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troisième mois de captivité touchait à sa fin, une missive toute fiscale qui le sommait de payer sans délai 1181 francs pour amende et frais, sous peine de voir son incarcération prolongée de trois nouveaux mois... Le critique paya de sa personne, et, comme appoint, il adressa à M. Guillebert, receveur de l'enregistrement, une verte épître ayant pour titre la Bourse ou la Prison (in-8o de 3 fenill.).

La révolution de juillet venait d'éclater. M. Barthélemy, qui avait déjà publié, sous le titre de Dix-huit-cent-trente, une satire politique (in-8° de 3 feuill. trois quarts), en recouvrant sa liberté entra de nouveau en collaboration avec M. Méry, revenu de Marseille; et tous deux ils chantèrent la victoire dans un petit poëme, l'Insurrection, dédié aux Parisiens (1831, de 3 feuill. et demie), mais où Louis-Philippe trouva surtout d'emphatiques éloges. « Sous ce prince, disaient | les bardes marseillais,

« Sous lui, sous sa féconde race,
"Vivons sans ployer les genoux;
"Soyons fiers d'avoir parmi nous
"Un roi que La Fayette embrasse. »

Le roi qu'embrassait La Fayette gratifia Barthélemy d'une pension de 1200 francs... Mais, soit que le besogneux Juvénal fût déjà tributaire du trente-et-quarante, soit qu'il eût espéré mieux de la générosité royale, il lança, comme un brùlot, contre la flottille ministérielle, sa Némésis hebdomadaire. Persil, Guizot et d'Argout crièrent à la trahison! La pension mensuelle du critique audacieux fut biffée d'un trait de plume, et la muse vengeresse sembla puiser dans sa rancune une énergie nouvelle :

Je respire, affranchi de leur étau de fer: « Le pain de servitude à ma bouche est amer, »> s'écria le poëte; et le peuple, dont il convoitait a la volontaire obole, » crut à son désintéressement et lui battit des mains. Némésis fit siffler pendant cinquante-deux semaines son fouet de serpents (depuis mars 1831 jusqu'au 1er avril 1832); puis soudain sa lanière lui tomba des mains. Barthélemy publia, sans nom d'auteur, après l'insurrection de juin 1832, la Justification de l'état de siége (en prose, in-8° de 2 feuilles), qui, dénoncée par tous les journaux, fut avouée par son auteur et signée de son nom à la seconde édition. Cette pièce fut bientôt suivie de Ma Justification, où se lit ce vers de caméléon: « L'homme absurde est celui qui ne change jamais! » Les Douze journées de la Révolution, dont la publication commençait (24 feuill. in-8°, en douze livres, Paris, 1835), passèrent dès lors comme inaperçues, quel qu'en fût le mérite littéraire.

Voici la liste de ses dernières œuvres par ordre de date la Dupinade, ou la Révolution dupée, poëme héroï-comique en trois chants (de Barthélemy et L. Reybaud), publié sans nom d'auteur (in-8° de 88 pag.; Paris, 1831); -Œuvres poétiques de Barthélemy et

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Méry, comprenant, outre les satires déjà citées, une notice sur les deux auteurs, par M. Louis Reybaud;-Epitre à M. de Villèle;-Marseille, ode lue par M. Méry à la séance d'ouverture de l'Athénée de Marseille, le 31 mai 1829; les Imitations, au nombre de cinq; le Banquet de Juilly et le Jardin des Plantes, qui avait déjà paru dans le Livre des Cent-et-un (4 vol. 1831); la Mort du général Lamarque, en vers alexandrins (in-8° d'une feuille); — l'École du peuple, ou l'Instruction primaire, par M. Barthélemy (1 feuill. in-8°; Paris, 1833); — les Aygalades et Fontanieu, strophes à M. le comte de Castellane, par MM. Méry et Barthélemy (in-8° d'une feuille et demie; Marseille, 1835); l'Enéide, traduite en vers français par M. Barthélemy seul, ouvrage commencé en 1835 et terminé en 1838 (4 vol. in-8°; Paris); - Cinquième Anniversaire, poëme (in-8° de 4 feuill.; Paris, 1835); — Constantine, chant de guerre dédié à l'armée d'Afrique (1 feuille in-4°; Paris, 1837); Paris, revue satirique, à Gabriel Delessert (in-8°, 1 feuille et demie, 1838); — la Bouillotte, poëme en cinq parties (in-8° de 5 feuill.; Paris, 1839); la Syphilis, traduction en vers français d'un fragment du poëme latin de Frascator (demi-feuill. in-8°; Paris, 1840); le Mardi des Cendres, épitaphe en vers sur Napoléon (1841); Marseille, petite revue d'une grande ville (in-8° de 2 feuill., 1842); - le Bacara, poëme didactique, suivi du Craps, dédié aux Bordelais (in-8° de 2 feuill, 1843); - Nouvelle Némésis, en 24 livraisons (24 feuill. in-8°; Paris, 1844); ·la Vapeur, poëme (in-8° d'une feuill. et demie; Paris, 1845); le Zodiaque, suite de satires publiées en feuilletons dans le Siècle (1846); S. S. Pie IX, épître imprimée en encre rouge (in-8° de 4 feuill., 1846); A M. le baron de Rothschild, le Peuple juif, poëme (grand in-8°, 2 feuill., 1847 ); · Aux Électeurs de la Manche, satire électorale, en feuilleton dans le Siècle (mai 1848); — enfin, le Deux décembre, poëme apologétique de 400 vers publié en feuilleton dans la Patrie du 22 février 1852. J.-F. DESTIGNY (de Caen). Biographie des Hommes du jour, t. 1, p. 96. — Le Sacerdoce littéraire, Montpellier, 1836. - Quérard, la France litteraire.

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A

BARTHÉLEMY-HADOT. Voy. HADOT. BARTHÉLEMY ET PISE. Voy. ALBIZZI. BARTHEMA. Voy. VARTOMANUS. BARTHEZ OU BARTHÈS DE MARMORIÈRES (Guillaume), savant, vivait vers le milieu du dix-huitième siècle. Il était ingénieur des ponts et chaussées de la province du Languedoc. On a de lui: Essai sur divers avantages que l'on pourrait retirer de la côte du Languedoc, relativement à la navigation et à l'agriculture; Montpellier (sans date), in-4° avec 2 planches;

Mémoires d'agriculture et de mécanique, avec le moyen de remédier aux abus du jau

geage des vaisseaux dans tous les ports du royaume; Paris, 1763, in-8°; Traité des moyens de rendre la côte de la province de Languedoc plus florissante que jamais; Montpellier, 1786, in-8°, avec une carte; deux mémoires, l'un sur les Soufflets à chute d'eau, l'autre sur les Soufflets de certaines forges, insérés dans les Mémoires de l'Académie des Sciences; Montpellier.

Querard, la France littéraire.

BARTHEZ OU BARTHÈS DE MARMORIÈRES (le baron Antoine), littérateur, fils du précédent, naquit à Saint-Gall en Suisse en 1736, dans un voyage qu'y firent ses parents, et mourut à Condé-Saint-Libiaire, près de Meaux, le 3 août 1811. Avant la révolution, il était colonel d'un régiment suisse et secrétaire du comte d'Artois. Il eut quelques relations avec J.-J. Rousseau, qui en parle dans le dernier livre de ses Confessions. On a de lui un roman (supposé traduit du chaldéen ) intitulé Elnathan, ou les Ages de l'homme; 3 vol. in-8°, 1802; la Mort de Louis XVI, tragédie en trois actes, avec le Martyre de Marie-Antoinette; Neufchâtel (Suisse), 1793, in-18, rare; Observations sur une brochure du colonel Weiss, par un officier suisse; 1793, in-8°; Moise en Egypte et chez les Madianites, par un solitaire du canton d'Appenzell; Paris, 1802, in-8°. Son fils a publié de Nouveaux Essais sur la noblesse; Neufchâtel, 1781, in-4°, dont il n'a paru que le tome I, et un discours sur la liberté helvétique; Lucerne, 1800, in-8°.

Quérard, la France littéraire.

BARTHEZ OU BARTHÈS (Paul-Joseph), frère du précédent, célèbre médecin français, né à Montpellier le 11 décembre 1734, mort le 15 octobre 1806. Il étudia la médecine à Montpellier, et vint à Paris, où Falconet le mit en rapport avec l'abbé Barthélemy, le président Hénault, Mairan, d'Alembert, etc. En 1756, il fut nommé médecin militaire, et employé en cette qualité à Coutances. Il mit à profit cette occasion pour observer avec soin l'épidémie qui frappa le camp de Granville, et la décrivit dans un mémoire imprimé dans le recueil de l'Académie des sciences. De retour à Paris en 1757, il devint censeur royal, et l'un des collaborateurs du Journal des Savants et de l'Encyclopédie méthodique. Deux années plus tard, il concourut pour une place vacante à la faculté de médecine de Montpellier, et parvint, non sans obstacles, à l'emporter sur ses concurrents. Il brilla d'un plus grand éclat dans la carrière de l'enseignement; ses succès comme professeur donnèrent un nouveau lustre à l'école de médecine de Montpellier. Barthez fut nommé en 1773 coadjuteur et survivancier du chancelier de la faculté, et commença, dès cette époque, à jeter les fondements de la grande réputation dont il a joui comme médecin praticien. La même année vit naître le germe de la méthode

philosophique qu'il développa, six années plus tard, dans ses Nouveaux éléments de la science de l'homme. L'immense célébrité qu'il devait à ses connaissances médicales lui fit ambitionner d'autres succès. Il étudia la législation, fut reçu docteur en droit en 1780, et acquit une charge de conseiller à la cour des aides de Montpellier. Barthez ne retira pas de ses études et de son argent les bénéfices qu'il en attendait la hauteur et la violence de son caractère, l'excessive irritabilité de son amour-propre fatiguèrent ses collègues, qui lui suscitèrent des querelles et des désagréments de toute espèce, par suite desquels il se détermina à quitter Montpellier et à venir s'établir à Paris. De grands succès l'attendaient dans la capitale : il fut nommé médecin consultant du roi, et, en 1781, premier médecin du duc d'Orléans. La plupart des sociétés savantes de l'Europe inscrivirent son nom sur la liste de leurs membres; il entra au conseil d'État, et était consulté de toutes les parties de l'Europe. A la révolution, il perdit ses places et ses titres, et se retira dans le Languedoc, où il se livra à des travaux scientifiques. Lors de la réorganisation des écoles de médecine, il fut nommé professeur honoraire de la faculté de Montpellier, et prononça un discours remarquable pour l'inauguration du buste d'Hippocrate, donné par le gouvernement. Il mourut quelque temps après, de la gravelle. « Barthez, dit l'auteur de son éloge, M. Lordat, était d'une taille au-dessous de la médiocre, mais d'ailleurs assez bien prise : il avait la tête volumineuse, le front découvert, les yeux inégaux, le nez épaté, la bouche manquant de symétrie, la face large et carrée, le teint pâle et cachectique, mais une physionomie pleine d'expression. » Barthez peut être considéré comme le chef des doctrines spiritualistes de l'école de Montpellier. Entraîné par une imagination brillante, il établit des principes sur des abstractions, sur des subtilités métaphysiques; il néglige trop les faits, et attache trop peu d'importance aux expériences. Lorsque ce grand médecin parut, la doctrine hippocratique était presque abandonnée; les physiologistes expliquaient la plupart des fonctions de l'économie animale par des lois physiques ou chimiques; Van Helmont et Stahl avaient tenté vainement d'opérer une révolution dans la philosophie médicale; les médecins n'avaient pas de théorie satisfaisante sur la vie. Barthez étudia les phénomènes qui se passent dans les corps organisés vivants, les isola de toute cause étrangère, les subordonna à des facultés spéciales, et soumit ces facultés à un principe unique qu'il nomma principe vital. Quel est ce principe? Lui-même avoue qu'il lui est impossible d'en déterminer la nature, de savoir s'il doit être distingué de l'âme et du corps, s'il n'est qu' mode de l'organisation. Cependant il personnifie cet être abstrait, il en fait un agent auquel il soumet tous les actes des organes. La base de

sa philosophie est l'individualité physiologique, l'unité d'action dans l'économie animale. Barthez avait trop de génie pour être patient observateur; il n'ouvrait pas de cadavres, et cependant combien de dogmes il a établis! Barthez a été le Hegel de la médecine, et sa doctrine a éprouvé le sort de celle du philosophe de Berlin : elle a fait des enthousiastes, elle a rencontré un nombre plus grand de critiques, et elle a été mère de doctrines qui lui ont survécu.

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Barthez a beaucoup écrit, et sur un grand nombre de sujets divers; on a de lui : Mémoires sur ces questions: En quel temps et par quels moyens le paganisme a-t-il été entièrement détruit dans les Gaules? Quel fut l'état des villes et des républiques situées dans le continent de la Grèce européenne, depuis qu'elle eut été réduite en province romaine jusqu'à la bataille d'Actium ? mémoires couronnés par l'Académie des inscriptions en 1754 et 1755; Dissertation sur l'épidémie qui régna au camp de Coutances en 1756 (dans les Mémoires des savants étrangers, Académie des sciences, tome III); Oratio de principio vitali hominis; Montpellier, in-4°, 1773;-Nova doctrina de Functionibus corporis humani; ibidem, 1774: ces deux derniers écrits sont l'exposé des idées nouvelles de Barthez sur la plupart des fonctions de l'économie animale, et le germe de l'ouvrage suivant; - Nouveaux éléments de la science de l'homme, in-8°; Montpellier, 1778; seconde édition fort augmentée, Paris, 1806, 2 vol. in-8° : c'est peut-être de tous les livres de physiologie celui qui contient le plus de pensées grandes et neuves; seulement il est écrit dans un style trop métaphysique: l'une des parties les plus importantes de ce livre est celle qui traite des sympathies, sujet dont Barthez s'était occupé avec prédilection; Libre discours sur la prérogative que doit avoir la noblesse dans la constitution et dans les états généraux de France; Paris, in-8°, 1789; Nouvelle mécanique des mouvements de l'homme et des animaux; Carcassone, in-4°, 1798 : c'est l'ouvrage le plus savant qui exíste sur cette matière; Barthez a beaucoup ajouté aux travaux de Borelli sur la mécanique et le mouvement des animaux, non-seulement en faisant connaltre ses erreurs, mais encore en expliquant d'une manière nouvelle et plus vraie les différents genres de locomotion; Discours sur le génie d'Hippocrate; in-4°, Montpellier, 1801: l'auteur montre Hippocrate comme le fondateur de la médecine, le modèle des observateurs, l'inventeur des vrais principes sur lesquels doivent être établies les divisions des espèces de maladies et les méthodes de traitement, enfin comme le créateur de la médecine pratique ; — Traite des maladies goutteuses; 2 vol. in-4o, Paris, 1802; réimprimé en 1819. On trouve dans cet ouvrage les vues générales de Barthez sur les méthodes thérapeutiques. C'est

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sans doute par amour-propre, ou par la conviction de la vérité de ses théories, qu'il n'a fait aucune modification à sa doctrine dans la seconde édition de ses Nouveaux éléments de la Science de l'homme, qui parut trente ans après la première : il y paraît totalement étranger aux découvertes qui signalaient une physiologie nouvelle, il se tait sur ses contemporains, et n'a foi qu'en lui-même. Ses ouvrages posthumes sont: Traité du Beau; in-8°, Paris, 1807, édité par le frère de l'auteur; Consultations de médecine; 2 vol. in-8°., Paris, 1810, l'un des recueils de consultations les plus esti

més.

Nouvelle Biographie des Contemporains. — M. Lordat, Exposition de la doctrine medicale de P.-J. Barthez, et Memoires sur la vie de ce médecin, Paris, 1818, 1 vol. in-8°.

BARTHIUS. Voy. BARTH.

* BARTINELLI (Maurice), chirurgien italien, vivait à Novarre dans la première moitié du dix. septième siècle On a de lui: il Nobile e Dilettevole giuoco dello Sbaraglino; Bergame, 1607, in-12; Venise, 1668, in-12.

Mazzuchelli, Scrittori d'Italia.

* BARTLETT (Jean), musicographe anglais, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. On a de lui: A book of aires with a triplicity of musick, whereof: the first part is for the lute or orpharion, and the viole da gamba and 4 parts to sing; the second is for trebles to sing to the lute and viole; the third part is for the lute and voice, and the viole da gamba (Livre d'airs avec un triple arrangement de musique, savoir la première partie pour le luth ou orpharion, la basse de viole, et quatre parties de chant; la seconde, pour des voix de dessus, le luth et la viole; la troisième, pour le luth, les voix et la basse de viole ); Londres, 1606, in-f".

:

Fétis, Biographie universelle des Musiciens.

*BARTOLDO, sculpteur de l'école florentine, vivait dans la seconde moitié du quinzième siècle. Élève de Donatello, il exécuta sur les dessins de son maître les deux admirables chaires de bronze de Saint-Laurent de Florence. La Descente de Croix, bas-relief de l'une de ces chaires, rappelle, pour les poses, les formes, la variété et la force de l'expression, les bas-reliefs antiques.

Fantozzi, Nuova Guida di Firenze.

BARTHOLDY ( Jacob-Salomon), diplomate prussien, né à Berlin le 13 mai 1779, mort le 26 juillet 1825. Il étudia le droit et la philosophie à l'université de Koenigsberg. Il séjourna quelque temps à Paris, à Rome et à Naples, et fit avec le dessinateur Gropius un voyage en Grèce. En 1805, il se lia à Dresde avec le célèbre pasteur Reinhard, entre les mains duquel il abjura le judaïsme et se fit baptiser. Après la bataille d'Iéna, il conçut une haine invincible contre Napoléon. En 1809, il s'engagea comme volontaire, et signala sa bravoure dans diverses

rencontres, particulièrement à la bataille d'É-
bersberg, où il fut grièvement blessé. En 1813,❘
il fut employé dans la chancellerie d'état de
Prusse, et suivit, en 1814, les armées alliées à
Paris. En 1822, il fut nommé consul général à
Rome, où il mourut. Outre quelques mémoires
manuscrits et quelques articles insérés dans la
Gazette d'Augsbourg, on a de lui: Mémoires
pour servir à la connaissance de la Grèce
moderne et de la république ionienne, com-
posés pendant un voyage en Grèce dans les an-
nées 1803 et 1804 (en allemand); 1 vol. avec
9 planches, Berlin, 1805, in-4° (traduit en fran-
çais par A. du C.; Paris, 1807, 2 vol. in-8°); ·
la Guerre des Tyroliens en 1809; Berlin, 1814,
1 vol. in-8° (en allemand), avec une carte;
Traits de caractère du cardinal Hercule Con-
salvi; Stuttgard, 1825, 1 vol. in-8° (en alle-
mand), avec le portrait du cardinal.

Conversations-Lexicon.

-

BARTHOLE ou BARTOLE, jurisconsulte, né
en 1313 à Sasso-Ferrato, dans l'Ombrie; mort à
Pérouse en 1356. Le nom de Cujas et celui de
Barthole sont souvent cités ensemble; mais l'on
ne saurait donner une raison satisfaisante de ce
rapprochement: ils n'appartiennent point à la
même école; ils ont vécu à des époques diffé-
rentes, l'un en France, l'autre en Italie, et leurs
travaux ont des caractères bien distincts. Bar-
thole eut pour père François Bonnacursi. Dans
un endroit de ses écrits, il dit qu'il apprit à lire
de Pierre Minorita, qui s'était dévoué à l'instruc-
tion des enfants trouvés : d'où l'on avait conclu
à tort qu'il était bâtard. Il étudia sous Cinus Bu-
trigare et Reiner. Quelque temps juge à Todi et
à Pise, il se consacra à l'enseignement du droit,
d'abord à Pise, puis à Pérouse. Ses succès le
rendirent le personnage le plus recommandable
de la ville, qui, dans une occasion importante,
l'envoya comme député à l'empereur Charles IV.
Le savant jurisconsulte se montra aussi habile
diplomate: il obtint pour ceux qui l'envoyaient ce
qu'ils demandaient, et pour lui de grandes fa-
veurs, notamment des armoiries qui représen-
taient, dans un champ d'or, un lion de méme
à double queue. On a prétendu que ce dernier
présent fut le prix du concours qu'il prêta à
l'empereur dans la rédaction de la Bulle d'or.
Il a laissé des ouvrages qui ne sont plus con-
sultés que par un petit nombre d'érudits. La
sagacité la plus déliée s'y trouve jointe à l'érudi-
tion la plus vaste, et quelquefois aussi à une
naïveté qui nous paraît aujourd'hui singulière.
Par exemple, pour bien faire comprendre la
marche d'une procédure, il avait composé un
livre intitulé Procès de Satan contre la Vierge,
devant le tribunal de Jésus ( Processus Satanæ
contra Virginem, coram judice Jesu), imprimé
dans le Processus juris joco-serius; Hanau,
1611, in-8°. Le diable réclame le genre humain
comme sa propriété, invoquant sa longue pos-
session; la Vierge Marie lui répond qu'il a pos-

-

sédé de mauvaise foi, etc.; la Vierge gagne son
procès. Barthole a écrit sur toutes les parties
du droit; il savait l'hébreu, la théologie, la géo-
métrie, enfin toutes les sciences en honneur de
son temps. On raconte qu'il avait tant de pas-
sion pour l'étude qu'il pesait ses aliments, afin,
disent les historiens, d'entretenir l'équilibre
et la vigueur de son dme. Barthole laissa six
enfants et une médiocre fortune. Pasquier lui re-
proche de la prolixité. « Barthole et ses contem-
porains, dit-il, se débordèrent en torrent en
l'application du droit. » Mais Dumoulin l'appelle
le premier et le coryphée des interprètes en
droit. Les œuvres de Barthole ont été impri-
mées à Lyon, 1544, à Turin, 1577, 10 vol. in-
fol., et à Venise avec les notes de J. Ancellus,
de Bottise et de Pierre Mangrella, 1590, 11 vol.
in-fol. [Enc. des g. du m.]

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BARTHOLIN, BARTHOLINUS, famille da-
noise qui, de père en fils, s'est distinguée dans
les sciences. En voici les principaux membres:

I. BARTHOLIN ( Gaspard), médecin danois,
né le 12 février 1585 à Malmoë, en Scanie, mort
le 13 juillet 1630. Il voyagea en Allemagne, en
France, en Angleterre et en Italie; puis il ensei-
gna la médecine à Padoue, à Wittemberg et à
Copenhague, où il fut nommé recteur de l'uni-
versité en 1618. Il laissa six fils, qui tous se dis-
tinguèrent par leurs écrits. De quarante-neuf ou-
vrages qu'il publia, nous ne citerons que les
principaux: Paradoxa medica; Bâle, 1610, in-4°;

-

-

-

-

- Anatomicæ Institutiones; Witt., 1611, in-8°,
traduit en français par Abr. Duprat; Paris, 1647,
in-4°;- Rhetorica major, 1616; · Manuduc-
tio ad veram psychologiam ex sacris litteris;
Copenhague, 1619, in-8°; Oratio de ortu,
progressu et incrementis Hafniensibus; Co-
penhague, 1620, in-4°; Logica major locu-
pletata; Copenhague, 1625, in-8°; de Pyg-
mæis; id., 1628, in 80; de Lapide nephri
tico, ubi simul de amuletis præcipuis, etc.; Co-
penhague, 1627, in-8°; - De Unicornu; ibid.;
― Systema physicum; Copenhague, 1628, in-8°.
Nicéron, Mémoires, t. VI et X. Van der Linden, de
Script. medic. – Catal. bibl. Bunav., t. I. —
Haller, Bi-
bliotheca anatomica.

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--

BARTHOLIN (Berthel), né en 1614 et
mort en 1690, fils aîné du précédent, n'est
connu que par sa Bibliotheca selecta, publiée
en 1669. On cite le talent précoce de cet antiquaire,
qui, à quatorze ans, prononça en public des
discours en langue grecque. Il fut professeur
d'éloquence et archiviste du roi Frédéric III.

III. BARTHOLIN (Albert), médecin du pré-
cédent, né en 1620, mort en 1663, dans l'île
de Seeland; il laissa un traité de Scriptis Da-
norum, publié après sa mort par son frère Tho-
mas; Copenhague, 1666, in-8°.

IV. BARTHOLIN ( Érasme), médecin et géomètre, frère des précédents, né à Röskild, le 13 août 1625, mort en 1694. Après un voyage en Italie, il revint à Copenhague enseigner la géométrie et la médecine. On a de lui: de Cometis annorum 1664 et 1665, Opusculum, ex observationibus Hafnia habitis adornatum, 1665, in-4o, fig.; Experimenta crystalli Islandici disdiaclasti, quibus mira et insolita refractio detegitur; Copenhague, 1669, in-4° ; -de Naturæ mirabilibus Quæstiones academicæ; ibid., 1664, in-4°. L'auteur y traite de la forme cristalline, de la neige, de l'attraction, de la mémoire, etc. Enfin on a de lui des observations de physique, dans les Éphémérides des Cur. de la nat., dans les Mém. de l'Acad. de Copenh., etc. Nicéron, Mémoires, t. XXXII.

V. BARTHOLIN ( Thomas ), médecin danois, le plus célèbre des fils de Gaspard Bartholin, naquit à Copenhagué le 20 octobre 1616 et mourut le 4 décembre 1680. Il voyagea dans presque toute l'Europe, et se lia d'amitié avec la plupart des savants de son temps. En 1648, il fut nommé professeur d'anatomie à Copenhague, et enrichit cette science de plusieurs découvertes. En 1670, il perdit sa nombreuse bibliothèque par un incendie. Pour le dédommager de cette perte, Christian V lui donna les émoluments de médecin du roi, l'exempta d'impôts, le nomma directeur de la bibliothèque de l'université, et, en 1675, conseiller d'État. Ses principaux ouvrages, dans l'ordre chronologique, sont: Anatomia, ex Casparis parentis Institutionibus, omniumque recentiorum et propriis observationibus, locupletata; Leyde, 1641, in-8°, souvent édité; de Luce animalium, libri III; Leyde, 1647, in-8°; et Copenhague, 1669, in-8°, sous ce titre de Luce hominum et brutorum: il y est question de la phosphorescence des matières organiques; de Armillis veterum; Copenhague, 1647, in-8°; Amsterdam, 1676, avec des figures et notes d'Olaus Wormius;

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de Cygni anatome cjusque cantu; Copenbague, 1650, in-4°, et 1668, in-8°; - de Cruce Christi; ibid., 1651, in-8°; de Lacteis thoracicis in homine brutisque nuperrime observatis, historia anatomica; ibid., 1652, in-4o, souvent réédité; - Vasa lymphatica nuper Hafnia in animantibus inventa et in homine, et hepatis exequiæ; ibid., 1653, in-4°, souvent édité;— Historiarum anatomicarum et medicarum centuriæ VI; ibid., 1654 à 1660, in-8°; - Cista medica Hafniensis; ibid., 1662, in-8°; de Medicina Danorum domestica; ibid., 1666, in-8°: c'est une topographie médicale, enrichie d'observations curieuses; - de Cometa Consilium medicum, cum monstrorum nuper in Dania natorum Historia; ibid., 1666, in-8°; - Epistolarum medicinalium a doctis vel ad doctos scriptarum centuriæ IV; ibid., 1663, 1667,3 vol. in-8°; - de Medicis poetis Dissertatio; ibid., 1669, in-8°; de Bi

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bliothecæ incendio Dissertatio ad filios; ibid., 1670, in-8°; de Morbis biblicis; ibid., 1672, in-8°; Disquisitio medica de sanguine vetito, cum Salmasii judicio; Francfort, 1673, in-8°; de Peregrinatione medica; Copenhague, 1674, in-4°; de Anatome practica ex cadaveribus morbosis adornanda; ibid., 1674, in-4°; de Puerperio veterum; id., 1675, in-4°; Amsterdam, 1716, avec fig., in-16; Acta medica et philosophica Hafniensia, années 1672-1679, 5 vol. in-4o, fig.; recueil périodique, rempli de documents curieux ; — de Unguento armario; traité sur la poudre de sympathie, réimprimé dans le Theatrum sympatheticum; Nuremberg, 1662, in-4° ; Mantissa ex Miscellaneis medicis de annulis aurium; Amsterdam, 1676, in-12; Dissertationes de libris legendis; Copenhague, 1672 et 1676, in-8°; la Haye, 1711, in-12, avec une préface de Jean-Gérard Meuschen; des articles scientifiques dans les Ephemerides curiosorum naturæ; des éditions de plusieurs ouvrages, parmi lesquels on remarque celui de J.-H. Meibom de Usu flagrorum in re medica et venerea, avec des additions; Francfort, 1670, petit in-8°.

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Van der Linden, de Script. med. Nicéron, Mémoires, t. IV et X.- Georg. Hannæus, Oratio in obitum Thomæ Bartholini, Hafn. 1680, 4. — Wormius, Oratio in excessuum Thomæ Bartholini; Hafn. 1681, 4. — Jac. Oliger, Oratio in ejusdem obitum; Hafn. 1681, . — Freher, Theatrum, part. III, p. 1398. — Morhof, Polyh. liter.

Haller, Bibliotheca anatomica, t. I. — Haller, Bibliotheca chirurgica, t. 1. — Ejusd., Bibliotheca medicinæ practicæ, t. II.

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BARTHOLIN (Gaspard), médecin danois, tils du précédent, naquit en 1655, et mourut en 1738. Il fut professeur à Copenhague, et médecin du roi de Danemark. On a de lui: Exercitationes miscellanex varii argumenti, in primis anatomici; Leyde, 1675, in-8°; Diaphragmatis Structura nova; Paris, 1676, in-8° l'auteur y a traité des préparations anatomiques par voie d'injection; — De inauribus veterum Syntagma; Amsterdam, Wetstein, 1676, in-12; de Tibiis veterum, et earum antiquo usu, libri tres; Rome, 1677, in-12, fig. ; - de Ovariis mulierum et generationis historia epistola anatomica; Rome, 1677; Amsterdam, 1678; Nuremberg, 1679; Lyon, 1696, in-12; - de Duclu salivali hactenus non descripto observatio anatomica; Copenhague, 1684, in-4°; - Specimen Compendii physici; ibid., 1687, in-4°; · Specimen Philosophia naturalis; ibid., 1692, in-4°: c'est une nouvelle édition de l'ouvrage précédent; on y trouve aussi de fontium, fluviorumque Origine ex pluviis, opuscule déjà publié en 1689; — de Respiratione animalium; ibid., 1700, in-4°; -Specimen Historia anatomicæ partium corporis humani, ad recentiorum mentem accommodatæ, novisque observationibus illustrata; ibid., 1701, in-4° : c'est le meilleur ouvrage de l'auteur; - Præfatio ad Vegetii Artem vete

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