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a ajouté à la liste deux noms qui jusqu'ici avaient été omis par tous les savants: Eudes II et Eudes III.

Les premières pages du second volume contiennent le résumé des indications que fournit le premier volume sur la géographie du comté de Champagne de l'an 1019 à l'an 1090. Vient ensuite une dissertation qui a pour titre : «Coup d'œil sur l'état général de la société au douzième siècle, » dissertation sur l'ensemble du moyen âge qui nous paraît sur quelques points appeler la controverse; puis l'auteur reprend le cours de son récit, et expose les règnes de Hugues Ier (1093-1125) et de Thibaut II (11251152). Hugues est le premier comte qui ait pris officiellement le titre de comte de Champagne; la rupture de son premier mariage avec Constance de France, fille du roi Philippe Ier, les malheurs, vrais ou imaginaires, de son second mariage avec Elisabeth de Mâcon, son pèlerinage en Terre-Sainte, et ses donations aux établissements religieux sont les principaux événements de sa vie. Il la termina en terre sainte, après avoir cédé son comté à son neveu Thibaut, comte de Blois, de Chartres et de Meaux, et s'être fait templier.

Thibaut II avait un frère aîné du nom de Guillaume, mais Guillaume passait pour faible d'esprit, et selon la jurisprudence féodale, les fiefs furent remis entre les mains de son plus jeune frère. Guillaume devint la tige de la Maison de Sully. A la fin de ce second volume, dont la moitié est consacrée au règne de Thibaut, rempli par les agitations féodales, par ses guerres contre Louis VI et sa terrible lutte contre Louis VII, M. d'Arbois, qui s'est particulièrement appliqué à mettre en lumière les questions géographiques qui se rattachent au sujet qu'il traite, a publié des documents importants pour la géographie féodale de la Champagne. Ce sont des extraits du Feoda Campania ou Livre des vassaux de Champagne, une enquête faite au douzième siècle sur les limites du domaine royal et du comté de Champagne, un état des localités où le comte de Champagne avait le droit de gîte, un extrait des comptes des recettes et dépenses du comté de Champagne en 1685.

De l'avénement de Hugues à celui d'Henri Ier, fils aîné de Thibaut (1152), il s'est produit dans l'importance relative des différentes possessions de la Maison de Blois, une révolution qui est tout au profit de la Champagne et qui lui assure l'une des premières places parmi les grandes provinces du monde féodal. Elle devient, sous Henri Ier, le fief principal de la Maison de Blois, et le comté de Champagne, dont Troyes est la capitale, reçoit son organisation définitive. C'est à l'histoire politique et administrative du comte Henri Ier, dit le Libéral, qu'est consacré le troisième volume. L'administration de la Champagne, sous son règne, y est étudiée avec grand soin en tous ses détails. L'auteur y a joint un catalogue chronologique d'actes émanés de ce prince, de Marie de France et sa femme, et d'Henri II, son fils aîné, catalogue rédigé selon le plan du Catalogue des actes de Philippe Auguste, de M. L. Delisle. Le texte de quatre-vingt-treize chartes, qui sont presque toutes complétement inédites, termine le volume.

Le quatrième ne tardera pas à paraître.

60.—Inventaire des manuscrits conservés à la Bibliothèque impériale sous les nos 8823-11503 du fonds latin et faisant suite à la série dont le catalogue a été publié en 1744, par

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SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.

Léopold Delisle, membre de l'Institut. Paris, A. Durand, in-8 de 127 p.

En 1820, ont été constitués à la Bibliothèque du roi quatre séries nouvelles de manuscrits, connues sous les noms de Supplement grec, supplément latin, supplement français et fonds de cartulaires. « Les proportions que plusieurs de ces fonds nouveaux ont prises depuis quelques années, dit le savant auteur de l'inventaire que nous annonçons, l'irrégularité des cotes d'un assez grand nombre de manuscrits, le mélange de formats et le pêle-mêle que présentaient des inventaires rédigés au fur et à mesure des acquisitions, ont nécessité une refonte complète du supplément latin, du supplément français et du fonds des cartulaires. Les volumes compris dans ces trois séries sont venus ou viendront s'ajouter, les uns à la suite du fonds latin constitué vers 1740, les autres à la suite du fonds français tel qu'il a été arrangé en 1860, un petit nombre enfin au fonds des manuscrits en langues étrangères, dont la préparation est déjà avancée. »

Le précieux inventaire que publie M. Delisle est un catalogue de manuscrits latins. Les tomes III et IV du catalogue imprimé de 1739 à 1744 (Catalogus codicum manuscriptorum bibliothecæ regia Parisiensis), ont donné la description de 9826 volumes, classés sous les cotes 18822. « C'est à cette série de manuscrits, ajoute M. Delisle, que fait suite la collection de 2681 volumes dont on va lire l'inventaire et dans laquelle ont été fondus: 1o les manuscrits du supplément latin; 2o les manuscrits latins du fonds des cartulaires; 3o les manuscrits latins négligés par les auteurs du catalogue de 1739-1744 et qui, sur l'inventaire de 1682-1730, étaient mêlés par mégarde aux manuscrits français; 4o les manuscrits latins qu'on avait par erreur fait entrer dans le supplément français. Cette collection renferme donc quelques volumes oubliés lors de l'impression du grand catalogue et tous les manuscrits latius qui, en dehors des fonds particuliers, comme ceux de Notre-Dame, de SaintGermain, de Saint-Victor, de la Sorbonne, etc., sont entrés à la Bibliothèque depuis 1744 jusqu'au commencement de 1862. »

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DE LA

SOCIÉTÉ DE L'HISTOIRE DE FRANCE.

PREMIÈRE PARTIE.

I.

PROCÈS-VERBAUX.

SÉANCE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
TENUE LE 31 MARS 1863

Aux Archives de l'Empire, à trois heures et demie,
SOUS LA PRÉSIDENCE DE M. DE BARANTE, PRÉSIDENT.

(Procès-verbal adopté dans la séance du 21 avril 1863.)

Le procès-verbal de la précédente séance est lu par le secrétaire M. J. Desnoyers; la rédaction en est adoptée.

La Société est informée de la perte qu'elle vient de faire de M. le comte de Chabrillan, membre du Conseil; de M. le Glay, conservateur général des Archives du département du Nord, qui faisait partie de la Société depuis son origine, et de M. Marmier, avocat à la Cour de cassation.

M. le président proclame membres de la Société :

1311. M. DE MORETON DE CHABRILLAN (Hippolyte-Camille-Fortuné-Guignes) comte de Moreton, rue de la Pépinière, 63; présenté par MM. le comte de Laborde et E. Dupont.

1312. M. G. MARMIER, rue de l'Odéon, 9; présenté par MM. de la Villegille et A. Bouvier.

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1313. M. CORRARD, maître des conférences à l'École normale supérieure, rue de Vaugirard, 7; présenté par MM. de la Villegille et Chéruel.

1314. M. DARAS, officier de marine à Angoulême, présenté par MM. Lahure et A. Bouvier,

1315. M. HENRI D'HENNIN, à Auteuil, boulevard Montmorency, 67; présenté par MM. Egger et Victor le Clerc.

1316. M. SELLIER, administrateur du Sous-Comptoir des entrepreneurs, rue Grange-Batelière, 13; présenté par MM. Boulatignier et le Tellier de la Fosse.

1317. M. Henri ALVIZET, président à la Cour impériale de Besançon; présenté par MM. Oscar de Watteville et Bellaguet. Son correspondant sera M. O. de Watteville.

1318. M. A. SILVY, chef de section au Ministère de l'instruction publique, rue de Grenelle-Saint-Germain, au Ministère de l'instruction publique, présenté par les mêmes membres.

1319. M. Guillaume REY, membre de la Société des Antiquaires de France, rue Lavoisier, 10; présenté par les mêmes membres.

1320. M. Lucien BERNARD, à Guéret (Creuse); présenté par MM. J. Desnoyers et Durand. M. Durand sera son correspondant à Paris.

Ouvrages offerts.

De la part de M. Victor le Clerc :

Histoire littéraire de la France, ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la congrégation de SaintMaur et continué par des membres de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres). Tome XXIV.Quatorzième siècle. Paris, Didot, 1862, in-4.

Ce volume important, impatiemment attendu par tous les amis des lettres, commence l'histoire littéraire du quatorzième siècle. Il contient deux discours généraux servant d'introduction à cette nouvelle période le premier (p. 1 à 602), par M. V. le Clerc, sur

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l'État de la littérature en France au quatorzième siècle, est ainsi divisé :
1o de l'esprit général du quatorzième siècle : papauté, royauté; -
20 des principaux genres en prose et en vers; -3o de la littérature
française en Europe au quatorzième siècle. Le second discours
(p. 604 à 757), par M. V. Renan, sur l'État des beaux-arts en
France au quatorzième siècle, comprend des recherches: 1o sur l'art
en général; 20 sur les arts en particulier architecture, pein-
ture et sculpture, musique.

En tête de ce volume on trouve une notice sur M. F. Lajard, membre de l'Académie et de la Commission de l'Histoire littéraire, ainsi qu'une table très-détaillée, comme dans les tomes précédents, des ouvrages cités dans le XXIVe.

De la part de sociétés savantes :

Académie royale des sciences de Belgique et par M. le baron Kerwyn de Lettenhove, membre de cette Académie :

OEuvres de Georges Chastellain, publiées par M. le baron Kervyn de Lettenhove. Tome Ier: Chronique, 1419-1422. Bruxelles, 1863, in-8.

Le Premier livre des Chroniques de Jehan Froissart, texte inédit, publié d'après un manuscrit de la Bibliothèque du Vatican, par M. le baron Kerwyn de Lettenhove. Tome V, Bruxelles, 1863, in-8.

Société archéologique de l'Orléanais :

Bulletin. 3 et 4o trimestres de 1862, n° 41. Orléans, 1863, in-8.

Société des sciences, belles-lettres et arts du département du Var :

Bulletin. 28 et 29° années (1860-1861). Toulon,

1861, in-8. Compte rendu de la séance du 16 juil-
let 1862. Toulon, 1862, in-8.

Académie des sciences, belles-lettres et arts de Caen :

Mémoires. Année 1863. Caen, 1863, in-8.

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