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Louis Petit de Bachaumont
MÉMOIRES

SECRETS

POUR SERVIR A L'HISTOIRE

DE LA

RÉPUBLIQUE DES LETTRES

EN FRANCE,

DEPUIS MDCCLXII JUSQU'A NOS JOURS;

O U

JOURNAL

D'UN OBSERVATEUR,

CONTENANT les Analyfes des Pieces de Théatre qui
ont paru durant cet intervalle; les Relations des
Afemblées Littéraires; les notices des Livres nou-
veaux, clandeftins, prohibés; les Pieces fugitives,
rares ou manufcrites, en profe ou en vers; les Vau-
devilles fur la Cour; les Anecdotes & Bons Mots ;
les Eloges des Savans, des Artiftes, des Hommes de
Lettres morts, &c. &c. &c.

TOME QUINZIEM E.

huc propius me.

vos ordine adite,

Hor. L. II. Sat. 3. vs. 81 & 82.

A LONDRES,

CHEZ JOHN ADAMSON.

M. DCC. LXXXL

Valters de Chie

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918 LIBRAIRE.

LORSQUE cet ouvrage parut pour la premiere fois, la crainte qu'il ne fût trop volumineux m'avoit fait fupprimer beaucoup d'articles, croyant qu'ils ne cauferoient point un vuide & que le furplus n'en paroîtroit que mieux rempli; mais plufieurs de mes Lecteurs fe font apperçus de cette fouftraction & s'en font plaints. Ils ont trouvé que le principal mérite caractéristique de cette collection, confiftant dans une chronique exacte & non interrompue, il en résultoit un défaut qu'ils m'ont invité à corriger; ce que je ne crois pouvoir mieux exécuter qu'en rétablissant les notices retranchées; leur tranfpofition, au moyen de la méthode des auteurs de dater tous les faits, n'eft que défagréable au coup-d'ail, & j'ai cru plus honnête de completter ainfi l'ancienne édition, en épargnant au public les fraix de l'acquifition d'une nouvelle.

Ce qui m'a rendu plus fcrupuleux dans le rétablissement, c'eft l'obfervation auffi que tel article nul, ce femble, foit par fa brieveté, foit par fon annonce, devenoit néceffaire pour l'intelligence ou l'éclairciement d'autres plus intéresans, qui fe trouvoient plus loin; chaîne que tout le monde ne remar que pas & qui n'en eft pas moins réelle & fen

iv

Avertiffement du Libraire.

fible à ceux qui lifent avec attention & fuivent la férie des événemens.

Les Lecteurs ne feront pas fâchés, fans doute, de rencontrer d'autres articles omis par une raifon contraire; comme trop forts ou trop piquans. Les ménagemens qui devoient alors avoir lieu, ayant ceffé, rien ne m'empêche de communiquer ces anecdotes curieufes aux amateurs.

Du refte, les continuateurs me chargent d'avertir ici, tous ceux qui auroient à fe plaindre juftement, de réclamer par la voie publique des Journaux & Feuilles Hebdomadaires. On a dû s'appercevoir qu'ils fe retractoient d'eux-mêmes, dès qu'ils remarquoient leurs erreurs, & ils auront le même empreffe ment lorfqu'on les leur fera découvrir. S'ils n'ont pas le goût für & exer:é de M. de Bachaumont, ils font profeffion d'avoir autant de defintéreffement & d'impartialité : leur dévife eft, comme la fienne:

Nullius addictus jurare in veftra Magiftri.

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MÉMOIRES

SECRETS

"

POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA RÉPUBLIQUE DES LETTRES EN FRANCE, DEPUIS MDCCLXII JUSQU'A NOS JOURS.

Jer. JANVIER 1780. M. Barthe eft un auteur paitri d'amour-propre & très-ignorant de tout ce qui n'a pas rapport au théâtre ou à la poéfie. C'eft un fecond Poinfinet, qui prête finguliérement aux miftifications. Un de ces jours derniers Mlle. Arnoux a voulu s'en amufer. Elle a formé un grand fouper, dont il étoit; elle avoit donné le mot à Jeannot, qui se fait annoncer fous le titre du Chevalier de Médicis, qu'on a fait entendre à M. Barthe être un bâ tard de la maison de ce nom. Ce Seigneur a paru le diftinguer entre tous les convives, l'a pris à l'écart, lui a parlé de fes ouvrages avec admiration; ce qui a excité celle du poëte, auquel il a propofé de faire un poëme épique en l'honneur de fa maifon. Cette farce a duré Tome XV.

A

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