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RAPPORT

SUR LE

CONCOURS DES SCIENCES APPLIQUÉES

DE L'ANNÉE 1880-1881

Présenté à l'Académie

Dans sa séance du 28 avril 1881

Au nom d'une commission composée de MM. JACQUEMIN, SCHUSTER et LAMETZ, Rapporteur.

MESSIEURS,

Le mémoire ayant pour titre : Etude sur le Chauffage et la ventilation, débute par des considérations générales dans lesquelles l'auteur expose que son sujet se réduit à la solution des quatre problèmes suivants :

1° Quelles sont les sources de viciation de l'air dans un local donné ?

2o Quelle quantité d'air pur est-il nécessaire d'introduire dans ce local pour en opérer l'assainissement?

3o Comment opérer la distribution de l'air pur pour que son action soit efficace sur tous les points du local ?

40 En quels points opérer l'extraction de l'air vicié

pour qu'il ne puisse se mélanger à l'air pur introduit?

Pour résoudre le premier problème, l'auteur détermine le volume d'air employé dans la respiration, le poids de la vapeur dégagée dans l'expiration et par la transpiration cutanée, la quantité d'acide carbonique et de chaleur produite par la respiration et par l'éclairage, il s'occupe aussi des causes particulières de viciations de l'air dans les dépendances des habitations telles que cuisines, lieux d'aisances, cours intérieures, etc.

Il recherche ensuite les points où l'air vicié se porte de préférence.

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La solution du deuxième problème, Quelle quantité d'air pur est-il nécessaire d'introduire dans un local pour en opérer l'assainissement? conduit l'auteur à se séparer des ouvrages qui font autorité dans la matière, notamment de ceux de M. le général Morin qui, pour l'amphithéâtre du Conservatoire des Arts et Métiers, fixait le chiffre de 30 mètres cubes par heure et par auditeur, comme un minimum nécessaire.

L'auteur, ne prenant en considération que la quantité d'acide carbonique produit, sans doute parce que les autres causes d'infections ne présentent pas d'éléments pouvant servir de base certaine au calcul, détermine les moyennes suivantes :

Pour écoles d'enfants de 8 à 18 ans
Pour écoles d'enfants de 10 à 15 ans

moyenne, et pour des personnes âgées

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Le troisième problème,

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6m3,70.
- 12m3, en

de 20 à 60

Comment opérer la

distribution de l'air pur pour que son action soit efficace sur tous les points du local? a été déjà traitée

incidemment lorsque l'auteur s'occupait du second problème, car il dit en constatant le désaccord sur la quantité d'air, que pour lui ce désaccord est dû à un vice d'emplacement des bouches d'accès de l'air pur et d'évacuation de l'air vicié, vice favorisant des courants d'air à travers les salles ventilées et laissant dans certaines parties de ces salles de l'air impur qui s'y cantonne quelle que soit l'exagération du volume d'air admis et expulsé.

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Le troisième problème, - Distribution de l'air pur -se lie assez intimement avec le quatrième, En quels points opérer l'extraction de l'air vicié pour qu'il ne puisse se mélanger à l'air pur introduit ? — pour autoriser l'auteur du mémoire à les traiter simultanément.

Dans cette étude très-délicate l'auteur développe une connaissance approfondie des lois se rapportant à son sujet et une grande facilité d'exposition, et il arrive à tirer d'importantes conclusions pratiques qu'il croit être le premier à formuler.

Il examine ensuite les divers moyens d'obtenir la ventilation d'été et d'hiver par l'emploi d'un ou de plusieurs calorifères et des emplacements qu'on peut leur affecter; il s'occupe aussi de l'état hygrométrique de l'air qui ne peut être satisfaisant qu'en faisant varier dans de très-larges proportions la quantité de vapeur d'eau à ajouter à l'air.

Enfin, il critique le système liant la ventilation au chauffage, parce que chacune de ces deux fonctions exige des quantités de chaleur variant suivant des lois différentes, et il termine par l'étude des moyens. d'obtenir la ventilation d'été, c'est-à-dire celle qui doit être produite quand la température est plus élevée à l'extérieur des habitations qu'à l'intérieur.

Cette étude lui donne l'occasion de proposer des dispositions pratiques très-ingénieuses, qui révèlent une bonne entente des données scientifiques.

Vous avez remarqué, Messieurs, que le résumé succinct que nous avons fait de l'ouvrage que nous avions à examiner ne se rapporte guère qu'à la ventilation; c'est qu'en effet par le développement donné à la ventilation par rapport à celui relatif au chauffage, le titre devrait être : Etude sur la ventilation et, accessoirement, sur le chauffage; les deux épigraphes que l'auteur a placées en tête de son ouvrage ne se rapportent, elles-mêmes, qu'à la ventilation.

Le chauffage proprement dit n'occupe que quelques pages du mémoire. Dans ces pages l'auteur calcule la perte de chaleur dans une habitation, traite des divers modes de chauffage et de la production de l'oxyde de carbone par les foyers en fonte susceptibles de chauffer au rouge et des moyens d'empêcher de rougir, notamment par l'augmentation de la surface d'émission au moyen d'ailettes.

L'ouvrage dont nous venons de vous rendre compte est un travail sérieux et original, son auteur connaît parfaitement les lois physiques, chimiques et mécaniques qui se rapportent à son sujet, et il les connaît non pas seulement comme théoricien, mais aussi comme praticien. Son mémoire montre en outre qu'il est doué d'un esprit remarquable pour l'observation des phénomènes complexes de son étude et d'une grande ingéniosité pour leur explication.

L'auteur a fait beaucoup de citations empruntées aux savants qui ont publié leurs expériences se rapportant au chauffage et à la ventilation. Le plus souvent il a soin d'indiquer avec précision ses sources; une fois seulement, il nous semble qu'il a omis de le

faire. Ce n'est probablement là qu'un oubli facile à réparer.

Il est d'ailleurs exempt de fétichisme pour les travaux qu'il cite; quand il croit reconnaître une erreur ou une fausse interprétation, il combat et réfute les résultats d'expériences des savants les plus autorisés, tels que M. le général Morin et M. Péclet.

Votre commission n'a pas eu, bien entendu, à se faire juge dans ce désaccord, mais elle croit devoir signaler ce fait qui témoigne de la conviction et de l'indépendance d'esprit de l'auteur du mémoire.

Il fait d'ailleurs ses critiques avec modération et les formule avec esprit; ainsi, quand il croit avoir démontré, contrairement aux calculs de M. Péclet, que les nervures saillantes, telles qu'on les dispose habituellement sur la surface externe d'un foyer, ne déterminent qu'un refroidissement peu appréciable et ne peuvent pas empêcher la fonte de rougir, il ajoute que, « si c'est pour obtenir un appareil de « chauffage qui, pour la production d'une chaleur « donnée, ne nécessite pas une allure aussi vive, < une température aussi élevée des produits de la < combustion, en le comprenant ainsi on peut en<tendre que ces nervures empêchent le rougissement <de la fonte servant de parois au foyer. »

En outre de l'exposition intelligente qu'a faite l'auteur du mémoire, nous devons signaler que le mémoire lui-même, dans lequel existent 5 figures bien dessinées et plusieurs tableaux synoptiques, est d'une exécution matérielle qui ne laisse rien à désirer, et que l'indication des matières traitées est annotée en marge.

Dans l'étude des questions de physique et de mécanique appliquées, il faut souvent se méfier

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