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SAULCY

Son œuvre et les hommages rendus à sa mémoire.

(Lu à la séance du 30 août 1883.)

Louis-Félicien-Joseph Caignart de Saulcy a été un des hommes de ce siècle les plus favorisés, à la fois, par le cœur et par l'intelligence; aussi a-t-il laissé autant d'amis que d'admirateurs.

Si l'Institut de France s'est honoré de compter M. de Sauley dans ses rangs pendant près de quarante ans, l'Académie de Metz a eu la bonne fortune. de le posséder la première, et de publier les travaux qui l'ont mis d'emblée à la tête des numismatistes. Saulcy ne sera jamais oublié dans une cité qui fût pour lui une patrie d'adoption et à laquelle il laissa, en quittant la Lorraine, son frère, M. Ernest de Saulcy, et son fils, M. Félicien de Saulcy, qui ont su l'un et l'autre suivre noblement, dans la science, un des sillons qu'il avait tracés ('); mais ces souvenirs,

(1) M. Ernest de Saulcy, membre de l'Académie de Metz, a inséré dans les Mémoires de cette Compagnie divers travaux d'égyptologie, parmi lesquels on peut citer: Notice sur quatre statuettes égyptiennes; 1856--58. Notice sur une statuette égyptienne; 1857-60. Rois inscrits à la salle des ancêtres de Thouthmes III; 1862-1863. Rapport sur un

qui sont dans tous les cœurs, l'Académie a voulu les consacrer et a décidé qu'ils seraient groupés et mis sous ses yeux par un vieil ami de celui qui n'est plus. Il me sera facile d'accomplir la pieuse et douce mission qui m'est confiée.

La mort de M. de Sauley, survenue le 4 novembre 1880, fut à peine connue que les éloges et les notices. biographiques parurent de toutes parts. Les journaux de Lille, sa ville natale, et ceux de Paris ont rappelé les premiers ses mérites si variés; de leur côté, les Sociétés savantes, dont il faisait partie, ont apprécié, chacune à son point de vue, les travaux de notre confrère et ont, à l'envi, montré au monde savant tout le cas qu'elles faisaient de lui.

M. Edmond le Blant, membre de l'Institut, a prononcé, aux obsèques, l'oraison funèbre de M. de Sauley et ses paroles, pleines d'émotion et de respectueuse sympathie, n'ont fait que refléter le sentiment unanime des nombreux amis qui se pressaient autour du cercueil. Le même savant, qui présidait quelques jours après, le 12 novembre, la séance annuelle de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, con

travail de M. J. Lieblein, intitulé: Recherches sur la chronologie égyptienne d'après les listes généalogiques; 1875-1876.

M. Félicien de Saulcy, Président de la Société d'Histoire naturelle de Metz, outre des notices publiées dans divers recueils et dans les annales de la Société entomologique de France, a édité un travail important intitulé: Species des Panssides, Clavigérides, Psélaphides et Scydménides de l'Europe et pays circonvoisins, dont les deux premières parties ont paru dans le Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz, en 1874 et en 1876.

statait, dans son discours, le vide profond que Saulcy laissé parmi nous (1).

La Société entomologique a bientôt suivi l'exemple de l'Institut; Sauley, comme on le verra plus loin, s'était dès son enfance occupé avec succès d'histoire naturelle, et avait rendu des services réels à cette Compagnie, qui avait ainsi une bien vieille dette à acquitter. C'est M. L. Reiche, qui a pris la parole le 22 décembre 1880 (*). Il a montré d'abord l'homme de tête et de cœur; puis, envisageant le savant naturaliste, il a insisté sur le nombre d'espèces nouvelles découvertes par lui.

Presque en même temps, la Société numismatique française entendait de la bouche d'un de ses membres, M. Froehner, une longue et précise notice biographique qui, avant de paraître dans le Bulletin ("), fut insérée en tête du catalogue des médailles de Saulcy, qui devaient être mises eu vente le 6 février 1881.

Le Bulletin de l'Athénée oriental, dans son premier fascicule de 1881, a consacré quelques mots à M. de Saulcy, et a mis sous les yeux de ses lecteurs un portrait photographié où l'on retrouve ce visage qui respirait à la fois l'esprit, l'audace et la bonté.

La Revue belge de numismatique a inséré, dans la première livraison de l'année 1881, une notice due à M. Van Peteghem et datée du 15 novembre 1880.

La Société de l'Orient latin a écouté, le 16 mai 1881,

(1) Comptes-rendus des séances de l'Acad. des Inscr. et Belles-Lettres; 1880, p. 380.

(2) Annales de la Société entomologique de France, V série, t. 10, 4 trimestre.

(3) Seconde série, t. 1; pp. 582 à 594.

l'éloge de M. de Saulcy, prononcé par un savant numismatiste, M. Gustave Schlumberger, son élève et le continuateur de l'une de ses créations, la Numismatique des Croisades. M. Schlumberger a joint à une biographie remarquable de M. de Saulcy une liste méthodique, et aussi complète que possible, de ses nombreux travaux.

Les Antiquaires de France ont entendu, à leur tour, le 1er juin 1881, M. E.-G. Rey, dont Saulcy était le maître et l'ami. Le travail de M. Rey est plein de sentiment et renferme de précieux aperçus.

Le discours de M. Schlumberger et celui de M. Rey ont paru un peu plus tard dans les publications des Sociétés savantes devant lesquelles ils avaient été lus (').

Les Mélanges de Numismatique, dans un fascicule qui n'a pu voir le jour qu'à la fin de 1882, ont, par la plume de M. A. de Barthélemy, rendu une éclatante justice à la mémoire de l'ancien directeur de ce Recueil.

Enfin, M. Wallon, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a prononcé, en séance publique, le 18 novembre 1881, un magnifique éloge de M. de Saulcy (2), dans lequel il a cité plusieurs fois M. Froehner. M. Wallon n'avait jamais manié avec plus de bonheur ses habiles pinceaux; il a retracé les qualités de l'homme, la mer

(1) Sixième séance générale de la Société de l'Orient latin; in-8°, 1881. Bulletin de la Société des Antiq. de France, 1881.

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(2) Acad. des Inscr. et Belles-Lettres; Comptes-rendus des séances; 4 série; t. IX, 1882, pp. 331 et suivantes. Eloges académiques par H. Vallon; in-12, t. II, 1882. Paris, Hachette.

veilleuse intelligence du savant et a raconté, en termes saisissants et avec des détails pleins d'intérêt, les voyages souvent périlleux que notre confrère fit en Orient et dans lesquels il montra toute la résolution de son caractère.

D'autres hommages ont été rendus à sa mémoire, en France et à l'étranger; je citerai par exemple une délibération de la Société royale de numismatique belge, en vertu de laquelle son nom et son image devaient figurer, pendant cinq ans, sur les jetons de présence de cette compagnie; des difficultés matérielles ont seules empêché jusqu'à présent l'exécution de ce projet.

Dans le concert d'hommages rendus au savant, les regrets laissés par l'homme percent à chaque instant.

Pour moi, je me bornerai à rappeler ici quelques détails de sa vie, omis par mes devanciers; je le suivrai ensuite rapidement dans sa carrière scientifique, en insistant sur ceux de ses travaux, qui ont été composés à Metz, ou qui ont vu le jour sous les auspices de la Société savante au nom de laquelle lui est rendu aujourd'hui un suprême hommage; j'indiquerai, chemin faisant, quelques passages de ses biographes où il est heureusement mis en lumière, sous ses divers aspects.

Louis-Félicien-Joseph Caignart de Sauley naquit à Lille, le 19 mars 1807, mais sa famille était de Grenoble, ainsi que l'a rappelé M. G. Vallier dans une note où il revendique l'honneur de le compter parmi les savants du Dauphiné (1). Son grand-père et son

(4) Revue belge de num., 1882, pp. 6, 7 et 8.

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