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espèces bovines et ovines, les moyens d'obtenir des vaches et des brebis fortes laitières et faciles à engraisser.

Dans ces conditions, on arriverait à améliorer toutes les espèces, chevaline, bovine et ovine, sans faire des dépenses trop élevées, et les produits deviendraient plus rémunérateurs.

Pour que l'éleveur y trouve son avantage, il devra prendre les plus grandes précautions quand la mère sera. pleine; il sera nécessaire qu'elle soit bien nourrie, que les aliments soient substantiels et très digestifs, pour être en même temps favorables au développement du foetus et préparer surtout la secrétion abondante du lait de bonne qualité, afin que la nutrition du nouveau né se produise dans les meilleures conditions.

Ce point de départ est très essentiel pour obtenir que le jeune sujet ait une constitution robuste.

Lorsque les mères pleines ont mis bas, si on néglige de les nourrir, on n'obtiendra pas un bon résultat. Le produit, né en mauvais état, est maigre; comme la mère avait peu de lait à lui offrir, elle ne pourra le conserver que chétif et malingre; il dépérira donc, et, souvent, il pourra mourir faute de soins. Vous avez perdu le produit de la mère qui vous aurait donné une valeur réparatrice que vous attendiez.

Si vous aviez suivi avec discernement tous les soins que demande une mère pleine et pendant qu'elle nourrit son produit, vous auriez obtenu un revenu rémunérateur.

Dans les pays d'élevage comme la Vendée, il est nécessaire de prendre les plus grandes précautions pour la production des animaux.

Il est utile aussi d'avoir égard à la différence des terrains, Marais, Plaine et Bocage.

Le Marais contient le terrain le plus productif: il a le moins besoin d'être remué, car il est humecté par les eaux

salées qui donnent une nutrition des plus abondantes aux végétaux pendant une grande partie de l'année.

La composition des terres est tellement productive que beaucoup d'entr'elles ne sont pas labourées; aussi toutes les espèces d'animaux s'y développent bien, soit dans l'espèce chevaline, soit aussi dans les espèces bovine et ovine qui s'y trouvent dans les meilleures conditions pour bien se développer sous tous les rapports : les mères de toutes les espèces sont abondamment nourries, elles sont bien préparées pour élever leurs produits; le lait des mères est non-seulement abondant, mais encore très nutritif. Ces conditions existent pendant une grande partie de l'année: aussi trouve-t-on dans le Marais de la Vendée des animaux en bon état.

Si parfois ils maigrissent pendant l'hiver, à l'apparition de la végétation ils retrouvent promptement leur embonpoint.

Cette contrée peut conserver les animaux jusqu'à quatre et cinq ans et même plus, pour les vendre ensuite à des prix très élevés; l'alimentation, qui y est très développéc et très nutritive, donne une plus grande valeur aux animaux du marais de Saint-Gervais.

Bien que ces animaux acquièrent une grande valeur en naissant et en se développant dans le marais de SaintGervais, il leur manque une chose très essentielle pour les vendre dans de bonnes conditions lucratives. Les chevaux ont une grande distinction et une remarquable énergie, obtenue par des accouplements judicieux entre des juments et des étalons de premier ordre; ces chevaux obtiendraient une plus grande valeur s'ils étaient envoyés à l'Ecole de Dressage pendant un mois; ils acquerraient beaucoup plus de qualités, et les dépenses qu'ils auraient occasionnées seraient largement couvertes par la plus grande valeur qu'ils auraient acquise après leur passage à l'Ecole.

Je considère qu'un cheval bien dressé mérite toujours une grande valeur, et je ne regretterais pas, en l'achetant, de le payer un grand prix, alors que je ne voudrais pas prendre un cheval, quelque beau fût-il, s'il n'avait pas été préalablement dressé, dans la crainte de me tromper sur ses qualités.

Je suis persuadé qu'en présentant, à la vente, des chevaux bien dressés, on les vendrait beaucoup plus cher.

La seconde partie de la Vendée, à laquelle on a donné le nom de Plaine, offre bien aussi des avantages aux différentes espèces bovine et ovine, chevaline et mulassière.

La plus grande partie de l'élevage de l'espèce chevaline produit beaucoup de gros chevaux; quelques-uns sont communs, mais ils rendent de grands services à l'agriculture.

Les fourrages sont abondants et de bonne qualité pour nourrir convenablement les animaux qui peuvent être vendus assez avantageusement, sans qu'on fasse des dépenses pour attendre leur développement, puisque leurs propriétaires peuvent les occuper au labour et même aux charrois faits avec discernement, ce qui permet que le travail soit rémunérateur. Aussi les propriétaires trouventils le moyen de garder leurs chevaux tout en les dressant par le labour et le charroi, afin de les vendre à un prix relativement élevé.

Pour donner une plus grande valeur à ces forts chevaux, qui ont obtenu de la distinction depuis quelques années avec de bons croisements, on devrait toujours les mettre pendant quelque temps dans une école de dressage pour les rendre plus souples et les vendre plus. facilement.

Les animaux qui naissent dans le Bocage de la Vendée sont, pour le plus grand nombre, de l'espèce bovine, et, en général, c'est la race parthenaise qui est la plus nom

breuse. Depuis quelques années, on y a introduit la race charolaise qui paraît devoir amener une amélioration sensible, de nature à donner de meilleurs profits. Ainsi que je l'ai déjà dit, il est nécessaire de bien nourrir les vaches lorsqu'elles sont pleines et lorsqu'elles auront produit leur veau. Ce dernier devra être nourri substantiellement par le lait abondant et nutritif de la mère : les mêmes soins sont nécessaires pour l'espèce ovine, qui a une certaine importance, et pour qu'elle acquière une plus grande valeur, il faudrait aussi introduire, dans le Bocage, des pères et mères réunissant, sous le rapport des formes et du sang. toutes les bonnes conditions désirables.

Dans cette partie de la Vendée, l'espèce chevaline est moins nombreuse et moins forte que dans le Marais et la Plaine; cependant on peut y élever quelques bons chevaux. Quoique les juments soient en général petites, quelques-unes sont assez grandes; elles ont un avantage. celui d'avoir auprès d'elles les beaux étalons du dépôt de la Roche-sur-Yon qui peuvent leur donner de la taille, de l'énergie et de la distinction. En les améliorant, on peut encore les présenter à la remonte militaire qui les paye un prix convenable. Comme ils ne sont pas soumis au labourage et que les boeufs et même les vaches les remplacent, les propriétaires de ces chevaux feraient bien de les confier aux soins de l'Ecole de Dressage où, bientôt, ils pourraient devenir capables d'être vendus à beaucoup de personnes qui seraient heureuses d'acheter ces chevaux bien dressés. Je crois que les propriétaires vendraient plus facilement leurs chevaux et surtout avec beaucoup plus de bénéfices.

La Roche-sur-Yon, le 21 août 1888.

ALASONIÈRE.

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