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REVUE HISTORIQUE des ARDENNES.

NOTES ET PIÈCES JUSTIFICATIVES.

Cossé-Brissac, évêque de Condom, en 1736. En 1789, la seigneurie

de Charbogne (Ardennes), appartenait à un membre de la famille de Cossé-Brissac.

:

Armes de sable, à trois fasces d'or, denchées à la partie inférieure.

IV.

La maison Moreton de Chabrillan, d'origne chevaleresque, est originaire du Dauphiné. La seigneurie de Chabrillan, dont elle prit le nom, fut érigée en marquisat par lettres-patentes du mois d'octobre 1674. Nous citerons parmi les seigneurs de cette maison : Guy de Moreton, chevalier de la troisième croisade; Bernard de Moreton, seigneur de Chabrillan, tué à la bataille de Ravenne; François de Moreton de Chabrillan, grand-prieur de Saint-Gilles, dans l'ordre de Malte; N. de Moreton, général des galères et grandcroix du même ordre ; plusieurs gouverneurs de province et maréchaux de camp. La famille de Chabrillan se rattache aux Ardennes par une alliance avec celle d'Aiguillon. Le marquis de Chabrillan (Joseph-Dominique-Guigues de Moreton), né le 8 août 1744, mort le 9 mars 1793, avait épousé par contrat du 18 novembre 1766, Innocente-Aglaé de Vignerot-Duplessis-Richelieu-d'Aiguillon, morte en 1776, fille du duc d'Aiguillon, lieutenant-général, marquis de Montcornet (Ardennes). De ce mariage naquirent quatre enfants : 1° Hippolyte-César, né le 6 novembre 1767, gentilhomme de la chambre, sous Charles X, mort à Paris le 16 octobre 1835; 2° Hector, mort en bas âge; -3° Pierre-Charles-Fortuné, mort à Grenoble le 1er septembre 1817, colonel de la légion de la Drôme ; -4° Louis-Armand-Casimir-François-Marie, né en 1776, chevalier de Malte de minorité, décédé à Paris le 9 septembre 1779.

PROCÈS RÉVOLUTIONNAIRES

MARNE

V.

Marie-Anne-Elisabeth-Victoire LECLERC, femme de feu Batty, dite La Batty, demeurant à Vitry (département de la Marne) condamnée à mort par le tribunal révolu. tionnaire, le 18 prairial an 2.

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Du 1er germinal, d'après la déclaration faite au Comité par le citoyen Baudry, perruquier, rue Pagevin, section de Guillaume Tell, que la citoyenne Gosseraud nous a déclaré avoir entendu et vu en face de chez elle... qu'une citoyenne a tenu plusieurs propos contrerévolutionnaires, tels que de dire en parlant du tiran Capet, qu'il étoit bien malheureux de n'avoir pu s'échapper à Varennes. Elle a dit aussi que Santerre étoit un scélérat de ne l'avoir pas voulu laisser partir, qu'elle s'étoit appitoyée sur le sort des malheureux Suisses qui avoient été tués à la journée du 10 août, et sur celui de la ci-devant princesse de Lambale, que c'étoit abominable. Elle a dit être la femme d'un ci-devant valet de chambre de Capet, et qu'elle avoit un fils prêtre réfractaire en prison à Versailles, et qu'elle étoit venue à Paris pour recevoir de l'argent.

Ledit jour, s'est présentée la citoyenne Josserand, demeurant rue de la Réalle, 7, au 6° étage, sur le devant, laquelle a déclaré persister dans la déclaration faite par le citoyen Baudry, après la

que nous lui en avons faite, ajoutant en outre qu'elle avoit déclaré que cette femme venoit à Paris pour toucher des fonds pour

remettre à son fils détenu à Versailles, et qui pourroit être guillotiné... et a déclaré ne savoir signer...

Sur quoy, nous commissaire... attendu que cette femme est ici sans asile et sans moyen d'existence, et qu'il est possible d'après les propos qu'elle a tenus et la manière insignifiante avec laquelle elle a répondu aux interpellations qui lui ont été faites, nous jugeons de la renvoyer par devant les citoyens administrateurs de police, pour par eux être ordonné ce qu'il appartiendra, ne pouvant nous rien tirer d'elle. Fait au comité le 1er germinal an 2o de la République. Signé Posse, commissaire, Boucher, commissaire, Mary, commissaire, Cambier, commissaire, Lamotte, secrétaire.

:

NOTA. Cette femme nous a déclaré s'appeler la veuve Batty, domiciliée à Versailles, veuve d'un valet de chambre de Capet, mort au mois de novembre dernier, vieux style.

PIÈCE No 3. -1er Interrogatoire de la veuve Batty.

Le 7 germinal, est comparue devant nous, administrateurs au département de la police, une citoyenne envoyée par le comité révolutionnaire de la section Bon-Conseil.

Enquise de ses nom, prénoms, âge, pays, profession et demeure. R. Se nommer Marie-Anne-Elisabeth-Victoire Leclerc, femme de feu Batty, dite La Batty, âgée de trente-quatre ans, née à Compiègne, sans état, et demeurant à Versailles, rue d'Anjou, no 37.

D. Si elle n'a point dit, il y a quelques jours chez quelqu'un, rue Pagevin, section de Guillaume Tell, qu'il étoit bien malheureux que le Roy n'ait pas pu s'échapper à Varennes.

R. Qu'elle n'a pas dit cela, qu'elle avoit dit qu'il étoit malheureux pour elle que le Roy fût mort, mais qu'il seroit bien plus heureux s'il étoit mort, il y a vingt ans, et qu'elle a dit que Hébert étoit un coquin, attendu qu'il étoit cause que le petit Dauphin étoit plus malheureux que jamais.

D. Qu'étoit son mari.

R. Qu'il étoit officier de fourrière de la chambre de Louis XV, et pour lequel il est pensionné.

D. Si elle n'a pas dit que Santerre étoit un scélérat de n'avoir pas voulu laisser partir le Roy.

R. Non.

D. Si elle n'a pas dit qu'il étoit bien malheureux que les Suisses aient esté tués au 10 août.

R. Non.

D. Si elle n'a pas un fils prestre réfractaire, lequel est maintenant en prison aux Récollets de Versailles.

R. Oui, mais c'est le fils de son mari.

D. En quoy consistent ses moyens de subsistance.

R. En deux maisons à Versailles, sises rue d'Anjou, et 1200 livres de rente sur le trésor public.

-

Lecture à elle faite du présent interrogatoire et de ses réponses, a dit le tout contenir vérité y a persisté et signé : - Leclerc, veuve La Batty.

(Après cet interrogatoire, les administrateurs de police ont ordonné que la femme La Batty sera conduite à la conciergerie, et que les pièces du procès seront renvoyées à l'accusateur public près le tribunal révolutionnaire. Cet arrêté est signé : - N. Froidure et Godard.)

PIÈCE N° 4.2 Interrogatoire de la veuve Batty.

Cejourd'hui 3 floréal de l'an 2e..... heure de midi, nous, Pierre-Noel Subleyrac, vice-président du tribunal révolutionnaire..... assisté de Jean Fabre, commis-greffier du tribunal..... avons fait amener de la maison de l'hospice la nommée Leclerc, auquel avons demandé ses noms, âge, profession, pays et demeure. A répondu se nommer Victoire Clercq, veuve Batty, âgée de trente-quatre ans, native de Compiègne (département de l'Oise), demeurant à Vitry-sur-Marne.

D. Si elle ne tenoit pas d'aucune manière à la Cour de Versailles. R. Non.

D. Si elle s'est apitoyée sur la mort du tyran.

R. Non.

D. Si elle n'a pas dit en parlant de Capet, qu'il étoit bien malheureux qu'il n'ait pas pu s'échapper à Varennes, et que les Suisses eussent été tués, le 10 août.

R. Que non; seulement un jour qu'une femme qu'elle ne connoit

point étant venue prendre de la lumière chez elle, ayant été question du motif de son voyage, qui étoit de venir toucher une pension sur la liste civile, comme son mari ayant été attaché à Louis XV, la répondante parlant de Capet dit seulement qu'il auroit mieux valu qu'il fût mort, il y a vingt ans, qu'elle croit avoir dit aussi qu'Hébert étoit un mauvais sujet, parce qu'il étoit la cause que les enfans de Capet alloient être resserrés, niant le surplus de l'interrogatoire.

D. Si elle a un défenseur.

R. Non.

Pourquoi nous lui avons nommé Chauveau. Lecture faite, persiste, et a signé avec nous et le greffier.

Signé femme Batty, Subleyrac, Fabre.

Extrait de l'acte d'accusation de la veuve Batty.

Antoine Quentin Fouquier, accusateur public du tribunal criminel révolutionnaire..... expose que la nommée Marienne Elisabeth-Victoire Leclerc, veuve Batty..... a été constituée prisonnière et traduite au tribunal révolutionnaire par les autorités constituées.... qu'examen fait des pièces par l'accusateur public, il en résulte..... que la femme Batty, dont le mari s'étoit roulé longtemps dans la fanche (sic) de la cy-devant Cour, conservoit toujours le désir du royalisme et soupiroit sans cesse sur le juste supplice du tyran, ce dont il est facile de se persuader par les exclamations suivantes qui eurent lieu de sa part, en présence de témoins que Capet étoit bien malheureux de n'avoir pas pu s'échapper lors de sa fuite à Varennes; que c'étoit une scélératesse de n'avoir pas voulu le laisser partir lors de l'exécution du jugement du peuple; qu'elle avoit un fils prêtre réfractaire dans la prison de Versailles qui pourroit bien être guillotiné, mais qu'elle venoit toucher des fonds à Paris pour les lui remettre.....

..... En conséquence, l'accusateur public a dressé la présente accusation, etc.

... Fait au cabinet de l'accusateur public, le 22 floréal de l'an 2o de la République...

Signé : A.-Q. Fouquier.

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