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son du Conservateur un article sur les élections. Il y calcule que, par la série sortante, la minorité de gauche a perdu 10 députés, et en retrouve 38; que celle de droite en a perdu 18, et n'en retrouve que 6; et qu'enfin les ministériels n'en ont recouvré que 4 sur 17 qui leur ont été enlevés.

Le 8 octobre 1792, M. Grégoire écrivit de Paris à un commandant de bataillon à Blois, une lettre dont on trouve l'original chez un notaire de cette dernière ville. Ce conventionnel y disoit, entre autres choses, au commandant qui partoit pour la frontière lors de la campagne des Prussiens et des émigrés, en Champagne : Táchez de nous envoyer un jour, en don patriotique, quelque tête d'un Condé, d'un d'Artois, d'un Brunswick.

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Une lettre de M. Agier, procureur du Roi à Niort contient le récit du Journal de Paris, du 22 août, sur une procession qui avoit eu lieu dans cette ville, le 25 juillet: ce récit tendoit à inculper M. le curé de Saint-André de Niort, et à jeter du ridicule sur toute la cérémonie. M. le procureur du Roi rétablit les faits, et montre qu'il n'y a de repréhen sible dans cette affaire que ceux qui ont troublé la procession en voulant la traverser.

-M. Pierrot, professeur de rhétorique, se justifie, dans le Moniteur, d'avoir déshonoré son discours de la distribution des prix de l'Université, par un éloge emphatique de Mirabeau.

- M. le marquis de Nicolaï, préfet de l'Aisne, a donné sa démission.

-La boîte d'or qui renfermoit le cesur d'Anne de Bretagne, et qui, depuis la révolution, avoit été déposée au cabinet des antiques de la Bibliothèque du Roi, vient d'être restituée à la ville de Nantes, à qui cette reine elle-même l'avoit léguée. Mais la boîte seule reste; le cœur a disparu pendant la révolution.

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Le conseil-général de la Meurthe a voté une somme de 1000 francs pour la recherche des antiques.

- On commencera incessamment les travaux du monument que l'on doit ériger, dans la commune de Domremy, à. la mémoire de Jeanne d'Arc. S. M. a daigné se réunir au conseil-général du département pour fournir les fonds nécessaires à cet objet.

- Un jour de réunion à l'Ile-Barbe, près Lyon, un ou

vrier charpentier fut assez imprudent pour risquer de plon ger dans un endroit très-profond de la Șaône. Il alloit périrs deux jeunes gens qui s'étoit jetés successivement à l'eau pour le retirer, auroient partagé son sort, quand un quatrième plus adroit ou plus fort, les saisit tour à tour, et les amène tous trois sur le rivage. Il a joui de l'expression de leur reconnoissance et de l'étonnement de tous les spectateurs. Cet intrépide jeune homine est un sourd-muet de naissance, qui a été quelque temps à l'école de M. Sicard, et qui est aujourd'hui ouvrier dans une grande fabrique de soieries. Il y a été instruit par M. le curé de Saint-Cyr au Mont-d'Or, dans la paroisse duquel se trouve cette fabrique, et il a été préparé à la première communion, qu'il avoit faite avec édification, peu de jours avant l'événement ci-dessus rapporté. Il se disposoit même à renouveler cet acte de piété avec seize enfans de la même fabrique: jusqu'ici il a été fidèle à répondre à la grâce, et vient de recevoir le sacrement de confirmation. Puisse-t-il montrer autant de persévérance dans le bien, qu'il a fait voir de courage et de dévouement pour ses frères! Ce jeune homme n'est pas riche, et il a reçu, tant du préfet que du fabriquant, les récompenses auxquelles il avoit droit.

M. le ministre de la guerre a envoyé au commandant de la 18°. division militaire, à Dijon, quarante-cinq lettres de service pour autant d'officiers en non-activité.!

-Le 23 de ce mois, les officiers du régiment de chasseurs à cheval du Morbihan, en garnison à Rennes, ont fait célébrer un service funèbre en mémoire de M. le prince LavalMontmorency, qui occupoit dans leur corps le grade de capitaine, et qui est mort dernièrement dans le royaume de Naples,

A Lausanne, les Suisses élèvent un monument à la mémoire de leurs compatriotes qui ont été massacrés le 10 août, en défendant le trône de Louis XVI.

Les gouvernemens d'Autriche et d'Italie ont, depuis quelque temps, pris des mesures pour empêcher les journaux révolutionnaires de pénétrer dans leurs territoires. Cet exemple vient d'être imité par celui d'Espagne.

-Le 12 septembre au soir, le maréchal Blucher, prince de Wahlstatt, est mort à Kriblowitz en Silésie. L'armée prussienne a pris le deuil pendant huit jours.

Le ministère d'Etat du grand-aché de Hesse a fait

publier une déclaration, en date du 17 septembre, laquelle annonce que le grand-duc engage ses fidèles sujets à se tenir en garde contre les gens malintentionnés qui chercheroient à leur donner de l'inquiétude au sujet de la constitution, et leur promet de la leur donner sitôt que l'époque fixée sera ar

rivée.

Il paroît que le projet de constitution convenu entre la commission du roi de Wurtemberg et les Etats généraux sera adopté sans difficulté. D'après cette constitution, le clergé catholique sera représenté dans la chambre des dépu-. tés par l'évêque catholique du royaume, un chanoine et un doyen. Les surintendans des églises luthériennes y seront aussi admis.

A Hambourg, on a arrêté dernièrement le rédacteur et l'éditeur d'un journal intitulé Utopia, qui, sous des noms imaginaires, adressoient des injures révoltantes aux gouvernemens et aux gens en place.

Le roi de Bavière a adressé à la régence du cercle du Bas-Mein, un rescrit royal dans lequel il autorise toutes les autorités civiles et militaires à mettre tout en usage pour arrêter les violences que l'on exerce contre les juifs.

La haine que l'on a déclarée aux juifs, les poursuit partout. A Copenhague, dans les premiers jours de septembre, on s'est porté contre eux à des excès horribles; le sang même a coulé, et un d'entr'eux a été tué.

AU RÉDACTEUR.

Monsieur, vous parliez dernièrement avec éloge de la maison du Refuge des jeunes prisonniers, et vous paroissiez frappé de l'esprit qui règne parmi eux; et du prodigieux changement que des exhortations pieuses et des soins charitables ont produit chez ces enfans. Je puis vous fournir une nouvelle preuve de ce changement, et peut-être le fait ne sera-t-il pas sans intérêt pour vos lecteurs. Ayant été admis à voir la maison qu'habitent ces enfans, et à me promener dans le jardin, je remarquai que les arbres étoient tous chargés de leurs fruits, et je ne pus m'empêcher de témoigner mon étonnement à la personne qui me conduisoit. Quand on sait en effet que presque tous ces enfans ont été condamnés pour vol, on peut être surpris qu'un reste de penchant pous

leur premier métier ne les porte pas prendre ces fruits quê sont tous les jours sous leurs yeux, puisqu'ils jouent dans ce jardin, et qu'ils y passent leurs récréations. La tentation est forte pour peu qu'il leur restât quelque chose de leurs an-' ciennes inclinations. Ils pourroient même au besoin trouver des prétextes pour pallier le larcin qu'ils feroient; ce jardin est pour eux, et a été planté en partie par enx; ces fruits leur sont sans doute destinés; quel mal y auroit-il à les manger un peu plutôt ? Mais, non; ils n'y touchent pas, me dit-on; et la meilleure preuve en effet qu'ils n'y touchoient point," c'est que les fruits étoient aux arbres. Si quelqu'un étoit tenté de trouver mon observation minutieuse, je le lui accorderai volontiers, pourvu qu'il m'accorde que ce fait tout minutieux qu'il est prouve le changement qui s'est opéré parmi ces enfans. Il y a sans doute d'autres preuves de ce changement pour quiconque les voit assiduement et les suit dans les détails de leur conduite; et on est aussi touché qu'édifié de leur manière d'être, soit à l'église, soit avec leurs maîtres, soit entre eux. Mais le fait des fruits qui restent aux arbres au milieu de trente enfans, dont on connoît la vie antérieure,' me paroît frappant pour un étranger qui ne verroit même que cela de la maison, et je crois que beaucoup de gens er tirerent les même conclusions que moi en l'honneur des enfans, de leurs maîtres, et des principes par lesquels on les dirige. Partant, ma remarque subsiste.

J'ai l'honneur d'être...

J....

LIVRE NOUVEAU.

Histoire de noire Sauveur, exposée d'après le texte des saints évangiles, selon l'ordre chronologique des faits, distribuée en LX instructions, et précédée par une harmonie des quatre évangélistes (1).

Plusieurs savans ont travaillé sur la concorde des évangiles, et ont proposé des explications plus ou moins plausi bles pour faire évanouir les difficultés qui s'y rencontrent. Leurs recherches sont encore utiles à ceux qui font une étude spéciale de l'Ecriture. L'ouvrage que nous annonçons n'est

(1) 324 pages in-12. Se vend à Tours, chez Mame.

pas composé dans les mêmes vues; ce n'est point un livre de critique et d'érudition, mais d'instruction et de piété. L'auteur l'a destiné pour les jeunes gens. Placé à la tête d'un collége, il a cru rendre service à la jeunesse en com→ posant une histoire de notre Seigneur, où les faits racontés par chacun des évangélistes seroient présentés suivant l'ordre chronologique, et, autant qu'il seroit possible, d'après les propres paroles de l'écrivain sacré. On sait que les évangélistes ne suivent pas le même ordre dans leurs récits: comme leur but n'étoit pas toujours le même, l'un d'eux néglige quelquefois de rapporter les circonstances que l'autre a décrites. Ces légères différences disparoissent dans le travail de l'auteur qui nous occupe.

Il commence par un tableau chronologique des actions du Sauveur, sous le titre d'Harmonie des quatre évangélistes; ce n'est qu'une nomenclature de faits. Puis viennent quatre instructions ou lectures préliminaires sur les évangiles et sur Leur autorité. L'auteur fait voir le respect et la confiance qui leur sont dus, et donne quelques notions sur chacun des évangélistes, et sur la langue dans laquelle ils ont écrit. L'histoire commence à la cinquième instruction. L'auteur y a mis le moins qu'il a pu du sien, et s'est borné à suppléér ce qui étoit absolument nécessaire. Les discours y sont rapportés textuellement, et les réflexions qu'on y ajoute sont courtes et rares. Enfin tout l'ouvrage paroît avoir été entrepris dans les vues les plus louables, et nous souhaitons que l'auteur en recueille pour fruit l'instruction de la jeunesse pour laquelle il a travaillé. Son livre a été fait principalement pour les élèves du collège de Tours, et pourra être utile dans les maisons d'éducation. Il est en deux petits volumes qui peuvent se relier facilement en un.

On vient de publier une fort belle gravure faite sur le tableau du Guide, connu sous le nom du Christ au roseau; elle représente notre Seigneur armé du roseau, avec la couronne d'épines et les mains liées. Ses yeux élevés au ciel expriment la douleur et la résignation. La figure est parfaite, et l'exécution est fort soignée. Nulle gravure ne convient mieux à un oratoire. Nous félicitons M. Frédéric Lignon de reproduire ainsi les tableaux des grands peintres dont s'honore l'Italie, et d'offrir à la piété un sujet si propre à la nourrir. Sa gravure se vend chez l'auteur, rue des Fossés-Saint-Germain des Prés, no. 28.

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