Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

jeté le plus grand trouble dans les études et l'indulgence était alors de commande dans les examens (p. 99-101).

A ce certificat, M. H. ajoute la liste des cours (Collegienverzeichniss) que suivit Heine, comme étudiant en droit et en finances (studiosus juris et cameralium); on y trouve les noms de Wilhelm Schlegel, d'Arndt, de Hüllmann, de Radlof (p. 103-106).

Un chapitre précieux, (v. p. 126) contient vingt-quatre poésies de Heine conservées par Christian Sethe; une seule, la plus ancienne, est inédite, les autres renferment de nombreuses variantes aux textes que nous connaissons et montrent par quelle suite de changements, de retouches incessantes, Heine arrivait à donner à ses moindres poésies une forme si pure et si parfaite. Quant au poëme inédit, c'est une satire sur un étudiant en droit de l'Université de Bonn, Wünneberg; elle est intitulée « la Wünnebergiade, poëme épique en deux chants ». Quelque éloge que puisse faire M. H. de ce morceau, je ne lui reconnais guère d'autre mérite que la facture; la strophe agile et légère rappelle par instants l'auteur d'Atta Troll, mais je trouve peu d'esprit dans la fiction poétique de Heine: il fait de son camarade Wünneberg un pourceau qui part pour le lycée de Dusseldorf et laisse le bétail et la volaille d'Iserlohn, sa patrie, dans la désolation (p. 129-133).

Un des documents les plus importants sur Heine est la lettre que M. Karl Hillebrand écrivit à M. H. L'éminent écrivain et directeur de l'Italia fut durant quelque temps le secrétaire de Heine; sa lettre nous montre quelle force d'âme et quelle énergie animait encore Heine sur la fin de sa yie, au milieu des souffrances d'une cruelle maladie. Les lecteurs de la Revue critique me permettront de leur citer quelques passages de ce document historique, écrit par un de nos anciens collaborateurs (p. 156-163).

« Quand je vins à Paris, Heine était cloué à son lit (dans la rue d'Amsterdam); son ouïe était déjà affaiblie, ses yeux étaient fermés et ce n'est qu'avec peine que d'un doigt amaigri il pouvait relever ses paupières fatiguées, quand il désirait voir quelque chose. Les jambes étaient paralysées, tout le corps était recroquevillé et chaque matin, pendant qu'on faisait le lit, il était transporté sur une chaise par la main d'une femme, car il ne pouvait souffrir le service d'un homme. Le moindre bruit lui était insupportable. Les douleurs étaient si vives que pour obtenir quelque repos, le plus souvent quatre heures de sommeil, il devait prendre de la morphine sous trois formes différentes. C'est dans ses nuits d'insomnie qu'il composait ses lieds les plus merveilleux. Il m'a dicté ainsi tout le Romancero. Le matin, la poésie était achevée, mais alors il fallait la limer, ce qui durait de longues heures; j'étais là vice cotis ou plutôt il tirait parti de ma jeunesse, comme Molière de l'ignorance de Louison, en m'interrogeant sur l'harmonie, la cadence, la clarté, etc.; tout présent et tout imparfait était exactement pesé, tout mot vieilli et peu usité examiné selon son droit, toute élision supprimée,

tout adjectif inutile retranché, ça et là des négligences corrigées. Je passais le reste de ma visite qui durait trois ou quatre heures à lui lire des ouvrages théologiques et des livres sur l'histoire de l'Eglise; ainsi je dus lui lire Spittler tout entier, Tholuck même, plus lourd encore, la Religion de Spalding et la Bible qu'il savait presque par cœur... Nous lûmes aussi beaucoup de poètes, Goethe et Schiller... Jamais il ne se lassait de m'initier, moi, jeune homme de vingt ans, aux secrets du métier, de m'expliquer le pourquoi et le comment de certaines formes, et même les artifices du poète qu'il découvrait aussitôt, de me faire remarquer les nuances les plus fines, de me louer sans cesse la sobriété des classiques... »

Dans le dernier chapitre de son livre, M. H. publie deux lettres de Heine à Michael Schloss cet éditeur demandait à Heine quelques poésies qu'il voulait mettre en musique; le poète envoya l'Altes Lied, Das goldene Kalb et la Nachtliche Fahrt : il essaie d'expliquer dans sa seconde lettre la Traversée nocturne, que l'éditeur trouvait, avec raison, peu intelligible: les futurs éditeurs de Heine devront recourir à cette lettre qui est le commentaire indispensable d'un poëme obscur (p. 176-178).

M. H. termine par le récit de la visite que firent à Heine en 1855 quelques membres de l'orphéon de Cologne : ils vinrent dans la chambre de l'avenue Matignon lui chanter ses plus belles poésies mises en musique par Mendelssohn; ils chantèrent à voix basse pour ne pas fatiguer le malade, et le poète, couché sur son lit, écoutait avec émotion ces mélodies dont la plupart lui étaient inconnues (p. 179-181).

Nous recommandons l'ouvrage de M. H. à tous les admirateurs de Henri Heine; ils sont nombreux en France, et la France même était pour Heine comme une seconde patrie. Pourquoi, dit M. H. (p. 78), n'aurait-il pas aimé ce pays où il reçut le meilleur accueil, où personne ne lui reprochait sa naissance, où l'on traduisait ses œuvres que l'Allemagne avait interdites avant même qu'elles ne fussent publiées? Nous croyons cependant que Heine est plus allemand que français : il soupirait en parlant de « là-bas » 1; je suis, a-t-il dit, un poète allemand, connu en pays allemand et il s'écrie quelque part : <<< Allemagne, ô mon lointain amour, quand je pense à toi, je pleure presque, le ciel de la France me semble sombre et son peuple léger m'est à charge. » M. H. pense que Heine « traitait les Français comme des enfants qu'on laisse s'amuser avec leurs joujoux, et les Allemands comme des hommes dont on exige les plus grandes choses parce qu'ils sont capables de les accomplir ». Il y a dans ces paroles une pointe de chauvinisme. J'aime mieux terminer cet article en citant ce que dit M. Hüffer dans le même passage: « Heine cherchait à unir intellectuellement la France et l'Allemagne ;

t. Cp, Camille Selden, l'Esprit moderne en Allemagne, Henri Heine p. 37-111).

puisse venir un homme qui mène à bonne fin la tâche commencée par Heine; pour moi, j'avoue que je ne croirais pas acheter trop cher l'union sincère des deux nations par la cession de la forteresse de Metz et de tout le pays qui parle français. >>

A. CHUQUET.

COMMUNICATION.

A Monsieur le Secrétaire de la Revue Critique.

Monsieur,

En attendant le second volume de l'ouvrage de M. Vicente G. Quesada dont il a été rendu compte dans le n° 32 de la Revue Critique, le lecteur qui s'intéresse à l'Amérique latine, trouvera, au moins en partie, à satisfaire sa curiosité dans la publication suivante : La Biblioteca Pública de Buenos Aires en la Exposicion universal de Paris 1878.- Catálogo sistemático y alfabético de la coleccion de obras argentinas que se envia con su correspondiente informe. Enero 15 de 1878. (Brunos Aires, imprenta de la Penitenciaria, 1878, 4°, xix-77 p.)

Ce catalogue a été rédigé sur l'ordre de M. Vicente G. Quesada, Ministre de l'Intérieur de la Province de Buenos Aires, par MM. Nicolas Massa et Ernesto Quesada, chargés de la direction de la Bibliothèque de Buenos Aires; il est précédé d'une instructive préface et contient l'énumération de 227 ouvrages formant 660 volumes 1.

Veuillez agréer, etc.

J. BAUQUIER.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 13 septembre 1878

L'académie décide que la communication faite par M. Deloche à la dernière séance sera lue, en son nom, à la séance trimestrielle de l'Institut, le 2 octobre prochain.

1. J'en extrais, à l'intention des latinistes et des basquisants de la Revue critique, les titres de deux ouvrages: Gramatica filologica de la lengua latina segun el metodo de Bopp, pora servir de preparacion al estudio de la filologia; primera y segunda parte: fonologia, morfologia, derivacion y composicion de las palabras, por Matias Calandrelli. (Buenos Aires, 1873, 8°, 143 p. ); — Jesu Cristoren evangelioa Lucasen Araura; el Evangelio de N. S. Jesu-Cristo sengun San Lucas, en vasco español. (Buenos Aires, 1869, 8°, 122 p)

192

REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

M. de Longpérier lit une note intitulée Méreaux de Saint-Paul à Saint-Denis-en-France. Il s'agit de certains méreaux de cuivre, portant les dates 1618, 1649, 1664, qui sont depuis longtemps connus, sans qu'on ait pu déterminer jusqu'ici de quel lieu ils proviennent. On y voit la figure de saint Paul debout, tenant d'une main le livre des épîtres et appuyé de l'autre sur une épée nue; pour légende, les initiales. SP (Sanctus Paulus), et une R couronnée; au revers, encore une R couronnée et les initiales S P. On a cru jusqu'ici que l'R couronnée était l'initiale d'un nom de ville, et l'on a proposé Rouen, Réthel, Reims, d'autres encore; mais aucune de ces hypothèses ne satisfaisait pleinement, et l'on n'expliquait pas ce que signifiaient l'image et les initiales de Saint Paul. Un sceau conservé dans la collection de M. Charvet a fourni à M. de Longpérier la solution de ce petit problème. Ce sceau, qui est du XVII° siècle, et qui présente une grande ressemblance avec les méreaux en question, porte comme ces méreaux l'image de saint Paul et des R couronnées. La légende est :+SIGILLVM CAPITULI SANCTI DE SANCTO DIONISIO IN FRANCIA. Ces mots désignent le chapitre de l'église collégiale de Saint-Paul, qui existait à Saint-Denis à côté de l'abbaye. On attribuait la fondation de cette collégiale au roi Robert : c'est ce qui explique sur son sceau la présence de l'R couronnée, initiale du nom de ce roi. Il n'est pas douteux que les méreaux décrits plus haut, qui portent également l'R couronnée avec les initiales de saint Paul, ne proviennent, comme le sceau de M. Charvet, de l'église Saint-Paul de Saint-Denis.

M. Duruy continue la lecture de ses études sur l'histoire romaine. Il lit un chapitre relatif aux règnes des empereurs Gallien, Claude le Gothique et Aurélien. Il insiste sur l'importance de l'invasion des Goths, que repoussa Claude : il ne lui paraît pas possible d'admettre les témoignages d'après lesquels les envahisseurs seraient tous venus par la mer Noire, en deux mille vaisseaux suivant les uns, en six mille vaisseaux suivant les autres. On voit, en effet, par d'autres textes que l'armée des Goths montait au chiffre de trois cent vingt mille hommes, sans compter les femmes et les enfants qui les accompagnaient. On ne peut se figurer une flotte portant toute cette multitude: il a dû y avoir deux émigrations à la fois, l'une par mer, l'autre par terre.

M. L. Delisle, faisant fonctions de secrétaire de l'Académie en l'absence de M. Wallon, lit la suite du mémoire de M. Th.-Henri Martin sur les idées astronomiques de Platon.

L'Académie se forme en comité secret.

Ouvrage présenté, de la part de l'auteur, par M. Duruy : CASAGRANDI, Agrippina.

Julien HAVET.

Le Propriétaire- Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie M.-P. Marchessou, boulevard Saint-Laurent, 23

2 m. 20

Küsel, der Heilbronner Convent. Halle, Niemeyer. In-8. Laroy (de), La Restauration, seconde partie Règne de Charles X (18241830). In-8. 124 p. Paris, Douniol. Laurence-Archer, Commentaries on the Punjab Campaign. 1848-9. Including some Additions to the History of the second Sikh War, from Original Sources. London, Allen and Co. In-8. 8 s.

Leding (Okko), die Freiheit der Friesen im Mittelalter und ihr Bund mit den Versammlungen beim Upstallsbom. Emden, Haynel.

I m.

Maul (N.), Tilly, ein Charakterbild. In-4, 26 p. Offenbach (Programme de la Realschule.)

20 S.

6 fr. 25

Malleson (colonel), A History of the Indian Mutiny Vol. 1. Taking up the account from the end of sir John Kaye's. In-8. London, Allen and Co. Meaux de (vicomte), Etude historique sur le Forez, département de la Loire. In-8, 35 p. Roanne, Ferlay. Palumbo (R.), Maria Carolina, regina delle Due Sicilie, suo carteggio con Lady Emma Hamilton, documenti inediti con un sommario storico della reazione borbonica del 1799. In-8. Naples, Hopli. Perlbach (M.), Daniel Manin und Venedig 1848-49, Vortrag. In-8. Greifswald, Bamberg. 80 pf. Pierling (P.), Rome et Démétrius, d'après des documents nouveaux. Un vol. in-8. Pièces justificatives reproduites en fac-simile. Paris, Leroux. 7 fr. 50 Preiss, das Verhältniss des deutschen Koenigthums zum Sæchsischen Herzogthume im X Jahrhundert. 24 pin-4. Progr. Schul. Pillau.

Prokesch-Osten, mein Verhæltniss zum Herzog von Reichsstadt. Selbstbiographische Aufsætze aus dem Nachlass des Grafen. Stuttgart, Spemann. VII-240 p., in-8.

8 m.

10 m.

Rohricht, Beiträge zur Geschichte der Kreuzzüge. 2 Bde. Berlin, Weidmann. In-8. Wiesener (L.), La jeunesse d'Elisabeth d'Angleterre (1533-1558). In 8. x403 p. Paris, Hachette. 7 fr. Wimpffen (A. Graf), Erinnerungen aus der Walachei während der Besetzung durch die oesterreich. Truppen in den J. 1854-1856. In-8. Wien, Gerold's Sohn. 5 m. 60 Witohe (M.), Les Albigeois devant l'histoire. In-18. 404 p. Paris, Roussel. Woker, das kirchliche Finanzwesen der Pæpste Nordlingen, Beck. In-8.

4 m. 40

[blocks in formation]

Die Offenbarungen der Adelheid Langmann, Klosterfrau zu Engelthal, hrsg. V. P. STRAUCH. Strassburg, Teubner. 4 m. XLII, 119 P. Druffel (A. v.), der Elsæsser Augustinermoench Johannes Hoffmeister und seine Correspondenz. In-4. München, Franz.

I m. 80 Haffner, eine Studie über Lessing, In-8. Coeln, Bachem. 1 m. 80 Hinter, Beiträge zur tirolischen Dialektforschung. Wien, Holder, vi-271 p.

Liseux.

2 m.

In-8. Kant (Karl), Scherz und Humor in Wolfram's von Eschenbach Dichtungen. Abhandlung. In-8. Heilbronn, Henninger. Ristelhuber (H.), un touriste allemand à Ferney en 1775. In-18. 36 p. Paris, I fr. Rückert (H.), Entwurf einer systematischen Darstellung der schlesischen Mundart im Mittelalter, mit einem Anhange, enthaltend Proben altschlesischer Sprache, hrsg. v. PIETSCH. Paderborn, Schoeningh, vi, 266 et 90 p. In-8. Schraishuon, Das konigliche Hoftheater in Stuttgart von 1811 bis zur neueren Zeit. In-8. 96 p. Stuttgart,

Müller.

4 m.

[blocks in formation]

10 m.

Calvin, le catéchisme français, publié en 1537, réimprimé avec deux notices par A. RILLIET et TH. DUFOUR. In-8. Georg. Bâle. Champfleury, Documents pour servir à la biographie de Balzac. Balzac au collège. In-16. 52 p. Paris, Patay. Colletet (G.), Vie de Jean-Pierre de Mesmes, par Guillaume Colletet, p. p. Ph. Tamizey de Larroque. In-8. 28 p. Paris, Picard.

Delisle (L.), Notes sur le recueil intitulé de miraculis Sancti Jacobi. In-8. 14 P Paris, Picard.

Gastineau (B.), Voltaire en exil, sa vie et son œuvre en France et à l'étranger,

« VorigeDoorgaan »