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trait d'après les principaux ouvrages de peinture, sculpture, &c. avec l'exposition des salons de 1808, 1810, 1812 et 1814. Paris, Didot, 1801 et ann. suiv, 26 vol. in-8.°

906. Histoire générale, critique et philosophique de la musique, par M. de Blainville. Paris, 1767, in-4.o·

907. Recherches sur l'analogie de la musique avec les arts qui ont pour objet l'imitation du langage, par M. Villoteau. 1799, 2 vol. in-8,

908. Mémoires ou Essais sur la musique, par Gretry. Paris, 1797, 3 vol. in-8.°

909. Cours complet d'harmonie et de composition, par Monsigni. Paris, 1803, 3 vol.. in-8.o

CHAPITRE IV.

De la Composition originale; du Style, de ses qualinés et de ses défauts.

LA véritable source de la composition originale et de la perfection du style est dans le sentiment du beau et du bon, quel que soit le genre d'ouvrage qu'on veut écrire.

Ce sentiment, dans la littérature comme dans les arts, se confond avec la sensibilité du compositeur, et s'identifie avec la conscience intime de sa force morale et l'impulsion de son talent. C'est un don de la nature, mais que l'usage et l'étude peuvent rendre plus ou moins délicat, plus ou moins énergique. Il en est de ce sentiment comme de la vue pour les objets que la nature ou l'art présente à nos yeux, comme de l'ouïe pour la musique, ou du goût pour les saveurs. Hest des gens dont les sensations sont obtuscs, des hommes qui jugent mal des cou leurs, qui ne distinguent pas un ton faux d'une intonation juste. Toutes les leçons des plus grands maîtres, tous les soins, toute

l'étude possible, ne feront jamais de ces hommes-là, ni un bon peintre, ni un bon musicien, ni un homme de goût.

Il en est de même pour l'art de composer et d'écrire. Si, dans toutes les pensées que la réflexion ou la lecture présente à votre esprit, vous n'avez pas ce don du sentiment qui vous fasse préférer ce qui est beau et convenable à ce qui n'est que médiocre ou mauvais, vous ne ferez jamais un bon ouvrage.

Après nos propres méditations sur ce que nous pouvons puiser en nous-mêmes, les pensées des bons auteurs sont comme une semence qui fermente dans notre esprit et qui en produit quelquefois de plus heureuses encore, lorsque le fonds est bien préparé pour les recevoir et que le feu du sentiment les développe.

Si l'on en excepte la poésie, les romans, et les productions de la littérature en tout genre qui prennent leur source dans l'imitation de la nature, tous les autres ouvrages ne sont que des collections de faits dont les premières traditions ont formé la chaîne, des additions faites aux premières découvertes de l'esprit humain, ou des recueils de pensées dont la lecture a fourni le fond au talent qui sait l'employer.

L'histoire a ses matériaux dans les faits; les sciences ont leurs développemens, et le génie a ses modèles.

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L'esprit humain ne pouvant vieillir par sa nature, on serait tenté de croire que ses progrès devroient toujours s'accroître à mesure que les siècles s'avancent ; que les sciences, la littérature et les arts ne devroient avoir jamais rétrogradé, et qu'un siècle laissant toujours un plus riche dépôt de connoissances et de talens à celui qui le suit, le nôtre devroit être supérieur à ceux qui l'ont précédé.

Cependant les choses ne sont point ainsi. L'esquisse que nous avons donnée des révolutions de la littérature, contrarie par les faits historiques le système d'une perfectibilité qui ne peut être réservée que pour les sciences encore peut-on mettre en question si,dans quelques parties des sciences physiques, les anciens n'étoient pas plus avancés que nous. Quelques interruptions n'ont point empêché le progrès des autres, tandis que, dans la littérature et les beaux-arts, nous ne saurions nous dissimuler une déclinaison tellement sensible, que, pour en perdre l'idée, il faudroit perdre aussi les modèles que les siècles précédens nous ont transmis. Si nous nous en rapportons à ceux qui ont beaucoup réfléchi sur cette espèce de phénomène littéraire, nous verrons que les causes qui ont amené cette décadence, sont les mêmes que celles qui détruisent la source de toute composition originale, et qui changent les

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élémens propres à la favoriser. Tantôt ce sont des commotions et des bouleversemens politiques, qui ne laissent plus aux hommes le calme de la tête et le loisir de la pensée ; tantôt c'est la disette ou la destruction des monumens littéraires de tout genre, effets malheureux et constans de l'ignorance et de la barbarie peut-être, et plus positivement encore, est-ce, après de longues années de repos et de jouissances paisibles, la satiété même de ces jouissances, le goût de la mollesse, l'amour de l'aisance, la paresse de l'esprit, le dédain pour l'étude, causes réunies qui mènent insensiblement à la perte de tous des principes vertueux, de tous les sentimens élevés et de l'austérité du génie.

Ajoutez à cela ces compilations volumineuses qui, en raison inverse, produisent le même effet que la disette; cette foule de dictionnaires et d'abrégés, ces tristes recueils de pensées sans liaison et sans couleur, cet immense fatras dans lequel on noie la science sous prétexte de la rendre plus commode, et vous aurez trouvé, du moins en partie, la raison pour laquelle nos livres modernes sont si dépourvus de cette séve substantielle, de cette simplicité noble, de cette précieuse originalité qui fait le principal mérite des ou vrages classiques..

Un auteur très-sage et qui a écrit d'une ma2 nière distinguée sur les révolutions de la

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