Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

de la coloration en pourpre des corps identiques ou analogues par le chlorure d'or.

En définitive, Glauber croyait à l'alchimie, mais il ne la pratiqua point comme l'auteur de l'article Glauber de la Biographie ancienne et moderne l'a supposé. Il était un éminent manipulateur, et, à ce titre, il cultiva la chimie avec succès, et rendit de grands services par les faits nombreux qu'il découvrit, par la manière dont il décrivit ses expériences, et enfin par les appareils ingénieux qu'il inventa.

E. CHEVREUL.

NOTICE SUR des manuscrits inédits du père Gaubil et du père AMIOT, par feu Edouard Biot, membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres,

Les manuscrits du père Gaubil, signalés dans cette notice, appartiennent à la bibliothèque de l'observatoire de Paris. Le bureau des longitudes les avait confiés à mon fils, en l'autorisant à les publier. Ceux du père Amiot, qu'il avait jugé utile d'y joindre, appartiennent à la Bibliothèque nationale. La mort ayant prévenu l'accomplissement de son projet, ces documents précieux ont dû rentrer dans les dépôts d'où il les avait tirés; et l'on pourrait ignorer de nouveau, pendant longtemps, ce qu'ils contiennent, même qu'ils existent. Pour les préserver encore de retomber dans l'oubli, nous avons cru devoir insérer ici la note qu'il avait adressée à la commission des travaux littéraires de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, afin d'exposer les motifs qui en rendaient l'impression désirable. On y trouvera en effet toutes les indications nécessaires, pour diriger convenablement les détails de cette publication, lorsqu'elle pourra être reprise par quelque érudit laborieux, possédant la réunion de connaissances littéraires et scientifiques, qui est indispensable pour l'effectuer. Je laisse maintenant parler l'auteur

de la note.

« J'ai l'honneur de soumettre à la commission des travaux littéraires, quatre mémoires manuscrits, dont les deux premiers ont été rédigés par le père Gaubil et les deux autres par le père Amiot. Je demande à la commission d'autoriser leur insertion dans le recueil des notices et manuscrits, publié par l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

«Le premier de ces mémoires, composé par Gaubil, contient des recherches sur les catalogues chinois des étoiles fixes. Il forme un manuscrit de 93 pages, et il est accompagné de figures d'astérismes qui pourront être réparties dans une dizaine de planches.

« Le second, également de Gaubil, n'a que cinq pages et ne dépasse pas l'étendue d'une note, il est intitulé: Méthode pour convertir les jours chinois en jours Européens.

«Le troisième, qui est d'Amiot, contient la description des mesures de longueur, de poids, et de capacité, usitées en Chine dans les temps anciens et modernes, avec la représentation de leurs dimensions exactes. Il comprend huit pages in-folio de texte, et vingt planches.

«Le quatrième, du même auteur, est une notice sur l'inscription d'Iu, et sur dix pierres qui portent d'anciennes inscriptions chinoises. Cette notice n'a que sept pages in-folio.

<«< Voici les considérations qui me paraissent devoir appeler l'attention sur ces quatre mémoires, tous inédits, et joints à ma demande.

«La commission se rappellera que M. Laplace a contribué plus que personne à faire revivre la mémoire du père Gaubil, qui fut le membre le plus savant de la mission chinoise du xvII° siècle, et qui entretint une correspondance suivie avec Fréret et Deguignes. M. Laplace retrouva, parmi les papiers transportés du dépôt de la marine à la bibliothèque de l'observatoire, plusieurs manuscrits importants de Gaubil, entre autres l'abrégé de l'histoire de la grande dynastie Thang, et le traité de la chronologie chinoise, qui furent, sur sa demande, publiés en 1814 par les soins de MM. de Sacy et Rémusat, à la suite de la collection connue sous le nom de Mémoires des missionnaires. Quelques années auparavant, M. Laplace, lui-même, avait fait publier dans la Connaissance des temps, deux catalogues d'observations chinoises, traduits par Gaubil. L'un de ces catalogues, celui des solstices et des ombres méridiennes du gnomon, a été extrait de la seconde partie du manuscrit que je mets sous les yeux de la commission. La première partie, qui est restée inédite, contient la traduction et la discussion de plusieurs catalogues anciens des constellations célestes, lesquels se trouvent dans les annales chinoises. Il me paraît évident que M. Laplace a choisi seulement, dans les recherches de Gaubil, les documents qui étaient d'un intérêt immédiat pour le perfectionnement des tables astronomiques, ou pour servir de preuve aux grandes théories dont il était lui-même alors occupé. Le travail que je viens de signaler se rattache spécialement à l'histoire de l'astronomie ancienne, et pouvait se placer plus difficilement dans la Connaissance des temps. C'est un savant traité

d'uranographie chinoise, dans lequel les astérismes du ciel chinois sont soigneusement comparés avec ceux de nos planisphères européens. Les identifications que Gaubil a ainsi établies, pour les noms des étoiles et des constellations chinoises, ont servi de base à diverses recherches, faites récemment sur le même sujet. J'ajouterai que deux des catalogues traduits par Gaubil contiennent des positions d'étoiles définies par ascension droite et déclinaison. Ce travail forme donc un complément important de son histoire de l'ancienne astronomie chinoise, publiée par le père Souciet dans l'ouvrage intitulé: Observations astronomiques mathématiques et physiques des missionnaires. Il me paraîtrait très-convenablement placé dans le recueil des notices et manuscrits, en y ajoutant quelques éclaircissements scientifiques, et une table des termes usités par les Chinois pour représenter les divers mouvements des corps célestes.

«La seconde partie du même manuscrit commence par le mémoire fort court, que j'ai indiqué sous le n° 2, et qui est également resté inédit. Les principes établis par Gaubil pour transformer la notation des cycles chinois en dates européennes se trouvent déjà dans la troisième partie de son traité sur la chronologie chinoise, qui a été publié. Mais Gaubil les a plus nettement et plus clairement expliqués dans ce petit mémoire, • qui me semble mériter d'être imprimé à part, en reproduisant les tables de concordance que contient le traité de chronologie. Cette impression donnera plus de publicité à la méthode simple et facile que Gaubil a trouvée, et qui n'est pas encore familière aux traducteurs européens.

« Les deux autres mémoires inédits que j'ai indiqués, ceux d'Amiot, font partie d'un travail que ce père avait envoyé de Pékin, sous le titre d'Abrégé chronologique de l'histoire universelle de l'empire chinois, tome I", et dont le manuscrit a été conservé au dépôt de la Bibliothèque royale. On lit sur la couverture de ce manuscrit qu'il contient : 1° Un discours préliminaire; 2° une explication des principaux caractéristiques de la nation chinoise; 3° l'exposé de ce que les auteurs chinois disent des temps avant Fou-hi; 4° ce que ces auteurs disent des temps douteux de leur histoire; 5° le commencement de la véritable histoire depuis la 61 année de l'empereur Hoang-ti jusqu'à la dynastie des Hia. Le discours préliminaire et les 3, 4, 5 sections de ce travail ont été imprimés dans le tome XIII des Mémoires des missionnaires. La 2o section, qui reste encore en partie inédite, se compose de dessins représentant ce qu'Amiot appelle les caractéristiques de la nation chinoise, c'est-à-dire les animaux et vases symboliques, les tableaux divinatoires des lignes

appelées koua, et, ce qui est beaucoup plus important, les figures exactes des mesures de longueur, de poids et de capacité, usitées en Chine depuis les anciens temps. Vingt-cinq pages d'explications sont jointes à ces dessins, qui sont eux-mêmes entremêlés de notes. Les éditeurs du tome XIII des Mémoires des missionnaires ont fait seulement graver les trois planches relatives aux animaux et aux vases symboliques, avec le texte explicatif. Ils mentionnent ces trois planches dans l'avertissement placé en tête de ce tome XIII, et ne parlent pas des autres, non plus que du texte qui les accompagne. Aujourd'hui que de nouvelles relations commerciales s'ouvrent entre la Chine et l'Europe, la partie inédite du manuscrit d'Amiot offre un intérêt tout spécial. Je l'ai consultée pour la rédaction de deux de mes mémoires; et sa lecture a été très-utile à l'un de nos délégués du commerce français, M. Rondot, qui s'est occupé de comparer les mesures actuelles des Chinois avec les nôtres.

« En examinant ce manuscrit, on reconnaît que les explications relatiyes aux mesures chinoises ne remplissent que huit pages du texte, de la page 11 à la page 18. Les sept pages suivantes, 19 à 25, renferment une notice sur l'inscription attribuée à l'empereur Iu, et sur les dix anciens tambours de pierre conservés dans le palais impérial. Cette notice présente des renseignements curieux sur ces deux fragments de l'archéologie chinoise. En résumé, je crois qu'on pourrait laisser de côté les dix premières pages du texte explicatif du manuscrit. Elles comprennent: 1o Le texte déjà publié sur les animaux et les vases symboliques; 2° des explications sur les tableaux des lignes symboliques, semblables à celles qui se lisent dans les Mémoires des missionnaires et dans la traduction de l'I-King, par le père Régis. Après cette réduction. le travail d'Amiot se divise naturellement en deux parties distinctes: 1° Un mémoire sur les mesures des Chinois avec 20 planches; 2° une notice sur l'inscription d'lu et sur les tambours de pierre. Je demande l'insertion de ces deux morceaux dans le recueil des notices et manuscrits.

«Les recherches que j'ai faites moi-même sur les observations astronomiques des Chinois et sur leur système métrique, me font penser que je pourrais me charger de surveiller l'impression de ces quatre mémoires, de comparer les traductions qu'ils renferment avec les textes originaux que nous possédons à Paris, et d'y joindre les notes et les corrections qui seraient indispensables. J'ajouterai que j'ai examiné de nouveau les papiers des missionnaires, qui existent, tant à la bibliothèque de l'Observatoire qu'au dépôt des manuscrits de la Bibliothèque royale. Parmi ceux qui sont restés inédits, je n'ai pas trouvé d'autres mémoires

dont l'impression immédiate me paraisse utile. J'ai lu dans plusieurs lettres de Gaubil l'énumération des manuscrits, ou copies, de ses nombreuses recherches, qu'il avait envoyés en Europe. Si la commission adopte ma proposition, les travaux de cet illustre missionnaire seront ainsi entièrement imprimés, à l'exception d'un catalogue très-abrégé des comètes chinoises qui existe à l'Observatoire, et qui a fourni beaucoup d'observations insérées par Pingré, dans son Histoire des comètes. Gaubil parle de ce manuscrit dans une de ses lettres, et il dit que c'est l'extrait d'un travail plus étendu qu'il avait envoyé par la Russie. Ce travail ne paraît pas être arrivé en France. Le catalogue abrégé que nous avons de lui a été rédigé d'après des documents originaux, qui se trouvent actuellement traduits en entier. Ils ont été publiés par moi dans le Recueil des savants étrangers de l'Académie des sciences, t. X, et dans les Additions à la Connaissance des temps pour l'année 1846. Ces diverses publications me paraissent devoir dispenser d'imprimer l'abrégé que Gaubil en avait extrait.

Paris, 6 juillet 1847.

« Ed. BIOT.>>

La mesure sollicitée dans cette note, a été, je ne dirai pas refuséc, mais reculée dans un avenir indéfini; et celui qui pouvait la mettre à exécution n'existe plus. L'effet de cet ajournement est aujourd'hui trèsregrettable. Les astronomes avaient commencé à tirer parti des observations chinoises, dont rien ne saurait suppléer pour eux l'ancienneté, accompagnée de dates précises. Déjà, M. Laugier en France, avait profité des documents publiés par mon fils, pour constater plusieurs apparitions antérieures de la comète de Halley, dont les annales européennes ne fournissent pas de traces certaines. Ce travail vient d'être repris par un jeune et habile astronome anglais, M. Hind, le même qui a découvert les deux nouvelles planètes, Iris et Flore. Non-seulement M. Hind a confirmé les résultats de M. Laugier; mais il les a étendus beaucoup plus loin, et jusqu'à constater une apparition de la même comète, qui remonte à onze années avant l'ère chrétienne 1. Or, comme le remarque M. Hind, de tels résultats ont une grande importance pour la physique céleste, en ce qu'ils nous apprennent, et nous attestent, l'existence durable de ces astres errants, qui ressemblent à des agglomérations de vapeurs, circulant sans résistance dans le vide des cieux. Mais,

1

Sur l'histoire ancienne de la comète de Halley, par M. J.-R. Hind: Proceedings of the Royal Astronomical society, vol. X, n° 3, p. 51. Séance du 11 jan

vier 1850.

« VorigeDoorgaan »