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N° 36

Douzième année 7 Septembre 1878

REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUBLIÉ SOUS LA DIRECTION

DE MM. M. BRÉAL, G. MONOD, G. PARIS

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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE

DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, ETC.
28, RUE BONAPARTE, 28

Adresser toutes les communications à M. A. CHUQUET
(Au bureau de la Revue : 28, rue Bonaparte, 28).

ANNONCES

ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

VIENT DE PARAITRE

le Jardin et le Printemps, poëme hindoustani

BAG O BAHAR traduit en français par M. GARCIN DE Tassy,

membre de l'Institut. Un beau vol. gr. in-8°.

. 12 fr.

Forme le Tome VIII des Publications de l'École des Langues orientales.

avec introduction et notes par M. Fer

LE DHAMMAPADA, and Hu, suivi du SUTRA EN 42

ARTICLES, traduit du tibétain avec introduction et notes par L. FEER. Un vol. in-18,

elz.

Forme le Tome XXI de la Bibliothèque orientale elzévirienne.

5 fr.

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The Academy, n° 329, 24 août 1878 SENIOR, Conversations with M. Thiers, M. Guizot and other distinguished persons during the second empire Hurst and Blackett. (Morison : très-intéressant, conversations de M. Senior avec Thiers, Guizot, etc.; M. Thiers est le héros du volume, et certains entretiens de lui sont fort remarquables, il nomme la France << la nation diabolique », etc.) GLYNNE, Notes on the Churches of Kent. Murray. DIMOCK, Giraldi Cambrensis opera, vol. VII, Longmans. (Warner: renferme la Vita S. Remigii et la Vita S. Hugonis.) Davos-Platz, a new Alpine Ressort for Sick and Sound in Summer and Winter, by one who knows it well. Stanford. (Hancock). — DUCKETT, Duchetiana or Historical and genealogical Memoirs of the Family of Duket, from the Norman Conquest. Russell Smith a. James Bain. (Waters: masse de détails de toute sorte, confusément amassés.) KUBIERI, Storia della poesia popolare italiana; d'ANCONA, la poesia popolare italiana. (Cobham : deux bons travaux sur la poésie populaire en Italie.) MORRIS, A descriptive and historical account of the Godavery district in the presidency of Madras. Trübner; Gazetteer of the Bombay presidency, vol. II, Gujarat: Surat and Broach. Bombay, Government Central Press. Gazetteer of Mysore and Coorg. Mysore. Vol. I and II, by RICE. Bangalore, Government Press. (Cotton: ces trois livres témoignent des progrès qu'a faits la statistique de l'Inde.) · New Novels. (Henley; entre autres, the Nabob traduit par CLAVEQUIN en trois volumes (!), mais la traduction est pâle et ne rend pas le style original d'Alphonse Daudet.) - Notes and News (M. Skeat entreprend un dictionnaire étymologique de la langue anglaise; premier numéro de la Revue de géographie dirigée par M. Drapeyron, etc). Lettre d'Egypte (Mitchell). PHYSICUS, A Candid Examination of Theism. Trübner. (Simcox.) W. GEIGER, Die Pehleviversion des ersten Capitels des Vendidâd, nebst dem Versuch einer ersten Uebersetzung und Erklärung. Erlangen, Deichert. (West., cp. Revue Critique, 1877, no 33, art. 156, p. 81, article de M. James Darmesteter.)

The Athenæum, n° 2652, 24 août 1878: MORISON, Gibbon. Macmillan (fort bonne étude sur Gibbon). - BONWICK, Egyptian Belief and Modern Thought. Kegan Paul (quelque confusiou, trop de mythologie). — LEO TOLSTOY, The Cosacks, a Tale of the Caucasus in 1852, translated from the Russian by SCHUYLER New York, Scribners (bonne traduction d'un des meilleurs romans de notre temps et que Tourguenieff appelle le chef d'œuvre de la littérature russe). The Colloquies of Erasmus, transl. by BAILEY, edited with notes by JOHNSON. Reeves a. Turner; The Praise of Folly, transl. by COPNER. Williams a. Norgate; Philomorus, notes on the Latin Poems of Sir Thomas More. Longmans. — Barnabæ Epistulæ græcæ et latinæ recensuerunt et illustraverunt Papiæ quæ supersunt Presbyterorum Reliquias ab Irenæo servatas vetus Ecclesiæ Romanæ Symbolum Epistulam ad Diognetum adjecerunt DE GEBHARDT et HARNACK (très-bonne édition). CLERMONT-GANNEAU, L'Authenticité du Saint-Sépulcre et le Tombeau de Joseph d'Arimathie. Paris, Leroux (très-bon, de nouvelles découvertes et de précieux renseignements pour déterminer la vérité de l'une des plus intéressantes questions topographiques de Jérusalem). DE GUBERNATIS; Savitri, Idillio Drammatico Italiano. Roma, Tipografia del Senato. (Le savant Italien a trouvé le temps de composer une idylle dramatique dont le sujet est emprunté à ses études favorites; Savitri est l'Alceste hindoue; le style a trop d'ornements et fait songer à un libretto d'opéra.) M. HAUG, Essays on the Sacred Language, Writtings and Religion of the Parsis, edited by WEST. Trübner (seconde édition revue du travail de Martin Haugh sur la langue

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Sommaire : 157. HOFFMANN, Essais sur les lois du Pentateuque.
Le système doctrinal de Michel Servet.

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159. DE SALPIUS, Paul de Fuchs, un

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homme d'état prussien il y a deux cents ans. 160. FISCHER, Le Faust de Goethe. — 161. NOACK, Lexique de l'histoire de la philosophie. - Académie des Inscriptions.

157. — Abhandlungen über die pentateuchischen Gesetze von Dr D. HOFFMANN, Docenten am Rabbiner-Seminar zu Berlin. 1" Heft. Berlin, M. Driesner. In-8°, 92 p. 1878.

Cet ouvrage contient une série d'études consacrées à l'élucidation de quelques points obscurs et contestés de la législation dite Mosaïque. Ces points sont les suivants : l'offrande du Omer et la fête des Semaines, le moment fixé pour le retour de la fête de Pâques, l'offrande de la fête des Semaines, le commencement de l'année, l'examen de l'opinion de l'historien Josèphe sur un détail de la célébration de la fête des Tentes, la libération des esclaves hébreux dans l'année jubilaire, la remise des dettes lors de l'année sabbatique, les deux principales divisions des lois relatives aux sacrifices. On peut voir, par cette simple énumération, que M. Hoffmann ne soulève aucune des grosses questions qui s'agitent dans les cercles savants sur les origines et la formation de la loi renfermée dans le Pentateuque; il se borne à discuter des points d'interprétations secondaires. Ajoutons qu'une seule de ces études présente des développements de quelque importance, les autres n'étant que de courtes notices : c'est celle qui ouvre le fascicule et traite de l'offrande du Omer. Elle occupe, à elle seule, les trois quarts du présent ouvrage.

Qu'est-ce que l'offrande du Omer? - Pour cela, il faut nous reporter au chap. xxIII du Lévitique. Ce texte expose les fêtes religieuses dont l'obligation est imposée aux Israélites. C'est d'abord la fête hebdomadaire du Sabbat, puis la Pâque ou fête des Azymes : « Le premier mois (de l'année), le quatorzième jour du mois, entre les deux soirs, ce sera la Pâque de Jahveh. Et le quinzième jour du mois, ce sera la fête des pains azymes en l'honneur de Jahveh; vous mangerez pendant sept jours des pains azymes. Le premier jour, vous aurez une sainte convocation... Vous offrirez à Jahveh, pendant sept jours, des sacrifices consumés par le feu. Le septième jour, il y aura une sainte convocation... » La fête des Azymes étant réglée, l'auteur passe à un autre objet. Cet objet, si l'on en jugeait par la correspondance des Nombres (chap. xxvIIIXXIX), de l'Exode (chap. xx) et du Deutéronome (chap. xvi), serait la

Nouvelle série, VI.

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fête des Semaines (ou Pentecôte) qui doit être célébrée sept semaines après celle de la Pâque. Or, dans le texte du Lévitique, la description de la fête des Semaines se trouve précédée de mots qui suivent, qui en forment le préambule : « Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au prêtre une gerbe (omer), prémices de votre moisson. Il agitera de côté et d'autre la gerbe devant Jahveh, afin qu'elle soit agréée : le prêtre l'agitera de côté et d'autre, le lendemain du sabbat. Le jour où vous agiterez la gerbe, vous offrirez en holocauste à Jahveh un agneau d'un an sans défaut..... Vous ne mangerez ni pain, ni épis rôtis ou broyés jusqu'au jour même où vous apporterez l'offrande à votre Dieu. C'est une offrande perpétuelle...Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe pour être agitée de côté et d'autre, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu'au lendemain du septième sabbat... (suit la description de la fête des Semaines). » Cette intercalation, entre la Pâque et la Pentecôte, d'une cérémonie particulière, coïncidant avec la première de ces fêtes sans que le texte établisse d'ailleurs aucun rapport avec elle et rattachée, au contraire, à la fête des Semaines dont elle doit déterminer la date généralement réglée sur la fête des Azymes, cette intercalation ne laisse pas que d'être gênante. Les exégètes, pour s'en tirer, se sont placés au point de vue de l'harmonistique vulgaire qui veut que tous les textes du recueil sacré puissent être mis d'accord entre eux, sans souci de leur provenance et de la date diverse de leur origine. Voici comment Munck expose le cas dans son ouvrage si consciencieux sur la Palestine (p. 186): « La Pâque était aussi la première époque des récoltes, elle était la fête de la moisson de l'orge, la plus hâtive des céréales, et c'est aussi dans ce sens que la fête devait étre célébrée par un rite particulier. Le lendemain du premier jour de la Pâque, ou le seizième jour de la lune, on présentait dans le sanctuaire une gerbe d'orge de la nouvelle moisson; un prêtre faisait avec cette gerbe la cérémonie de l'agitation... » M. Munck ajoute en note: « Le texte dit: Le lendemain du sabbat; selon la tradition rabbinique, le mot sabbat, pris dans le sens général de fête, jour de repos, désigne ici le premier jour de la fête de Pâques... Cependant les Sadducéens, prenant le mot sabbat dans son sens ordinaire, prétendaient que l'orge devait être présentée le dimanche des sept jours de Pâque. Cette opinion est aussi celle des Samaritains et des Caraïtes. » D'après la première opinion, c'est-à-dire d'après la tradition, l'offrande du Omer aurait donc lieu le seizième jour du mois de Nisan, invariablement, d'après les opinions dissidentes, elle tomberait, selon l'année, sur un des jours qui s'étendent du quinzième au vingt-unième jour du même mois. Voilà le sujet du conflit.

Quant au texte même qui prescrit l'offrande de la gerbe (Omer), on a vu qu'il ne mentionne pas la fête de Pâque et ne se préoccupe pas du rapport qu'il y a lieu d'établir entre sa recommandation et la grande loi

des azymes, et il offre, en sus, ce trait digne de remarque et déjà signalé, qu'il fait régler la date de la Pentecôte précisément sur cette cérémonie du Omer, contrairement à l'usage général. Notons toutefois un trait qui s'accorde bien avec cette thèse; nous l'empruntons au Deutéronome, lequel s'exprime ainsi à l'égard de la fête des Semaines ou Pentecôte, après avoir énoncé ce qui concerne la célébration des azymes : « Tu compteras sept semaines; dès que ta faucille sera mise dans les blés, tu commenceras à compter sept semaines. Puis tu célèbreras la fête des Semaines » (Deut., XVI, 9). Voilà donc le point de départ du calcul des cinquante jours, qui, d'après la numération vulgaire, séparent la Pentecôte de la Pâque. Le texte du Deuteronome, sans fixer une date précise, donne cependant une indication catégorique : « Dès que la faucille sera mise dans les blés. » A la lumière de cette déclaration très-nette, reprenons maintenant le texte du Lévitique: « Quand vous ferez la moisson, vous apporterez au prêtre une gerbe des prémices de la moisson... Le prêtre l'agitera le lendemain du sabbat... » L'explication la plus naturelle, en présence de ces textes, est que la date de la cérémonie de la gerbe ou du Omer est essentiellement mobile, mobile non pas au sens où l'entendent les dissidents, c'està-dire par le fait que le jour du sabbat tombera, selon l'année du 15o au 21° jour du mois de Nisan, mais mobile autant que peut l'être l'époque de la maturité des premiers épis, laquelle est variable selon les années, selon le caractère hâtif ou tardif de la saison. A ce premier élément de mobilité s'en joindra un second, qui est qu'il faudra attendre le lendemain du premier sabbat survenu depuis les premiers épis coupés pour procéder à la cérémonie qui permet la consommation de la récolte nouvelle.

Y a-t-il une raison de comprendre autrement le lendemain du sabbat et de chercher la place de ce sabbat, diversement interprété, d'ailleurs, dans la fête des Azymes précédemment décrite? Je ne le vois pas. Que l'on ait plus tard cherché à engager, à engrener un texte dans l'autre, rien de plus naturel, de plus conforme à l'usage; mais le texte ne s'y prête nullement et paraît pouvoir s'expliquer par lui-même d'une façon rationnelle et satisfaisante. Nous répétons que, si l'on s'en tient au texte seul en question, et surtout si l'on se souvient du texte analogue du Deutéronome, on admettra, comme la solution qui se présente sans effort à l'esprit, que la cérémonie du Omer était déterminée : 1o par le fait général de la date effective (variable selon le caractère hâtif ou tardif de la saison) de la maturité des premiers épis; 2° par la proximité du sabbat avec le jour de la première moisson. La fête des Azymes, invariablement fixée du 14° au 21° jour du mois de Nisan n'a rien à y voir, bien que le choix de l'époque de cette fête doive amener généralement la coïncidence de ces diverses cérémonies. Ainsi je suppose une année de maturité hâtive; les premiers épis sont coupés le premier jour du mois de Nisan, le sabbat se trouve tomber sur le 2; la cérémonie du Omer aura lieu le 3 Nisan, onze jours avant la Pâque. Voyons le cas contraire; les

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