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tout simplement de mouche, mot qui était parfois employé comme synonyme d'espion '.

M. F. (Ibid., p. 289, note 1) se lamente avec amertume sur le retard apporté à la publication de la correspondance de Catherine de Médicis, dans la collection des documents inédits. Il gourmande le ministère de l'instruction publique et va jusqu'à écrire cette phrase désespérée : «Il ne semble pas qu'aucun travail ait été sérieusement commencé, malgré les engagements pris. » Je suis heureux de pouvoir le rassurer le travail a été si sérieusement commencé que nous ne tarderons pas à avoir entre les mains le premier volume des lettres de Catherine de Médicis, et la préparation des volumes suivants est assez avancée pour qu'on puisse compter sur la marche rapide de la grande publication confiée à M. de la Ferrière-Percy.

M. F. qui (t. II, p. 62, note 1) prétend que la Correspondance de Philippe II, mise au jour par M. Gachard, est, quoique très-remarquable, à peu près aussi inconnue en France que les publications des lettres et rapports des diplomates anglais, ne paraît pas lui-même avoir eu connaissance d'un autre remarquable ouvrage de l'archiviste général du royaume de Belgique, car, à propos de la mort de don Carlos (Ibid., p. 82), il cite seulement l'histoire de Philippe II par Prescott, laquelle a été si dépassée, en ce qui regarde les rapports du roi d'Espagne avec son fils, par l'étude toute spéciale intitulée Don Carlos et Philippe II 2.

L'auteur des Ducs de Guise et leur époque en est encore à répéter (Ibid., p. 172) que « le vicomte d'Orte [Sic pour d'Orthe] s'est rendu fameux par sa belle réponse aux mandements verbaux: A Bayonne, je n'ai trouvé que des soldats et pas de bourreaux. » Il a été prouvé par la publication de la réponse autographe d'Adrien d'Aspremont, vicomte d'Orthe, non pas à des mandements verbaux, mais à une lettre de Charles IX, que le gouverneur de Bayonne n'avait pu écrire rien de semblable au noble mot que d'Aubigné lui attribue. Voir dans la Revue des questions historiques du 1er janvier 1867 (p. 292-296) un article intitulé: La lettre du vicomte d'Orthe à Charles IX 3.

Je voudrais effacer du livre de M. F. ce passage par trop romanesque (t. II, p. 212) sur Marguerite de Navarre : « A un homme de robe comme le savant Pibrac, la jeune reine répondait avec mépris, en priant Dieu de lui donner ce qu'il sait lui étre nécessaire, mais à un drôle

1. A la page suivante, M. F. appelle le premier traducteur de la Bible en français Robert Olivétain, c'est Olivetan.

2. Bruxelles, 1863, 2 vol. in-8°. 3. On rappelle dans cet article et la rencontre ne laisse pas d'être piquante — que M. E. Alberi, le même historien précisément dont M. F. reproche aux érudits français de ne pas avoir utilisé les recherches, s'est efforcé d'établir (Vita di Caterina de Medici) que la fière réponse du vicomte d'Orthe à Charles IX est dépourvue d'au

thenticité.

comme le baron de Vittaud, dans un moment où elle lui confiait le soin de sa vengeance, la nuit, seule, sous les arcades du cloître, la gorge palpitante de haine, elle a bien pu accorder la récompense. » Si le président de Thou est tenté de croire que la première femme du roi Henri IV paya l'assassinat du capitaine du Guast en s'abandonnant au baron de Vitteaux, un auteur presque toujours bien informé et qui, d'ailleurs, ne ménage pas plus Marguerite que Henri III, le contemporain Pierre de l'Estoile, s'exprime, comme l'a remarqué le judicieux Mongez 1, « d'une manière bien éloignée de laisser des soupçons sur la reine de Navarre. » L'Estoile, continue-t-il, charge le duc d'Anjou seul de cet assassinat ?. Les observations de Mongez, conformes à celles d'un des plus savants commentateurs de l'Estoile, le Duchat, se terminent ainsi (p. 147): « La justification de la reine de Navarre ne semble plus douteuse, quoiqu'en dise M. de Thou. >>

M. F. me paraît bien sévère (t. II, p. 272) pour le cardinal de Guise mort à quarante-huit ans, après avoir été surnommé le Cardinal des bouteilles, parce qu'il se connaissait fort bien en cuisine, sans avoir fait preuve d'autre talent. » J'ai essayé de prouver, dans une note des Lettres inédites du cardinal d'Armagnac 3, que ce personnage vaut mieux que sa réputation.

Enfin, je crois devoir rejeter ce récit de la p. 299 (note 2) : « Dans des mains respectables, le poison devenait même quelquefois un procédé administratif. Quand Sixte-Quint apprit qu'une trentaine de brigands bravaient sa police dans une position inexpugnable au milieu des Apennins, il fit pousser un convoi de mules chargées de viande et de vin empoisonnés dans la vallée qu'ils infestaient. Les brigands se jetèrent sur ces vivres, périrent tous, et les villages furent délivrés. Personne, à cette époque, n'aurait contesté la moralité de cette ruse. » C'est là une des nombreuses historiettes qui ont été imaginées par de prétendus biographes de Sixte-Quint, historiette qu'il faut placer à côté de celle des béquilles, et que le baron de Hübner (encore un savant étranger non consulté par M. Forneron) n'a pas même daigné réfuter dans son Sixte-Quint, livre où il donne tant de curieux détails sur la répression du brigandage dans les Etats pontificaux 4.

T. DE L.

1. Histoire de la reine Marguerite de Valois. (Paris, 1787, in-12, p. 146.) 2. Voir Mémoires-Journaux, édition Jouaust, t. I, 1875, p. 92, 93.

3. Collection méridionale, t. V, 1874, p. 72.

4. T. I. 1870, p. 255-339. L'éminent historien a intitulé le livre troisième : Les bandits.

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REVUE CRITIQUE D'HISTOIRE ET DE LITTÉRATURE

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES

Séance du 2 août 1878.

L'auteur du mémoire qui avait été envoyé au concours pour le prix ordinaire, sur le sénat romain, et que la commission avait jugé digne d'une récompense de 1,500 francs, s'étant fait connaître, cette récompense lui est décernée : c'est M. Jean-Baptiste Mispoulet, docteur en droit, élève de l'Ecole pratique des hautes études.

L'académie se forme en comité secret.

Après un intervalle d'une heure un quart, la séance redevient publique.

M. le président annonce que le prix triennal de 1,800 fr., fondé par M. de la Fons-Mélicocq en faveur du meilleur ouvrage sur l'histoire et les antiquités de la Picardie et de l'Ile-de-France (Paris non compris), est décerné cette année à M. Flammermont, ancien élève de l'Ecole des chartes et de l'Ecole pratique des hautes études, auteur d'un ouvrage manuscrit sur l'histoire de la ville de Senlis.

La séance est levée.

Julien HAVET.

LIVRES DÉPOSÉS AU BUREAU DE LA REVUE CRITIQUE

LEENING, Geschichte MONTAUT, De ratione

BRÜCKNER, Iwan Possoschkow, Ideen und Zustande in Russland zur Zeit Peters des Grossen.- CASTELLI, della poesia biblica, studi. Firenze, Lemonnier. - DAUDET (Ernest), la Terreur Blanche. Paris, Quantin. DEGENKOLB, Einlassungszwang und Urtheilsnorm. Leipzig, Breitkopf u. Hærtel. - FAURE, Essai sur le préteur romain. Paris, Thorin. - HARTEL, Demosthenische Studien. Wien, Carl Gerold's Sohn. LOBSTEIN, Petrus Ramus als Theologe. Strassburg, Schmidt. des deutschen Kirchenrechts. 2 vol. Strassburg, Trübner. qua christiani theologi linguam Græcorum philosophorum suæ philosophiæ accommodaverint MONTAUT, de quelques questions historiques se rapportant à saint Grégoire de Nazianze. Paris, Thorin. SCHLEEZER (Kurd von), General Graf Chasot, zur Geschichte Friedrichs des Grossen und seiner Zeit. Berlin, Hertz. WELZHOFER, Thukydides und sein Geschichtswerk, ein Beitrag zur Geschicht der Historiographie. WUERZ, de mercede ecclesiastica. Berlin, Mayer et Müller.

Le Propriétaire-Gérant: ERNEST LEROUX.

Le Puy, imprimerie M.-P. Marchessou, boulevard Saint-Laurent, 23.

Mozley, Rector of Plymtree.

Our Library Table (DEVIC, Dictionnaire Etymologique des mots français d'origine orientale: bon). Mozarabic Ritual. (Bond.) Notes from Paris. (E. About : le congrès littéraire, le centenaire de Rousseau, la fête de Paul-Louis Courier à Véretz.) Literary Gossip. (Mort d'Aleardo Aleardi, article de M. Max Müller dans le Contemporary sur Jules Mohl, etc.) - PERKINS, Raphael and Michelangelo, a Critical and Biographical Essay. London,

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Trübner.

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Literarisches Centralblatt, n° 30, 27 Juillet 1878: BÖHL, die alttestamentlichen Citate im Neuen Testament. Wien, Braumüller. (Travail trèscomplet, cependant des erreurs.) HOLLAND, Darwinia, deutsch bearb. von HÆGER. Deventer, Hulscher, 1877. - HOPPE, was ist der menschliche Geist? Würzburg, Stuber. 1877. PFLÜGER, die teleologische Mechanik der lebendigen Natur. Bonn, Cohen. 1877. HUBER, das Gedächtniss. München, Ackermann. (Bon.) — WINKELMANN, Bibliotheka Livonia historica. Systematisches Verzeichniss der Quellen und Hülfsmittel fur Geschichte Estlands, Livlands und Kurlands. Berlin, Weidmann. (Très-bon recueil de sources.) - MERKENS, Ausgewählte Werke Friedrich's des Grossen, Band IV. Wurzburg, Stuber. (Traduction en allemand, trop souvent fautive, des lettres de Frédéric II à d'Alembert et au marquis d'Argens.) - THÜRHEIM, Otto Ferdinand Graf von Abensberg und Traun. Wien, Braumüller. 1877. (Biographie du comte de Traun, que Frédéric II appelait son maître; Traun est né en 1677, il fut feld-maréchal, combattít à Campo-Santo (1743) et força, par sa tactique savante, Frédéric II à abandonner la Bohême (1744); mort comme gouverneur de Tansylvanie en 1748.) GILES, Chinesische Skizzen, übers. v. SCHLÖSSER. Berlin, Wohlgemuth. (Très-agréable.) BARKER, a Year's house keeping in South Afrika. London, Macmillan. 1877. (Lecture intéressante, beaucoup d'humour.) LAMPROS, A A0vat Teρt Ἀθῆναι περὶ τὰ τέλη του δωδεκάτου αἰῶνος κατὰ πηγὰς ἀνεκδότους. Avec une table. Athenes, 1878: 'Ex TOU TUTOуpapeίOU TŶs Piñonaλías. (Fort bon; l'auteur a étudié les manuscrits de Michel Akominatos, le dernier évêque grec d'Athènes avant sa conquête par les Latins, il en prépare une édition complète, en attendant, il publie les résultats historiques de ses études : terrible tableau de la mauvaise administration byzantine.) — STOLZ, Die lateinische Nominalcomposition in formaler Hinsicht. Innsbruck, Wagner. 1877. (Très-bon travail.) — Friderici Ritschelii opuscula philologica, vol. III, ad litteras latinas spectantia. Leipzig, Teubner. 1877. (Très-bon.) DARMESTETER, De la création actuelle de mots nouveaux dans la langue française et des lois qui la régissent. Paris, Vieweg. 1877. (Excellent.) CREIZENACH, Briefwechsel zwischen Göthe und Marianne von Willemer. (Suleika.) Stuttgart, Cotta. (Bon.)

Jenaer Literaturzeitung, no 30, 27 juillet 1878: GRÜBNAU, der Lehrbegriff der Kirche aus dem Standpunkte der wissenschaftlichen Naturerkenntniss betrachtet. Berlin, Reinke. 1877. (Graue: téméraire et superficiel.) ZIMMER (F.), Johann Gottlieb Fichtes's Religions-philosophie. Berlin, Schleiermacher. (Schaarschmidt: intéressant et instructif.) ZIPPEL, die römische Herrschaft in Illyrien bis auf Augustus. Leipzig, Teubner. 1877. (Velke excellents matériaux pour l'histoire de l'ancienne Illyrie, mais, malgré l'auteur, il faut toujours en revenir à Mommsen, et à Marquardt pour l'époque des rapports de l'Illyrie avec Rome; en somme, bon travail.) JULIUS (L.), über das Erechteion. München, Ackermann. (Michaelis étude soignée, mais l'auteur de l'article ne partage pas le projet de reconstruction du temple.) TREBLIN, Angelus Silesius. Breslau, Berendt. 1877. (E. Schmidt: simple conférence.) - GEIGER, die Satiriker des xvren Jahrhun

derts. Berlin, Habel. (E. Schmidt: conférence agréable.)- HESSE, Minchen Herzlieb, erläuternde Bemerkungen zu Göthe's Wahlverwandtschaften und Sonetten. Berlin, Habel. (E. Schmidt: des exagérations.)BECHSTEIN, Altdeutsche Märchen, Sagen und Legenden. Leipzig, Schulz. 1877. (Schottmüller: bon recueil.)

ESSAIS DE CRITIQUE GÉNÉRALE

I. — Religions et mythologies comparées, par André LEFÈVRE. Vient de paraître : deuxième édition, 1 vol. in-18. . 4 fr. II. Études de linguistique et de philologie, par André LEFEVRE. Un vol. in-18. 4 fr. III. Essais de critique religieuse, par J. SOURY. Un vol. in-18.

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NOTRE ANCÊTRE

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Recherches d'anatomie et d'ethnologie sur le précurseur de l'homme, PAR ABEL HOVELACQUE

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où l'on se charge aussi des Expéditions d'Articles de Messageries et de Marchandises pour toute l'Angleterre, l'Ecosse et l'irlande.

Le Puy, imprimerie et lithographie Marchessou, boulevard Saint-Laurent, 23.

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