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M. Amblard vous a entretenu des Effets de la grêle sur les vignes, et vous les a fait constater sur des ceps pris à Bouxière-sous-Froidmont.

M. Viansson vous a envoyé ses Notes pour servir à l'histoire du Canal de l'Est.

Concours.

Les mémoires que l'Académie a reçus, en réponse aux questions qu'elle a mises au concours, ont été nombreux et quelques-uns très-remarquables.

Trois mémoires abordent des sujets se rattachant à l'histoire locale. L'un sous l'épigraphe: A tous les cœurs bien nés la patrie est chère, fait l'Histoire des armoiries de la ville de Metz; l'autre portant la devise: Labor improbus omnia vincit, expose l'Histoire du Chapitre de la Cathédrale de Metz; le troisième a pour titre Notices pour servir à l'histoire de l'abbaye de Premontrés à Justemont, fondée en 1127, détruite à la fin du XVIIIe siècle, avec l'épigraphe Memini vivorum nec possum oblivisci mortuorum.

L'auteur du premier de ces travaux a dû être écarté du concours, pour s'être fait connaitre, bien qu'indirectement. Les deux derniers, insuffisants sur certains points, ont le grave défaut de n'indiquer pas les sources précises de leurs informations et les preuves qui en justifient l'exactitude; l'Académie a jugé que ses encouragements devaient être réservés à des œuvres plus complétement étudiées.

Mais la faiblesse de ces travaux historiques est brillamment rachetée par la valeur des pièces de poésie et des mémoires de sciences appliquées et d'agronomie qui ont été envoyés. Vous allez entendre, Messieurs, la lecture des rapports de vos commis

sions sur ces parties du concours et la proclamation des hautes récompenses que l'Académie a décernées.

Tel est l'exposé sommaire des travaux de l'Académie durant l'année 1880-1881.

En finissant ce compte-rendu, laissez-moi, Messieurs, espérer toute votre indulgence; il n'est du reste, que la substance de vos mémoires, je n'y ai rien fourni du mien, comme dirait Montaigne, que le filet à les lier.

RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DE POÉSIE

DE L'ANNÉE 1880-1881

PRÉSENTÉ A L'ACADÉMIE

Dans sa séance du 28 avril 1881

Au nom d'une commission composée de MM. BURTAIRE, l'abbé FRIREN, F. DE SAULCY et FERREZ, Rapporteur

MESSIEURS,

Quand nos concours littéraires n'auraient pas d'autre résultat que de nous tenir au courant du mouvement annuel des intelligences, l'importance d'un tel résultat, fût-il unique, justifierait suffisamment, il me semble, de l'utilité pratique de ces

concours.

Bien que notre sphère d'action soit nécessairement restreinte, et que l'ensemble des travaux qui nous sont soumis ne représente qu'une très-minime fraction des efforts divers tentés annuellement dans le vaste domaine de la pensée, cet ensemble n'en représente pas moins pour nous comme un petit monde, où viennent se refléter les préoccupations dominantes et se résumer les tendances générales des esprits, dans leur marche, parfois rétrograde mais jamais interrompue, soit dans le sens des réalités

humaines, soit vers les régions plus sereines de

l'idéal.

Pour nous, Messieurs, par la graduation de nos récompenses, nous indiquons suffisamment que nous entendons faire appel à toutes les bonnes volontés, à tous les efforts, et que nos concours s'adressent moins aux maîtres de l'art qu'aux écoliers, dont tous, hélas! ne sont pas appelés sans doute à devenir des maîtres, mais dont quelques-uns cependant pourront vous faire honneur un jour, et dont l'Académie pourra plus tard être fière d'avoir encouragé les premiers essais et guidé les premiers pas.

Dans ces conditions, nous sommes exposés à recevoir, Messieurs, à côté de quelques œuvres d'une réelle valeur, bien des pièces insignifiantes ou vulgaires, et même, de temps en temps, ce que l'on ne devinerait pas, Messieurs, des œuvres presque complètement informes, dont l'analyse et l'examen ne présenteraient pas plus d'utilité pour leurs auteurs que d'intérêt pour nous.

Ce fait, que j'ai tenu à constater, peut au premier abord nous étonner un peu. Mais devons-nous nous en affliger, Messieurs ? Pour mon compte, je ne le pense pas.

Nous entendons tous les jours dire et répéter autour de nous que la poésie se meurt, que la poésie est morte; eh bien! quand ces mots frapperont nos 'oreilles, au lieu de discuter, nous produirons simplement, nous étalerons au grand jour nos concours littéraires, ces concours tels qu'ils sont, et les œuvres bonnes, et les œuvres médiocres, et les mauvaises aussi, j'allais dire et les mauvaises surtout, celles où l'idée se devine à peine sous les défectuosités du style, mais qui, si elles ne brillent pas toujours par

le sens, n'en ont peut-être, à un autre point de vue, Messieurs, que plus de signification.

Oui, quand je vois un art se révéler à tant d'intelligences, si diversement, si inégalement douées, j'en conclus qu'il faut bien admettre que cet art répond à quelque besoin supérieur et permanent de la nature humaine; et j'ose affirmer, Messieurs, que, quand on s'appelle « la Poésie », quand on a pour soi la puissance créatrice, qui est l'innéité, et la puissance conservatrice, qui est la tradition; quand on tient à la fois au monde héroïque par Homère, au moyen-âge par Dante, au dix-neuvième siècle par Victor Hugo; quand on est maître du passé et quand on est maître du présent, oui, j'ose affirmer que l'on est aussi, que l'on restera maître de l'avenir; et que la poésie enfin, qui a dû naître avec le premier homme, ne périra, Messieurs, qu'avec le dernier.

J'aborde maintenant le rapport du concours de la présente année.

Le nombre des pièces reçues cette année est assez considérable: votre Commission, en effet, n'a pas eu à examiner moins de 12 morceaux, paraissant émaner de 8 auteurs différents. Les trois pièces sous diverses épigraphes, classées par leur auteur sous les numéros 1, 2 et 3, offrent entre elles trop d'analogie de style et de pensée pour qu'on puisse douter qu'elles ne soient pas du même auteur; il en est de même des trois autres pièces, dont deux sans épigraphe, intitulées «le Ruisseau, Charles de Vaudrey, et l'Enfant mort », lesquelles ont, de toute évidence, une paternité commune.

D'après les précédents usages de l'Académie, quand diverses pièces sont seulement présumées du même

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