas sans valeur au point de vue historique, l'un a trait à l'abjuration de plusieurs familles protestantes de Croix-de-Vie en 1685, l'autre est relatif à la Seigneurie de Riez et aux fiefs qui en dépendaient de 1650 à 1789.

« M. l'abbé Simonneau, ancien desservant de St-Urbain, aujourd'hui retiré à l'île d'Elle, ne vous est pas inconnu. En 1881, il a publié sur la commune de Saint-Urbain une notice qui a été insérée dans l'annuaire de la Société d'Émulation. Aujourd'hui, contrairement au préjugé trop répandu qu'en fait d'étymologie, les mots sont comme les cloches, auxquelles on fait dire tout ce qu'on veut, M. Simonneau déclare que toute étymologie si bizarre qu'elle puisse paraître trouve sa justification dans des exemples incontestables. Comme preuve de son assertion, il donne l'origine de Luçon, de l'Aiguillon, de la rivière la Vie, indique la source dont ces mots dérivent, et l'explication de leur sens primitif par le sens particulier de chacun des mots élémentaires dont ils sont composés.

« Ce mémoire, qui dénote chez son auteur des connaissances très approfondies, sera un des documents les plus intéressants du prochain annuaire.

<< La mort, cette année, a fait plus d'un vide dans nos rangs. Elle nous a enlevé, entre autres, l'excellent M. Richer, et je suis persuadé d'être l'interprête de vos sentiments en rendant ici à la mémoire de cet homme de bien l'hommage qui lui est légitimement dû.

« Messieurs, je ne fatiguerai pas davantage votre attention, mon vif désir en terminant est que nous continuions

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