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RECETTES.

Impôts et revenus ordinaires.

Contributions directes (impôts sur les terres, les bâtimens, l'indus

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Arrérages d'impôts, loyers et fermages.

Créances diverses à recouvrer.

Emprunt de 1868 (partie réalisée).

Ressources extraordinaires.

Part dans l'actif commun (produit des douanes et recouvremens di

vers partagés avec l'Autriche). . . .

20,147,000 fr. 19,042,500 3,900,000 75,000,000

118,089,500 fr.

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Ainsi tous les services étant raisonnablement pourvus, on va rester avec une disponibilité de 25 millions de francs qui ne trouveront leur emploi que l'année prochaine. A première vue, voilà une situation rassurante. Si l'on considère que l'accroissement à peu près certain des impôts indirects permettra de soulager la propriété foncière, que la création des chemins de fer et un essor industriel inespéré ouvriront des sources nouvelles de revenu, enfin que la plus lourde charge du présent, la dette pour le dégrèvement féodal, s'amortit de jour en jour et doit disparaître dans une période assez courte, on reconnaîtra que la Hongrie peut vivre par ses propres ressources, et qu'à moins de complications qui jetteraient le trouble dans ses finances, son avenir économique est assuré.

Il faut dire maintenant comment cette vitalité de la Hongrie se rattache aux intérêts généraux de l'Europe, comment elle éloigne les probabilités de guerre. Depuis que les deux groupes de l'empire ont pris le maniement de leurs propres affaires, depuis qu'il dépend d'eux d'introduire dans leurs administrations l'économie, le contrôle et la prévoyance, la confiance dans l'avenir a remplacé le découragement et l'inertie. De part et d'autre, les finances publiques se sont équilibrées. On dirait que le peuple hongrois a pris à cœur de donner un démenti à ceux qui le considéraient comme incapable des travaux de la paix; les capitaux étrangers affluent si abondamment, que le patriotisme exclusif de quelques Magyares s'en est effrayé, et on vient d'introduire un projet de loi sur la na

turalisation tendant à restreindre les acquisitions d'immeubles par les étrangers, projet dont l'adoption serait regrettable à tous égards. Cette prospérité soudaine, le rayonnement d'un bien-être inaccoutumé, étaient de nature à faire impression sur les esprits: aussi en Bohême et même en Gallicie il existe une sourde agitation pour obtenir l'autonomie. Eh bien! tous ces progrès réalisés dès le début du régime constitutionnel, toutes ces espérances, ne peuvent se maintenir qu'avec la paix. Pour la Hongrie surtout, la guerre serait une sorte de suicide. La Hongrie résistant à la guerre, la cour de Vienne est paralysée, et la neutralité forcée de la cour d'Autriche écarte les chances d'une conflagration européenne.

Il ne faut pas s'y tromper, le morcellement du patrimoine impérial des Habsbourg est un fait plus considérable, un fait qui trouble plus profondément les traditions et les visées de la politique internationale, que tout ce qui se passe dans le nord de l'Allemagne au profit apparent de la maison des Hohenzollern. Toutefois les peuples qui échappent à l'ancien absolutisme de la cour de Vienne ne prétendent qu'à une indépendance relative : ils ne portent en eux ni les élémens ni l'idéal d'une république; ils ne veulent pas s'exposer aux agitations qu'entraîne un changement de dynastie. Il leur convient loyalement de conserver à leur tête un prince de la maison de Habsbourg comme chef du pouvoir exécutif, mais à la condition qu'il se renfermera dans les principes rigoureux du système parlementaire, qu'il régnera sans gouverner. Si l'héritier du Habsbourg se résigne à ce rôle, il aura chance de perpétuer son pouvoir, calme et respecté, en rendant à la cause du progrès européen le même genre de service que rend la reine d'Angleterre à la nation britannique. Si au contraire ce prince considère la transformation de ses états comme un de ces incidens contre lesquels un souverain peut réagir par la violence ou la ruse, s'il manœuvre pour ressaisir son ancienne initiative, s'il prétend entraîner malgré eux ses anciens peuples dans des alliances et des manœuvres tendant à la guerre, il peut mettre en jeu dans cette dernière partie sa double

couronne.

Voyons à l'œuvre la nouvelle constitution austro-hongroise. Supposons qu'il ait été résolu dans les conseils intimes du palais de Vienne de frapper un coup politique et d'en appeler aux armes. L'armée telle qu'elle est ne suffit pas, il faudra de l'argent et des soldats. Que se passera-t-il? Il faudra avant tout que le souverain fasse approuver le principe de la guerre par deux diètes; il faudra en outre obtenir l'assentiment et l'accord des deux délégations sur les questions irritantes que soulèvera le partage des dépenses et des contingens. Les débats qui ont eu lieu récemment à la diète de Hongrie de même qu'au parlement de Vienne ont montré combien

sont passionnées les résistances réciproques lorsqu'il s'agit de déterminer le partage des charges. Des deux côtés on croit avoir fait déjà plus qu'il ne fallait, et on ne se résigne au sacrifice que pour ne pas compromettre la transaction qui est la base essentielle du nouveau pacte social; si la politique royale prétendait imposer de nouvelles charges, il est évident que les résistances amorties si difficilement se ranimeraient avec un redoublement d'énergie.

Nous venons de voir que, pour solder l'arriéré d'une politique dont elle n'avait recueilli que des fruits amers, la Hongrie s'est imposé à elle-même de lourdes obligations; si elle adhérait encore à un emprunt, à une cotisation dans des frais de guerre, son système financier, qui n'est jusqu'à présent qu'un échafaudage théorique, serait renversé; le programme économique qu'elle inaugure, il faudrait le déchirer. Dans les pays autrichiens, la résistance ne serait pas moins vive, parce qu'il y existe des intérêts et des sentimens analogues. Engagée par une solidarité plus étroite dans la politique de l'ancien empire, l'Autriche proprement dite s'est chargée à ses risques et périls de la liquidation du passé : l'engagement était si lourd qu'elle désespérait d'y faire honneur; elle a cru nécessaire d'infliger aux créanciers cette réduction de 16 pour 100 qu'on lui a tant reprochée. Malgré cet expédient, l'équilibre de son budget sera laborieux avec la surcharge d'un emprunt ou d'un armement, elle glisserait dans l'impossible. Or les débâcles financières ouvrent les brèches par où pénètre la réaction, cela est connu. Les anciens sujets de l'empire n'ont rien à attendre des aventures belliqueuses, si ce n'est la restauration d'un passé dont ils n'ont pas à se féliciter. La paix est une condition essentielle de leur liberté, et la nouvelle organisation leur fournit les moyens de résister pacifiquement à la guerre. Tout annonce qu'ils sont fermement résolus à faire usage de leurs droits. Les politiques et les stratégistes qui compteraient sur l'alliance de la maison d'Autriche pour de grands desseins sont des gens assoupis depuis dix ans et qui font un véritable rêve. Que les hommes imbus de la science traditionnelle des chancelleries soient bouleversés par une telle nouveauté, qu'ils n'y veuillent pas croire, nous n'en sommes pas surpris. Ce grand changement, qui s'est opéré à petit bruit et sans violence, mais qui a plus de portée que bien des révolutions sanglantes, est l'œuvre peut-être involontaire des hommes d'état auxquels la Hongrie doit son indépendance: l'étade que nous venons de faire du budget hongrois nous autorise à croire que ces résultats seront durables.

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LA

CHASSE EN FRANCE

1. Nouveau Traité des Chasses à courre et à tir, par MM. de Lage de Chaillou, de La Rue et de Cherville, 2 vol. in-8°; Goin, 1868. — II. Histoire de la Chasse en France, par M. Dunoyer de Noirmont, 3 vol. in-8°; Bouchard-Huzard, 1868. III. La Chasse, son histoire et sa législation, par M. Julien, juge au tribunal de Reims, 1 vol. in-8°; Didier et Ce, 1868. IV. Les Animaux des forêts, par M. Cabarrus, 1 vol. in-32; Rothschild, 1868, etc.

La chasse, qui tenait dans la vie de nos ancêtres une si grande place, est encore aujourd'hui pour bien des personnes un passetemps très recherché; mais, grâce à Dieu, elle n'est plus, même pour les veneurs les plus décidés, l'occupation principale de la vie. Après avoir été l'une des formes de la guerre de l'homme contre les animaux qui lui disputaient son empire, elle n'est plus qu'un simple plaisir, qui, si vif qu'il puisse être, ne saurait cependant faire oublier les devoirs plus sérieux que nous avons à remplir. Toutefois, par l'influence qu'elle a exercée dans le monde aussi bien que par le rôle économique qu'elle y joue, elle mérite d'appeler l'attention de ceux qui ne veulent laisser inaperçue aucune des manifestations de l'activité humaine. L'histoire de la chasse d'ailleurs se lie intimement à celle du pays, car pendant longtemps elle a été l'occupation exclusive des rois et des grands lorsque la guerre ne les appelait pas sur le champ de bataille, et, par les abus qu'elle a engendrés, elle a été pour le peuple une cause de misère et d'oppression, l'un des griefs les plus sérieux qu'il ait articulés contre la noblesse dès la première heure de son émancipation.

Peu de sciences ont donné lieu à des publications plus nombreuses et plus variées; dans le principe, elles étaient exclusivement destinées au roi et aux seigneurs, mais depuis la révolution le public y a pris goût au point qu'aujourd'hui les livres des Elzéar Blaze, des Toussenel, des Lavallée, des d'Houdetot, sont dans toutes les mains, et qu'un certain nombre de journaux de sport tiennent les amateurs au courant de tout ce qui concerne la science cynégétique. Plusieurs ouvrages importans viennent récemment encore d'augmenter ces richesses bibliographiques.

Le plus important, intitulé Nouveau traité des Chasses, est dû à la collaboration de MM. de Lage de Chaillou, officier de la vénerie impériale, de La Rue, inspecteur des forêts de la couronne, et de Cherville. Écrit pour remplacer le Traité des Chasses que M. de Girardin avait publié sous la restauration, cet ouvrage nous fait connaître les diverses méthodes de chasse en usage aujourd'hui, les procédés employés pour la conservation et la propagation du gibier, pour l'élevage des chiens, en un mot tout ce qu'il importe de savoir quand on veut se livrer à ce genre de sport et pouvoir juger les choses par soi-même. C'est l'ouvrage le plus complet que nous possédions en cette matière, car les auteurs sont par leur position même forcés de ne rien ignorer de ce qui concerne le sujet qu'ils ont traité. Une autre publication qui ne mérite pas moins d'attirer l'attention est l'Histoire de la Chasse en France par M. Dunoyer de Noirmont. Cet ouvrage en trois volumes, œuvre de bénédictin, est un tableau exact des chasses de nos ancêtres, dans lequel on trouve exactement retracée l'image des principaux chasseurs d'autrefois, avec leurs mœurs, leur langage, leurs armes, leurs costumes, leurs chevaux, leurs meutes et leurs faucons. Pour mener à bien son entreprise, l'auteur a dû consulter non-seulement les anciens traités et les chroniques du temps, mais les livres de chasse des principales familles, et chercher des renseignemens jusque dans les archives de l'empire. Quoique moins descriptif que le précédent, le livre de M. Julien, juge au tribunal de Reims, la Chasse, son histoire et sa législation, s'en rapproche à beaucoup d'égards, et expose d'une manière précise l'histoire de la législation sur la chasse en France. Le petit volume publié par M. Cabarrus sur les Animaux des forêts est plus élémentaire, et paraît particulièrement destiné à donner aux gardes forestiers des notions exactes sur les animaux au milieu desquels ils vivent.

C'est en nous aidant de tous ces ouvrages que nous avons entrepris de donner ici une idée générale de la manière dont la chasse s'est exercée et s'exerce encore en France. Bien que le sujet s'y prête volontiers, nous nous abstiendrons d'épisodes, et, nous pla

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