Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. M. BRÉAL, G. MONOD, G. PARIS

Secrétaire de la rédaction: M. A. CHUQUET

Un an, Paris, 20 fr.

Prix d'abonnement:

Départements, 22 fr. - Étranger, 25 fr.

PARIS

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE

DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, ETC.

28, RUE BONAPARTE, 28

Adresser toutes les communications à M. A. CHUQUET (Au bureau de la Revuc : 28, rue Bonaparte, 28).

ANNONCES

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

VIENT DE PARAITRE

BAG O BAHAR traduit en français par M. GARCIN DE TASSY,

le Jardin et le Printemps, poëme hindoustani

membre de l'Institut. Un beau vol. gr. in-8°.

Forme le Tome VIII des Publications de l'École des Langues orientales.

12 fr.

avec introduction et notes par M. Fer

LE DHAMMAPADA, and Hu, suivi du SUTRA EN 42

ARTICLES, traduit du tibétain avec introduction et notes par L. FEER. Un vol. in-18,

elz.

Forme le Tome XXI de la Bibliothèque orientale elzévirienne.

5 fr.

[ocr errors]

The Academy, no 328, 17 août 1878 CONDER, Tent Work in Palestine, published for the Committee of the Palestine Exploration Fund. 2 vol. Bentley a. Son. (Wilson: ouvrage de mérite, sera lu et étudié par tous ceux qu'intéresse la géographie biblique.) - COTTON, Gleanings from the Municipal and Cathedral Records relative to the History of the City of Exeter. Exeter, Townsend. (Robinson.) -W. CAMPBELL, Materials for a History of the Reign of Henry VII, vols. I et II. Rolls House Series of Chronicles and Memorials. Longmans. (Hewlett ces documents ont moins d'importance que ne le croit l'auteur, des fautes parfois graves). SANDERSON, Thirteen Years among the Wild Beasts of India. Allen. (Watkins très-intéressant, écrit avec verve, récits d'aventures curieuses, indispensable à qui veut parfaitement connaître la vie et les mœurs de l'éléphant). BONWICK, Pyramid Facts and Fancies. Kegan Paul. (Sayce: plein d'agrément, petit volume sur la grande pyramide de Khufu ou de Cheops). SKENE, Celtic Scotland, a History of Ancient Alban. Vol. II. Church and Culture. Edinburgh, Douglas. (Raine annales de l'église celtique en Ecosse, chapitres très-intéressants sur Saint Colomban, sur Wilfrid, sur les réformes de la reine Margaret, etc.; il faut souhaiter la prompte continuation de cet ouvrage excellent.) - Diplomatic Sketches, by « an Outsider. » I. Count Beust. Bentley. (Crawley: cet ouvrage du comte de Beust se lit avec plaisir, ce diplomate distingué prétend naturellement qu'il n'a fait aucune faute, qu'il aurait sauvé la Saxe, relevé l'Autriche, donné à l'Allemagne une paix idyllique, assoupi la question d'Orient, etc. beaucoup d'intérêt dans ses souvenirs personnels, de curieuses anecdotes, lire surtout ses rapports avec Napoléon III avant la guerre de 1870.) - Current Literature: The Works of ROBERT BURNS, vol. II and III. Poetry Edinburgh, Paterson. Cruishank, Artist and Humourist, by W. HAMILTON. Stock. NELSON, A view of the Hindu Law as administered by the High Court of Judicature at Madras. Madras, Higginbotham. (Voir l'article de M. Barth dans la Revue critique.) MÜLLER-STRÜBING, Die Strategie des Demosthenes im vierzehnten Jahre des peloponnesischen Krieges (418). (Le général athénien qui arrive au lendemain de Mantinée avec des renforts et assiège Epidaure n'est pas nommé par Thucydide; ce serait, selon Müller-Strübing, le héros de Pylos, Démosthène; il le prouve par une inscription, par un autre passage de Thucydide et par des observations sur la tactique et le caractère du général athénien.) BONWICK, Egyptian Relief and Modern Thought. Kegan Paul. (Renferme une immense quantité de « cram », bon et mauvais, le tout pêle-mêle.) SAMUELSON, The History of Drink. Trübner. ROCHOLL, Die Philosophie der Geschichte. Göttingen, Vandenhoeck a. Ruprecht. - Paris Letter. (G. Monod dixième anniversaire de l'Ecole des Hautes Etudes, banquet offert à M. Duruy, Mémoires composés par les professeurs de l'école et dédiés à l'ancien ministre, Histoire des Romains de M. Duruy (Hachette); Géographie historique de la Gaule romaine, 2o volume, par E. DESJARDINS; centenaire de Rousseau et discours de Louis Blanc; fête de Véretz en l'honneur de Paul Louis Courier; fin du congrès littéraire; Michelet et ses enfants par M. NOEL (Dreyfus); Légendes de la Révolution de MICHELET (Lévy); Edel, poëme de M. BOURGET (Lemerre), marque un progrès; Récits et Elégies de COPPÉE (Lemerre). Lettres de Gavin Hamilton, éditées par lord Edmond Fitz-Maurice (suite). Sur Pajock dans Hamlet et les noms Jack et Jock (Nicholson). La prétendue tombe de saint Luc à Ephèse. (W. Simpson.) SOUTHALL, L'époque du mammouth et l'apparition de l'homme sur la terre. Trübner (en anglais). — C. CARAPANOS, Dodone

-
-

[ocr errors]

[ocr errors]
[merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Sommaire : 152. BURNELL, Le Samhitopanishadbrahmana du Sama Veda, texte sanscrit avec commentaire, et le texte jaiminiya de l'Arsheyabrahmana du Sama Veda. 153. WEBER, Pancadandachattraprabandha, Conte du roi Vikramaditya. - 154. O' CURRY et SULLIVAN, Usages et coutumes de l'ancienne Irlande. - 155. HENNIG, Jugements d'Aristophane sur la poésie d'Eschyle. 156. KLEE, Gudrun, traduction d'une vieille épopée allemande. Académie des Inscriptions.

[ocr errors]

152..

A. C. BURNELL. The Samhitopanishadbrâhmana of the Sâma Veda. The sanskrit text with a commentary, an index of words etc. Mangalore, Basel mission press. 1877. XXI-49-XIII p. in-8°.

– The Jaiminiya text of the Arsheyabrâhmana of the Sâma Veda, edited in sanskrit. Mangalore, Basel mission press. 1878. xx1-31 p. in-8°.

M. Burnell poursuit avec la plus louable persévérance sa collection l'éditions critiques des brâhmanas inédits du Sâma Veda 1. A peine vions-nous rendu compte l'année dernière de son Arshey abrahmana no du 21 juillet), que déjà paraissait un nouveau texte de la même série, e Samhitopanishadbrâhmana, après lequel il ne lui reste plus à publier, your achever sa tâche, que le Shadvimça. Nous ne reviendrons pas sur es mérites, bien des fois déjà signalés ici, qui distinguent ces publicaions. On retrouvera dans celle-ci tout ce qui donne tant de prix aux récédentes: la même exactitude dans la reproduction des textes arides, lifficiles et médiocrement conservés; le même choix judicieux, à la fois obre et abondant, de renseignements puisés aux sources les plus autoriées et la plupart inédites; la même critique pénétrante, un peu audacieuse parfois, mais portant toujours sur le vif des questions et éminemment suggestive; toutes ces qualités enfin de méthode et d'exécution qui font de ces publications le point de départ d'une époque nouvelle dans 'étude du Sâma Veda.

Le Samhitopanishadbrahmana est un texte très-court d'environ 120 lines. Il est divisé en cinq khandas ou sections et traite de matières très

1. Ces brahmanas sont énumérés au nombre de huit par Sâyana (xive siècle). Kunårila (vn° siècle) donne le même chiffre, mais n'indique pas les titres. Outre ces uit, il en a existé et il en existe encore d'autres dans l'Inde, que M. B. ne désesère de retrouver en partic. Dans ce cas, nous aurons certainement part à sa onne fortune. Des copies complètes du Chándogyabráhmana, dont no n'avons que l'Upanishad, ne sont pas rares, dit-on, dans le Nord.

pas

[merged small][ocr errors]

diverses, réunies comme par hasard et se suivant brusquement, sans transition. Il ne diffère donc pas beaucoup des autres petits brâhmanas du même Veda, qui paraissent également être formés de fragments hété rogènes précédés parfois de quelques mots d'introduction ou enchâssés en une sorte de cadre. Ici, on ne s'est pas même donné cette peine et l'assemblage est resté à l'état brut.

Les trois premiers chapitres traitent des différentes manières de débiter les textes du Sâma Veda. Il y a des sections analogues dans les brâhmanas des autres Vedas, par exemple dans les Aranyakas des Taittirîyas et des Aitareyins. La Çixávallî de la Taittiriya-Upanishad notamment est, par sa disposition générale, une sorte de pendant de notre texte, avec cette différence toutefois que la matière, plus ample et plus compliquée pour le Sâma Veda que pour tout autre, est traitée ici d'une façon plus technique et qui ne rappelle en rien le symbolisme du traité Taittiriya. En effet, bien que mêlées à des fantaisies mystiques, les indications données dans notre texte ont une portée réelle et pratique. Elles ne constituent pas un Manuel proprement dit, parce qu'elles ne sont pas assez complètes et qu'elles se bornent à énumérer des généralités sans en régler l'application. Mais elles sont comme un premier essai dans cette voie où la subtilité hindoue est allée si loin, essai qui montre que la pratique était dès lors à peu près la même que depuis, qu'elle avait donné lieu déjà, sinon à des théories bien élaborées, du moins à de nombreuses ob servations, et que la terminologie, notamment, était déjà fort développé. C'est même là, dans ses rapports avec la littérature technique du Sâma Veda, que gît, pour nous, l'unique intérêt de ce petit traité. Malheureusement, nous connaissons encore si peu cette matière, et les indications du texte sont si sommaires, que ces rapports sont difficiles à saisir bien exactement. L'auteur anonyme du commentaire (celui de Sâyana est introuva ble) a fait ce qu'il a pu pour les mettre en lumière. Il paraît bien connaître toute cette littérature et il ne se lasse pas d'en citer de nombreux traités. Mais il y a trop de parti-pris dans sa bonne volonté et pas assez de jugement. Au fond, il ne nous apprend pas grand'chose. Quelques-unes de ses explications semblent bien forcées, par exemple celle que, p. 12, 1 donne de nirbhuja, anirbhuja. D'autres fois, il nous laisse le choix entre trois ou quatre interprétations; or, dans ces minuties-là, ne pas savoir d'une façon précise, c'est ne pas savoir du tout. Aussi est-il fort à dési rer que M. B. qui connaît mieux que personne, peut-être faudrait-il dire qui connaît seul toutes les questions soulevées ici, nous donne bientôt la traduction, d'ailleurs promise, de son texte.

De ces trois sections qui forment un ensemble à part assez bien lié, la première énumère différentes manières de réciter les rics du Sâma Veda. La

I

1. Les différentes manières de réciter sont désignées par le mot samhita; il fact probablement sous-entendre vac, « parole composée, continue, dans laquelle le sandhi est observé ». Cf. p. 8, 1. 2. — Peut-être vak, dans le composé difficilement inteli

il

deuxième traite de la récitation des sâmans et résume les modifications que les rics subissent dans les Gânas. La troisième continue le même sujet et ajoute une ou deux remarques sur le débit des sâmans réunis en stotras. Ce texte suppose donc l'ensemble du Sâma Veda à peu près tel que nous l'avons. Le Grâmageɣagâna et l'Aranyagâna sont spécialement nom. més, et il est fait mention d'un usage particulier à la çâkhâ des Lângalas. Comme exemple d'une méthode encore dans l'enfance, on remarquera, à la fin du chapitre II, la façon brusque de passer des données les plus générales à des indications tout à fait spéciales relatives à un tout petit groupe de textes, ou à une seule des cinq parties dont se compose d'ordinaire un sâman, le prastava, ou même à une seule partie d'un seul groupe de sâmans, l'udgîtha du Rathantara. La troisième section se termine par des recommandations relatives au choix d'un disciple. La Vidyâ ou la science sacrée personnifiée est introduite s'adressant au brâhmane et le requérant de ne pas la livrer à un auditeur indigne. Ce passage se retrouve en partie dans le Nirukta (II, 4) et chez Manu (II, 114, 144). M. B. conclut d'une expression plus exacte ou plus correcte conservée chez Yâska, que notre brâhmana est postérieur au Nirukta. C'est peut-être donner trop de portée à une leçon vicieuse. Ce morceau, tel qu'il est dans notre texte, a beaucoup souffert; mais, sans compter qu'il est au moins aussi bien à sa place ici que chez Yâska 1, il me ferait plutôt l'effet d'être celui des deux qui, dans l'ensemble, a le mieux conservé la forme originale. Il est encore présenté comme composé de deux fragments indépendants, distinction qui est effacée chez Yâska. Je me garderai bien cependant de renverser pour cela la proposition de M. B., et de dire que le brâhmana est plus vieux que le Nirukta.

La quatrième section traite des bénédictions attachées à certaines pratiques pieuses, particulièrement à celle du dâna, qui paraît désigner spécialement ici le don que l'élève fait au maître. Il est difficile de dire de quoi il s'agit au juste dans la cinquième. Le tour est trop elliptique ou le texte trop fautif, pour qu'on puisse en tirer un sens satisfaisant. Le commentateur paraît également en avoir désespéré à part soi; il n'en a pas moins fait bravement son devoir et interprété tant bien que mal jusqu'au bout.

Il y a toujours du neuf à apprendre dans les préfaces de M. B. Dans celle-ci on lira avec intérêt des détails nouveaux faisant suite à ceux donnés dans la préface de l'Arshey abrahmana sur la musique des sâ

gible vákçavahúh, était-il aussi à l'origine un mot distinct, et la leçon primitive était-elle Devahûr eká vák, çavahûr ekâ, mitrahûr eká, p. 6, 1. 10. Ou faut-il admettre une expression avakçava? Deux fois, p. 8 et 11, le commentaire, au lieu de cava, donne cabda.

1. M. Roth tient le passage de Yâska par une interpolation. Cf. d'autre part le premier chapitre de la Taittiriya-Upanishad, où, après les spéculations sur la phonétique védique, il est également question des rapports du maître et de l'élève.

« VorigeDoorgaan »