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qui, soit dit en passant, parle très correctement la langue anglaise. Dans sa circulaire, le Dr Treub s'efforce de combattre cette idée, éclose probablement dans l'esprit de bon nombre d'entre nous, que Buitenzorg, situé sous les Tropiques, aurait nécessairement un climat insalubre; il affirme au contraire, sans prétendre toutefois qu'un étranger, venu pour y séjourner cinq ou six mois, ne puisse y tomber malade

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que les chances de pareille éventualité ne dépassent pas sensiblement celles qu'il aurait en demeurant chez lui ou dans une tournée sur le continent européen. Il recommande la période d'octobre à avril comme la meilleure, au triple point de vue de l'hygiène, du comfort et de la végétation. Il y a là une occasion unique, comme jamais il n'en a été offert aux étudiants, et dont feront bien de profiter ceux qui n'ont pas encore courbé les épaules sous le joug d'une occupation professionnelle.

Ces facilités pour les recherches botaniques dans les contrées tropicales, offertes généreusement aux étrangers par le gouvernement hollandais, conduisent tout naturellement à cette réflexion que les Anglais, avec toutes leurs colonies, n'ont pas fait jusqu'à présent grand'chose dans cette direction et nous avons pourtant, dans nos jardins de Calcutta et de Paradenyia, au moins autant de ressources pour l'établissement de laboratoires destinés aux recherches botaniques que les Hollandais à Buitenzorg. L'intéressante narration publiée par le Professeur Haeckel de son récent voyage à Ceylan et de sa visite à Paradenyia, donne une idée des matériaux mis en ces lieux à la disposition du jeune botaniste pour des études anatomiques et morphologiques. Dans la sphère de la botanique thallophyte, M. H. M. Ward a prouvé qu'un séjour prolongé sous les Tropiques peut conduire aux résultats les plus avantageux.

Mais sans porter nos pas dans d'aussi lointaines contrées, et à moins de frais que n'en entrainerait un voyage dans les terres tropicales, nous avons pas mal d'autres ressources pour satisfaire notre soif de recherches et de découvertes. Ainsi la station marine biologique bien connue de Naples, dont les tables sont habituellement occupées par des zoologistes, pourrait tout aussi bien servir à des investigations botaniques les nombreux mémoires nés dans l'établissement du Dr Dhorn sous la plume d'observateurs du continent prouvent qu'il s'adapte aussi bien à l'étude des algues que des animaux marins.

Une seconde station semblable, mais plus particulièrement consacrée

aux recherches botaniques, est celle d'Antibes, actuellement acquise par le Gouvernement français; c'était autrefois la résidence de M. Thuret, dont les recherches, en collaboration avec M. Bornet, ont tant contribué à la connaissance des phénomènes de reproduction chez les Algues marines. Forcé, par les exigences d'une santé précaire, à passer les mois d'hiver dans le midi, M. Gustave Thuret choisit pour sa résidence le délicieux promontoire d'Antibes. Il transforma les terrains environnant sa villa en un jardin d'hiver, où se trouvèrent bientôt réunies maintes espèces rares et décoratives; en même temps, et sans négliger la récolte et l'identification correcte des formes terrestres, il profitait des occasions que lui offrait sa résidence sur le littoral pour s'occuper avec passion des recherches sur les algues marines, avec lesquelles son nom demeurera associé à jamais. A sa mort, survenue en 1875, Mme Henri Thuret, désirant que les inestimables collections de son beau frère ne fussent pas dispersées, acheta la propriété pour une somme de 200,000 fr., et en fit présent à la nation, à la seule condition pour cette dernière de prendre à sa charge les frais d'entretien. Mr Naudin fut nommé directeur du nouvel institut et il fut convenu que sur requête convenablement appuyée, les étrangers seraient admis aux laboratoires de la Villa Thuret, qui présentent des facilités exceptionnelles pour l'étude à la fois des formes terrestres et des espèces marines.

Certes l'exploration de climats différents des nôtres présente pour l'étudiant d'immenses avantages; pourtant pas n'est besoin qu'il quitte sa contrée pour satisfaire sa soif de connaissances et de recherches; les méthodes d'investigation en usage dans les laboratoires botaniques sont aujourd'hui enseignés d'une façon exacte et précise dans nos universités; et tout jeune homme qui a subi ses examens définitifs se trouve dans des conditions à pouvoir conduire à bonne fin de pareilles recherches, pour autant qu'il ait en lui les qualités mentales requises. En pareil cas, les ressources des jardins royaux de Kew constituent une inépuisable mine à exploiter. Un chercheur peut, sans difficultés, non seulement obtenir accès auprès de ses incomparables collections de matériaux, vivants ou desséchés, mais encore, et depuis que Kew se trouve en communication constante avec des contrées lointaines, se procurer les éléments nécessaires pour compléter l'une ou l'autre recherche. Grâce à la munificence de feu Jodrell, un

laboratoire fort bien outillé vient d'être installé dans ses jardins dans le but spécial d'encourager les travaux botaniques.

Enfin, il est incontestable que l'absence presque complète, dans ces dernières années, de tentatives sérieuses d'investigation des algues marines de notre littoral, constitue presque une honte pour une nation telle que la nôtre. Nos plantes marines, même les plus communes, sont si peu connues, qu'il n'en est pas une dont l'étude approfondie ne vaille la peine d'être entreprise. Pour l'instant, pareilles recherches ne peuvent être instituées que par l'initiative privée; mais nous espérons bien que sous peu, quand l'Association marine biologique possèdera une installation définitive, il ne manquera pas de botanistes prêts à profiter des opportunités qui leur seront alors offertes.

En présence du nombre toujours croissant des publications botaniques, qui témoignent d'une activité et d'une ardeur toujours grandissantes dans les recherches de l'espèce, il semble qu'à l'époque actuelle il soit bien plus difficile de sortir des chemins battus et de se frayer une voie nouvelle qu'aux périodes moins avancées du développement de cette science. Mais il ne faut pas oublier de mettre en regard des progrès de nos connaissances, d'abord la préparation plus systématique à laquelle les étudiants sont soumis avant de leur laisser prendre leur essor; ensuite les méthodes nouvelles de traitement et les nouveaux points de vue qui se succèdent plus rapidement qu'à aucune des époques écoulées; enfin la plus grande facilité offerte aux recherches sur place en terre étrangère. Quand on songe au grand nombre de sommités scientifiques actuelles qui ont débuté comme simples explorateurs, on comprend l'importance réelle de ce troisième considérant. Ceux là qui sont le mieux à même d'apprécier le caractère actuel de la botanique anatomique et physiologique seront probablement les premiers à reconnaître que les facilités fournies pour les recherches dans ce champ d'investigation, tant au pays qu'à l'étranger, sont à présent bien plus nombreuses qu'à nulle autre période de l'histoire de la science. Si les étudiants d'aujourd'hui se contentent de consacrer leur temps et leur énergie à l'observation de détails dépourvus d'importance et d'intérêt, c'est la pauvreté de leur imagination et leur manque d'initiative qu'il faut seuls en accuser. Dr H. F.

LA PATRIE DU LELIA MONOPHYLLA (Hook)(1),

par M. J. H. HART,

Superintendant des plantations de quinquina à la Jamaïque.

(Gardeners Chronicle, 10 oct. 1885, p. 457).

Durant une récente excursion dans les montagnes de St-André, j'eus la chance de tomber sur cette précieuse petite plante se trouvant dans de bonnes conditions et en grande quantité. L'élévation à laquelle elle croît est d'environ 4,500 pieds au-dessus du niveau de la mer, à une température moyenne annuelle de 18 à 19° C. Les tiges et les petites branches inférieures des arbres couvrant le sommet d'une colline sur une longueur d'environ un demi mille et orientée de l'est à l'ouest, portaient de nombreux échantillons de la plante en pleine floraison. Elle semble préférer un tronc nu ou légèrement couvert de mousse, aux nœuds ou aux places qui contiennent des détritus de végétaux, lesquelles sont ordinairement recherchées par beaucoup d'orchidées. Elle paraît se reproduire volontiers par ses graines, puisqu'on voyait de jeunes plantes de diverses grandeurs, depuis un quart de pouce et au-delà.

Dans son jeune âge et même quand elle est adulte, à moins que d'être en fleurs, on se trompe souvent et on la prend pour le Tetramicra montana Grisebach, beaucoup plus commun. Les scapes sont pourvues de spathes variant de 2 à 6 pouces et les feuilles atteignent de 2 à 4 pouces. La plante entière mesure parfois un pied de long et elle porte des fleurs dont la grandeur correspond à sa vigueur. La plante a été bien dessinée et décrite par M. Jos. Hooker à la planche t. 6583 du Botanical Magazine; mais, quoique le dessin représente sans doute correctement la plante dans son état de culture, il ne donne que partiellemend ce trait caractéristique dans ses habitudes de croître inclinée, pendante, comme on le voit à l'état naturel, dans sa véritable patrie, les sombres forêts primitives.

(1) Synonymes: Laelia monophylla N. E. BROWN, Gardeners Chron. vol. XVIII, p. 782; Trigonidium monophyllum, GRISEBACH, Fl. Brit. West Ind., p. 629. Octodesmia monophylla, BENTH., in Gen. Plant., vol. III, p. 526 (Bot. Mag.).

On a relaté que cette plante se trouve rarement à plus de 10 à 12 pieds au dessus du niveau du sol; cela ferait supposer qu'elle recherche une protection contre les effets du soleil et du vent, auxquels elle serait plus exposée si elle montait plus haut. Actuellement, on ne l'a encore trouvée que dans deux endroits, éloignés de 6 à 8 milles environ, à la même élévation; cela montre qu'elle est bien localisée. Il est possible qu'avec le temps on parviendra à la découvrir dans d'autres endroits de la Jamaïque situés dans les mêmes conditions d'élévation et de température.

Jamaïque, septembre 1885.

UNE EXCURSION AUX ILES SCILLY,

PAR F. W. MEYER,

jardinier-paysagiste et architecte de jardins, à Exeter (Angleterre). Traduit du Deutsche Gärtner-Zeitung n, janvier 1885, p. 17.

Chargé de l'exécution à Penzance de travaux importants, qui réclamaient fréquemment ma présence dans cette localité, je profitai de cette occasion favorable pour visiter avec un ami le groupe des îles Scilly, éloigné de 40 milles anglais environ.

Notre vapeur toucha Mont St-Michel; puis nous eûmes en vue nombre de points intéressants de Mounts-Bay, entre autres Logan Rock et Land's End; enfin la terre disparut complètement à nos regards, et les vagues ondoyantes de l'Océan Atlantique mirent notre courage et notre... estomac à une rude épreuve. En 4 ou 5 heures notre voyage touchait à sa fin, et nous abordions dans le minuscule port de Ste-Marie, la plus grande des îles. Après avoir fait disparaître à l'hôtel les dernières traces du mal de mer, nous nous rendîmes à la station des signaux, et nous jouîmes de ce point élevé d'un coup d'œil vraiment féérique. Partout se dressent, dans un désordre majestueux et pittoresque, de gigantesques blocs granitiques, tandis qu'au loin se déploient, à l'infini, îles et îlots avec leur récifs baignés par les flots écumants: spectacle grandiose, dont l'ensemble forme un panorama que l'on n'oublie jamais.

Cinq des îles seulement sont habitées, à savoir: Ste Marie, St Mar

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