entre elles et avec la variété mousienne des Pays-Bas, la majorité de la population bovine. Rien n'est plus variable, on le conçoit, que la taille, l'ampleur du corps et le pelage qui résultent de toutes ces alliances, et l'on aurait beaucoup de peine à trouver un type prédominant.

Là aussi il est nécessaire d'apporter des améliorations, mais pour les réaliser les premières conditions font encore défaut, plus peut-être qu'en Lorraine. Nous voulons parler des ressources que la culture offre actuellement à l'alimentation des bêtes bovines, et qui sont d'une insuffisance déplorable. Tant que l'on ne nourrira pas convenablement les animaux, il faut renoncer à tout espoir d'amélioration, et le bétail restera infailliblement dans le triste état où il se trouve. C'est en donnant l'exemple, en démontrant pratiquement la nécessité et les avantages d'une sélection attentive et d'une bonne alimentation, que les hommes qui travaillent avec ardeur au progrès agricole de cette région parviendront le plus sûrement à leur but. Qu'ils se gardent surtout de recourir au bétail étranger! C'est le pire des moyens, c'est marcher en arrière et perdre un temps précieux. Dans la variété meusienne pour la plus grande partie de l'Alsace, et dans les variétés alpestes ou jurassiques, pour quelques localités spéciales, ils trouveront toujours les animaux les plus avantageux à exploiter. Nous espérons l'avoir démontré.

ESPÈCE OVINE L'espèce ovine que l'on trouve en majorité dans la Lorraine et l'Alsace appartient à la race allemande, et ses représentants figurent sur le marché de la Villette, à côté des Westphaliens, des Franconiens et des Wurtembergeois. On reconnait cette variété à sa grande taille, à la longueur de ses

membres, à sa toison grossière et jarreuse, formée de mèches pointues, rudes et à peine ondulées; la tête est toujours dépourvue de laine, et souvent elle est marquée de noir ou de roux, de même que les jambes. Ces moutons s'engraissent assez facilement, mais leur viande est de médiocre qualité, son goût de suif la rendant peu faite pour les palais délicats.

La conformation de ces animaux laisse aussi fort à désirer; le cou est allongé, le corps étroit, les gigots peu développés; mais l'agriculture lorraine peut trouver dans une autre variété de la même race un exemple des modifications que la nourriture, les soins et une sélection intelligente peuvent imprimer aux animaux. Nous voulons parler de la variété, importée en Angleterre, probablement par les saxons, et si connue aujourd'hui sous le nom de dishley. Lorsque Bakewell commença, dans sa ferme de dishley-grange, dans le comté de Leicester, à s'occuper de l'amélioration de cette variété, alors désignée par le nom du comté, elle ne valait guère mieux que les moutons actuels d'Alsace-Lorraine. Haute sur jambes, à squelette volumineux, elle se développait lentement. On sait à quelle perfection de formes, à quel degré de précocité et d'aptitude à l'engraissement Bakewell a su l'amener; on sait encore à quels moyens il a eu recours, quelle persévérance il a montrée:

Que l'on suive ses méthodes, et les moutons lorrains et alsaciens, si laids qu'ils soient aujourd'hui, pourront devenir, avec le temps, des animaux tout aussi précoces, tout aussi bien conformés que les dishleys. Une sélection attentive éliminera peu à peu les taches noires et donnera à la variété une homogénéité qui lui manque.

ESPÈCE PORCINE. - Les porcs lorrains, comme

ceux des environs de Mayence et de Westphalie, ont une vieille réputation qu'ils doivent, à la fois, à l'excellence des produits qu'ils fournissent et à l'importance de l'industrie à laquelle ils donnent lieu; il n'y a donc rien de mieux à faire que de les conserver tels qu'ils sont, Dans les campagnes, les paysans tiennent à ce qu'ils appellent le salé, beaucoup plus qu'à la graisse qui ne peut servir pour la soupe. Aussi serait-ce une faute que d'introduire des verrats des variétés anglaises précoces, puisqu'en développant la précocité des porcs indigènes, ils augmenteraient en même temps leur aptitude à la graisse. Les produits obtenus seraient plus vite prêts pour la consommation; mais ce qui le plus souvent est un avantage, ne serait ici qu'un inconvénient, parce que ces animaux ne trouveraient pas d'acheteurs dans les villages. Ils ne sont bons que pour la charcuterie des villes, et leur place se trouve ainsi tout indiquée: c'est seule ment dans les localités qui servent à l'approvisionnement de cette industrie. Ils sont alors bien préférables aux autres, et donnent des profits, qu'explique la grande consommation de charcuterie qui se fait en Alsace-Lorraine, comme du reste dans toute l'Alle

magne.

ÉTUDE

SUR LES

AMENDEMENTS ET LES ENGRAIS

PAR M. LE BLANC

Lauréat.

« L'engrais se change en or; pour faire ce miracle, il fant du travail, du capital et de l'intelligence. »

Assimilation par les plantes du carbone, de l'oxigène, de l'hydrogène, de l'azote et des matières minérales; formation, métamorphoses et migration, dans les végétaux cultivés, des principes immédiats.

II. - PROPRIÉTÉS DES TERRES ARABLES.

PREMIÈRE PARTIE.

AMENDEMENTS.

Jachère, Marne, Chaux, Plâtre.

DEUXIÈME PARTIE.

ENGRAIS.

Fumier de ferme, Engrais végétaux, Engrais animaux, Eaux d'égoût, Engrais minéraux, Engrais chimiques.