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LITTERAIRE.

ANNÉE M. DCC. LXIX.

gers,

Par M. FRÉRON, des Académies d'An-
de Montauban, de Nancy,
d'Arras, de Caën, de Marfeille, &
des Arcades de Rome.

Parcere perfonis, dicere de vitiis. MART.
.TOME TROISIÈME.

A AMSTERDAM.

Et fe trouve à Paris,

Chez LACOMBE Libraire, rue Chrif
tine, près de la rue Dauphine.

Harvard College Library

May 18, 1922

Minot fund

L'ANNÉE

LITTÉRAIRE.

LETTRE I.

Effai d'une Defcription générale des Peuples policés & des Peuples non policés, confidérés fous le point de vue phyfique & moral, traduit de l'Allemand de M. Steebs, un volume in12 d'environ 254 pages ; à Amfterdam chez Reviol.

LA

A véritable origine des peuples nous eft inconnue; l'état des Sauvages peut nous aider à connoître celui des premières fociétés; les relations. que nous avons des Groenlandois, des Hottentots & de la plupart des peuples de l'Amérique, peuvent être comparées avec celles qui nous reftent des Scythes, AN. 1769. Tome III. A ij

des Sarmates, des anciens Germains, & fuppléer au défaut des monumens historiques. M. Steebs en a fait ufage dans cet écrit, où il tâche d'éclaircir cette question importante. On ne peut guères donner que des fyftêmes fur ce fujet; l'effentiel eft de les rendre vraifemblables. Il préfente d'abord les différences qui fe trouvent entre l'homme & la bête. » L'homme n'apporte point »en naillant une peau couverte de » poils ou de plumes; il n'eft point ar» mé de défenfes naturelles ; mais, def» tiné à commander à l'univers, il arrive nud, foible, ignorant, expofé » aux injures de l'air, & il refte dans » cet état plus long temps qu'aucun des » autres animaux. Il n'a ni cet inftin& »ni cette induftrie innée que la bête fuit » aveuglément pour la confervation de fon être, Adam & fes enfans veulent» ils couvrir leur nudité? Ils empruntent » les feuilles d'un figuier ou la peau » de quelqu'animal. Mais, privé des

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refources de l'inftinct, ia Raifon, cet » être tout puiffant, le place au deffus » des animaux. S'il a foin de la culti #ver, elle lui fournit les moyens de fe

» procurer fes befoins dans un degré fupérieur à la bête, & elle le met en » état d'améliorer fon fort. La liberté

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préfide à fes actions, & il n'eft point » efclave d'un inftinct aveugle; c'est » de toutes les créatures vivantes la » mieux organifée. 19

M. Steebs divife fon ouvrage en trois parties. Dans la première il traite de l'état des peuples non policés; il commence par les envifager fous un point de vue phyfique. La chaffe & la pêche Jeur fourniffent des alimens; leurs habitations font fimples & peu commodes. A peine les défendent-elles des injures de l'air; au premier afpect ils font très malheureux; perfonne ne voudroit être réduit à leur fituation; mais ils jouiffent d'une fanté parfaite; ils ne connoiffent pas même le nom de plufieurs maladies qui font le fléau de l'humanité. Le plus communément ils ne meurent que de vieilleffe; l'exercice, la fimplicité de leurs alimens ont fortifié leurs corps.» Dès qu'une Caraïbe » eft accouchée, elle prend fon enfant & » va fe baigner avec lui dans la rivière » voifine; puis le laiffant aux environs

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