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1. romeus, ninuere (s. v. séms) 1. minuere, svavis (s. v. suaus) 1. suavis, entenher 1. estenher, blan quir candexere 1. blanquir candescere ; il fallait écrire avec un i les mots amanoïr et amanoïtz; taïr (s. v. trahir) lisez traïr.

J. BAUQUIER.

176. Le Catéchisme français de Calvin, publié en 1537, réimprimé pour la première fois et suivi de la plus ancienne confession de foi de l'Église de Genève, avec deux notices par A. RILLIET et Théophile DUFOUR. Genève, Georg, 1878, CCLXXXVII, 146 p. in-16. Prix 10 mark (12 fr. 50).

Recevoir un opuscule à la fois intéressant par le fonds et d'un extérieur exquis est une bonne fortune pour les amateurs de livres et qui se rencontre trop rarement pour que nous n'ayons pas chaque fois un nouveau plaisir à le constater dans la Revue critique. Il s'agit d'une de ces réimpressions du xvie siècle, comme il en est déjà tant sorti des presses de M. Fick, de Genève, exécutées avec une entente et un respect intelligent des traditions anciennes, et dont la série se continue sans cesse grâce au concours éclairé que prêtent à l'imprimeur genevois des savants distingués comme MM. Rilliet, Révillod, Dufour, etc. Un des textes les plus anciens de Calvin l'un des plus importants pour l'histoire de son activité réformatrice, nous manquait jusqu'à ce jour. Les éditeurs de ses Euvres complètes, MM. Baum, Reuss et Cunitz, n'avaient pu, gré toutes leurs recherches, retrouver l'édition princeps de son Catéchisme. M. H. Bordier a découvert par un heureux hasard ce texte imprimé dans le volume 940 de la collection Dupuy, aux manuscrits de la Bibliothèque Nationale, et MM. Rilliet et Dufour le publient ici pour la première fois. M. Rilliet a fait précéder le volume d'une notice sur le premier séjour de Calvin à Genève pour servir d'introduction au Catéchisme; c'est une étude approfondie des partis et de l'histoire religieuse et politique de Genève à cette époque, faite sur les correspondances des réformateurs et les registres du Conseil. M. Dufour a fait suivre cette première notice d'une autre, contenant d'abord une description minu tieuse du précieux livret, imprimé à Genève par Wigand Koeln en 1537, puis une bibliographie complète de tous les opuscules relatifs à la Réforme et imprimés, soit à Genève, soit à Neufchâtel, de 1533 à 1540. Les produits des presses de Pierre de Wingle, de Wigand Koeln, de Jean Gérard, de Jean Michel, de Michel du Bois, etc., sont énumérés et analysés avec soin on trouvera là plus d'une rectification importante pour les bibliographies générales. A propos de certains de ces noms d'imprimeurs, je ne puis m'empêcher de croire qu'il vaudrait mieux dire simplement Wigand de Cologne ou Henri de Wurzbourg, au lieu de Wigand Kæln et Henri Wirzbourg, ces noms provenant indubitablement des noms de ville d'où venaient ces imprimeurs allemands ou leurs ancêtres. P. CLXVII, il faut lire translaté au vray pour translaté ou vray.

R.

177.

Das Steinbuch, ein altdeutsches Gedicht von VOLMAR, mit Einleitung, Anmerkungen und einem Anhange herausgegeben von Hans LAMBEL. Heilbronn, Gebr. Henninger, 1878,in-8°, xxxш et 138 p. – Prix : 5 mark (6 fr. 25).

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L'édition du Steinbuch ou livre sur les pierres précieuses, que nous donne M. Lambel, est accompagnée de renseignements nouveaux sur l'auteur. Il faut, selon M. L., lui conserver, avec le manuscrit de Vienne, le nom de Volemâr (v. 23, nû bin ich Volemâr genant). Wolckman, que donne le manuscrit de Hambourg. est inadmissible, et quant au nom de Iosep ou Yoseph, offert par le manuscrit de Saint-Gall et le texte dit d'Erfurt, M. H. le rejette comme interpolé. Joseph, on ne sait trop pourquoi, est cité par Albert le Grand avec Hermès, Evates, Dioscoride et Aaron, comme un des « hommes d'une grande autorité en philosophie » qui ont parlé des pierres précieuses; on aura voulu substituer au nom inconnu de Volmar le nom d'un des hommes célèbres dont Albert le Grand invoquait le témoignage.

Wackernagel a placé le poëme au commencement du xve siècle et Pfeiffer au xive; M. L., d'accord avec Barack et Bartsch, prouve, par un examen détaillé de la versification et de la langue, que le poëme appartient au XIIe siècle. Il y a d'ailleurs une poésie du Stricker à laquelle Volmar fait allusion dans son œuvre; le Stricker s'est prononcé contre le pouvoir merveilleux que ses contemporains accordent à une pierre précieuse enchâssée dans une bague. Volmar répond que mettre à mort un tel incrédule n'est pas commettre un péché (v. 12, der den ze tôde slüege der gewünne es niemer sünde). Or, la poésie du Stricker, selon Lachmann, serait de l'année 1236.

Les rimes que Volmar emploie prouvent son origine alemannique. On ignore sa condition; certainement, il n'appartient pas au clergé, il n'aurait jamais dit : Daz wizzen wol die pfaffen (v. 46). On ne connaît pas également les sources auxquelles il puisa; lui-même ne les cite que vaguement (Man hat uns an den buochen Von dem steine vil geseit, v. 380).

M. L. publie en appendice, à la suite du Steinbuch (p. 95-125), un << lapidaire » allemand de 800 vers, tiré d'un manuscrit de la bibliothèque Saint-Florian à Linz et intitulé : « Von manigerlai edler stain kraft und tugent » (au reste déjà publié dans l'Anzeiger für die Kunde der deutschen Vorzeit, 1839, vIII). Au « lapidaire » de Saint-Florian, M. L. ajoute deux « Sprüche » de Henri de Mügeln sur deux pierres précieuses, l'amâritân et l'âbestôn, et 12 strophes d'un poëme du même Henri von Mügeln, intitulé « der tûm, » et composé en l'honneur de la Vierge (zu lobe unser frouwen); chacune de ces douze strophes est consacrée à l'une des douze pierres qui brillent sur la couronne d'étoiles de Marie.

Comme le remarque M. L., on peut diviser les œuvres du moyen âge allemand sur les pierres précieuses en deux catégories; les unes indi

quent les vertus merveilleuses des pierres précieuses, et les contrées où on les trouve, ainsi le Steinbuch de Volmar et le « lapidaire » de SaintFlorian édités par M. L. (ajoutons la description du temple du Gral dans le Titurel d'Albrecht et parmi les œuvres en prose le Buch der Natur de Konrad von Megenberg); les autres ont un caractère plus symbolique, plus mystique, et le pouvoir qu'elles donnent aux pierres précieuses est tout religieux et tout moral. M. L. montre que la poésie qui célèbre la puissance des pierres précieuses ne s'est divisée en deux courants que parce qu'elle sort de deux sources différentes; parmi les poètes qui traitent ce sujet, les uns relèvent du « lapidaire » grec connu sous le nom de saint Epiphane, d'Isidore, de Marbod; les autres se rattachent à la Bible (cp. dans l'Exode l'épisode du Tabernacle et dans l'Apocalypse la description de la nouvelle Jérusalem) 1.

Il est regrettable que M. Lambel ait connu trop tard le texte bas-allemand du poëme publié d'après un manuscrit de Vienne par M. Karl Schröder dans le Jahrbuch des Vereins für niederdeutsche Sprachforschung (1877). Mais il a bien mérité de la philologie germanique. Le Steinbuch, si ennuyeux qu'il soit, occupe dans l'histoire des superstitions du moyen âge une place considérable; de nombreux manuscrits nous l'ont conservé et c'est un des premiers livres qu'on ait imprimés il parait dès 1498 à Erfurt. Il offre d'ailleurs des renseignements parfois importants à ceux qu'intéresse l'art du moyen âge, car Volmar, passant en revue les pierres précieuses, déclare que leur pouvoir magique dépend surtout de l'image qu'on y grave (cp. la formule qui revient sans cesse, swer den stein mohte haben ou swelch man den stein hât-dâ ergraben ane stât....); les descriptions d'hommes, d'animaux, de groupes qui figurent, d'après Volmar, sur les pierres précieuses, seront utiles aux historiens de l'art.

A. CHUQUET.

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178. Drei Sommer in Löbichau, 1819-21, von Emilie von BINZER (Ernst Ritter). Stuttgart, Spemann, 1877. iv-136 p. in-8°. Prix 5 m. (6 fr. 25).

Le château de Löbichau, près d'Altenbourg, en Saxe, appartenait en 1819 à la dernière duchesse de Courlande, Anne Dorothée, dont

1. Un texte précis à cet égard nous est fourni dans le livre même de M. L. par la prose qui accompagne le lapidaire de Saint-Florian; l'homme qui fait bénir par le prêtre une pierre précieuse doit remplir certaines conditions; il faut qu'il soit pur et se garde de tout péché, il faut qu'il enveloppe la pierre dans un linge blanc et la dépose sur l'autel; le prêtre prononce, en bénissant la pierre, les paroles suivantes : « Deus.... qui famulo tuo Aaron et Moysi inter cetera vestimenta sacerdotalia racionale judicii duodecim lapidibus preciosis adornari præcepisti nec non et Johanni ewangeliste celestem civitatem Jerusalem virtutibus eosdem lapides signantibus construendam essencialiter ostendisti... » (p. 125).

Tiedge a écrit la biographie. C'est là que Mme Emilie de Binzer ', alors âgée de dix-huit ans et fille adoptive de la duchesse Wilhelmine de Sagan 2, passa les étés de 1819, de 1820 et de 1821. Les souvenirs que ce séjour lui laissa restèrent ineffaçables dans son esprit. Elle vit au château de Löbichau Gentz, Blücher, Schwarzenberg, Feuerbach, Hahnemann, Jean-Paul, Tiedge, Elise von der Recke, Schink, l'auteur de Gianetta Montalti et la famille Körner. Aussi, le livre de Mme de Binzer est curieux pour tous ceux qui désirent connaître la société allemande du commencement du xixe siècle et voir de plus près les littérateurs de ce temps-là.

C'est d'ailleurs un livre écrit sans prétention par une femme qui se reporte avec plaisir aux années de sa jeunesse et conte avec agrément des anecdotes du passé. Il y a des digressions et des détails inutiles; mais, comme le dit l'auteur, « quelques-uns écoutent volontiers les causeries d'une vieille femme. »

A. C.

179 Zur Geschichte der modernen franzosischen Literatur, Essays von Ludwig SPACH. Strassburg, Trübner, 1877, in-8°. v et 374 p. Prix : + mark (5 fr.)

Ces essais de M. Louis Spach, publiés pour la plupart dans le Journal de Strasbourg et réunis aujourd'hui en un volume, sont pleins d'intérêt 3. M. S., un des Alsaciens qui connaissent le mieux la littérature française du xix siècle et qui manient la langue allemande avec une rare élégance, a connu la plupart des personnages qu'il nous présente dans ces études. Il raconte volontiers les entretiens qu'il eut autrefois avec les représentants les plus illustres de notre littérature, et ses souvenirs, narrés avec agrément et non sans une certaine mélancolie, font peut-être le plus grand prix du volume. Il se reporte avec amour, comme il le dit luimême, à «< cette époque inoubliable de la Restauration et du gouverne

1. Binzer est l'auteur du chant des étudiants, composé après la mort de Kotzebue et la dissolution de la Burschenschaft :

Wir hatten gebauet
Ein stattliches Haus, etc.

2. Fille de la duchesse de Courlande.

3. En voici les titres : Rouge et Noir de Stendhal; Matter et Swedenborg; Gathe et le mal qu'on dit de lui à l'Académie française; Alexandre Dumas fils et John Lemoine; Lamartine; Caro à l'Académie française; Jules Janin et John Lemoine; Gœthe et Edmond Scherer; Daniel Stern; George Sand; l'abbé Dacheux et Geiler de Kaisersberg (cp. Revue critique, 1877, no 25, art. 119, p. 393); Lettres de Doudan; Honoré de Balzac et sa correspondance; Mémoires de Philarète Chasles; Lettres de Prosper Mérimée à une Inconnue.

ment de Juillet, alors que la société et le monde des poètes brillaient d'un éclat tout nouveau ». Il a vu de près à Rome Henri Beyle, il a causé dans la maison de M. de Saint-Aulaire avec Lamartine, il a connu intimement le pasteur Verny et le directeur de Stephansfeld, David Richard, l'ami de George Sand, etc. Chemin faisant, M. S. analyse le Rouge et Noir de Stendhal ou bien il traduit quelques passages de la correspondance de Doudan et quelques lettres de Mérimée à une Inconnue. Une grande partie du volume est consacrée à Goethe: M. S. défend chaudement le grand poète contre les attaques souvent injustes de la presse française. Quoique M. Spach ait composé ces essais pour un public allemand, nous recommandons la lecture de son livre aux Français curieux de littérature moderne 1.

A. C.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 20 septembre 1878.

L'académie décide qu'il y a lieu de pourvoir aux places de membre ordinaire, laissées vacantes par la mort de MM. de Slane et Naudet, et fixe au 22 novembre la discussion des titres des candidats.

M. de Saulcy lit une courte note sur un sesterce romain de cuivre qui porte en contremarque le nom de L. Apronius. Il pense que ce nom désigne le L. Apronius qui fut proconsul d'Afrique sous Tibère et y combattit Tacfarinas, (Tacite, Ânnales, III, 21.)

M. Ernest Curtius met sous les yeux des membres de l'académie plusieurs photographies qui représentent les monuments et les objets d'art découverts à Olympie dans le courant de l'année 1877. La principale découverte a été celle du temple de Junon, où a été trouvé le Mercure original de Praxitèle : les photographies produites par M. Curtius permettent de juger à la fois de la perfection de cette statue et de l'état de conservation admirable où elle nous est parvenue. Les sculptures du fronton du temple, œuvre d'Alcamène, sont aussi des plus précieuses on a retrouvé une figure d'Apollon, intervenant dans le combat des centaures et des Lapithes, qui occupait le centre du fronton; une partie d'un groupe de Déidamie et d'un centaure, etc. On a trouvé encore des bronzes, plus anciens que les marbres et quelques-uns fort beaux, entre autres une tête très-remarquable et parfaitement conservée, dont M. Curtius montre également la photographie. Enfin M. Curtius termine en offrant à l'académie un ouvrage de lui, Zwei Giebelgruppen aus Tanagra, in-4°, qui renferme également des représentations d'objets d'art grecs récemment découverts et dignes au plus haut point d'attirer l'attention.

M. Geffroy lit une note sur un nouveau recueil d'inscriptions doliaires latines, formé par M. Ch. Descemet, archiviste bibliothécaire de l'Ecole française de Rome. Les inscriptions céramiques de la Grèce ont depuis longtemps fixé l'attention des

1. Sans relever les fautes d'impression assez nombreuses, je signale à l'auteur quelques erreurs. P. 85. Ce n'est pas M. Camille Doucet, mais M. Camille Rousset qui a composé une histoire de Louvois. P. 311, l'étrange et belle maison où demeurait Balzac se nommait les Jardies et non les Jardins. Enfin, l'analyse de Rouge et Noir est trop longue, et l'on ne peut juger Stendhal d'après ce seul ouvrage, etc.

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