Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

divement mon but ; cependant le sous-titre seul du Glossaire indiquait assez que j'avais mon plan, et les citations plus ou moins nombreuses qui viennent à la suite de chaque mot en sont la preuve. Oui, la vieille langue existe encore dans nos patois, et, sur cent expressions, il y en a au moins quatre-vingts qui accusent l'étroite parenté du v. français avec le parler actuel de nos paysans 2. Voilà ce que j'ai voulu prouver, et c'est dans ce but que j'ai tiré indifféremment mes exemples des ouvrages composés dans la langue d'oïl 3. M. J. a dit lui-même (ce jour-là M. J. s'était levé exoλos) que mon travail attestait de longues et patientes recherches; je ne dis pas non, mais il eût fallu encore y mettre plus de temps, et j'aurais fait plus d'une heureuse découverte. Je n'en donnerai qu'un exemple. 4 Boisette est très-commun dans la bouche de nos boquillons. Eh bien, ce mot est dans le livre des Rois : « E vei mei ci pur dous boisettes cuillir dunt jo aturne tantel de viande à mei e mun filz » p. 311. Où trouver dans la langue moderne un mot plus juste que boisette pour traduire cŋ dans ce vers d'Homère : xaïe d' ènì cyičns ó répwv..............?

Encore quelques mots pour conclure. M. J. persiste à juger du parler haut-normand par le patois bas-normand 5: tant qu'il restera sur ce terrain, nous ne nous entendrons pas. Je ne peux pas, pour lui faire plaisir, écrire clichier, embrachier, lorsqu'on prononce dans mon pays clicher, embracher 6; mon critique m'amuse lorsqu'il veut à toute

1. Je n'ai rien insinué; M. D. a exposé seulement dans la préface de son Supplément,le but qu'il s'était proposé dans son Glossaire publié un an auparavant, c'est alors aussi seulement que j'ai pu critiquer ce dessein en connaissance de cause; sans doute, le sous-titre de son livre me l'avait fait entrevoir, et j'ajouterai que c'est même pour cela que je l'ai critiqué avec tant de sévérité, ayant par devers moi des exemples de la stérilité de pareilles recherches,

2. Ce sont là des affirmations qui ne reposent sur aucun fait précis et que contredit à chaque page le dictionnaire même de M. D., quand les formes qu'il donne sont réellement normandes.

3. Ç'a été un tort, comme je l'ai prouvé; vous ne deviez tirer vos exemples que des anciens textes normands; c'est d'ailleurs ce qu'a fait M. Moisy dans ses études d'Onomatologie normande, et ce qu'indique le plus simple bon sens.

4. Cet exemple ne prouve pas ce que vous prétendez; j'ai essayé de montrer autrefois que le Livre des Rois était un texte normand: qu'y a-t-il donc d'extraordinaire qu'on y trouve des mots de notre patois? Il y en a certes d'autres que boisette et qui ont été déjà relevés.

5. Je n'ai jamais jugé du parler haut-normand par le patois bas-normand », M. D. ne pourrait pas en donner un seul exemple; quand j'ai établi des rapprochements entre ces deux sous-dialectes, je l'ai fait d'une manière dubitative.

6. Est-ce que par hasard M. D. regarderait ces formes comme bas-normandes? Lui qui nous ramène sans cesse à « l'ancienne langue », ne devrait pas ignorer que ces formes en ier étaient celles du vieux français; or, de deux choses l'une ou, comme M. D. l'affirmait tout à l'heure, « la vieille langue existe encore dans le patois » de la vallée d'Yères et on doit y dire alors clichier, embrachier, etc., ou ce patois ne connaît plus que les formes clicher, embracher, etc., et alors la «< vieille langue »> ne s'y est pas conservée. Que M. D. choisisse, mais dans l'un et l'autre cas, il est en contradiction avec lui-même.

force que les paysans de la vallée d'Yères disent chimek(i)ère au lieu de chimetière et cornale pour cornaille : ce sont là des faits extraordinaires qui brouillent, à ce qu'il semble, tout son système 1. Mais qu'il fasse une excursion dans le pays de Caux, il en verrra bien d'autres. Rien que sur la prononciation du c, il serait obligé d'ajouter un nouveau chapitre à son livre savant, quoique un peu indigeste 2.

A propos du mot Foutriquet, M. J. me reproche avec quelque aigreur un mot du maréchal Soult sur M. Thiers 3. Croirait-il que je ne professe pas une assez grande admiration pour cet homme d'Etat ? Soyez heureux, M. Joret, j'admire beaucoup M. Thiers, mais je lis souvent Michelet 4.

A. DELBOULLE.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 14 juin 1878.

M. Geffroy adresse à l'Académie, de la part de M. Fiorelli, la photographie d'une statue mutilée de femme, trouvée il y a quelques mois dans les fouilles du Stade, au mont Palatin.

Le ministre de l'instruction publique transmet, de la part de M. Cherbonneau, l'estampage d'une inscription latine trouvée à Philippeville, ainsi qu'une notice sur cette inscription.

M. de Wailly lit une note intitulée : Récits du x1° siècle sur les translations faites en 1239 et en 1241 des reliques de la Passion. M. Miller a récemment entretenu l'Académie d'un de ces récits qui était resté inconnu jusqu'à ce jour et qu'il venait de retrouver. Cette découverte a ramené l'attention sur les autres récits antérieurement connus, et notam

1. Il n'y a pas là l'ombre d'un système, il n'y a que la constatation d'un fait qui se généralise au nord de la Loire chaque jour davantage. Mais est-ce que le nom même de M. D. ne serait pas la confirmation de ce que j'ai avancé ? il pourrait se faire, en effet, que la forme primitive en fût Delbouille forme que je connais,

mais que la disparition de l'l mouillée aurait réduite à Delboulle. 2. Je n'ai ici ni à faire l'éloge, ni à prendre la défense de ce que j'ai écrit sur le c seulement M. D. devrait bien nous faire connaître la « prononciation » inconnue que prend cette lettre dans le pays de Caux.

3. J'ai seulement reproché et je crois sans aigreur à M. D. d'avoir mis dans son Glossaire un mot qui n'était pas normand, et cela d'après une autorité qui à elle seule devait l'en faire exclure.

4. Je ne comprends pas.

412

REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

ment sur celui de Gautier Cornut, archevêque de Sens, relatif à la translation de la sainte couronne en 1239. M. de Wailly revient à ce propos sur une question qui a déjà été discutée entre lui et M. le comte Riant. Le récit de Gautier Cornut, sous la forme où il nous est parvenu, est précédé d'un morceau qui semble l'exorde d'un sermon pour la fête anniversaire de la translation des reliques. M. de Wailly avait émis, en 1865, l'opinion que cet exorde avait été ajouté au livre original par un prédicateur inconnu qui avait voulu faire du récit un sermon. M. Riant a depuis soutenu, au contraire, que cet exorde fait partie intégrante de l'œuvre de Gautier Cornut, et que, cette œuvre n'est autre chose qu'un sermon prononcé par l'archevêque de Sens le jour de la translation des reliques, le 11 août 1239. M. de Wailly déclare aujourd'hui accepter la théorie de M. Riant, en ce sens qu'il croit, comme lui, que l'exorde est de Gautier Cornut comme le reste, et que l'œuvre a été, dès l'origine, un sermon. Mais comme dans l'exorde il est question de la célébration d'un anniversaire, annua celebritas, M. de Wailly pense que ce sermon a dû être prononcé, non au jour même de la translation, le 11 août 1239, mais plutôt au premier anniversaire de ce jour, le 11 août 1240.

M. Deloche continue la seconde lecture de son mémoire sur les invasions gauloises en Italie.

M. le secrétaire perpétuel lit en seconde lecture le mémoire de M. Th. H. Martin sur les hypothèses astronomiques de Parménide.

Ouvrage déposé: La légende de saint Bénézet, constructeur du pont d'Avignon au XII° siècle, examen historique et critique par F. LEFORT (Le Mans, 1878, in-4°).

-

Présentés de la part des auteurs: par M. Garcin de Tassy : H. de CHARENCEY : des couleurs considérées comme symbole des points de l'horizon chez les peuples du nouveau monde; essai sur la symbolique planétaire chez les Sémites (2 broch. in-8'); – par M. G. Paris: Philippe TAMIZEY DE LARROQUE, Plaquettes gontaudaises, no 1: Vie d'Eustorg de Beaulieu par Guillaume Colletet, publiée d'après le ms. autographe de la bibliothèque du Louvre, avec notes et appendice;

:

par M. Ad. Régnier Léon RODET, l'algèbre d'Al-Khârîzmi et les méthodes indienne et grecque (extrait du Journal asiatique).

Julien HAVET.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie M.-P. Marchessou, boulevard Saint-Laurent, 23.

Jenaer Literaturzeitung, n° 23, 8 juin 1878: KARLE, Joel Ben Pethuel Propheta, Leipzig, Hinrichs. 1877: (Nowack: cp. Revue Critique, 1878, n° 18, art. 88, p. 288.)- VILMAR, die Theologie der Thatsachen wider die Theologie der Rhetorik. Gütersloh, Bertelsmann. (Grave.) ECKE, August Hermann Francke. Erfurt, Stenger. 1877. (Grave récit intéressant des persécutions que subit Francke.) V.HARTMANN, Neukantianismus, Schopenhauerismus und Hegelianismus; et das Unbewusste vom Standpunkt der Physiologie und Descendenztheorie. Berlin, Duncker. 1877. (Long article, très-apre et très-violent, de Bahnsen.) - GWINNER, Schopenhauer's Leben. Leipzig, Brockhaus. 1878. (Bahnsen: beaucoup de points contestables.) - METZNER, Altenglische Sprachproben. Berlin, Weidmann. (Zupitza: bon dictionnaire (de A à D) joint au recueil de textes.) STORM, Nye studier over Thidrekssaga. Copenhague, Thieles. (Edzardi : bon.)-- HEERDEGEN, über den systematischen Zusammenhang der homerischen Frage. Erlangen, Deichert. 1877. (Volkmann à consulter.) KOPP, Geschichte der Griechischen Literatur. Berlin, Springer. (Mauvais, beaucoup d'erreurs.) Cornelii Taciti, dialogus de oratoribus, erklärende und kritische Schulausgabe V. PETER. Jena, Dufft. 1877. (Heine bon, très-utile aux élèves des gymnases.)

-

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, 28, RUE BONAPARTE, 28

POUR PARAITRE INCESSAMMENT

CATALOGUE DES LIVRES

Arabes, persans, turcs, imprimés et manuscrits, et ouvrages relatifs à l'étude de ces trois langues composant la bibliothèque de Feu M. BELIN, consul de France, dont la vente publique aura lieu en juillet.

CATALOGUE DE LIVRES

Chinois, japonais, d'ouvrages relatifs aux langues de l'Orient, de deux précieuses collections de monnaies chinoises, qui seront vendus publiquement en juillet.

CATALOGUE D'OUVRAGES SUR L'AMÉRIQUE Philologie, ethnographie, voyages, archéologie, etc., etc.

CATALOGUE D'UNE COLLECTION

De grands ouvrages à figures imprimés en Hollande au xvir et au XVIIIe siècle.

Ces catalogues seront adressés franco à toute personne qui en fera la demande par carte postale affranchie, à la librairie ERNEST LEROUX, rue Bonaparte, 28, Paris.

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR, 28, RUE BONAPARTE, 28

PUBLICATIONS

DE

L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENS VIVANTES

[ocr errors]

Tome I. Histoire de l'Asie centr (Afghanistan, Boukhara, Khiva, Khoquand), depuis les dernière années du règne de Nadir Chah (1153) jusqu'en 1233 de l'hégire (1740-1818), par Mir Abdul Kerim Boukhary, publiée, traduite et annotée par Ch. SCHEFER, premier secrétaire-interprète du gouvernement pour les langues orientales, professeur à l'école des langues orientales vivantes. Texte persan, in-4°, imprimé à Boulaq. 15 fr.

[ocr errors]

Tome II. Le même ouvrage, traduit en français avec introduction et appendice, par Ch. SCHEFER. I vol. in-8°, avec carte de l'Asie centrale.

12 fr.

Tome III. Récit de l'ambassade au Kharezm, par Riza Qouly Khan. Texte persan, publié par Ch. SCHEFER, I vol. in-8°, imprimé à Boulaq.

15 fr.

Tome IV. Le même ouvrage, traduit en français par Ch. SCHEFER, (sous presse). Un vol. in-8°.

[ocr errors]

12 fr..

Tome V. Recueil de poëmes historiques en grec vul· gaire, relatifs à la Turquie et aux principautés danubiennes, publiés, traduits et annotés, par Emile LEGRAND, Suppléant à l'école des langues orientales. 1 vol. in-8°. 15 fr. Tome VI. - Histoire de l'ambassade de France près la Porte ottomane, suivie d'un mémoire sur les capitulations et le commerce de la France dans le Levant, par le comte DE SAINTPRIEST, ambassadeur du roi à Constantinople (1768-1782), avec une introduction par Ch. SCHEFER. I vol. in-8°. 12 fr. Le même, sur papier de Hollande. Tome VII. Recueil d'itinéraires et de voyages dans l'Asic centrale et l'extrême Orient. - Journal d'une mission en Corée. Mémoires d'un voyageur chinois dans l'Annam. Itinéraires de l'Asie centrale. Vallée du moyen Zérefchan. - Itinéraires de Pichaver à Kaboul, Qandahar et Hérat. — 1 vol. in-8°, carte. . . 15 fr.

Tome VIII..

[ocr errors]

-

SOUS PRESSE.

20 fr.

Chronique romaine d'Urechi, texte et traduction, publiée par M. PICOT.

Tomes IX, X. — Histoire universelle, traduite de l'arménien par E. DULAURIER, de l'Institut.

Tomes XI, XII. - Bibliotheca Sinica. Bibliographie complète et raisonnée des ouvrages relatifs à la Chine, par Henri CORDIER. 2 forts volumes gr. in-8° à 2 colonnes.

Le Puy, typ. et lith. M.-P. Marchessou, boulevard Saint-Laurent, 23.

« VorigeDoorgaan »