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TOMBEAU, MONNAIES, POTERIES ET AUTRES OBJETS
GALLO-ROMAINS.

Communication de M. J. B. PEUPLE fils, à Saint-Omer.

Des ouvriers employés sur les bruyères à défricher les terrains vendus à M. Van Troyen par la ville de St-Omer, ont découvert à environ 40 centimètres du niveau du sol, les restes d'une construction très ancienne. En allant aux renseignements et en rassemblant des débris dispersés il fut facile d'y retrouver la trace d'un tombeau. Ce tombeau avait environ 30 à 35 centimètres de profondeur sur 45 de longueur et 40 de largeur; le fond était pavé avec des carreaux ou tuileaux de terre cuite, d'un assez beau rouge, ayant 25 millimètres d'épaisseur et posés verticalement à coté les uns des autres des briques longues et plates, de la même nature que ces carreaux, composaient les quatres murs, auxquels étaient adossés des silex semblables à ceux que l'on trouve mêlés à la terre dans laquelle cette construction avait été établie.

Une pierre remarquable dont la nature est évidemment d'origine volcanique, recouvrait ce monument; son diamètre était de 48 centimètres, son épaisseur sur les bords, de 45 millimètres; sa surface supérieure, concave et lisse, paraît avoir été usée par un frottement circulaire, le dessous est plat et présente des stries ou canelures que nous essayons de reproduire dans le dessin ci-dessous :

Cette pierre paraît être une meule portative destinée à broyer le grain; tout auprès se trouvait une autre meule de forme presque

sphérique et de même nature. Ne serais-ce pas une molette ou cône à l'usage de la meule?

Des tessons de poterie ont permis de rétablir le dessin de quatre vases de formes différentes qui s'y trouvaient renfermés. En voici la reproduction :

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Le n° 1 était d'une pâte fine et d'un beau rouge.

Le n° 2 d'une pâte moins fine, d'un jaune pâle, n'avait probablement subi qu'une faible cuisson; sa friabilité était telle que ses débris s'écrasaient très facilement sous les doigts.

Les nos 3. et 4 étaient d'une terre plus commune à gros grains et de couleur gris noirâtre.

Il est impossible de déterminer la quantité de médailles qui ont été trouvées sur ce point; d'après l'aveu des ouvriers on peut évaluer à 400 au moins, le nombre des pièces en argent. Les principales étaient aux types de VESPASIEN, TITUS, DOMITIEN, TRAJAN, ADRIEN, ANTONIN, M. AURELE, L. VERUS, des deux FAUSTINES, etc. en or, une d'ADRIEN, l'autre d'ANTONIN; quelques unes en bronze, étaient tellement oxidées qu'on ne pouvait plus les distinguer.

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Deux

Plusieurs morceaux de fer ont aussi été aperçus au même lieu, ils étaient en si mauvais état qu'il était impossible de reconnaître à quel usage ils avaient pu être employés. Le lecteur prononcera, s'il le peut, à la vue de ce fac-simile.

Plus tard, les mêmes ouvriers découvrirent encore sur ce point d'autres antiquités romaines, telles que différents vases de terre cuite, de formes et de capacités diverses, toutes de la même époque. Parmi ces objets on voyait une assiette d'une belle conservation, d'un grain très finet d'un très beau rouge, etc., etc. J.-B. PEUPLE.

Cette rencontre nous a paru digne d'être consignée ici. On verra sans doute avec quelqu'intérêt le dessin fidèle du tombeau tel qu'il était au moment où il est sorti de la terre.

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Chaque jour, le sol où fût l'antique et historique château de Renty, rasé pour la dernière fois en 1638, rend aux explorateurs quelques vestiges du passé.

Déjà bien des fois on y a retrouvé de nombreux boulets, des pétards, des casques, des javelots, des fers de lances; plusieurs de ces flèches et de ces pétards sont au Musée de St-Omer; les boulets décorent les portes d'entrée du champ funèbre et de la maison curiale de Renty.

Depuis peu, on y a rencontré un souvenir moins belliqueux.... Sur l'emplacement de l'ancienne chapelle était dans la terre à 50 centimètres de profondeur, un encensoir d'une forme curieuse empruntée au moyen-âge.

Cet encensoir en cuivre, auquel les chaînes manquent, est presque complet; il a été arraché à la destruction par les soins de M. l'abbé DUBOIS, curé de Renty, dont le zèle louable cherche à conserver tous les vieux souvenirs archéologiques qui rappellent une ancienne gloire et sont pour ainsi dire les titres de noblesse de l'humble paroisse qui lui est confiée. Hri DE LAPLANE.

NUMISMATIQUE

Ces jours derniers, un pauvre ouvrier des environs de VERCHOCO, a trouvé dans la terre, entre ce village et le château du VAL TENCHEUX, commune de RENTY, une pièce d'or portant un chevalier armé de toutes pièces, allant au galop et le glaive au poing.

On lit sur la légende: KAROLUS. Dux. Gel. J V L. C. Z v.
Au revers: MoN. NOVA. AUREA DUCIS GEL.

L'Écu est aux armes mi-partie de Gueldres et de Flandres. Cette monnaie pèse 3 grammes1/2 environ; elle semble devoir s'appliquer à Charles d'EGMONT, duc de Gueldres et de Juliers, comte de Zutphen, etc., né en 1467 du duc ADOLPHE et mort sans postérité en 1538.

Ce seigneur, on le sait, appartenait à l'une des plus illustres et des plus anciennes familles des Pays-bas. Après avoir combattu les prétentions de la maison d'AUTRICHE sur le duché de Gueldres et résisté avec avantage à plusieurs attaques de l'empereur MAXIMILIEN, il se jeta en 1507 dans le Brabant et dans la Flandre où il s'empara de plusieurs villes à la mort de l'archiduc PHILIPPe.

Un membre de la même famille, LAMORAL, Comte d'EGMONT, né en 1522, général de cavalerie sous PHILIPPE II, se couvrit de gloire aux célèbres batailles de ST-QUENTIN en 1557, et de GRAVELINES en 1558.

Lors des troubles qui, peu après, éclatèrent dans les Pays-Bas pour secouer le joug des Espagnols, d'EGMONT voulut contribuer à l'affranchissement de sa patrie; il entretint des liaisons avec le prince d'ORANGE et les confédérés. Arrêté par ordre du duc d'ALBE, gouverneur de nos provinces pour PHILIPPE, il fut jeté en prison et décapité à BRUXELLES, 9 mois après (1562).

Nous avons vu à l'Hôtel-de-Ville de NIMEGUE, le tranche-tête avec lequel le comte d'EGMONT fut exécuté.

La famille d'EGMONT avait des propriétés considérables en Artois. Elle a possédé entre autres, jusqu'à ces derniers temps les terres de RENTY et d'EPERLECQUES.-Le moulin de cette commune ainsi que la belle et riante maison de campagne duVAL TENCHEUX appartenant aujourd'hui à MM. DE MONNECOVE, ont été vendus de la part des anciens seigneurs dont la pièce de monnaie retrouvée, rappelle le nom et l'importance déchue. Ce rapprochement nous a paru n'être pas sans intérêt pour nos lecteurs.

Hri DE LAPLANE.

LE JUBILE DE ST-OMER EN L'HONNEUR DE STE-ALDEGONDE.

1663.

Une des plus anciennes églises paroissiales de St-Omer, si l'on s'en rapporte au témoignage des chartes et des histoires manuscrites, est la paroisse Ste-Aldegonde. Quand reçut-elle cette dénomination? Par qui fut-elle bâtie mème? On en est sur ces deux points réduit à des conjectures. Toutefois, si l'on en croit les titres de l'ancienne famille de STE-ALDEGONDE, titres quelquefois contestés, les actes publics où il est fait mention de ses membres, les seigneurs de ce nom auraient élevé le monument au Xe siècle, en donnant, selon les uns, de l'argent, selon les autres, un emplacement pour la pieuse fondation. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'avant la destruction du temple, on voyait encore sur les murailles et aux cinq croisées du chœur les armes de Jean de STE-ALDEGONDE, seigneur de NOIRQUELMES ou de NOIRCARMES. Selon l'historien DE NEUFVILLE, JEAN devait ce privilége à sa qualité d'héritier des premiers fondateurs.

Il était naturel qu'une paroisse placée sous le vocable de Ia sainte Abbesse de MAUBEUGE cherchât à en posséder quelques reliques. Un de ses curés put, grâce à sa haute position, lui obtenir cette faveur. Nicolas RAMBERT, chanoine et archidiacre du Haynaut, en l'Eglise de CAMBRAI, abbréviateur des lettres apostoliques, chanoine de ST-OMER, en vertu de lettres du Pape, à la date du 4 décembre 1480, fut nommé recteur de STE-ALDEGONDE, l'année 1494. En 1501, il obtenait d'Antoinette de HAININ, abbesse de MAUBEUGE, les reliques si longtemps désirées de sa patrone. C'étaient quatre parcelles notables des ossements de la sainte et une partie de son voile. Le tout fut renfermé dans une châsse de bois et exposé à la vénération des fidèles.

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