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REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. M. BRÉAL, G. MONOD, G. PARIS

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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE

DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, ETC.
28, RUE BONAPARTE, 28

Adresser toutes les communications à M. A. CHUQUET (Au bureau de la Revue 28, rue Bonaparte, 28).

ANNONCES

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

MANUEL DE LA LANGUE CHKIPE OU ALBANAISE Par M. Auguste Dozos. - Un beau vol. in-8",

broché.

Grammaire. Chrestomathie. Vocabulaire.

15 fr.

et de voyages dans l'Asie

RECUEIL D'ITINÉRAIRES centrale et l'extrême Orient.

- Journal d'une mission en Corée.

Mémoires d'un voyageur chinois dans l'AnItinéraires de l'Asie centrale. - Itinéraires de la vallée du moyen Zerefchan. - Itinéraires de Pichaver à Kaboul, Qandahar et Hérat. Un vol. gr. in-8°, carte.

nam.

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Prix. . . .

Forme le Tome VII des Publications de l'École des Langues orientales.

15 fr.

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The Academy, 8 juin 1878, no 318 PRICE, Practical Political Economy, Kegan Paul: FAWCETT, Free Trade and Protection, Macmillan (Leslie). STEAMER, Dolce Napoli, Charing Cross Publishing Company, Chester agréable et curieux.) GAIRDNER, History of the Life and Reign of Richard the Third, to which is added the Story of Perkin Warbeck from Original Documents. Longmans. (Hewlett : bon, en somme; Richard III n'est pas un monstre, mais un homme sans scrupules.) Fontes rerum Bohemicarum. Tom. III. Fasc. 1-3. DALIMILI, Bohemiæ Chronicon. Vydal Josef Jireczek. Prag, Grêgr a. Dattel (Wratislaw cp. Revue critique, 1878, n° 12, art. 64, p. 193). The Voltaire centenary at Paris. (G. Monod.) - The Salon (P. Burty). — The Operas Paul et Virginie (Frost).

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The Athenæum, no 2641, 8 juin 1878 HENRY STANLEY, Through the Dark Continent, or the sources of the Nile, around the Great Lakes of Equatorial Africa, and down the Livingstone River to the Atlantic Ocean. 2 vol. Sampson Low. (First notice: récit infiniment attachant et instructif.) VYVYAN, Dover's Annalia Dubrensia. A Reprint. Cheltenham, Williams a. Son. (Réimpression d'un livre intéressant, composé d'éloges poétiques adressés à Robert Dover; ces poésies sont sans valeur, mais elles font connaître les coutumes et les mœurs de l'époque.) MONIER WILLIAMS, Modern India and the Indians. Trübner a. Co. (Livre trèsutile, recueil d'articles parus dans les journaux, on sait que M. W. va établir à Oxford un « Indian Institute »>.) NEUBAUER, The Book of Tobit, a Chaldee text, from a unique Ms. in the Bodleian Library, with other Rabbinical Texts, English Translations, and the Itala. Clarendon Press. (Très-important.)- The Elliot Collection of oriental manuscripts. -The martyrdoms of Barnes and Powell. Literary Gossip. (Leopold Katscher travaille à une vie de George Sand; M. ŠTENGEL va donner une reproduction photographique de la Chanson de Roland d'après le plus ancien manuscrit conservé à la Bodléienne.) - Excavations at Olympia (J. Schubring).

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Literarisches Centralblatt, n° 23, 8 juin 1878: Veteris antehieronymianæ versionis libri II Regum sive Samuelis fragmenta Vindobonensia. Wien, Gerold's Sohn, 1877. (Très-précieux.) SPRUNER'S Handatlas für die Geschichte des Mittelalters und der neueren Zeit, neu bearb. v. MENKE. 16-19 Liefer. Gotha, Perthes. (Très-bon.) - GERGENS, Mohammed, ein Charakterbild. Berlin, Habel. (Excellente monographie, composée surtout d'après Termidî.) - Das Jahr 1877. Leipzig, Duncker u. Humblot. (Utile résumé des évènements, de bons articles nécrologiques.) — ROSEN, die Balkan-Haiducken, ein Beitrag zur inneren Geschichte des Slaventhums. Leipzig, Brockhaus, 1878. (Très-intéressant, détails sur la vie des brigands dans les Balkans, sur la poésie des « Haiduckes »>, traduction des mémoires, écrits en bulgare, de Panajet Hitow, etc.) - KANT'S physische Geographie, philosophische Bibliothek hrsg. v. KIRCHMANN. Leipzig, Koschny. 1877. (Réimpression, toujours fautive, des conférences de Kant sur la géographie physique.) PIETSCH, Marokko, Briefe von der deutschen Gesandtschaftsreise nach Fez im Frühjahr 1877. Leipzig, Brockhaus. (Intéressant.) STENGEL, die beiden ältesten provenzalischen Grammatiken. Lo donatz provensals u. las Rasos de Trobaz, etc. Marburg, Elwert. (Très-bonne édition des deux grammaires provençales de Uc Faidit et de Raimon Vidal.) - STENGEL, die provenzalische Blumenlese der Chigiana. Marburg, Elwert. (Bon, édition du texte F, dont les lacunes sont comblées par la copie de Florence; pourquoi n'avoir pas consulté aussi la copie de Milan?)

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 25

· 22 Juin

1878

Sommaire : 113. SOCIN, Recueil et traduction de proverbes et de locutions arabes. - 114. HERCHER, La plaine de Troie dans Homère et Quatre fleuves homériques. - 115. COSTA DE BEAUREGARD, Un homme d'autrefois. Correspondance : Réponse de M. Delboulle à M. Joret sur sa critique du Supplément au Glossaire de la vallée d'Yères. Académie des Inscriptions.

113. — Arabische Sprichworter und Redensarten gesammelt und erklært von A. SOCIN. Tübingen, Druck von H. Laupp. 1878. In-4o, x1, 42 et 14 pages.

C'est dans la partie méridionale du Kurdistan que M. S. a recueilli les proverbes et les sentences qu'il publie pour la première fois, au nombre de 574, avec une traduction allemande et un commentaire réduit de par les circonstances 1 à ce qui est indispensable. Le pays de Môsoul et de Mârdin, où la collection a été formée, a beaucoup moins souffert de l'influence européenne que, par exemple, la Syrie et l'Egypte. La langue indigène, le kurde et les dialectes syriaques qui sont encore parlés aujourd'hui, ont introduit plus d'un élément étranger dans l'arabe de cette contrée, mais sans le modifier plus profondément dans sa grammaire et dans ses parties essentielles que le contact et les relations commerciales avec les nations les plus diverses n'ont altéré le caractère vigoureux des populations que M. S. y a trouvées établies.

La place que le nouveau recueil occupe dans l'histoire des proverbes ne peut lui être assignée que par ceux qui ont qualité pour décider en ces matières ce qui m'a frappé, c'est le tour littéraire aussi bien de la pensée que du langage, le pittoresque de l'expression, la vivacité des images empruntées à la vie réelle et présentant l'idée sous une forme vivante, toujours matérielle. Il se dégage de l'ensemble une morale étroite, pratique, sans élévation et comme mise à la portée de tout le monde. Bien caractéristique à cet égard est celui de ces proverbes, qui commence de la manière la plus solennelle : « Il est écrit sur la porte du Paradis. » L'anonyme poursuit : « Jamais belle-mère n'aima sa bellefille 2. » Cette haine réciproque a fourni matière à un très-grand nombre de dictons, et il n'est presque point de page, où il n'y soit fait allusion.

1. C'est à propos de l'anniversaire de S. M. le roi de Wurtemberg que l'Université de Tübingen a publié le travail de M S.

2. P. 18.

Nouvelle série, V.

25

L'intérêt linguistique, qui a le plus touché M. S., est aussi celui auquel j'ai été le plus sensible. Pour un grand nombre de proverbes, M. S. a eu l'heureuse idée de fixer, en la notant, la prononciation de ses interlocuteurs et de faire connaître non seulement leurs expressions, leurs phrases, leur orthographe prise sous leur dictée, mais aussi la valeur qu'en parlant, ils ont donnée aux consonnes, aux voyelles, aux syllabes, aux mots. C'est ainsi que nous rencontrons l'emploi presque abusif de l'imála (substitution du son é au son a); la disparition des diphthongues remplacées par des longues; la suppression de l'hiatus si commun dans la langue littéraire, et, pour ce motif, le wáw quiescent ajouté comme en hébreu pour exprimer le suffixe possessif de la troisième personne masculin singulier au lieu du hê arabe, et aussi le hé du suffixe souvent non prononcé, alors même qu'il est écrit; une aspiration, et la plus douce, placée devant la première voyelle des mots à la place d'un kaf primitif, ainsi qu'en Egypte; la septième forme devenue le passif régulier de la première; le maintien du noun à l'état construit du duel; et une foule d'autres phénomènes, sur lesquels il sera temps de revenir, quand M. S., comme il le fait espérer, aura publié tous les matériaux, dont il a fait abondante provision, sur les dialectes du Kurdistan.

En terminant, quelques observations de détail. M. S. parle avec effroi du mot masârînî (proverbe 43), où le suffixe nî est, après un nom, substitué au suffixe î. N'y a-t-il pas un deuxième exemple dans le hubnî du prov. 103? Au prov. 161, M. S. n'aurait-il pas dû traduire

tu rencontreras. >>

le second membre de phrase: « Fais-tu mieux encore, pire sera ce que Le Prov. 288 signifierait-il peut-être ? « Si le hibou offrait meilleure viande qu'il ne l'offre, il aurait lui aussi son chasseur. »> - Prov. 359. Il semble que le suffixe du premier mot n'est pas un accusatif à la place d'un datif, mais qu'il peut être considéré comme ayant vraiment la valeur d'un accusatif. Le sens serait alors : « La veuton tout entière, elle vous échappe tout entière. » - Enfin, prov. 549, je m'explique le suffixe hâ dans ahâlihá, bien qu'après elhêr on dût attendre le suffixe masculin et non le suffixe féminin, par l'emploi très-fréquent du pluriel de ce mot et par la possibilité, constatée par Lane, d'employer le singulier également pour dire : « de bonnes choses 2. » Une telle syllepse n'a rien d'invraisemblable.

Dans une publication comme celle de M. S., texte et traduction sont naturellement inséparables. Or, pour des raisons typographiques, les 574 proverbes se suivent d'une part en arabe, de l'autre en allemand. M. S. déplore tout le premier pour ses lecteurs les inconvénients d'une pareille disposition, mais il ne se doute peut-être pas combien elle a dû avoir d'influence sur la forme définitive de sa traduction. C'est une tâche ardue que de faire passer les proverbes d'une langue dans une autre. Rien n'est indif

1. P. ix. Eine wahre Crux bereitet mir... das Wort masárîni.

2. An Arabic-English lexicon, I, p. 829, col. 2.

férent dans ces phrases concises, parfois triviales, portant toujours la marque du milieu où elles ont pris naissance. Il semble que M. S. aurait serré de plus près certaines parties de son texte, qu'il aurait pris moins de liberté avec quelques-uns de ses proverbes, si la traduction eût été chaque fois placée à côté ou bien au-dessous de ce qu'elle doit rendre. M. Socin n'en est plus à faire ses preuves comme arabisant, et je veux seulement ajouter à l'honneur de sa traduction qu'elle se distingue par une qualité assez rare dans les travaux de ce genre chez nos voisins: elle est d'une remarquable clarté.

H. D.

114.

-

Rudolf HERCHER. 1 Ueber die Homerische Ebene von Troja (extrait des Mémoires de l'Académie des sciences de Berlin, 1875, 101-134 p.) – Vier Homerische Flüsse, 15 pages.

Disons d'abord un mot du second de ces mémoires. Ces quatre fleuves homériques sont le Rhésos, l'Eptaporos, le Karésos et le Rhodios, qui au début du xire chant de l'Iliade se trouvent associés à d'autres fleuves plus connus, pour l'œuvre de destruction du rempart élevé par les Grecs. M. Hercher veut prouver qu'ils ne se retrouvent pas dans la réalité; opinion peu nouvelle, exprimée déjà par Pline (Hist. nat., V, xxx;) « Ceteri, Homero celebrati,.... vestigia non habent. » M. H. ramène les identifications dont ils ont été l'objet à une source commune, l'écrit de Démétrius, originaire de Scepsis, petite ville de Troade, vers le second siècle avant notre ère. C'est, à ce qu'il semble, un système artificiel, fondé bien moins sur l'exacte observation des lieux que sur un désir de contenter à tout prix la curiosité des antiquaires et l'amour-propre local. L'adhésion apparente de Strabon n'a pas beaucoup de valeur, puisqu'il n'avait pas vu lui-même la Troade.

La question de l'exactitude locale des scènes de l'Iliade nous semble tout-à-fait en dehors de ce débat. Car ces quatre fleuves, réunis en un seul vers, sans jamais reparaître ensuite, ne font pas partie intégrante de la topographie du poëme. Il en est autrement du premier et plus important mémoire de M. H. L'auteur y a pris deux des figures essentielles du paysage homérique, le Scamandre et le Simoïs, comme objets de ses attaques. Le Simoïs n'est à ses yeux qu'une invention posthomérique; et, quant au Scamandre, il soutient qu'Homère, ne l'ayant connu que par tradition, n'a pas décrit le fleuve réel. Cette thèse sert de base à des conclusions générales, qu'il exprime ainsi : « Je m'imagine avoir montré, par l'exemple du Scamandre et du Simoïs, que la plaine réelle de Troie n'a que peu de rapports avec celle d'Homère, et que l'idée d'un voyage du poète le long des côtes de la Troade doit être définitivement abandon

1. Nous avons le regret de signaler la mort de M. Hercher, récemment enlevé à la science.

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