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ayant brouillé les Dieux, defcendit chez les Roiss puis dans l'Eglife fainte établit fon empire, & l'étendit bientôt fur tout ce qui refpire. Chacun vantoit la paix que partout on chaffa. On dit que feulement par grace on lui laissa deux afyles fort doux : c'eft le lit & la table. Puiffe-t-elley fixer un regne un peu durable ! L'un d'eux me plaît encor; allons, amis, buvons, cabalons pour Cloris, & faifons des chansons.

Par M. DE VOLTAIRE.

ADIEUX

De l'Auteur à fa Perruque qu'on lui emprunto it pour jouer un proverbe.

RESPEC

ESPECTABLE perruque, ornement de mon chef,

puiffe-tu dans mes mains revenir faine & fauve! n'eft-ce donc pas affez d'être Porquet le bref (1), fans être encor Porquet le chauve ?

Par M. l'Abbé PORQUET.

(1) Ce vers fuppofe que l'Auteur eft d'une petite taille,

STANCES.

Qu

U'AI-JE gagné d'être amoureux; difois-je en mon impatience? J'aimai Cloris, & tous mes feux furent payés d'indifférence.

Eglé m'aimoit, ou pour le moins, elle me l'avoit fait entendre: Damon, fans peines & fans foins, la ravit à mon cœur trop tendre.

Hortenfe après fut me dompter ; long-tems j'aimai fans espérance; Licas n'eut qu'à fe préfenter, pour émouvoir le cœur d'Hortenfe.

J'eus peine à retirer mon cœur :
mais enfin je l'offris à Life;
elle l'accepta fans rigueur :
qui n'eut cru qu'elle étoit éprife

Mais la coquette à mes rivaux avoit fait la même promeffe, & tous les jours d'amans nouveaux je la vois flatter la tendreffe.-

Amour, amour! puisqu'à tes loix
tu ne veux pas me voir rebelle,
fais donc enfin, fais qu'une fois
je trouve une femme fidelle!

Par M. le Marquis DE THYARD.

INSCRIPTION

Pour un Obélifque que la Ville d'Aurillac a fait élever à M. DE MONTYON, ancien Intendant d'Auvergne.

NOURRIR un peuple entier de famine expirant,

par les mains de ce peuple embellir notre Ville, rendre le malheur même utile,

enfin par tes vertus faire admirer ton rang, ce fut là ton heureux ouvrage,

Montyon que ce marbre à jamais refpe&é, tranfmette à la postérité

nos maux & tes bienfaits, ta gloire & notre hom

mage.

Par M. THOMAS.

A MADAME DE C**.

Qui a réconcilié l'Auteur avec M. D**.

LitCLA

L'ECLAT de ta naissante aurore
brilla fur mon heureux printems;
j'effayois mes foibles talens,
quand tes appas venoient d'éclorre.

Je n'ai point de la vanité
fuivi le confeil infidèle,
je conçus près de la Beauté
le defir de chanter pour elle.

Cet inftinct de nos jeunes ans,
qui nous éclaire & nous enflamme,
grava tes attraits dans mon ame,
& plaça ton nom dans mes chants.

Dirigeant mes premieres veilles,
ton goût me prescrivoit des loix:
les premiers accens de ma voix
ont voulu flatter tes oreilles.

Nous étions dans l'âge brillant
& des projets & des conquêtes;

tes yeux tournoient toutes les têtes: ma mufe en vouloit faire autant.

Je l'avourai fans jaloufie:
tu fus plus heureuse que moi;
tes charmes, pour donner la loi,
en favoient plus que mon génie.

Le bonheur qui fuit la beauté
ne fe fixe point fur nos traces,
& les Mufes, en vérité,
ont plus d'ennemis que les Graces.

Les mortels, les héros, les dieux font tous aux pieds de Cythérée : elle eft triomphante, adorée : Apollon eft chaffé des Cieux :

L'ignorance nous perfécute;
la haine veut nous avilir;
un lecteur chagrin nous dispute
& nos talens & fon plaifir.

Mais l'Amour veille à votre gloire ;

deux beaux yeux n'ont point de cenfeur 3 & nous chantons notre bonheur,

quand nous chantons votre victoire.

Amis, s'il faut être rivaux, foyons-le aux genoux de Glycère.

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