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qui peuvent influer sur le résultat de son entreprise. Labourer le sol, y enfouir des engrais et des semences, puis attendre patiemment l'accomplissement mystérieux de la germination, du développement et de la fructification des plantes, tel était autrefois le rôle du cultivateur; aujourd'hui, il n'en est plus de même. Plus heureux que nos devanciers, nous savons discerner les principes constituants des terres que nous cultivons, et leur confier, par conséquent, les récoltes qui leur conviennent le mieux; nous pouvons compléter ces principes par des engrais d'une composition intime bien connue, favoriser par des agents spéciaux l'accumulation dans les végétaux de corps particulièrement recherchés pour leur utilité. C'est que la lumière s'est faite peu à peu, et que l'agriculture a pris, dans la société des sciences, le rang qu'elle devait occuper. La physique, la météorologie, la géologie, la minéralogie, la physiologie, la chimie, la mécanique, la zoologie, l'économie rurale, sœur cadette de l'économie politique, lui forment un brillant cortège et lui apportent le concours de leur spécialité. C'est avec l'appui de toutes ces connaissances qu'un cultivateur devient véritablement un homme supérieur dans sa profession. Alors, il a bien le droit de dire avec nous l'engrais se change en or; pour faire ce miracle il faut du capital, du travail et de l'intelligence.

Quant au système de culture suivi, nous ne voulons pas dire qu'on puisse le choisir; loin de nous une idée aussi funeste! Nous savons trop qu'il est imposé par les conditions du milieu où l'on cultive. Mais quel que soit le système qui s'impose, il n'en est pas un qui ne permette l'exploitation du bétail. Le bétail! voilà en effet aujourd'hui, l'élément des plus grands profits.

Dans le nord, la culture de la betterave a, depuis

un siècle, pris un développement considérable; les conséquences de cette culture ont été depuis longtemps exposées; elles sont d'ailleurs manifestes.

C'est la betterave qui permet l'entretien d'un nombreux bétail, qui procure, par conséquent, des quantités considérables d'engrais, et augmente ainsi la fertilité du sol.

Dans le midi, il n'en est malheureusement pas de même, la culture arbustive fort développée, rend le bétail rare, les fumures peu abondantes. C'est-là, surtout que les matières fécales seraient le plus utiles, et cependant l'exemple des Flandres ne semble pas devoir y être encore suivi tout de suite. Les irrigations, en beaucoup d'endroits, ont commencé une métamorphose féconde, en permettant l'entretien d'un plus grand nombre d'animaux. Espérons que ces importants travaux se multiplieront et que dans un temps rapproché, ils pourront porter tous leurs fruits.

Lorsqu'on examine impartialement les cultures les plus prospères, on y trouve la preuve évidente qu'aujourd'hui la production animale est, comme nous l'avons dit ailleurs, l'objet fondamental, essentiel de toute entreprise agricole fructueuse.

Le bénéfice total est toujours d'autant plus élevé que dans la recette brute, les produits animaux figurent pour une plus forte part. Le bétail enfin assure, nous le répétons, une fumure économique, que nos connaissances sur l'action du carbone dans la végétation, nous ont démontrée comme indispensable, aucune autre ne pouvant la suppléer. Il est done vrai de dire aujourd'hui encore, plus que jamais même: «Si tu veux du blé, fais des prés,» Ce sera le dernier mot de ce Mémoire.

SUR

LE BARON DE SALIS

MEMBRE DE L'académie de mETZ

Par M. AUG. PROST

Membre titulaire

Lue à la séance du 25 Août 1881.

Le 1er octobre 1880 l'Académie de Metz perdait, dans la personne de M. le baron de Salis, un de ses membres les plus anciens et les plus éminents. Elle conserve de lui le souvenir d'un esprit remarquablement doué, et des plus cultivés en des genres nombreux et variés. Cependant, ni dans les volumes de ses Mémoires ni sur les rayons de sa bibliothèque, on ne trouve rien du confrère si regretté dont nous déplorons la perte. M. de Salis, pendant une longue vie toute vouée à l'étude, n'a jamais rien publié, sauf une simple lettre écrite à propos d'une question d'archéologie et dont nous parlerons plus loin. Cette singularité tient à l'extrême modestie de cet homme distingué, à un certain dédain pour la notoriété banale accordée généralement par le public à ceux que recommandent seulement les travaux d'érudition, et, avant tout, à un éloignement prononcé qu'il a toujours eu pour l'expression et la communication de ses idées. Il admettait peu de personnes à la confidence de ses pensées. Il a rarement écrit, et quand il l'a fait, il a

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