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Disons, en terminant, que M. Gröber a été aidé dans sa tâche par Mad. Michaëlis de Vasconcellos et par MM. Tobler, Ebert, Lidforss, Schuchardt et Gaster.

J. BAUQUIER.

81.

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Goethes Marchen; ein politisch-nationales Glaubensbekennt. niss des Dichters, von H. BAUMGART, in-8° (131 p.) Koenigsberg, Hartung, 1875.2 mark.

Ce livre a été accueilli avec faveur par bon nombre de journaux allemands et même par quelques revues : doit-il ce succès à sa valeur intrinsèque, c'est ce que nous laissons à nos lecteurs le soin de décider. Il a pour but de fournir une nouvelle explication du Conte par lequel se terminent les Entretiens d'émigrés allemands. Voici ce qu'il contient :

P. 1-23. Après quelques détails sur les circonstances dans lesquelles le Conte fut composé,et publié, vient une suite interminable de considérations aussi diffuses qu'emphatiques sur l'essence du conte en tant qu'œuvre d'art et sur les conditions qu'il doit remplir pour satisfaire le goût et réaliser la beauté que le conte populaire atteint sans la chercher; conclusion le Conte de Goethe remplit au plus haut degré ces conditions.

P. 24-48. Puis vient une avalanche de déclamations contre ceux qui ont accusé Goethe de manquer de patriotisme. Laissant de côté les citations qui pourraient le gêner, M. Baumgart arrive assez facilement à prouver, à l'aide de quelques passages bien choisis, que Goethe ne le cédait à personne en fait de patriotisme. Mais son patriotisme n'était pas ce particularisme qu'on poursuit aujourd'hui en Allemagne des plus amers sarcasmes Goethe a eu la vision de la grande patrie allemande; c'est elle seule qu'il aime, c'est d'elle seule qu'il s'agit dans le Conte.

P. 48-60. Suit un dithyrambe sur l'unité allemande; Goethe y a aspiré, il l'a entrevue en rêve, il a contribué pour sa bonne part à sa réalisation; pour un peu il aurait prédit le Culturkampf, que M. B. salue en passant. Pourtant, M. B. consent à reconnaitre que le Conte ne renferme aucune allusion spéciale à la Mission de la Prusse, à la guerre franco-allemande et à la lutte contre le jésuitisme; mais il contient les idées fondamentales qui ont germé et produit cette unité. Quelles sont donc ces idées ? C'est ce qu'il serait temps de savoir; nous voici à la moitié du livre et du conte en lui-même, il n'en a encore été question que très-incidemment. Enfin, M. B. en aborde l'explication. Comment en donner une idée exacte à nos lecteurs? La lumière merveilleuse, l'or jeté à la foule, le nautonier, le fleuve, le pont, tout ce qui apparaît dans le Conte s'explique par des métaphores. (Cf. surtout p. 62.) Les personnages eux-mêmes sont de purs symboles. Comment toutes ces abstractions personnifiées arrivent-elles à reproduire l'action telle qu'elle se passe dans le Conte, c'est ce que nous ne nous chargeons pas d'expli

quer. Disons seulement que cette action «< contient une indication de la situation du peuple allemand au xvme siècle et de la manière dont cette situation devait se modifier dans la suite. Etat politique, social, religieux, littéraire, intellectuel et moral, tout cela s'agite sous les traits de la belle Lilie, du serpent, du vieux nautonier, etc... et ce sont les Feux-follets qui les mènent. Ces Feux-follets « représentent l'esprit français avec sa légèreté, sa vivacité et souvent sa frivolité ». C'est leur arrivée qui produit, sans qu'ils en aient conscience, la crise à la suite de laquelle le pont est bâti et le temple s'élève au bord du fleuve, c'est-à-dire « le rêve d'une constitution homogène et renfermant en elle-même toutes les félicités est devenu une réalité ! »

M. Baumgart est peut-être le vingtième qui ait essayé de résoudre l'énigme laissée par Goethe: naturellement, aucune des explications proposées avant lui ne l'avait satisfait, il nous l'a dit en débutant. La sienne, à défaut d'autre mérite, aura du moins celui d'avoir réalisé la prédiction de Goethe écrivant à Schiller à propos de ce même Conte: « Dans ces sortes de choses, l'imagination elle-même ne crée pas autant que la folie des hommes s'ingénie à y découvrir, et je suis persuadé que les tentatives d'explication dépasseront tout ce qu'on peut s'imaginer. »>

Albert FECAMP.

82.. Les graveurs de portraits en France. Catalogue raisonné de la Collection des portraits de l'école française appartenant à Ambroise FIRMIN-DIDOT, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, précédé d'une introduction, ouvrage posthume. Paris, librairie de Firmin Didot et C, 1875-1877, 2 vol. in-8° xvi et 356, 568 p. Prix: 20 fr.

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Le célèbre érudit et amateur qui consacra les dernières années de son active vieillesse à la préparation de cet ouvrage, s'était pris, dans les derniers temps de sa vie, d'une ardente passion pour les artistes français, notamment pour ceux qui ont contribué par quelque côté à l'illustration et aux progrès de la typographie. On n'a pas oublié le livre consacré à la biographie de Jean Cousin bientôt suivi d'un album de planches reproduisant les œuvres principales attribuées avec plus ou moins de fondement au fameux dessinateur. Les exagérations même de cet ouvrage prouvaient en même temps et l'entière bonne foi de l'auteur et le désir de glorifier à tout prix un artiste dont la vie et les œuvres restent enveloppées, malgré toutes les recherches, d'une profonde obscurité. Puis vint la monographie des Drevet. L'auteur se trouvait ici sur un terrain plus solide; il avait affaire à des hommes mieux connus que Jean Cousin, à des œuvres d'une incontestable authenticité. Nous n'avons pas à nous étendre davantage ici sur ces travaux qui datent à peine de quelques années; mais il nous paraissait utile de les rappeler pour

montrer l'activité, la force de travail que leur auteur avait conservée, pour ainsi dire, jusqu'à son dernier jour.

« Ajouter une pierre de plus, dit M. Firmin Didot dans son introduction, à l'édifice que la nouvelle génération veut élever en l'honneur de notre art national, tel est l'objet de ce catalogue. » Nous ne saurions qu'applaudir à de telles paroles; certes, si chacun des opulents amateurs qui collectionnent pendant une longue existence les chefs-d'œuvre de nos anciens graveurs, suivaient l'exemple de M. F. D. et consacraient leurs dernières années à dresser l'inventaire détaillé de leurs richesses, ils rendraient le plus grand service à la science de l'iconographie. Ces cabinets particuliers se complètent nécessairement l'un l'autre ; les goûts sont différents; chacun poursuit une série différente. Aussi trouve-t-on souvent dans ces cabinets particuliers, si inférieurs sur la plupart des points aux grandes collections publiques, des séries uniques et que la passion persévérante d'un amateur peut seule compléter au prix de véritables sacrifices.

Le catalogue, préparé par les soins de M. D., ne contient qu'une partie de la riche collection qui vient d'être dispersée dans les premiers mois de l'année dernière. Leur propriétaire, inspiré par son goût naturel, s'était particulièrement attaché aux graveurs français sans négliger les grands maîtres des autres écoles. On sait quelles incomparables épreuves de Rembrandt, d'Albert Durer et des graveurs primitifs renfermait le cabinet de M. D. Mais ces maîtres ont eu depuis longtemps leurs admirateurs enthousiastes et leurs historiens consciencieux. Il n'en va pas de même des artistes français. Longtemps négligés où dédaignés, ils ont reconquis depuis peu d'années seulement le rang distingué qu'ils méritent. Et parmi les graveurs des deux derniers siècles, ceux qui se sont attachés spécialement à la reproduction de la figure humaine, ont montré une supériorité qu'il serait aussi puéril de démontrer que de contester. C'est en ouvrages de cette nature que consistait la principale richesse de la collection Didot; son possesseur s'était attaché à réunir un œuvre aussi complet, aussi parfait que possible des chefs de cette école. Les suites des Drevet, des Edelinck, des L. Gaultier, des Th. de Leu, des Masson, des Mallan, des Poilly, des Nanteuil étaient incomparables. Aussi, quand cette merveilleuse collection fut livrée aux enchères, ne put-on mieux faire que de copier textuellement pour le catalogue de la vente le catalogue raisonné de M. Didot. Toutefois on dut négliger deux sortes de renseignements qui donnent un intérêt particulier au Catalogue raisonné et qui lui assignent une place dans toutes les bibliothèques des iconophiles. Je veux parler de la notice biographique accompagnant le nom de chaque artiste. Cette notice, toujours très-courte, se termine presque toujours par une indication bibliographique des ouvrages consacrés à la biographie ou à l'œuvre du graveur. De plus, à la désignation et aux dimensions de chaque portrait se trouve jointe une description détaillée, souvent fort longue, quand l'importance de la planche l'exige, avec la

copie fidèle des inscriptions gravées au bas du portrait à ses différents états. On néglige trop ces renseignements dans les catalogues détaillés. C'est un tort; car ils fournissent presque toujours de précieuses indications sur l'état de la planche et quelquefois sur la date du portrait.

Le titre de l'ouvrage et la nature de la collection donnaient une importance prépondérante au nom du graveur. Aussi a-t-on classé tous les portraits par ordre alphabétique de graveurs. Une table alphabétique des personnages, dont les portraits figurent dans la collection, rend les recherches très-faciles. L'auteur y a joint deux autres tables non moins utiles; l'une d'elles comprend les peintres, dessinateurs, sculpteurs et architectes d'après lesquels les portraits ont été gravés; l'autre indique les adresses des éditeurs. Ainsi tous les travailleurs sont-ils assurés de trouver de précieuses ressources dans ce livre si aride en apparence et si spécial. J. J. G.

83.

Fouquier-Tinville et le tribunal révolutionnaire par M. DOMENGET, docteur en droit, juge d'instruction près le tribunal de première instance de Bergerac, etc., etc. Paris, Paul Dupont, 1878, in-8° de x et 413 p. - Prix : 5 fr.

Sous un titre nouveau, le livre que nous annonçons n'est qu'un résumé ou une paraphrase des ouvrages publiés sur le même sujet. Les publications de MM. Em. Campardon et Berriat-Saint-Prix ont été largerment mises à contribution. En échange des nombreux emprunts qu'il leur faisait, et qui ne se bornent pas à des faits ou à des détails biographiques, mais qui s'étendent parfois à des phrases entières, l'auteur devait bien à ses prédécesseurs la politesse de les citer au moins quand il les copie. Nous avons vraiment cherché leur nom, soit dans l'introduction, soit dans le corps du récit 1, soit dans une note. Il est vrai que M. Domenget a cru pouvoir se passer complètement de preuves; les quatre cents pages de ce volume ne contiennent pas une seule note; on doit s'en rapporter aux affirmations de l'auteur, le croire sur parole et ne rien lui demander de plus que ce qu'il lui a plu de nous donner. Nous devons reconnaître que s'il avait été mis en demeure de citer les historiens auxquels il empruntait les divers fragments de son livre, il en eût résulté la démonstration la plus accablante de l'inutilité de cette nouvelle publication. On y chercherait vainement un fait nouveau, une idée originale, la révélation d'un détail inconnu. Tout est pris de droite et de gauche, mais sans aucune indication de provenance. Nous n'avons qu'à signaler un pareil procédé historique pour

1. Une fois, une seule, au sujet d'un autographe de Renaudin (p. 59), le nom de M. Campardon est cité sans autre indication. Il est vrai que si l'auteur avait voulu reconnaître tous ses emprunts, les même noms reviendraient au bas de chaque page. C'eût été monotone; aussi a-t-il mis bon ordre à cet inconvénient.

qu'il soit apprécié comme il le mérite. La science historique n'a pas à tenir compte de semblables compilations; si nous en avons dit un mot, c'était pour mettre en garde le public contre les promesses du titre. Quant au but de l'auteur, faut-il le chercher dans la phrase par laquelle débute l'introduction? La voici : « Ce livre est un livre de bonne foi. J'ai été témoin de certaines tendances mauvaises de notre époque à l'égard des trois forces vitales de toute société civilisée, la magistrature, la religion, l'armée : magistrat, j'ai voulu réagir contre de tels sentiments au point de vue de notre organision judiciaire. »

Si je comprends bien ce début, un livre inspiré par de pareils mobiles (et je ne tiens compte que de ceux qu'il a plu à l'auteur d'avouer ouvertement), n'a pas plus de valeur qu'un pamphlet politique. Dans tous les cas, M. Domenget qui se pose en champion des « trois forces vitales de toute société civilisée » n'aurait pas dù oublier que la passion polititique ne dispense jamais un auteur des lois de la probité littéraire. J. GUIFFREY.

VARIÉTÉS

Note sur un manuscrit de la Bibliothèque de Berne.

En examinant, au mois d'août dernier, quelques manuscrits de la bibliothèque de Berne, mon attention a été attirée par une lettre qui se trouve dans le ms. no 140 (pièce 63) parmi les papiers de Bongars. Elle est adressée, au dos, à Monsieur, Monsieur d'Averly, restant de présent à Strasbourg 1. Un George d'Averly se trouvait, en effet, à Strasbourg en 1587, comme envoyé de Henri de Navarre auprès du magistrat de cette ville. Sa présence est signalée dans les procès-verbaux du Conseil des xxi, du 1er juillet au 10 août 1587 2. La lettre n'est pas signée 3 et ne contient absolument que le récit de l'exécution de Marie, commençant par ces mots : « Le samedy xive jour de feburier 1587, M. Bele, beau-frere de M. de Valsinghan, fut depesché », et se terminant par : -« Qu'elle le prioit d'honorer la dicte Royne d'Angleterre comme sa mere et de ne departir jamais de son amitié. »>

Ne connaissant point, parmi les diverses relations de la mort de Maric Stuart, de document adressé à M. d'Averly, j'ai cru cette lettre inédite et

1. M. Hagen, dans son Catalogus codicum Bernensium, p. 140, a lu Monsieur Ruwly, dissant le presan a Strasbourg.

2. Je dois ces détails à l'obligeance de M. Rod. Reuss.

3. En tête et en marge, écrit d'une autre main que la lettre Execution de la R. d Esc. Marie.

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