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2o Au-dessous de l'aspect actuel, l'aspect originel, tel que se le figure M. H. avant le grattage. Ce second dessin est pour prouver la possibilité des lectures que M. H. pense avoir retrouvées, eu égard à l'espace des grattages et aux traces encore apparentes.

M. H. a procédé aussi rigoureusement qu'il a pu, témoin la louable précaution qu'il a prise : « Hoc denique addo, me non ullum ductum in << rasurarum imagines recepisse, quem non amici quoque quidam adhi<< biti et ipsi videre sese in codice mihi confirmarent; inter quos ob egregiam oculorum aciem nomino imprimis Conradum meum Thoman<< num, gymnasii Turicensis professorem. Quod ni fecissem timebam ne « mihi quoque accideret, quod aliis, ut divinandi cupiditate correptus « non visa pro visis venditarem. >>

Ce que M. II. et ses amis ont aperçu, je n'ai pas toujours réussi à le voir, quelque attention et quelque bonne volonté que j'aie apportées à cet examen. Naturellement, je n'ai pas la prétention, en pareil cas, d'affirmer que M. H. et ses amis se sont fait illusion; néanmoins, les lecteurs trèsprudents de Xénophon voudront peut-être mettre un point d'interrogation à côté de ces lectures Hug. J'ai eu, d'ailleurs, en maint endroit le plaisir de reconnaître, à n'en pas douter, que M. H. avait bien vu. Voici donc, ces réserves faites, ce qu'il me semble de chacune des lectures nouvelles.

III, 2, 11. Autois est, en effet, une correction, mais il serait hardi d'assurer qu'elle n'est pas due à la première main elle-même. Autoi ne garderait donc que la valeur d'une conjecture; mais alors la correction de M. Cobet est bien préférable.

I, 3, 1. "Apavтo première main. Lecture certaine.

II, 2, 1. Aptov première main (les deux lettres p: ont seules disparu 1.) IV, 3, 21. Il paraît assez probable que la première main avait écrit ἀποληφθείησαν.

IV, 5, 4. Dans λñα, les lettres λ sont au-dessus d'un grattage. Mais il ne semble pas qu'il y ait jamais eu là-dessous aveĭv(at).

IV, 4, 17. Στρατοπέδου première main (sous στρατεύματος). Cela parait sûr je peux lire encore στρατοπ

III, 1, 27. Méya qpovýcag] Méya est tout entier sur grattage. De plus, presqu'au dessus de l'a, et un peu sur la gauche, sont encore visibles deux points de première main qui ont échappé à M. H.; et les restes de la partie supérieure d'un, qu'il signale à peu près à ce même endroit n'existent pas. Il faut renoncer à καταφρονήσας. Y avait-il περιφρονήσας ?

IV, 7, 12. Αντεποιοῦντο ἀρετῆς καὶ ἀντηγωνίζοντο πρὸς ἀλλήλους. Il senible bien que telle était la leçon primitive du ms. Mais elle n'en est pas plus pour cela la bonne leçon. Comment drywvilovto s'est-il altéré dans cette phrase en άντηγωνίζοντο, le verbe précédent (ἀντεποιούντο) en fournit l'explication.

III, 2, 34. Lire avec la première main de C, avec MM. Madvig (Ad

1. Aŭpicy avait déjà été conjecturé par L. Dindorf.

versaria critica, t. I, p. 346) et Hug: Ancioare ☎v πρoodoxeï po! (et non ☎ν πρoodεïv dоxcï, selon la conjecture de Wyttenbach).

III, 2, 35 . ...Εἰ οἱ πολέμιοι, ὥσπερ οἱ δειλοὶ κύνες τοὺς μὲν παριόντας διώ κουσί τε καὶ δάκνουσιν, ἢν δύνωνται, τοὺς δὲ διώκοντας φεύγουσιν, εἰ καὶ αὐτοὶ ἡμῖν ἀπιοῦσιν ἐπακολουθοῖεν. Μ. Η. a retrouvé la première main et la vraie legon : διώκοντες καὶ δάκνουσιν.

IV, 3, 1. AvéveUtav, comme lecture de la première main, est tout à fait plausible.

IV, 6, 19. La supposition que la première main doit avoir écrit 06λοντες ἀγαθοί est absolument douteuse.

III, 4, 12. M. H. détermine fort bien les limites du grattage. Mais qui saurait dire avec quelque assurance ce qui se trouvait là d'abord?

III, 2, 13. Il paraît impossible d'admettre que la première main ait écrit μνημεῖον à la place occupée maintenant par la correction μαρτύριον. Et pvpócuvov ne paraît guère convenir non plus, même à ne parler qu'au point de vue paléographique.

III, 1, 21. Yogía, sauf l'a final, est une correction sur grattage. Y avait-il là primitivement, comme le dit M. H., cápeta (qui, nous le reconnaissons, va bien pour le sens)? Tout bien pesé, il est assez difficile d'accepter les explications que donne M. H. : les lettres et seraient beaucoup trop à l'étroit dans l'espace qu'il leur assigne.

11, 3, 10. Οὓς εὕρισκον ἐκπεπτωκότας à la place de oἳ ἦταν ἐκπεπτωκότες (ce dernier mot parfaitement net de première main, au témoignage de M. H. comme de tout le monde) nous paraît plus que douteux.

IV, 7, 20. Οτι τούτου ἕνεκεν συνέλθοι (au lieu de ὅτι τούτου ἕνεκα ἔλθοι, avec grattages devant Evexx et sous xa) n'est pas impossible, mais n'est pour nous que simplement conjectural.

sens

III, 2, 17. La lecture 8t of Aptaíou peut se fonder sur des raisons de nous n'avons pas examiné la question par ce côté —, mais, au point de vue de la paléographie, est de la fantaisie toute pure. On ne voit rien sous εἰ οἱ κύριοι.

II, 5, 28. Il en est de même pour 240pq yeyevnμévov que M. H. veut lire sous συγγεγενημένον.

1, 9, 4. Ὑμῶν δὲ ἀνδρῶν ὄντων 1 καὶ εὖ τῶν ἐμῶν γενομένων : Εὖ τῶν ἐμῶν a été corrigé en eutóλp.wv dans C, et cette dernière leçon est celle de tous les autres ms. Déjà conjecturée par Louis Dindorf, la vraie leçon εủ twv pov est encore parfaitement visible sous le grattage (à la réserve de "ve) dans le ms. C.

1, 7, 16-17. Sous (πλουσιωτέρους (ποιεῖν), Μ. Η. retrouve (πλουσιωτέρως v (otev). Il y a, il est vrai, assez de place pour loger (v: mais je ne distingue pas la moindre trace d'aucune lettre de ce mot. — Plus bas, il faut sans doute lire : Καὶ γὰρ στρατηγοὶ καὶ λοχαγοὶ οἳ (premiere main adoptée par Rehdantz: c corr. dans C, et les autres mss.) zpráτov

1. l'evopévov ici, au lieu de čvrwy, chez M. H. p. 21, ligne 4 d'en bas.

ἕνεκα πρὸς ἐκεῖνον ἔπλευσαν [ἀλλ ̓ ἐπεὶ addition de seconde main dans C, et leçon des autres mss., écartée par Rehdantz], yvwσav xepdaλewτePOV εἶναι Κύρῳ καλῶς ὑπάρχειν (conjecture de M. H. : -λῶς πειθάρ- correction sur grattage dans C, et les autres mss.) ✈ tò xatà μñva xépòoç.

II, 5, 13. Nõv oïda comme leçon de la première main, au lieu de võv yvócxo, n'est qu'une supposition sans preuve ni indices suffisants à l'appui.

En somme, si, dans cette contribution à la critique de l'Anabase, tout n'est pas d'égale valeur, il y a là du moins d'excellentes choses qui passeront dans toutes les éditions.

Il est, parmi les contemporains de Xénophon, un prosateur qui n'était pas athénien, dont un assez long morceau, fort intéressant à plus d'un égard, nous a été conservé par un unique manuscrit de Florence. C'est Énée (Aeneas Tacticus), auteur peu lu en France, mais qui, à l'étranger, a fait, dans le cours de ce siècle, l'objet de nombreux travaux signés par les noms les plus considérables de la philologie. Pour la connaissance de la guerre antique, l'importance du traité technique d'Énée n'est égalée peut-être ou surpassée que par les fragments sauvés de l'encyclopédie militaire qu'avait composée, un siècle ou deux après Alexandre, Philon l'Ingénieur (vulgo Philo Byzantius). Philon est resté presque oublié et peu lisible, au fond de l'édition princeps, la seule qu'on ait pour la partie la plus remarquable de son texte (dans les Veteres Mathematici de Thévenot. In-folio de l'imprimerie royale. Paris, 1693). Énée a de l'avance sur son rival. A force de l'étudier, soit en vue de le publier, soit pour critiquer les diverses éditions qui en ont été successivement données, les savants, à part quelques loci desperati, ont fini par ramener le texte d'Énée jusqu'à un certain point de pureté relative déjà très-satisfaisant et qui permet désormais de se livrer à la lecture de cet auteur sans être arrêté à chaque pas par des phrases sans construction, des non-sens ou des absurdités. M. Hug, le dernier éditeur d'Énée, a jugé que le moment était venu de rédiger la monographie d'Énée. Il a réussi à écrire une notice fort solide et qui ne manque certes pas d'intérêt. La lumière commence à se faire sur Énée. Dorénavant, les historiens de la littérature grecque pourront remplacer par quelques pages bien nourries les sept ou huit lignes peu significatives, traditionnellement consacrées dans leurs ouvrages à cet auteur qui passait presque inaperçu : il leur suffira pour cela d'offrir au lecteur un résumé substantiel du travail de M. H.

Voici les principaux points sur lesquels porte cette étude: 1. Bien que le manuscrit hésite sur le nom de notre auteur (Αἰνείου πολιορκητικὰ ἢ Altavou), on a la preuve péremptoire qu'il s'appelait Aivelag. 2. Le ti

1. Nous avons jadis rendu compte ici même de son édition (voy. la Revue critique du 23 janvier 1875, art. 18).

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tre Τακτικὸν ὑπόμνημα περὶ τοῦ πῶς χρὴ πολιορκουμένους ἀντέχειν n'est évidemment pas celui qu'avait donné l'auteur à son livre. Les mots taxtixèv úzóna n'ont ici aucune raison d'être; ceux qui suivent donnent une idée exacte du contenu du livre, mais l'auteur avait dû choisir un titre plus court. 3. Après une discussion fondée principalement sur la date des exemples choisis par Énée pour appuyer ses recommandations, M. H. conclut que l'ouvrage a été rédigé en 359 ou au plus tard en 358 avant J.-C. 4. Hérodote et Thucydide sont les seuls historiens qu'on puisse donner à coup sûr comme ayant servi de source à Énée. On est, d'ailleurs, parfaitement fondé à croire qu'il a mis à profit d'autres histoires que les leurs, mais qui sont perdues pour nous. C'est ainsi qu'en plus d'un endroit on reconnaît qu'Énée et Éphore, qu'Énée et Théopompe avaient puisé à des sources communes. Énée fournit, de plus, des détails inédits sur plusieurs événements qui se passèrent de son temps, notamment à propos du coup de main tenté par Épaminondas sur Sparte un peu avant la bataille de Mantinée, et lorsqu'il raconte le mouvement oligarchique. de Corcyre favorisé par Charès (cf. Diodore de Sicile, XV, 95). - 5. Énée est le premier auteur qui ait écrit un traité systématique sur l'art militaire. Cet art s'y trouvait exposé avec tout le développement qu'il avait déjà atteint après les réformes dues à Iphicrate, autant du moins qu'on en peut juger par le morceau fragmentaire qui nous a été conservé. Énée avait recueilli, en outre, les traditions de cette sorte d'enseignement de l'art de la guerre, que répandait de son temps à Athènes et dans les autres villes de la Grèce une certaine catégorie de maîtres d'escrime (πλopáxo1) qui étaient en même temps des sophistes plus ou moins habiles à parler sur leur métier (taxtixcí).-6. Le grand ouvrage d'Énée sur l'art militaire était intitulé, dans son ensemble, Erpatyxá. Parmi les différents livres dont il se composait, paraissent avoir figuré les suivants : Ilapacxevastixù Bi6λos, traité des approvisionnements et préparatifs en vue de soutenir un siège (provisions de bouche, armes, outils, etc., etc.): le chapitre II du prétendu livre V de Philon l'Ingénieur (traduction de A. de Rochas), qui est, à notre avis, une sorte d'extrait de la Пlapaoxevaotixǹ ßí6λos de Philon, peut donner une idée du contenu supposable du livre d'Énée portant le même titre; lloptotixǹ Bi6λos, concernant la question financière: comp. le traité Περὶ πόρων parmi les œuvres de Xenophon; Στρατοπεδευτική βίβλος, l'art de camper, contenant notamment des prescriptions détaillées relativement aux sentinelles et aux patrouilles; Livre dans lequel il était question des trahisons et des mesures destinées à les prévenir (?); Axoúcpata, livre sur les proclamations; Taxtinn B(6λos, traité de tactique; Un livre sur l'Attaque des places, et enfin le fragment que nous possédons encore d'un autre sur la Défense des places, ces deux derniers livres ayant pu étre désignés en commun sous le titre de Πολιορκητική βίβλος. - 7.Μ. Η. apprécie très-justement la manière sobre et le style sans prétention, presque vulgaire, quoique attique, d'Énée, et fait ressortir habilement le parti considérable qu'il y a à tirer de cet auteur, au point de vue de l'histoire

de la civilisation. - 8. II esquisse un portrait, assez réussi, de son personnage. 9. A la suite d'une recherche historique conduite avec beaucoup de sagacité, il nous propose d'admettre l'opinion, avancée jadis, mais sans preuves bien fortes, par Casaubon, que notre écrivain militaire Énée est identique avec Énée de Stymphale en Arcadie, le stratège de la ligue arcadienne qui, en 367 avant J.-C., chassa le tyran Euphron de Sicyone. Les arguments de toute nature apportés par M. Hug rendent cette opinion extrêmement probable.

Charles GRAUX.

238.

Della poesia biblica studii di David CASTELLI. Firenze, successori Le Monnier, 1878. 1 vol. in-12, p. vii-572.

M. Castelli, actuellement chargé d'un enseignement d'hébreu à Florence et dont nous avons loué, en son temps, une publication solide et de bon aloi, nous offre aujourd'hui une étude considérable sur la poésie hébraïque. Il se propose, comme il le dit fort bien, de répandre dans un public peu instruit des questions d'histoire religieuse, quelques-uns des résultats obtenus par les savants étrangers, particulièrement les Allemands, sur le terrain de l'étude littéraire et scientifique de l'Ancien Testament. « Bien que je n'ignore pas, ajoute-t-il, que le contenu du présent livre est en grande partie connu en d'autres pays, je ne crois cependant pas me tromper en disant que, en Italie, il paraîtra nouveau à la majorité des lecteurs. » Nous ne pouvons que déclarer notre vive sympathie pour une tentative de diffusion aussi louable, quand elle est poursuivie, comme c'est le cas pour le présent livre, avec un soin, un sérieux et une convenance de ton qui ne se démentent pas. D'autre part, nous devons tenir compte dans notre examen de la nature spéciale de l'ouvrage et borner nos remarques aux points où M. C. affirme des opinions qui lui soient pro

pres.

M. C. répartit la poésie biblique en deux genres, le Shir et le Mashal, qu'il traduit par poésie, lyrique et poésie didactique. Cette remarque entraîne la division générale du livre dans la première partie, l'auteur introduit une série de subdivisions, psaumes héroïques, hymnes adressés au roi, chants d'actions de grâces, etc... Les trois premiers chapitres constituent l'introduction proprement dite : ils traitent de la littérature poétique de l'Ancien Testament en général, de ses caractères généraux où domine l'idée religieuse et de sa forme. Notons ici que M. C. respecte dans la mesure du possible le rhythme de l'original et que les très-nombreuses traductions qui remplissent son volume se recommandent par leur soin et leur élégance. Les chap. Iv à xx sont consacrés à la poésie lyrique, les chap. xxi à xxvIII à la poésie didactique. Ces divisions, justes

1. Voy. notre article sur Il Messia segondo gli Ebrei dans la Revue du 3 octobre 1874, n° 40.

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