Les quatre parties du Jour, Poëme en vers libres imité de l'allemand de M. Zacharie, par M. l'Abbé Aleaume. Paris, le Prieur, in-8°. de 43 pages, avec des gravures. D'affez beaux détails, de la facilité, de la poéfie des inégalités, des défauts d'harmonie un ftyle qui n'eft pas encore formé. Si l'auteur eft jeune, il donne des espérances. Le Luxe, Poëme en fix chants, orné de gravu res, avec des notes hiftoriques & critiques, fuivi de poéfies diverses, ( par M. le Chevalier du Coudray.) Paris, Monory, in-8°. de 260 pages. Tout ce qu'on pourroit dire de cet ouvrage ne feroit pas auffi propre que les vers fuivans d donner une idée de la manière de l'auteur. Il s'agit d'une aventure qu'il prétend être arrivée aux Tuileries. Deux femmes, par hafard, s'y difputoient un banc : c'étoient, me diras-tu, deux femmes du haut rang? point du tout. L'une étoit une jeune Comteffe à la vérité ; l'autre imitant la Princeffe Te trouva, (qui l'eut dit! n'étant pas naturel) être la femme enfin de fon maître-d'hôtel. L'Inoculation, Poëme en quatre chants, par M. fon zèle pour une pratique falutaire. Ses notes; à la fuite de chaque chant, font inftructives & curieufes. Mais on ne réuffira jamais à faire Supporter dans des vers les termes de topique, de vélicatoire, de boutons farineux, de fil variolique, &c. &c. M. R** dit que c'eft principalement pour les femmes qu'il a écrit: il eft à crain dre que ce langage-là ne les attire pas. Côme de Médicis, Grand-Duc de Tofcane, out la Nature outragée & vengée par le crime, Poëme par M. Méro. Paris, Gueffier & Moutard, in-8°. de 112 pages. Un frère qui enfonce le poignard dans le fein de fon frère, & qui enfuite eft tué du même poignard par fon père, au lieu même où le crime a été commis: voilà le fujet de ce Poëme. Peu de nobleffe dans le ftyle, des négligences. continuelles, des enjambemens, une facilité foible & lâche: ouvrage de jeune-homme. L'Art de régner, Poëme préfenté au concours des Jeux Floraux de Toulouse en l'année 1773, par M. le Feb.. Baron de S***. Lauzane, Paris, d'Houri, in-8°. de 16 pages. Voici un des meilleurs endroits de ce Poëme. Eft-ce à nous à traîner nos frères au fupplice? Fuyons les criminels, & que Dieu les puniffe ! L'auteur fe moque beaucoup dans fa préface de fes concurrens couronnés, dont les vers në font que médiocres. Poëme fur les principaux traits de l'Hiftoire de Marseille, par M. l'Abbé Amphoux, Aumônier des Galères de Sa Majefté, dédié au Roi, in-8°. de 32 pages. La lecture de ce petit ouvrage ne laiffe pas une idée bien relevée des talens poétiques de M. l'Abbé Amphoux. ODES, Cantiques, Romances, &c. ODES d'Horace traduites en vers françois avec des notes, par M. Chabanon de Maugris, livre troifième. Paris, la Combe, in-12. de 300 pages. ; Ceci n'eft qu'un effai: il n'eft pas fans mérite on y trouve quelques endroits eftimables. On promet de nous donner ainfi toutes les odes du fameux Lyrique Romain. Mais pour qui cette traduction? Pour ceux qui poffédent la langue latine? elle ne ferviroit qu'à exciter de continuels regrets fur le grand nombre de beautés qui ne peuvent paffer dans la nôtre? Pour ceux qui ignorent le latin? elle ne leur donneroit pas une grande idée d'Horace. Il est quelques odes de ce Poëte qu'on peut rendre avec un certain fuccès; ce font celles qui ont été le plus fouvent traduites en vers : les autres font prefque intraduifibles. Recueil de Romances, tome 2. Paris, Lejay} in-8°. de 340 pages. Le premier volume de ce recueil étoit médioere: il a paru il ya cinq ou fix ans. Le fecond eft plus foigné. Des deux, on pourroit en faire un bon. PIÉCES Préfentées pour le prix de l'Académie-Françoife. LA NAVIGATION, Ode qui a remporté le prix de poéfie à l'Académie Françoife en 1773, par M. de la Harpe. Paris, Brunet & Demonville, in-8°. de 14 pages. Point de feu, point d'élan, rien de neuf, une marche lourde & gênée. Ce n'eft point-là le jugement de l'auteur de cette Notice: c'est celui qu'il a entendu répéter à tout Paris. Cinq ou fix prix remportés avec de telles pièces, & l'on peut fe flatter pour toujours de la réputation d'un des Poëtes les plus froids du Royaume. On trouvera dans cette Ode le mot de la fameufe énigme de M. de la Harpe, au fujet de J. B. Rousseau (*). (*) N. B. M. de la Harpe donnera un extrait terrible de l'Almanach des Mufes dans le prochain Mercure, Epître à un ami malheureux qui a concouru à l'Académie Françoife, pour le prix de poésie, par M. Duruflé. Paris, Brunet & Demonville, in-8°. de 14 pages. Le Poëte fuppofe qu'un excès d'infortune a infpiré à fon ami le deffein de s'arracher la vie : il lui remet devant les yeux tout ce qui peut le détourner de cette funefte réfolution. Du talent, de la fenfibilité; des inégalités; des négligences. On a remarqué vers la fin une tirade fupérieure. Epître à un homme de lettres célibataire, pièce qui a concouru pour le prix de l'Académie Françoife en 1773, par M. Doigni Duponceau. Paris, Brunet & Demonville, in-8°. de 8 pages. Pièce contre le célibat. Un ton un peu foible plufieurs vers heureux; toujours de la facilité quelquefois de la grace & du naturel. *Epître d'un vieillard à un ami de fon âge; in-8°. de 8 pages. On a peint dans cette pièce l'état, les infirmi tés, les fentimens d'un Académicien célèbre par fes voyages, fon activité infatigable, fes découvertes, fon zèle pour l'inoculation, & de trèsjolis vers. Le Poëte qui parle en fon nom, a pris fi fidélement fa manière d'écrire & de penfer, que fans fa qualité de juge, on feroit tenté de |