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ÉTUDE

SUR LA

PRODUCTION & L'ALIMENTATION

ÉCONOMIQUE DU BÉTAIL

PAR M. LE BLANC

Lauréat.

<< Nihil est agriculturâ melius, nihil utilius Nihil dulcius, nihil homine libero dignius. » (CICERON, De officiis, liv. II).

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Notions préliminaires.

Importance du bétail en agriculture.

opérations zootechniques.

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Étude des différents rôles du bétail dans la ferme.

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I. Définition de l'hérédité, de la loi des semblables, de la loi de réversion, de l'individu, de la famille, de la race, de l'espèce. Caractères distinctifs des races, formation des variétés, conditions de l'extension et de l'acclimatement des races.

II. Examen des différentes méthodes de reproduction en usage et des moyens d'amélioration. - Entrainement général de l'organisme animal.

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I. -Production de la force, du lait, de la laine et de la viande.

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3me Partie.

Examen du bétail d'Alsace-Lorraine et de son état actuel.

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NOTIONS PRÉLIMINAIRES,

I. Importance du bétail en agriculture. des opérations zootechniques.

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Lorsqu'on examine l'état de l'agriculture dans des régions même très-différentes par leur climat et leur système cultural, on remarque que partout, au nord comme au midi, le bétail occupe le premier rang parmi les éléments de sa prospérité. Que ce système soit intensif ou pastoral, son succès est toujours dû principalement aux animaux qu'il nourrit; ce qui varie seulement, c'est le genre du bétail exploité, et l'importance du bénéfice qui est toujours proportionnel aux produits animaux réalisés. Le temps n'est plus où le bétail, regardé seulement comme l'un des éléments nécessaires de la ferme, pour la production de la force et des engrais, était partout proclamé un mal nécessaire. On a compris enfin qu'il pouvait avantageusement devenir l'un des buts de l'exploitation agricole, au lieu d'en rester toujours l'un des moyens, et, loin de considérer le fumier comme un produit spécial, la nouvelle école économique, à la suite de son maître regretté, Léonce de Lavergne, ne le tient plus que pour un simple résidu. Cette notion rencontre encore parfois une certaine opposition de la part des derniers adeptes de l'ancienne école. C'est leur affaire, et nous n'avons pas à leur ouvrir les

yeux.

Aujourd'hui, loin de passer pour un mal nécessaire, le bétail, peut être au contraire justement regardé comme l'une des sources principales de la fortune du

cultivateur, pourvu que celui-ci réunisse, bien entendu, les qualités et les connaissances indispensables à sa noble, mais difficile profession.

Ce qui a surtout contribué à généraliser l'entretien d'un bétail plus nombreux, c'est le grand accroissement de la consommation de tous les produits animaux, de la viande surtout. La discussion du tarif des douanes, les souffrances incontestables de l'agriculture et l'importation du bétail d'Améri que, ont récemment produit dans notre public agricole une agitation qui n'est pas encore calmée. Ce n'est pas ici le lieu d'entrer dans les détails de ces importantes questions; mais qu'il nous soit permis cependant, de faire remarquer que la protection, c'est-à-dire le renchérissement de la viande, entraînerait facilement une hausse de salaires tout aussi bien que celui du pain. Quant à l'avilissement des prix dont on s'est plaint dernièrement, notons d'abord que, depuis vingt ans, les prix de vente du bétail français n'ont pas cessé de monter; s'ils ont subi un ralentissement dans cette marche ascendante, c'est à d'autres causes qu'il faut l'attribuer. D'ailleurs, ils se sont relevés et continuent à s'accroître.

Cette hausse progressive est évidemment due à ce que la production n'est pas en rapport avec la consommation; c'est là un nouvel effet de la vieille loi économique de l'offre et de la demande. Comme cette consommation tend toujours à s'accroître non-seulement chez nous, mais aussi chez tous les peuples dont le bien-être se développe, comme enfin notre pays est un des plus favorisés pour l'élevage de tous les animaux domestiques, la marche que nous avons à suivre est par cela même toute tracée; adonnons-nous sans crainte à la production, à l'amélioration de notre

bétail. S'il en vient de l'étranger, c'est tant mieux, car la consommation de la viande par tête d'habitant n'est encore en France que de 67 kilogr. pour les grandes villes et de 26 kilogr., à peine, pour les campagnes. Ce que l'on appelle l'inondation du bétail américain, en supposant que son importation en Europe devienne l'objet d'un commerce régulier, ce qui n'est pas démontré, aura pour effet de mettre à la disposition des populations ouvrières une viande, qui, dans les conditions où elle est produite, ne peut avoir les qualités de nos viandes françaises, qui ne peut par conséquent ni atteindre leur valeur, ni les suppléer et qui se trouve par cela même comme réservée spécialement pour l'alimentation de ces classes pauvres. Nos ouvriers, mieux nourris, seront plus capables de fournir un travail meilleur et nous serons les premiers à y gagner. Si, par impossible, l'introduction en France de viandes d'Amérique pouvait faire une concurrence heureuse, ne serait-ce pas aux autres producteurs étrangers, qui contribuent à notre approvisionnement, plutôt qu'à nous-mêmes qui importons chaque année, pour suffire à nos besoins, environ 200,000 bêtes bovines, 1,500,000 moutons et 150,000 pores? Et d'ailleurs, s'il était vrai que nous ayons une concurrence quelconque à craindre sur notre propre marché, le meilleur moyen de la combattre, ce serait de nous mettre en mesure de satisfaire nous-mêmes aux exigences de notre consommation, par cette raison, entre autres, que de toutes les nations qui exportent, pas une n'est en état de nous fournir des viandes de qualités supérieures ou même égales aux nôtres. De plus, l'Angleterre, notre voisine, qui importe annuellement plus de 4,000,000 de quintaux de viande, est un marché ouvert à tous les

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