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REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. M. BRÉAL, G. MONOD, G. PARIS

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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE

DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, ETC.
28, RUE BONAPARTE, 28

Adresser toutes les communications à M. A. CHUQUET (Au bureau de la Revue : 28, rue Bonaparte, 28).

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The Academy, no 320, 22 juin 1878: STANLEY, through the Dark Continent. 2 vol. Sampson Low. (Johnston: très-curieux.) -- BOSWORTH SMITH, Carthage and the Carthaginians. Longmans. (Capes: bon, style clair et vigoureux, histoire de Carthage.) STEVENSON, an Inland Voyage. Kegan Paul. (Hamerton très-intéressant.) LAVELEYE (de), Primitive Property, transl. by MARRIOTT, Macmillan. (Owen.) - Prose and Verse by THOMAS MOORE, with notes and introd. by SHEPHERD. Chatto a Windus. (Rossetti publication précieuse.) Paris Letter, (G. Monod.) ELLIS, Catulli Veronensis liber, iterum recognovit, apparatum criticum, prolegomena, appendices addidit. Oxford, Clarendon Press. (Madan: très-bon.)

The Athenæum, 22 juin 1878, n° 2643: SIMPSON, Conversations with M. Thiers, M. Guizot and other distinguished persons during the second empire. Hurst a. Blackett (d'un très-vif intérêt). Life in the Hofussil or the Civilian in Lower Bengal, by an Ex. Civilian. Kegan Paul. (Récits pittoresques dans un style naturel.) BEESLY, Catiline Clodius a. Tiberius. Chapman a. Hall. (D'après l'auteur, Catilina est un martyr, Cicéron est un orateur vénal, etc. Pourquoi le 4° essai sur Necker et Calonne à la fin du volume? Trop de confiance de l'auteur dans ses propres lumières.) STANLEY, through the Dark Continent. (2 article.) FAWCETT, Free Trade and Protection. Macmillan. - Sales (Vente Didot.) — Notes from Paris. (E. About: élection de M. Henri Martin, le Congrès littéraire.) - Literary Gossip. (M. Busch prépare un ouvrage intitulé « M. de Bismark et ses gens durant la guerre de 1870-71 », etc.)

Literarisches Centralblatt, n° 25, 22 juin 1878: HASE, Handbuch der protestantischen Polemik gegen die römisch-katholische Kirche. Leipzig, Breitkopf u. Härtel. (Bon.) - Dr. OTTO, Justini philosophi et martyris opera. Jena, Dufft. (Cp. Revue critique, 1878, no 16, art. 78, p. 257.) CASPARI, die Urgeschichte der Menschheit. Leipzig, Brockhaus. 1877. (Trop de fantaisie.) - PROKESCH OSTEN, mein Verhältniss zum Herzog von Reichstadt. Stuttgart, Spemann. (Intéressant, rêves du jeune duc de Riechstadt qui se consumait dans l'inaction.) - SYBEL (H. v.), Geschichte der Revolutionszeit von 1789 bis 1795. 4° auflage. Düsseldorf, Buddeus. 1877. (Remaniement de cet excellent ouvrage.) -RENAN, Mélanges d'histoire et de voyages. Paris, Calmann Lévy. (Même élégance de style sur des sujets divers.) HELIAND, Sievers. Halle, Buchh. des Waisenh. Très-bon.) Die Offenbarungen der Adelheid Langmann, hrsg. v. STRAUCH. Trübner, Strassburg. (Bonne publication.) — RÜCKERT, Entwurf einer systematischen Darstellung der schlesischen Mundart im Mittelalter. Paderborn, Schöningh. (Excellente contribution à la grammaire du moyen haut allemand.) - Das Volksbuch von Doktor Faust. Halle, Niemeyer. (Précieuse édition.) FÉTIS, biographie universelle des musiciens. (Supplémnet. p. p. POUGIN, Tome I. Paris, Didot. (Très-bon supplément.)

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Jenaer Literaturzeitung, n° 25, 22 juin 1878: DE GEBHARDT, HARNACK, ZAHN, Patrum apostolicorum opera, textum ad fidem codicum et græcorum et latinorum adhibitis præstantissimis editionibus recensuerunt. Editio minor. Lipsia, Hinrichs. 1877. BARNABE epistula, integram grace iterum edidit, veteram interpretationem latinam, commentarium criticum et adnotationes addidit A. HILGENFELD. Lipsia, Weigel. 1877. Lipsius: article très-développé.)- BET HA-MIDRASCH, Sammlung kleiner Midraschim u. vermischter Abhandlungen aus der älteren judischen Literatur, hrsg, V. JELLINEK. Wien, Winter. 1877. (Barth: très-bon)

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

N° 27

5 Juillet

1878

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Sommaire : 120. ROSSIGNOL, Des services que peut rendre l'archéologie aux études classiques. 121. SCHLUMBERGER, Numismatique de l'Orient latin. — 122. ODHNER, La politique de la Suède au Congrès de la paix de Westphalie. 123. ŒŒuvres du cardinal de Retz, p. p. GOURDAULT, t. IV. RITTER, La famille de Jean-Jacques, documents inédits. Académie des Inscriptions.

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120. Des services que peut rendre l'archéologie aux études classiques d'après les plus anciennes inscriptions grecques, d'après les vases peints et lettrés des Grecs et les vases à boire peints et lettrés des premiers chrétiens, d'après la peinture et les peintres de vaisseaux, la gravure et les graveurs en médailles et en pierres fines, la gravure et les graveurs sur anneaux payens, le symbolisme et la gravure sur anneaux des chrétiens, par J. P. ROSSIGNOL, membre de l'Institut, professeur de littérature grecque au Collège de France. Paris, Labitte, 1878, in-8°, 468 pages.

Le but que je me propose n'est pas d'apprécier l'ouvrage du savant professeur dans son ensemble ni dans ce qui en fait spécialement l'objet. Là-dessus, je n'éprouve aucun embarras à proclamer ma complète incompétence. Je veux considérer ce recueil de mémoires sous deux aspects seulement dans ses rapports avec la linguistique et avec l'histoire des origines grecques. Je n'entends pas contester que les dissertations archéologiques de M. Rossignol ne soient fort intéressantes, - j'ai rarement lu un livre avec plus de plaisir ; — je n'entends pas contester la science de l'auteur, il m'a appris sur une foule de points des choses que j'ignorais. Il critique avec autorité certaines opinions que d'autres savants archéologues considèrent comme incontestables; telle est, par exemple, la doctrine admise sur la date des inscriptions de Théra qui seraient, dit-on, les plus anciennes inscriptions grecques connues, et qui cependant emploient déjà l'H pour représenter l'e long qu'on trouve encore représenté par un E dans des inscriptions de Mélos, d'Olympie et de Nani . Mais je n'ai pu m'empêcher d'éprouver un mouvement de surprise en voyant qu'un savant qui parle des grammairiens grecs, des inscriptions grecques, de la gravure et de la peinture grecque, d'une façon si

1. Suivant M. Lenormant, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de MM. Daremberg et Saglio, t. 1, p. 195, les inscriptions de Théra ont été écrites du commencement du vir siècle à la fin du vir siècle avant J.-C. Suivant M. R., elles sont postérieures à l'inscription de Mélos qui est contemporaine de Solon 640-559. Il faudrait donc ne placer les inscriptions de Théra que vers le milieu ou la seconde moitié du vr° siècle.

Nouvelle série, VI.

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instructive et si attrayante, laisse complètement de côté des principes de linguistique considérés, par d'autres, comme aussi élémentaires qu'incontestables, et paraisse pousser le dédain de ces principes à ce point qu'il ne les mentionne même pas.

Ainsi, après avoir établi, contrairement à certains grammairiens, que l'orthographe AZ est étrangère aux inscriptions grecques les plus anciennes, que c'est une orthographe dialectale introduite chez les Doriens à une date relativement récente, M. R. vient à soutenir que cette orthographe représente la prononciation générale du Z grec. Au lieu de prononcer le dz, nous devrions le prononcer sd. Pour demander le changement d'un usage aussi universellement reçu, il faut avoir de bonnes raisons. Quelles sont celles de M. R.? A0ývače, suivant lui, est un composé de l'accusatif Avas et de l'enclytique de qu'on trouve dans oixóvès. Mais, dans ce système, comment expliquer pétale dans le vers d'Hésiode, Opera et dies, 394:

Ωρί ἀέξηται μήπως τὰ μέταζε χατίζων.

Supposerons-nous à la préposition perá un accusatif pluriel parallèle à celui d'Ava:? Et pour nous rendre compte d''Oxuрniale, donneronsnous à 'Оʊía un accusatif pluriel? Les adverbes homériques yapāte, pale appartiennent de même à des thèmes qui n'ont point de pluriel. Un nombre considérable d'exemples dont le plus célèbre est Zeús = djaus, établit que le Z grec représente la prononciation assimilée d'un groupe de deux consonnes originairement identique au groupe tout moderne qui commence le français dieu. Dans dz, z= j ou l'i consonne. Prononcer sd, c'est intervertir l'ordre historique des sons.

Certains grammairiens affirment que les anciens Grecs ont représenté I'H par un E double, ils donnent comme exemple l'homérique Séchov (Iliade, x, 466). M. R. réfute ces grammairiens, et ne trouve pas d'explication au mot décλovdjλov: « c'est un fait à part qu'il faut respecter dans son isolement. » M. R. cependant, qui a beaucoup plus que moi pratiqué la poésie épique grecque, connaît de l'adjectif dos une forme encore plus étrange que δέελος, c'est δείελος, dans le composé εὐοδείελος « bien clair, bien distinct, visible de loin» (Odyssée, II, 167; IX, 21; XIII, 212, 234). Aeteλog det Fehoç est dérivé de la racine DIV « briller. » La forme deleλos a perdu le digamma de cette racine DIV, décλos a perdu l'i, I'n de onhos est issu de la contraction des deux e de décλos, et voilà pourquoi les Doriens disent og et non dãλos qui serait la forme régulière si l'n de años tenait lieu d'un a long primitif.

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Appeler l'archaïque HEPAKAEEΣ par opposition au plus moderne Ἡρακλῆς, une forme à résolution » (p. 63), n'est pas plus exact. HEPAKAEEΣ a perdu un digamma entre les deux E qui précèdent l'2 final; et le second de 'Hoax est le résultat d'une contraction moderne de ces deux E archaïques. Si M. R. avait soupçonné l'existence primitive du digamma qui manque dans le second terme KAE FES

d'HEPAKAEEZ, et s'il avait su que cet FV, il aurait été moins étonné de lire Kλeú-dapos pour Kλcé-èruos, Kλcó--8wpos pour Ke6-8wpos (p. 219). Il n'aurait pas écrit que Neuavros est d'une formation si « étrange >> « qu'on ne peut la réduire à aucune règle connue » (p. 218). L'u de NEUxvtos est identique au v du latin novus. Le grec véos véFog = nevo-s « nouveau ». La forme archaïque Neúavtos pour le moderne Néavoog «fleur nouvelle » nous conserve une lettre que le grec classique a perdue et que le français lui-même a conservée dans l'adjectif « nouveau ». M. R. ne songe pas à contester l'existence du digamma, mais, suivant lui, c'est une lettre spéciale aux Eoliens qui remplacèrent par elle l'aspiration des autres peuples, spécialement des Attiques (p. 69). Cependant la grammaire comparée établit catégoriquement que le F éolique tient lieu d'un plus ancien, et que l'esprit rude est relativement moderne. « Le digamma n'aspirait point », dit M. R. Généralement en effet le digamma a été remplacé par l'esprit doux ; mais cette règle a des exceptions, exemples : Έσπερος, en latin vesper, ἵστωρ de la racine viD, ἔννυμί, εἶμα, « vetir, » <<< habit » de la racine vas, d'où le latin vestire. HOINOZ avec un esprit rude, figuré par H, n'est pas plus étonnant : cet H tient lieu d'un digamma, cf. vinum; telle est l'origine de l'H initial d'HEAIAA (p. 70) = Ρελπίδα, d'ΗΟΙΚΟΝ = Foixov (ibid.), pour les formes classiques πíòa, οἶκον. Dans ΗΑΔΕΛΦΟΙ, pour le plus moderne ἀδελφοί, Η = Σ : en effet ἀδελφός = σα-δελφός. Quant à ΗΑΝΔΡΑ et ΗΕΠΙ pour ἄνδρα et ἐπὶ, ce sont des exemples d'esprit rude parasite que la langue classique n'a pas conservés, tandis que celui de nos par exemple s'y est maintenu, quoiqu'il ne soit pas étymologiquement mieux justifié.

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Le nom du fabricant de vases Tlenpolème (p. 150) donne lieu à des observations dont la justesse me semble fort douteuse. Ce nom veut dire « celui qui supporte la guerre,» tlen est une variante du thème talan de de l'adjectif áλas, gén. tálavog. Suivant M. R., l'n a été intercalé et la forme la plus ancienne du nom propre est Tlêpoléme. «< Tout le monde, » dit M. R., « connaît l'usage où étaient les Grecs d'insérer un p. dans le « corps d'un mot ou entre deux parties d'un mot composé comme ἄμβροτος pour ἄβροτος, τύμπανον pour τύπανον, τερψίμβροτος pour τερψί 6potos ». Malheureusement dans μбpotos, тepíμspotos, la lettre intercalée en le 6, la lettre primitive est I'm conservé dans la racine sanscrite MR, dans le latin mori, dans le français « mourir. » Quant à la nasale de Túpavov, elle n'est pas spéciale au grec, elle se trouve aussi en sanscrit et en vieil allemand. M. R. a donc mal choisi ses exemples, et ne prouve pas du tout que dans le nom du fabricant de vases ΤΛΕΝΠΟΛΕΜΟΣ IN se soit intercalé par une «< addition pléonastique. »

Ces exemples suffiront, je crois, pour montrer que M. R. a accumulé dans son livre les observations curieuses, mais que s'il avait quelquefois appelé la linguistique à son secours, il aurait mieux fait ressortir la portée de ces observations.

Je passe à une question historique. Une savante étude sur les graveurs

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