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ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS.

L'Académie des beaux-arts a tenu, le 5 octobre, sa séance publique annuelle, sous la présidence de M. Picot.

Après l'exécution d'une ouverture de M. Gastinel, pensionnaire de l'Académie de France à Rome, la séance a commencé par la lecture du rapport de M. Raoul-Rochette, secrétaire perpétuel, sur les cuvrages envoyés de Rome par les pensionnaires de l'Académie.

La distribution des grands prix de peinture, de sculpture, d'architecture, de gravure en taille-douce et de composition musicale, a succédé à cette lecture. La proclamation des prix a eu lieu dans l'ordre suivant :

par

GRANDS PRIX de peinture. Le sujet donné l'Académie était: Zénobie trouvée sur les bords de l'Araxe. « Rhadamiste, forcé de fuir avec sa femme Zénobie, qu'il ne voulait pas laisser tomber au pouvoir de ses ennemis, la frappe de son épée, et, l'ayant traînée au bord de l'Araxe, il l'abandonne au courant du fleuve. Des bergers qui l'aperçoivent accourent, s'assurent qu'elle respire encore, lui prodiguent leurs soins, et la transportent dans la ville d'Artaxate.» (Tacite, Annales, 1. XII, C. LI.)

Le premier grand prix a été remporté par M. Baudry (Paul-Jacques-Aimé), né à Bourbon-Vendée, le 7 novembre 1828, élève de M. Drölling, membre de l'Institut. Le deuxième premier grand prix a été remporté par M. Bouguereau (AdolpheWilliams), né à la Rochelle, le 30 novembre 1825, élève de M. Picot, membre de l'Institut. Le second grand prix a été remporté par M. Bin (Jean-Baptiste-Émile), né à Paris, le 10 février 1825, élève de M. Cogniet, membre de l'Institut. Le deuxième second prix a été remportée par M. Maillot (Théodore-Pierre-Nicolas), né à Paris, le 30 juillet 1826, élève de M. Drölling.

Une mention honorable a été accordée à M. Chifflard (François-Nicolas), né à Saint-Omer, le 21 mars 1825, élève de M. Cogniet.

L'Académie a témoigné la satisfaction que lui a fait éprouver ce concours. Elle l'a trouvé fort et soutenu, et elle a décidé que cette déclaration serait rendue publique.

GRANDS PRIX DE SCULPTURE. L'Académie avait donné pour sujet du concours : La mort d'Achille. « Achille était entré dans le temple d'Apollon Thymbréen, pour y épouser Polyxène; c'est le moment que Paris saisit pour lui lancer une flèche au talon. Achille, se sentant blessé, s'efforce d'arracher de sa puissante main le trait mortel.» (Dictys de Crète, 1. IV, c. x1.)

Le premier grand prix a été remporté par M. Gumery (Charles-Alphonse), né à Paris, de 14 juin 1837, élève de M. Toussaint. Le second grand prix a été remporte par M. Ferrat (Jean-Joseph-Hippolyte-Romain), né à Aix (Bouches-du-Rhône) 9 août 1822, élève de M. Pradier. Une mention honorable a été accordée à M. CARPEAUX (Jean-Baptiste), né à Valenciennes, le 11 mai 1827, élève de M. Duret, membre de l'Institut, et de M. Rude.

le

GRANDS PRIX D'ARCHITECTURE. Le sujet donné par l'Académie était : Une place publique. Le premier grand prix a été remporté par M. Louvet (Louis-Victor), né à Paris, le 1 février 1822, élève de feu M. Huyot et de M. Le Bas, membre de l'Institut. Le second grand prix a été remporté par M. Villain (Édouard-Auguste), né à Paris, le 21 janvier 1829, élève de MM. Viel et Desjardins.

GRANDS PRIX DE GRAVURE EN TAILLE-DOUCE. Sujet : 1° Une figure dessinée d'après l'antique; 2° une figure dessinée d'après nature et gravée au burin. Le premier grand prix a été remporté par M. Bertinot (Gustave-Nicolas), né à Louviers (Eure), let 23 juin 1822, élève de M. Drölling, membre de l'Institut, et de M. Martinet. Le second grand prix a été remporté par M. Danguin (Jean-Baptiste), né à Frontenas (Rhône), le 2 mai 1823, élève de MM. Vibert et Orsel.

GRANDS PRIX DE COMPOSITION MUSICALE. Le sujet de concours a été, conformément aux règlements de l'Académie des beaux-arts, pour l'admission des candidats à concourir 1° Une fugue à huit parties, à deux chœurs, sur des paroles latines dont ils reçoivent le sujet avec les paroles, au moment d'entrer en loge; 2° un chœur à six voix, sur un texte poétique, avec accompagnement à grand orchestre. Pour le concours définitif : : une réunion de scènes lyriques à trois voix, précédée d'une introduction instrumentale, suffisamment développée, d'après laquelle réunion de scènes les grands prix sont décernés. Le premier grand prix a été remporté par M. Charlot (Joseph-Auguste), né à Nancy, le 21 janvier 1827, élève de M. Carafa, membre de l'Institut, et de M. Zimmermann.

Le second grand prix a été remporté par M. Horhange-Alkan (Napoléon), né à Paris, le 2 février 1826, élève de M. Adam, membre de l'Institut, et de M. Zimmermann. Le deuxième second grand prix a été remporté par M. Hignard (JeanLouis-Aristide), né à Nantes, le 20 mai 1822, élève de M. Halévy, membre de l'Institut.

PRIX FONDÉS PAR Mme LEPRINCE. Feu Mme veuve Leprince a légué à l'Académie une rente annuelle de 3,000 francs, pour être distribuée, à titre de récompense, entre les élèves de l'École nationale des beaux-arts qui ont remporté les grands prix de peinture, de sculpture, d'architecture et de gravure, de la manière qu'elle l'a déterminé elle-même, en ces termes : 1,000 francs pour le peintre, 1,000 francs pour le sculpteur, 600 francs pour l'architecte, et 400 francs pour le graveur. L'Académie, dans sa séance du 16 octobre 1847, a décidé que la fondation faite par feu Me veuve Leprince, en faveur des élèves qui ont remporté les grands prix, serait proclamée tous les ans dans sa séance publique. En conséquence, l'Académie a déclaré que les élèves qui ont obtenu les prix fondés par feu M veuve Leprince, sont M. Baudry, pour la peinture, M. Gumery, pour la sculpture, M. Louvet, pour l'architecture, et M. Bertinot, pour la gravure.

PRIX EXTRAORDINAIRE FONDÉ PAR M. LE COMTE DE MAILLÉ-LATOUR-LANDRY. Feu M. le comte de Maillé-Latour-Landry a légué, par son testament, à l'Académie française et à l'Académie des beaux-arts, une somme de 30,000 francs pour la fondation d'un prix à accorder, chaque année, au jugement de ces deux Académies, alternativement, à un écrivain et à un artiste pauvre, dont le talent paraîtra mériter d'être encouragé à poursuivre sa carrière dans les lettres ou les beaux-arts.» Cette année, l'Académie française ayant décerné le prix fondé par le comte de Maillé-Latour-Landry, l'Académie des beaux-arts le décernera l'année prochaine à un artiste qui se trouvera dans les conditions fixées par l'auteur de cette fonda

tion.

PRIX DESCHAUMES. Feu M. Deschaumes a fondé, par son testament, un prix annuel de la valeur de 1,200 fr., à décerner, au jugement de l'Académie des beauxarts, à un jeune architecte réunissant aux talents de sa profession la pratique des vertus domestiques. Par la même fondation, le prix devant être accordé, chaque cinquième année, à un poëte, l'Académie a décidé qu'un concours de poésie serait

annuellement ouvert pour la scène lyrique à mettre en musique, et qu'une médaille de 500 francs serait le prix du poëme couronné.

Dix-huit pièces de vers ont été envoyées au concours de cette année; l'Académie a choisi celle qui portait le n° 3, intitulée Emma et Eginhard, dont l'auteur est M. Bignan.

MÉDAILLE. L'Académie a arrêté, le 15 septembre 1821, que les noms de MM. les élèves de l'École nationale et spéciale des beaux-arts qui auront, dans l'année, remporté les médailles des prix fondés par M. le comte de Caylus et par M. de Latour, et les médailles dites autrefois du prix départemental et de paysage historique, seront proclamés annuellement, à la suite des grands prix, dans la même séance publique. Le prix de la tête d'expression pour la peinture a été remporté par M. Adolphe Williams BOUGUEREAU, élève de M. Picot, membre de l'Institut. Une mention honorable a été accordée à M. Félix-Henri Jacommoty, élève de M. Picot. Le prix de la tête d'expression pour la sculpture a été remporté par M. Alfred-Adolphe-Édouard Lepère, élève de MM. Ramey et Dumont, membres de l'Institut, et de M. Toussaint. Le prix de la demi-figure peinte a été remporté par M. Adolphe-Williams Bouguereau, élève de M. Picot. Une mention honorable a été accordée à M. Félix-Henri Jacommoty, élève de M. Picot.

GRANDE MÉDAILLE D'ÉMULATION DE 1850, accordée au plus grand nombre de succès dans l'Ecole d'architecture, remportée par M. Gabriel-Jean-Antoine Davioud, élève de M. Léon Vaudoyer, avec trente et une valeurs de prix. Premier accessit, à M. Édouard-Auguste Villain, élève de MM. Viel et Desjardins, avec vingt-deux valeurs de prix. Deuxième accessit, à M. Paul-René-Léon Ginain, élève de M. Le Bas, membre de l'Institut, avec dix-neuf valeurs de prix.

La proclamation de ces divers prix a été suivie de la lecture d'une notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Garnier, par M. Raoul-Rochette, secrétaire perpétuel.

La séance s'est terminée par l'exécution de la scène qui a remporté le premier grand prix de composition musicale.

SOCIÉTÉS SAVANTES.

L'Académie des sciences de Rouen annonce qu'elle décernera, en 1852, un prix de 800 francs à l'auteur du meilleur mémoire sur la question suivante : « Quels sont les systèmes d'appareils galvaniques qui, sous le rapport de la force, de l'économie, de la régularité et de la simplicité, doivent être préférés par ceux qui essayent de tirer parti des courants électriques pour obtenir une force motrice applicable à une branche quelconque d'industrie ? »

La même Académie propose de nouveau, pour la même année, un prix de 600 francs pour « un petit traité d'hygiène populaire dégagé de toute considération purement théorique, à l'usage des ouvriers des villes et des habitants des campagnes. Aux termes du programme, ce livre, qui sera particulièrement applicable au département de la Seine-Inférieure, devra présenter, sous la forme la plus simple et la plus attrayante possible, les préceptes généraux qu'il importe surtout de vulgariser.

Les mémoires adressés pour ces deux concours devront être manuscrits et inédits. L'envoi devra en être fait au secrétariat de l'Académie avant le 1a juin 1852.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Dictionnaire breton-français de Le Gonidec, précédé de sa grammaire bretonne, enrichi d'un avant-propos, d'additions et de mots gallois et gaëls correspondant au breton, par Th. Hersart de la Villemarqué. Saint-Brieuc, Prud'homme, imprimeurlibraire, éditeur; Paris, librairie de Dumoulin, 1850, in-4° de xII-594 pages. Les éditeurs de ce livre ont fait paraître, il y a deux ans, le dictionnaire françaisbreton de Le Gonidec, précédé d'un essai sur la langue bretonne. La publication que nous annonçons aujourd'hui est le complément nécessaire de la première, et ne sera pas, sans doute, moins bien accueillie par les personnes qui s'intéressent à l'étude des dialectes celtiques. La grammaire bretonne de Le Gonidec est précédée d'une introduction qui expose les principes de prononciation, les règles de la permutation des consonnes, les moyens de distinguer les genres, que personne jusque là n'avait indiqués. Le premier livre traite des parties du discours et en donne l'analyse, le second est consacré à la syntaxe et à des exercices grammaticaux. Les additions que M. de la Villemarqué a cru devoir faire à cette grammaire sont en petit nombre, mais les lacunes qu'offrait le dictionnaire breton-français avaient plus d'importance. « La tâche de les combler, dit M. de la Villemarqué dans son avant-propos, m'a été rendue plus facile grâce à un supplément manuscrit assez considérable, mis, d'après les dernières volontés de l'auteur, à ma disposition. » Ce livre est un répertoire des mots de la langue bretonne, telle qu'elle se trouve dans les auteurs anciens et modernes et telle que la parlent aujourd'hui les paysans armoricains. Ils sont rangés par ordre alphabétique, avec leur véritable orthographe, à la fois nationale et logique, qui peint pour ainsi dire aux yeux la manière de les prononcer, avec le genre qui leur convient, avec leurs différentes significations, leurs acceptions diverses, un grand nombre d'explications et d'exemples, et souvent des remarques très-judicieuses. Le dialecte que M. Le Gonidec a suivi plus particulièrement, dans son dictionnaire comme dans sa grammaire, est celui de Léon, qui est pour les Bretons ce qu'était l'attique pour les Grecs, c'est-à-dire la langue littérale et commune,' entendue dans toute la basse Bretagne, à la différence des dialectes de Vannes, de Cornouailles et de Tréguier, moins aisément compris hors de leurs limites. Les degrés de parenté du breton avec le gallois et avec le gaël, soit écossais, soit irlandais, ont été constatés avec soin par M. de la Villemarqué. Parmi les sources auxquelles il a puisé les mots bretons ajoutés par lui à l'ouvrage de M. Le Gonidec, nous citerons le Vocabulaire breton-latin, manuscrit de l'an 822, conservé au musée britannique de Londres, et publié par Price en 1790; une grammaire latine-bretonne, du XIV siècle, restée inédite et conservée également au musée britannique, et un grand nombre d'autres ouvrages imprimés ou manuscrits des xv, xvi et XVII° siècles.

Archives historiques et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique, par A. Dinaux, de la Société des Antiquaires de France, etc.; troisième série, tome I, 1 partie; Valenciennes, imprimerie de Prignet; Paris, librairie de Dumoulin et de Techener, 1850, in-8° de 156 pages. Cette nouvelle livraison des Archives du Nord ouvre la troisième série d'un recueil qui, depuis plus de vingt ans, a contribué à répandre le goût des études sérieuses dans une des parties de la

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France les plus riches en souvenirs et en documents historiques. On y trouve d'abord un catalogue sommaire des manuscrits de la bibliothèque publique de Valenciennes, rangés par ordre de matières; ces manuscrits, au nombre de 805, proviennent des abbayes de Saint-Amand, de Vicoigne, de Saint-Saulve, d'Hasnon, des couvents des Chartreux et des Jésuites de Valenciennes, des collections particulières rassemblées aux châteaux de Condé et de l'Ermitage par les ducs de Croy, et d'une donation faite au corps municipal de Valenciennes par M. Crendal de Dainville, à la fin du siècle dernier. Quelques-uns sont fort anciens et d'un grand intérêt, particulie rement ceux qui appartenaient à l'abbaye de Saint-Amand. La liste que publie M. Dinaux a été dressée par M. A. Leroy, ancien bibliothécaire de la ville: elle a le mérite d'être plus complète que celle qu'on trouve dans l'ouvrage de Hænel (Catalogi librorum manuscriptorum, 1830, in-4°); mais elle est trop succincte pour offrir une véritable utilité. On doit donc désirer que M. Dinaux puisse reprendre la publication des notices plus développées que M. Leroy avait faites de la plupart de ces manuscrits, et dont un petit nombre seulement ont paru dans la seconde série des Archives (tomes III et V). Un troisième catalogue des manuscrits de Valenciennes a été fait par le bibliothécaire actuel, mais nous ne savons s'il est destiné à l'impression. Nous signalerons encore dans cette livraison une biographie intéressante du général Despinoy, par M. Dinaux, et un article curieux du même écrivain sur la Société anacréontique des Rosati d'Arras, dont firent partie, vers la fin du siècle dernier, Robespierre, Carnot, et les poëtes Bertin et Feutry. Viennent ensuite une description historique du château des Ecaussines-Lalaing et, sous le titre Hommes et choses, une suite d'articles peu étendus mais pleins de recherches sur les mœurs, les usages, les arts, les monuments, les personnages célèbres du nord de la France et du midi de la Belgique.

Bibliothèque de l'Ecole des chartes. Troisième série, tome premier, sixième livraison, Paris, imprimerie de Didot, librairie de Dumoulin, 1850, in-8° (pag. 477572). Le tome premier (troisième série) de la Bibliothèque de l'École des Chartes vient d'être complété par cette livraison, dans laquelle on trouve d'abord la suite des recherches historiques sur Agnès Sorel par M. Vallet de Viriville. Ce second article est consacré aux enfants d'Agnès Sorel. Aux détails qui les concernent, l'auteur a joint une notice biographique sur un des exécuteurs testamentaires d'Agnès, Robert Poitevin, médecin des rois Charles VII et Louis XI. Nous devons signaler surtout dans cette livraison des lettres d'Étienne Bernard, maire de Dijon, sur l'assemblée des Etats généraux de la ligue en 1593. Et. Bernard, qui avait joué un rôle important aux États de Blois en 1588, comme député du tiers-état du bailliage de Dijon, figurait en la même qualité dans l'Assemblée convoquée à Paris par les ligueurs en 1593. La correspondance qu'il entretint alors avec ses collègues de la municipalité de Dijon est publiée ici avec cinq autres lettres qui s'y rattachent, savoir une du légat, une du duc de Mayenne et la dernière des échevins de Paris. Ces dix-neuf lettres contiennent le résumé de ce qui se passa dans cette célèbre assemblée. Elles ont été communiquées aux éditeurs par M. Garnier, archiviste de la ville de Dijon.

Histoire du parlement de Flandre, par M. G. M. L. Pilot, conseiller à la cour d'appel de Douai. Douai, imprimerie et librairie d'Adam d'Aubers; Paris, librairie de Dumoulin, 1849-1850, 2 vol. in-8° de 387 et 504 pages. — Cet ouvrage embrasse toute histoire judiciaire du nord de la France, depuis les conquêtes de Louis XIV jusqu'à la révolution de 1789. Par un édit du mois de février 1686, Louis XIV érigea en parlement le conseil souverain qu'il avait institué à Tournai

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