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N° 28

Douzième année

13 Juillet 1878

REVUE CRITIQUE

D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

RECUEIL HEBDOMADAIRE PUblié sous la DIRECTION

DE MM. M. BRÉAL, G. MONOD, G. PARIS

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ERNEST LEROUX, ÉDITEUR

LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE

DE L'ÉCOLE DES LANGUES ORIENTALES VIVANTES, ETC.

28, RUE BONAPARTE, 28

Adresser toutes les communications à M. A. CHUQUET (Au bureau de la Revue : 28, rue Bonaparte, 28).

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The Academy, n° 321, 29 juin 1878: The Great Frozen Sea, a personal Narrative of the Voyage of the Alert during the arctic expedition of 1875-76, by MARKHAM (Wickham). - Le lettere edite e inedite di Messer Giovanni BOCCACCIO, tradotte e commentate da Francesco CORAZZINI. Firenze, Sansoni. 1877. (Creighton: édition précieuse des lettres, malheureusement en si petit nombre, de Boccace.) HAMERTON, Modern Frenchmen, five biographies. Seeley, Jackson a. Halliday. (Lang: entre autres biographies, celles de Jacquemont le voyageur, de Henri Perreyve, du sculpteur Rude; des détails heureusement décrits.)- THORNTON, Word for Word from Horace. Macmillan and Co. (Ellis: assez bonnes traductions d'Horace). GROSART, The Townley Hall MSS. The Spending of the Money of Robert Nowell. (Bailey.) GWINNER: Schopenhauer's Leben. Leipzig, Brockhaus. (Helen Zimmern: c'est moins une analyse des théories de Schopenhauer qu'une nouvelle biographie du philosophe, détails inédits.) The site of the roman_city of Volubilis. HILLEBRANDT, Varuna und Mitra, ein Beitrag zur Exegese des Veda. Breslau, Aderholz. (West: étude soignée sur les pouvoirs et les attributs des deux divinités védiques.)

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The Athenæum, 29 juin 1878, n° 2644 MORLEY, Diderot and the Encyclopædists. Chapman a. Hall. (Bon.) SYMONDS, Many Moods. a volume of Verse. Smith, Elder a. Co. (Talent descriptif.) The late Beke's Discoveries of Sinai in Arabia and of Midian, edit. by his widow. Trübner. (Récit important des découvertes de Bekes et de son expédition en Arabie.) HOWELL, the Conflicts of Capital and Labour. Chatto a Windus. RUNERERG'S Lyrical Songs, Idyll's and Epigrams; done into English by MAGNUSSON and PALMER. Kegan Paul. (Excellente traduction du plus grand des poètes suédois.)- MARKHAM, The Great Frozen Sea, a personal Narrative of the Voyage of the Alert. The centenary of J.-J. Rousseau. (Th. Dufour; cite les deux opuscules de M. RITTER, Jean-Jacques et le Pays Romand, et la famille de Jean-Jacques, Documents inédits, cp. Revue critique 1878, no 27, art. 124, p. 13.) — Notes from Rome. (Lanciani.)

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Literarisches Centralblatt, no 26, 29 juin 1878: GOLL, Quellen u. Un tersuchungen zur Geschichte der böhmischen Brüder. Prag, Otto. (Bon.) - HANNE, Wie entstand das Dogma von der Gottheit Christi? Leipzig, Stadermann (recommandable). - ZöCKLER, Geschichte der Beziehungen zwischen Theologie und Naturwissenschaft. Gütersloh, Bertelsmann. 1877 (ouvrage sans précédent). HARMS, die Philosophie in ihrer Geschichte. Berlin, Grieben (bon). - BAUMGART, Aristoteles, Lessing und Goethe, über das ethische und das ästhetische Princip der Tragödie. Leipzig, Teubner. 1877 (intéressant). HERMANN, Hegel und die logische Frage der Philosophie in der Gegenwart. Leipzig, Schäfer (médiocre). DIETRICH, Beiträge zur Kenntniss des römischen Staatspächtersystems. Leipzig, Stauffer. 1877 (bon). STORM, Ragnar Lodbrok og Lodbrokssonnerne. Christiana, Malling. 1877 (très-bon ouvrage d'un travailleur infatigable). - Die Chroniken der niederrheinischen Städte. Cöln. 3 Band. Leipzig, Hirzel. 1877 (bon). HIGGINSON, Geschichte der Vereinigten Staaten von Nord-Amerika in populärer Darstellung. Stuttgart, Auerbach. 1876 (utile). — KORTING, Petrarca's Leben und Werke. Leipzig, Fues. 1878 (excellent style, ouvrage intéressant, plein d'aperçus nouveaux). MOUSSINOT (l'abbé), Voltaire et l'Eglise. Paris, Sandoz et Fischbacher (bon; malgré le titre d'abbé, l'auteur « n'est pas clérical, au contraire >>). Eilhart von Oberge hrsg. v. LICHTENSTEIN. Strassburg, Trübner. 1877 (beaucoup de bonnes choses, surtout dans l'introduction;

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128. DE GRISY,

Sommaire : 125. KIELHORN, Kâtyâyana et Patanjali. — 126. Le P. CAHIER, Nouveaux mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature sur le moyen-âge. 127. CHANTELAUZE, Le cardinal de Retz et l'affaire du chapeau. Histoire de la comédie anglaise au dix-septième siècle. fondation de l'école des Hautes-Études. Académie des Inscriptions.

10° anniversaire de la

125.-F. KIELHORN. Kâtyâyana and Patanjall: their relation to each other and to Pânini. Bombay, Education Society's Press. 1876. 94 p. in-8°.

Nous venons bien tard rendre compte de cette remarquable monographie dans laquelle M. Kielhorn a exposé de la manière la plus lucide et la plus convaincante quelques-uns des résultats les plus importants de ses études sur le Mahábháshya. En Europe, un petit nombre d'indianistes seulement ont eu le courage de s'attaquer à ce grand monument de la science et de la subtilité grammaticales des Hindous. Feu Goldstücker en avait acquis une connaissance restée jusqu'ici sans égale, qu'il a consignée en partie dans ce chef-d'œuvre de critique mordante et parfois paradoxale, Panini, his place in sanskrit literature. MM. Aufrecht et Benfey paraissent aussi y avoir consacré maintes journées de travail. M. Weber a essayé d'en embrasser l'ensemble et il en a donné une précieuse analyse dans les Indische Studien. Mais dans ce dépouillement d'une surprenante richesse au point de vue archéologique, il ne s'est pas proposé pour but de nous faire pénétrer dans les complications de cette scolastique raffinée. Pour s'y sentir à l'aise, il semble qu'il faille vivre dans l'Inde, dans l'atmosphère des méthodes hindoues et en contact avec les épigones de ces demi-dieux de la grammaire. Du moins est-ce dans ce milieu que M. K. s'est trouvé le goût et les moyens de poursuivre les pénétrantes études auxquelles nous devons déjà sa belle édition du Paribháshenduçekhara, auxquelles nous devrons bientôt une édition critidu Mahábháshya, dont le présent mémoire forme en quelque sorte l'Introduction. M. K. y traite, en effet, une question préjudicielle d'où dépend l'intelligence du grand commentaire et qui contient la clef de la méthode d'exposition qu'on y voit suivie.

que

Goldstücker avait indiqué à peu près de la façon suivante le rôle des deux grands grammairiens, Kâtyâyana et Patanjali, dont les décrets forment le Mahabhashya: Kâtyâyana, dans ses várttikas, s'est proposé de critiquer les sûtras de Pânini, et il l'a fait, en somme, d'une manière peu équitable. Patanjali a eu un double but, d'abord de commenter les Nouvelle série, VI

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várttikas, et ensuite d'examiner des règles de Pânini auxquelles Kâtyâyana n'avait pas touché très-souvent il se range de l'avis de Pânini. Ces conclusions furent ensuite reproduites à diverses reprises et avec une légère exagération par MM. Weber et Burnell. Kâtyâyana finit par devenir purement et simplement l'adversaire de Pânini, Patanjali, le défenseur de Pânini contre Kâtyâyana.

Abordant à son tour cette question, M. K. a été amené à s'en poser d'abord une autre d'où celle-ci dépend : quelle est au juste, dans le Mahábhashya, la part qui revient à chacun des deux grammairiens? Jusqu'ici on n'avait donné rien de précis à cet égard; on faisait cette répartition un peu au hasard de la lecture, sans autre guide que le sens général. Or, c'est là un procédé très-peu sûr pour démêler les éléments de cette double discussion conduite de part et d'autre à la manière hindoue, chacun des deux maîtres se faisant des objections et argumentant contre lui-même. M. K. fournit, au contraire, un moyen de distinction simple et précis. Il y a, dans le Mahábháshya, des énoncés suivis d'une explication verbale en forme de paraphrase. Tout énoncé ainsi paraphrasé est un várttika de Kâtyâyana; le reste de l'ouvrage est de Patanjali 2. Quand le várttika est suffisamment clair par lui-même, il est simplement répété, ce que les MSS., pour abréger, indiquent parfois en le faisant suivre du chiffre 2. Cette répétition ou cette marque ont souvent disparu par la faute des copistes : dans ces cas, c'est à la critique de les rétablir. Parfois aussi, on peut se demander si l'on a affaire à une véritable paraphrase ou à un simple développement de Patanjali précisant mieux sa propre pensée. Mais ces cas, d'après M. K., sont rares et il pense que les différences de style suffiront presque toujours à les résoudre. Il indique quelques-unes de ces différences et nous apprenons ainsi que certaines locutions qui avaient passé jusqu'ici pour la marque en quelque sorte de Kâtyâyana, sont précisément le contraire.

Une fois le départ ainsi fait entre les deux grammairiens, M. K. peut examiner avec plus de sûreté la position qu'ils prennent l'un vis-à-vis de l'autre et vis-à-vis de Pânini. La conclusion à laquelle il arrive peut se résumer ainsi : Kâtyâyana est, non pas l'adversaire, mais le disciple et le continuateur de Pânini. Patanjali, à son tour, n'a fait que continuer l'œu

1. Je dis légère, parce que, au fond, et malgré ses prudentes réserves, c'est bien là à peu près la pensée de Goldstücker. L'exagération est devenue plus grave par les conséquences qu'on a prétendu en tirer. Il n'en a fallu davantage, par exemple, à M. Bochtlingk, pour conclure que Kâtyâyana et Patanjali étaient contemporains, que le Mahábháshya n'est pas du tout l'œuvre de Patanjali, mais celle de quelque compilateur inconnu, etc. Dans la tradition indigène, Kâtyâyana est aussi représenté de préférence comme l'adversaire de Pânini. Cela ressort, par exemple, de la définition que Nâgojibhatta donne d'un várttika; cf. aussi Sâyana ad Taitt. Samh., t. I, p. 42 éd. de la Biblioth. Indica.

2. En même temps que M. K. et indépendamment de lui, M. Bhandarkar est arrive à établir le même critérium. Ind. Antiq., V. p. 346.

vre de ses deux prédécesseurs. Tous trois, ils ont travaillé à la même tâche, l'exacte codification des règles de la langue sanscrite, et dans le même esprit, le plus jeune chaque fois s'efforçant de mieux établir, de développer, au besoin de corriger les affirmations du plus ancien. Patanjali, venant après les deux autres, est le plus subtil, le plus difficilement content des trois et, à tout prendre, Pânini a eu plus d'objections et de critiques a essuyer de sa part que de celle de Kâtyâyana. Ce résultat, dont l'importance n'échappera à personne, est le même auquel est arrivé de son côté M. Bhandarkar 1.

Je sortirais des limites de cet article, si je voulais passer en revue toutes les questions secondaires auxquelles M. K. a touché en passant. Je dois cependant en indiquer deux. M. K. estime que Patanjali a commenté tous les várttikas de Kâtyâyana et qu'ils nous sont tous parvenus dans le Mahabhashy a tel que le donnent les MSS. II voit là une preuve de plus en faveur de l'unité et de l'intégrité du « Grand commentaire » qu'il a défendues, à plusieurs reprises déjà, contre les doutes émis à ce sujet par MM. Weber et Burnell. Par contre, les Várttikapáthas qui existent en MSS., ne lui paraissent pas avoir la valeur qu'on y a parfois attribuée ce sont des compilations modernes fondées uniquement sur le Mahabhashy a tel que nous l'avons 2.

Un autre point à relever, c'est l'explication probablement définitive que M. K. a donnée du terme âcâryadeçîya, sur lequel il a déjà été tant écrit. Les discussions dans le Mahabhashy a sont conduites selon les Labitudes de la dialectique hindoue. Ainsi Kâtyâyana, après avoir opposé à une règle de Pânini un premier vârttika, le fait suivre d'ordinaire d'un ou plusieurs autres destinés à le modifier, à l'étendre, à le restreindre, et parfois, dans un vârttika final, il annule lui-même toute la discussion qu'il a soulevée et revient purement et simplement à la règle de Panini. Patanjali, infiniment plus verbeux que l'auteur des várttikas, fait un usage encore plus étendu de cette méthode qui consiste à nier d'abord pour mieux affirmer et à arriver au résultat vrai en passant par une série de résultats imparfaitement vrais ou même faux 3. C'est à cette

1. Ind. Antiq., ibid., p. 350.

2. Le Varttikapátha, dont M. K. reproduit le 1er chapitre en appendice, paraît bien être le même ouvrage qu'a décrit M. Râjendralâla-Mitra dans son Catalogue of sanskrit MSS. in the library of the Asiatic Society of Bengal relating to Grammar, p. 113. Outre ces Vârttikapáthas de Kâtyâyana, il y en a d'autres sur le caractère desquels il est impossible de se prononcer dès maintenant. Cf. le même Catalogue, p. 115.

3. On a de la peine à s'expliquer comment M. Bohtlingk, qui sait cependant aussi tien que personne ce que c'est qu'un purvapaxa et un uttarapaxa, a pu ne pas voir cela, et se laisser dominer par l'idée que Kâtyâyana n'a pas pu dire un seul mot favorable, Patanjali un seul mot contraire à Pânini, au point de découper, en vertu de ce prétendu principe, le Mahabhashya en une série de menues controverses entre les deux acharnés ergoteurs (Klopffechter) ». (Zeitschrift der deutschen morgenl. Gesellsch., XXIX, p. 183 et 483.) L'hypothèse que ces controverses auraient été réel

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