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Loin de toute habitation et ne pouvant servir à aucune exploitation rurale, son isolement seul la préserva sans doute du sort commun.

Des mains sacrilèges essayèrent de la livrer aux flammes. On mit le feu au clocher et au sanctuaire; le clocher seul et les lambris au-dessus de l'autel furent brûlés. Mais, nullement entretenue pendant plusieurs années, la toiture menaçait ruine, à la fin de la Révolution. Au rétablissement du culte, elle fut tout entière restaurée aux frais de M. Fruchard. nouveau propriétaire de la vieille gentilhommière de la Cour. Sa générosité vint en aide à la Fabrique dont les ressources avaient été absorbées par les réparations de l'église paroissiale. Mme Fruchard, en particulier, fut la bienfaitrice de Garreau.

Le peuple est tenace lorsqu'il s'agit d'un usage invétéré. Il avait continué de se réunir dans la vallée de Garreau à l'époque habituelle. Mais, avec le temps, le plaisir prescrivit contre la dévotion: l'ancien pèlerinage de Marie devint une assemblée mondaine plutôt que le rendez-vous de la prière. Néanmoins ce regain de paganisme que le souffle de la Révolution fit éclore à Garreau, y fut de courte durée. La chapelle était restée debout; elle devait y maintenir à jamais le culte de la Reine des Vierges. Et c'est vainement, sans doute, qu'à Garreau, comme ailleurs, le Directoire s'efforça de renvoyer la fête populaire au jour du décadi. Après la persécution, les foules s'empressèrent de reprendre leur pieux pèlerinage. Quant à l'ancien curé, M. Brillaud, il ne devait plus le présider. Le confesseur de la Foi ne revit plus sa vénérée chapelle de Garreau. Il mourut en Espagne. Le 13 mai 1794, l'évêque de Luçon, Mer de Mercy, répondait, de Mindrisio. (1) lieu de son exil, en ce moment :

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« je pleure de même celui de la Chapelle-Hermier. «La perte de ces deux jeunes pasteurs est véritablement grande. » (1).

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L'abbé Brillaud fut sans doute amené, jeune encore (2). dans le diocèse, par Mgr de Mercy, qui était vicaire général de Sens, avant sa nomination à l'Evêché de Luçon. Il dût faire ses études, au Séminaire-Collège de la ville épiscopale, avec M. Raillon, compatriote et autre protégé du Prélat, qui, après avoir confessé la Foi, comme M. Brillaud, pendant la Révolution, mourut Archevêque d'Aix.

L'ABBÉ PONTDEVIE.

Aumônier du lycée de la Roche-sur-Yon.

CHAPITRE VIII

Depuis la Révolution.

Voir La Chapelle de Garreau et son Pèlerinage, brochure La Roche-sur-Yon, D. Servant.

in-8°.

(1) Correspondance autographe inédite de Ms de Mercy avec son clergé, pendant la Révolution. (Notre collection.)

(2) Né à Brion (diocèse de Sens), le 24 mai 1756, du mariage de Louis Brillaud, laboureur, et de Marie Pâris; l'un des plus jeunes membres de cette famille composée de 6 filles et de 3 garçons. Deux de ses sœurs firent leur profession religieuse au couvent de l'Enfant-Jésus. à Paris.

Les vertus chrétiennes se sont transmises dans la famille Brillaud, aujourd'hui encore l'édification de la paroisse de Brion.

(Lettre de M. Truchy, curé de Brion, 22 juin 1887).

DE L'AMÉLIORATION DE L'ESPÈCE BOVINE

EN VENDÉE

Par l'introduction de la race Charolaise.

Les hommes qui vivent à la campagne, au milieu des bestiaux, les observent avec beaucoup d'attention; ils sentent se développer en eux ce sentiment général de satisfaction lorsqu'ils les connaissent et savent en apprécier les qualités et la valeur.

Ces hommes parviennent à développer leurs connaissances lorsqu'ils sont envoyés dans des écoles d'agriculture où ils peuvent recevoir des principes qui les fortifient dans leurs études. Ils deviennent alors beaucoup plus capables d'apprécier les animaux destinés aux travaux agricoles.

Quant à moi, j'ai suivi une voie contraire à celle que je viens d'indiquer je n'avais jamais vécu à la campagne, parmi les animaux; je ne les connaissais pas avant mon entrée dans une école vétérinaire, ce que je désirais. Mais, lorsque j'en suis sorti, j'ai éprouvé un grand désir de joindre ma théorie à la pratique, avec laquelle j'ai recueilli le fruit des observations qui m'ont été très utiles depuis quarante ans.

Après avoir parcouru bien des pays, en m'occupant exclusivement de l'étude du cheval, j'ai eu le bonheur de venir habiter, pendant trente années, la Vendée, un département exclusivement agricole où on s'occupe autant de l'espèce chevaline que de l'espèce bovine.

A ce moment, je n'avais que la théorie, avec laquelle j'ai acquis des connaissances anatomiques, ce qui me permettait d'entrer dans la discussion pour émettre mon opinion sur les formes des animaux qui pouvaient être plus ou moins vicieuses. Bientôt on me fit l'honneur de me nommer des commissions du Comice agricole. Alors j'avais à côté de moi des hommes compétents, remplis de bonne volonté; ils ont blen voulu me donner des conseils que je recevais avec toute l'attention qu'ils méritaient; j'ai pu en profiter assez promptement parce que, non seulement j'écoutais les propriétaires et les éleveurs, mais encore je me rappelais les descriptions anatomiques que l'on m'avait apprises dans les écoles vétérinaires.

Quelques années après, je fis remarquer aux membres du Comice agricole de la Roche-sur-Yon qu'ils élevaient trop les qualités de la race Vendéenne croisée avec les taureaux de la race Parthenaise, quoi qu'elle fut restée longue, plate et étroite dans toutes les parties de la colonne vertébrale, tandis qu'il était nécessaire qu'un animal de boucherie fut court et large pour que l'assimilation des aliments se fit promptement et avec l'avantage d'obtenir le développement de la viande et de la graisse.

La race Parthenaise a la robe généralement rouge, plus ou moins foncée et, comme signe particulier, le bout du nez noir, l'extrémité des cornes, le rectum et la partie inférieure du scrotum noirs.

En général, la tête est étroite, parfois busquée et longue, l'encolure est courte et plate, le fanon très prononcé avec une peau épaisse et pendante, les épaules et la poitrine sont étroites, la colonne vertébrale est tranchante et mal attachée avec la croupe; celle-ci est longue, surtout dans ses fesses qui sont prolongées et sèches; ses cuisses sont plates et peu musclées, le rein et le flanc sont longs, Aussi la race Parthenaise est-elle difficile à entretenir en

bon état et son rendement est-il peu rémunérateur; il faut beaucoup de temps pour préparer à la boucherie les animaux de cette race. Au travail, elle est assez énergique, mais il faut qu'elle soit bien entretenue de fourrage. Les vaches sont assez bonnes laitières et le lait produit assez de beurre.

L'amélioration qui s'est opérée dans la race Vendéenne par l'introduction, dans le département, de la race Parthenaise est incontestable, mais elle est restée stationnaire, et il faut nécessairement sortir du statu quo dans l'intérêt de l'agriculture.

Des essais ont été déjà faits et, d'après le premier résultat obtenu, j'espère, que la Vendée trouvera un grand avantage à poursuivre les bonnes idées qu'ont conçues quelques propriétaires et éleveurs vendéens, en cherchant les meilleurs sujets pour les introduire en Vendée. Déjà MM. Batiot, du Bourg-sous-la-Roche, Paul Buet, Édouard Batiot et Monthulet, de la Roche-sur-Yon, sont propriétaires de taureaux, de vaches, de veaux et de génisses Charolais. Les marchands de boeufs le plus en renom, comme MM. Gendreau, ont amené en Vendée de forts bœufs charolais qu'on a admirés et qu'ils ont vendu facilement.

Si l'on apprécie la valeur de l'introduction, en Vendée, de ces races pures, comme la Charolaise ou comme la Nivernaise-Charolaise, c'est qu'elles offrent une assez grande importance pour qu'on en forme un herd-book de la race charolaise et un autre sous le nom de nivernaise-charolaise.

A ce sujet, M. G.-M. Laly adresse la communication suivante au journal d'Agriculture pratique.

« Uxeau (Saône-et-Loire), 8 mai 1887.

«Monsieur le rédacteur en chef,

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