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fesseur d'agriculture, de drainage et d'irrigation à l'Ecole des mines, M. Delesse s'était placé au premier rang des savants de notre époque. Plusieurs de ses ouvrages font autorité. Citons simplement sa Lithologie du fond des mers, œuvre de hautes recherches à laquelle l'Exposition internationale de Melbourne décerna une récompense.

Il y a deux ans à peine que vos suffrages proclamaient M. Delesse, membre honoraire de notre Société.

Vous avez également perdu M. HUMBERT, colonel du génie en retraite, bibliothécaire de l'Ecole d'application de l'artillerie et du génie de Fontainebleau, associé-libre non résidant depuis 1870;

M. BELLIÉNI, opticien à Nancy, agrégé-artiste depuis 1849;

Et enfin un de vos plus anciens correspondants, M. VILLEROY (Félix), agronome, membre de l'Académie depuis 1827.

Pour combler, autant que faire se peut, ces vides si regrettables, vos commissions, vous le savez, sont occupées à examiner diverses candidatures.

Tels sont, Messieurs, les tristes changements survenus dans notre personnel durant l'année 1880-1881.

Archéologie. Histoire.

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Littérature.

Grâce au zèle de nos confrères, la Société a été tenue au courant des découvertes archéologiques récemment faites en notre pays.

M. l'abbé Ledain a signalé à votre attention un

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grand nombre de monnaies romaines et quelques deniers d'argent des Evêques de Metz trouvés au Sablon par M. Mey; à la Horgne, quartier général de l'empereur Charles-Quint lors du siège de Metz en 1552, deux plateaux de bronze, des instruments de cuisine tellement bien conservés qu'on ne saurait les renvoyer à l'époque Gallo-Romane, un écu d'or de l'empereur Charles-Quint de 1548, une épée espagnole et une hache qui paraît remonter aux Francs; à Metz, le sceau du procureur des Célespièce en cuivre représentant tins de cette ville, l'image de la Vierge portant l'enfant Jésus avec ces Sigillum procuratoris celestinorum meten

mots sium

qui a été trouvé parmi les démolitions de l'ancien couvent de cette communauté.

M. Abel vous a fait connaître que, par une singulière bonne fortune archéologique, trois divinités gauloises inédites venaient de se révéler dans notre région de la Moselle par trois inscriptions curieuses.

La plus facile à interpréter, mais non la plus facile à lire, est celle trouvée près de Creutzwald, non loin de l'endroit où a été déterrée la colonne de Merten. L'inscription semble être celle-ci : DEO. CISSONIO. P. L. S. Publius a élevé avec plaisir cet autel au Dieu Cissonius. Il s'agit bien en effet d'un autel, la forme du monument l'indique assez. De plus, il s'agit d'un autel portatif, comme le prouve l'anneau de fer qui surmonte ce petit autel. Il devait servir à l'emporter en voyage ou du moins à le déplacer. On savait déjà par Festus que les Romains se servaient d'autels portatifs, mais on n'en connaissait pas la forme. Elle est donnée par le monument de Creutzwala. Le Dieu Cissonius est une divinité celtique

dont le nom est parfois accouplé avec celui de Mercure. Ici Cissonius est invoqué tout seul. Il était donc le Dieu tutélaire du commerce chez les Gaulois, comme Mercure chez les Latins: Mercis curator.

Au Sablon, on a déterré deux inscriptions en l'honneur de la DEA ICOVELLAVNIA. Ces inscriptions sont gravées sur des plaques de bronze à oreilles. L'une est intacte, l'autre brisée par le milieu. C'est l'exécution d'un vœu accompli avec plaisir par Genialis Salvaninus en l'honneur de cette Déesse gauloise dont on n'avait pas encore entendu parler.

Il en est de même de la DEA MOGONTIA. M. Abel lui suppose une certaine parenté avec le DEVS MOGVNTVS dont nous connaissons plusieurs monuments. Il se pourrait que la Dea Mogontia ne fut d'autre personnage que la rivière le Moguntus dont on a fait une femme. Les payens ont fait des hommes avec leurs grands cours d'eau, le Rhin, le Rhône, le Nil, le Danube, etc., et des femmes avec les rivières qui se jettent dans les bras des fleuves, comme la Saône, la Moselle, etc.

Je n'indique pas les preuves de ces assertions, vous les trouverez dans le mémoire de notre savant confrère.

Complétant plus tard les observations de M. Abel, M. Prost croit que l'inscription à la Déesse Mogontia doit être lue ainsi : DEE. MOGONTIÆ. JVL. PATERNVS. TABELLAR. EXVOTO. Ce mot Tabel larius (solvit) est une expression qui se trouve trèsrarement dans l'iconographie l'iconographie antique. D'après M. Desjardins de l'Institut, qui fait autorité en cette matière, les Tabellarii formaient une classe spéciale, celle des Messagers, des Postillons, c'est du reste le

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sens que ce mot présente dans Cicéron. Il ne faudrait
pas confondre ces personnages publics avec les
Tabularii, qui étaient des employés d'ordre inférieur,
On serait donc en droit de
de classe ordinaire.
conclure qu'un Gaulois, du nom de Julius Paternus,
remplissant les fonctions de Tabellarius, aurait dédié
cet autel à une Déesse du pays, qui nous est demeu-
rée inconnue.

Peut-être est-il bon de mentionner ici que, par l'initiative de l'Académie, grâce aux démarches de ces Messieurs et du regretté M. de Salis, le Musée de notre ville s'est enrichi de ces divers monuments.

M. Bellevoye nous a conservé un souvenir touchant. Au cours d'un voyage dans les Vosges, près du Château de la Pierre percée, au dessus du village de Celles, notre confrère a rencontré des hauteurs boisées, dont l'une est aujourd'hui dégarnie sur une étendue de plusieurs hectares. Comme ce fut dans la nuit du 25 au 26 octobre 1870 qu'un furieux ouragan produisit ce ravage, les habitants du pays appellent, par coïncidence, cet endroit : Le coup de vent de Metz.

Nous devons à M. Marcus de connaître la provenance de ce fameux buste de Caracalla, dont la présence a, pour un instant, mis en éveil nos antiquaires. Ce buste a été trouvé aux Etangs. Or, pendant la grande Révolution, un oncle de M. Marcus, propriétaire en ce village, acheta, à une vente d'émigrès, six bustes de marbre. Quand les proscrits purent revenir, le parent de M. Marcus alla trouver M. de Jobal, propriétaire du château de Lue d'où l'on avait tiré ces marbres. M. de Jobal les laissa à leur possesseur; ils passèrent au fils de celui-ci, puis

à la veuve de ce dernier qui, en mourant, les légua, trois à Madame Poulmaire, trois à M. Colchen.

Des trois bustes, légués à Madame Poulmaire, et qui se trouvent entre les mains de ses fils, deux sont en France et un dans le pays; les trois autres, parmi lesquels le buste du Caracalla, sont aussi restés en Lorraine.

Ce marbre est-il aussi ancien qu'on a voulu le dire? Est-ce un original? Notre Société ne s'est pas prononcée, mais incline à croire que ce n'est qu'une copie très-bien faite.

M. Gandelet vous a rappelé l'Etablissement des Religieuses de la Congrégation de N. D. à Metz. Après avoir donné en détail les premiers accroissements et développements de cette communauté, notre confrère vous a fait la description des pavillons occupés par les Religieuses et par les pensionnaires, ainsi que de leur chapelle; ce travail nous a montré également les services rendus par cette congrégation et sa dispersion au moment de la Révolution.

Dans Les Seigneurs de Hombourg-l'Evêque, M. R. Dupriez raconte les diverses dominations qui, à travers les siècles, ont passé sur cette ville, autrefois une des premières places fortes de la Lorraine, réduite aujourd'hui à n'être plus qu'un simple village. On trouve en cet ouvrage des indications intéressantes.

Avec M. A. Benoit, vous pouvez choisir. Aimezvous la promenade ? Il vous conduira, d'une manière aussi agréable qu'utile, A travers le pays de Bitche; et

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