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vironnans, et ils ont eu la consolation, aux pâques dernières, de voir revenir à Dieu des ames long-temps égarées. Leur zèle, leur charité, leurs instructions réitérées, ont produit un si grand changement, et le consolideront. On fait également, dans les paroisses voisines, des souscriptions pour batir des églises. A Donnelson, la première invitation à produit six mille piastres. Les peuples sentent les besoins de la religion et ne demandent qu'à être instruits. Aux Opeloussas un zélé catholique, M. Charles Smith, a formé une congrégation; il est mort récemment, mais sa famille a continué son œuvre. Elle a fait construire, à ses frais, une église, un presbytère et une école, et a pourvu l'église de tous les ornemens nécessaires; elle a même écrit en Europe pour une nouvelle demande d'objets nécessaires au service divin.

M. Brassac vient d'être chargé de cette cure. M. Perrodin devoit se joindre à lui, et établir un college dans ce quartier. M. l'évêque distribuoit successivement, dans les diverses missions, les prêtres qu'il avoit amenés d'Europe. M. Blanc devoit aller desservir le Bâton-Rouge, dans la Basse-Louisiane ; M. Valezano étoit destiné pour Donnelson. M. Millet, qui a quitté le Kentucky, devoit aller aider M. Ysabé aux Atakapas, nouvelle paroisse érigée le long du fleuve. M. Lacroix étoit employé dans les missions, et avoit parcouru dernièrement plus de deux cents milles en suivant le Missouri, et en visitant les catholiques, dispersés dans les nouveaux établissemens qui se forment journellement le long du fleuve. MM. da Park et Hosten avoit pris l'habit chez les Dominicains. MM. Miel, Evremont et Neckeri étoient employés à l'Académie de Saint-Louis. M. Rosati et les Lazaristes étoient aux Barens pour la formation du séminaire. Deux prêtres avoient été envoyés aux Natchez et à la Pointe-Coupée, anciens établissemens de la Louisiane. M. Richard est curé de SaintCharles, et M. Aquaroni de la Dardène et du Portage des Sious, établissemens canadiens. M. Dumoulin est à Kaskaskias où il a déjà établi une école'; il y en a une nombreuse à Sainte-Geneviève, sous un Frère des Ecoles chrétiennes. L'établissement de religieuses étoit dans un état satisfaisant. M. l'évêque se proposoit d'envoyer MM. Ferrari et Dahmen au Poste-Vincennes, en remplacement des sujets qu'il avoit été obligé de rappeler. Tel étoit, d'après les lettres les plus récentes, l'état de ces missions, où le zèle des missionnaires fait espérer les plus résultats.

(Mercredi 6 octobre 1819.)

(No. 538)

Nouvelles Lettres édifiantes des missions de la Chine des Indes orientales. Seconde livraison (1).

SECOND ARTICLE.

Les troubles de l'Europe, à l'époque où nous sommes arrivés, rendoient de plus en plus difficile la communication avec les missious, et tendoient à les priver des pasteurs qui leur eussent été si nécescessaires. C'est ce qui décida Pie VI à prendre en leur faveur une mesure extraordinaire. Lorsque ce pontife fut enlevé de Rome, en 1798, et qu'il se retira à Florence, sougeant, du milieu de sou exil, à ces églises lointaines, et craignant qu'elles ne fussent dépourvues d'évêques, si les vicaires apostoliques d'alors venoient à mourir avant la fin de ln persécution, il adressa à ceux-ci un bref qui leur accordoit le pouvoir de se choisir un coadjuteur, s'ils n'en avoient point, de le sacrer évêque, et d'en élire un second, en cas que le premier vînt à mourir. Ce bref portoit encore que les évêques coadjuteurs déjà nomniés, et ceux qui seroient élus en premier lieu, non-seulement succéderoient aux vicaires apostoliques dout ils étoient les coadjuteurs, mais encore pourroient, pour une fois seulement, se don

(1)2 vol. in-12; prix, pour les souscripteurs, 5 fr. et 7 fr. 25 c. franc de port A Paris, chez Ađ. Le Clere, au burean du journal. Ces Lettres formeront environ 8 gros vol. in-12, dont les 4 premiers paroissent; prix, pour ceux qui n'ont point souscrit, 14 fr. et 18 fr. 50 C. franc de port.

Tome XXI. L'Ami de la Religion et du Ror. Q

ner aussi un coadjuteur, et le sacrer évêque sous le même titre que le vicaire apostolique nouvellement défunt. C'est en vertu de cette faculté extraordinaire, qu'en 1800, M. de Saint-Martin choisit, comme nous l'avons vu, M. Dufresse pour coadjuteur, et le sacra évêque de Tabraca; et celui-ci, étant devenu à son tour vicaire apostolique par la mort de M. de SaintMartin, ne balança point à user des mêmes pouvoirs, et avant de partir pour sa nouvelle résidence, il nomma M. Trenchant son coadjuteur, et le sacra évêque de Caradre, le 25 juillet 1802.

Les vicaires apostoliques sont obligés de se contenter de visiter quelques chrétientés, comme les simples prêtres; ils ne peuvent faire de visite générale, tant à cause de la dispersion des chrétiens, que par les dangers des voyages. M. Dufresse. résolut de suppléer à ces visites par un synode dans lequel il traceroit aux missionnaires les règles qu'ils avoient à suivre. Il annonça la tenue du synode, ordonna des prières, et invita les missionnaires Européens qui n'y pouvoient venir à lui envoyer leur avis sur les matières qui devoient être traitées. Il convoqua particulierement tous les prêtres chinois. L'assemblée se trouva composée de quatorze prêtres sur vingt qui étoient dans la mission. Il y eut trois sessions qui se tinrent les 2, 5 et 9 septembre 1803, outre les con⚫ grégations particulières qui précédoient chaque session pour discuter les matières et préparer les statuts. Chacun disoit son sentiment, et l'évêque s'attacha surtout à bien faire comprendre aux prêtres du pays la lettre et l'esprit des réglemens, qui renfermoient tout ce qu'il y a de plus nécessaire pour l'administration des sacremens et la conduite des missionnaires.

On se sépara au bout de peu de jours, après que chacun cût pris une copie des statuts. La tenue de ce synode est une chose très-remarquable dans l'histoire des missions, ces sortes d'assemblées devant être et étant en effet fort rares en ce pays.

Daus le même temps, M. Dufresse donnoit ses soins aux écoles destinées à l'instruction de la jeunesse. Ces institutions sont précieuses; les écoles des filles produisent surtout de très-heureux effets : elles avoient été fondées par M. Moye, zélé missionnaire dont nous avons déjà eu occasion de parler, et M. de Saint-Martin y attachoit une très-grande importance. On s'y appliquoit à y faire contracter aux enfans des habitudes de piété; de sorte qu'en retournant chez eux, ils y reportoient les bons principes qu'ils avoient reçus, et souvent même les faisoient fructifier dans le cœur de leurs parens. En 1803, on comptoit dans le vicariat de M. Dufresse, quarante-huit de ces écoles, vingt-deux pour les garCous, et vingt-six pour les filles. Quatre ans après, leur nombré s'étoit accru d'une manière merveilleuse: il y en avoit en tout quatre-vingt-quatorze; elles n'étoient point inquiétées par les païens.

Le collége étoit toujours sous la direction de M. Hamel, qui, malgré la foiblesse de ses yeux, travailloit sans relâche à former de jeunes prêtres indigènes; mais un grand nombre d'inconvéniens entravoient les études des élèves; la culture de leur jardin consumoit une partie de leur temps; les livres leur manquoient; de plus, comme ils étoient entrés au coliége à diverses époques, on étoit obligé de faire une classe particulière pour chacun d'eux, et M. Hamel étoit seul pour soutenir tout le poids de ce travail énorme.

Aussi quand ces écoliers sortoient du collège, leur instruction étoit incomplète, et il auroit été pen prudent de leur confier l'administration d'une chrétienté. Ils étoient donc obligés de travailler sous la direction d'un missionnaire europécu, jusqu'à ce qu'ils eussent acquis l'expérience nécessaire pour pouvoir se passer de guides. En 1805, le nombre des écoliers du collége s'élevoit à quatorze, et en 1809, il y en avoit plus de vingt, quoiqu'on en eùt envoyé trois au collége de Tong-king, et quatre à celui de PonloPinang, dont M. Létondal venoit d'achever l'orga→ nisation.

Depuis quelque temps le christianisme se propageoit rapidement en Chine, lorsqu'en 1805, un vioJent orage éclata tout à coup à Péking, et menaça les provinces. Un chrétin, retournant à Macao, fut arrêté dans la province de Kiang-si, où on recherchoit des voleurs. On visita ses effets. Les satellites ayant trouvé parmi plusieurs lettres de missionnaires dont ce chrétien s'étoit chargé, une carte de Changtong, et une lettre du père Paul Ko, missionnaire chinois, écrite dans la laugue du pays, il n'en falInt pas davantage pour éveiller leurs soupçons. Cu en instruisit de suite l'empereur, qui convoqua aussitôt tous les missionuaires alors à Péking, et les fil interroger. Ceux-ci répondirent que dans la lettre du P. Paul Ko, il n'étoit question que de la mission, de ce prêtre chinois. D'un autre côté, le P. Adéndat, Augustin italien, avoua que c'étoit lui qui avoit envoye la carte de Chang-tong, et qu'il l'avoit adressée à la congrégation de la Propagande, à laquelle il ap partenoit, afin qu'elle pût s'en servir pour mettre. d'accord les missionnaires portugais et italiens sur les

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