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SUR LES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENS

DE

LA RÉVOLUTION FRANÇOISE,

OUVRAGE POSTHUME

DE MADAME LA BARONNE DE STAËL,

PUBLIÉ

PAR M. LE DUC DE BROGLIE ET M. LE BARON DE STAËL.

Les révolutions qui arrivent dans les grands états
ne sont point un effet du hasard ni du caprice
des peuples. MÉM. DE SULLY, T. I,

P.
133.

TOME PREMIER.

$

PARIS,

DELAUNAY, LIBRAIRE, PALAIS-ROYAL, GALERIE DE BOIS, N. 243;
BOSSANGE ET MASSON, LIBRAIRES, RUE DE TOURnon,

1818.

N. 6.

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EN remplissant la tâche que madame de Staël a daigné nous confier, nous devons avant tout faire connoître dans quel état nous avons trouvé le manuscrit remis à nos soins.

Madame de Staël s'étoit tracé, pour toutes ses compositions, une règle de travail dont elle ne s'écartoit jamais. Elle écrivoit d'un seul trait toute l'ébauche de l'ouvrage dont elle avoit conçu le plan, sans revenir sur ses pas, sans interrompre le cours de ses pensées, si ce n'est par les recherches que son sujet rendoit nécessaires. Cette première composition achevée, madame de Staël la transcrivoit en entier de sa main, et sans s'occuper encore de la correction du style, elle modifioit l'expression de ses idées et les classoit souvent dans un ordre nouveau. Le second travail étoit ensuite mis au net par un secrétaire, et ce n'étoit que sur la copie, souvent même sur les épreuves imprimées, que

madame de Staël perfectionnoit les détails de

la diction plus occupée de transmettre à ses

:

lecteurs toutes la nuances de sa pensée, toutes les émotions de son âme, que d'atteindre une correction minutieuse qu'on peut obtenir d'un travail, pour ainsi dire, mécanique.

Madame de Staël avoit achevé, dès les premiers jours de 1816, la composition de l'ouvrage que nous publions. Elle avoit consacré une année à en revoir les deux premiers volumes, ainsi qu'une partie du troisième. Elle étoit revenue à Paris pour terminer les morceaux relatifs à des événemens récens dont elle n'avoit pas été témoin, et sur lesquels des renseignemens plus précis devoient modifier quelques-unes de ses opinions. Enfin les Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise (car tel est le titre que madame de Staël avoit elle-même choisi) auroient paru à la fin de l'année dernière, si celle qui faisoit notre gloire et notre bonheur nous eût été conservée.

Nous avons trouvé les deux premiers volumes, et plusieurs chapitres du troisième, dans l'état où ils auroient été livrés à l'impression. D'autres chapitres étoient copiés, mais non revus par l'auteur. D'autres enfin n'étoient composés que de premier jet; et des notes marginales, écrites ou dictées par madame de Staël, indiquoient les points qu'elle se proposoit de développer.

Le premier sentiment comme le premier devoir de ses enfans, a été un respect religieux pour les moindres indications de sa pensée ; et il est presque superflu de dire que nous ne nous sommes permis ni une addition ni même un changement, et que l'ouvrage qu'on va lire est parfaitement conforme au manuscrit de madame de Staël.

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Le travail des éditeurs s'est borné uniquement à la révision des épreuves, et à la correction de ces légères inexactitudes de style, qui échappent à la vue dans le manuscrit le plus soigné. Ce travail s'est fait sous les yeux de

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