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pear, malgré fon génie. On y trouve ces deux

vers:

Elle eft femme d'ailleurs : par curiofité, fon goût, d'un amour noir, pourroit être tenté. Cyrus, Tragédie en cinq actes, par M. Turpin, auteur de l'Hiftoire du Grand-Condé. Paris, Coftard, in-8°. de 127 pages. Tragédie pleine de déclamations & vuide d'intérêt. Îl paroît que ce genre n'eft pas celui de M. Turpin; ou peut-être n'a-t il pas voulu faire mieux car il s'applique modeftement, en qualité de Poëte Dramatique, ce vers de Philoflète :

C'est moi qui fais les Rois, & n'ai pas daigné l'être. Jofué, Tragédie en trois actes. Genève, Paris, Valade, in-8°. de 32 pages.

Bataille contre les Philiftins, dans laquelle Jofué eft tué; il fait en mourant de très-longues exhortations aux Ifraélites. Et on appelle cela úne Tragédie!

Drames non repréfentés.

LES Héros françois, ou le fiége de S. Jean de Lône, Drame héroïque, en trois actes & en profe, fuivi d'un précis hiftorique de cet événement, par M. Duffieux. Amfterdam, Paris, Lejay, in-8°. de 142 pages. On connoît l'histoire du fiége de S. Jean de

Lône, de cette petite ville qui, avec deux cens hommes de garnifon, & treize ou quatorze cens habitans, dont deux cens étoient à peine en état de porter les armes, foutint l'affaut de quatrevingt mille Impériaux & Efpagnols qui vinrent échouer devant fes murs. Cet événement ne méritoit pas moins d'être célébré que celui du fiége de Calais, & l'ouvrage de M. Duffieux est trèspropre à infpirer de l'admiration pour ces braves citoyens.

Le Triomphe de l'Amitié, Drame en un acte & en vers, par M. Fardeau. Amfterdam, Paris, Langlois, in-8°. de 12 pages.

Géronte donne dix mille écus à Licidas pour marier fa fille, & lui préfente un jeune-homme,

Qui remet en fes mains fon petit intérêt.

Licidas répond:

Ce nœud paroît trop beau pour que je m'y oppofe
Comédies représentées.

L'ASSEMBLÉE, Comédie en un acte & en vers, avec l'Apothéofe de Molière, Ballet héroïque, repréfentée pour la première fois par les Comédiens françois, le 17 Février 1773, M. l'Abbé de Schofne, &c. Paris, Cellot, in-8°, de 47 pages.

par

Pièce faite en l'honneur de Molière cent ans après fa mort: idée très-heureuse.

L'auteur fuppofe qu'un Poëte vient proposer une pièce nouvelle à l'affemblée des Comédiens; il prétend être fûr du fuccès: il s'agit de célébrer Molière; il expofe fon plan, & fur la fin, il explique comme la ftatue de ce grand homme doit paroître fur le théâtre il s'étoit entendu avec le décorateur elle y parolt effectivement, & l'on chante un hymne à la mémoire de ce dieu de la vraie Comédie.

:

Il y a des chofes ingénieufes dans ce petit ouvrage. Le reproche le plus fondé que l'on ait fait à M. du Schofne, eft d'avoir avili le rôle du

Poëte.

L

La Centénaire de Molière, Comédie en un acte en vers & en profe, fuivie d'un divertiffement relatif à l'Apothéofe de Molière, par M. Artaud, repréfentée par les Comédiens François, le 18 Février 1773. Paris, veuve Dus chefne, in-8°. de 68 pages.

Autre Apothéofe de Molière, qui a été repréfentée le lendemain de la pièce précédente.

Quelques fcènes agréables, de l'efprit, plan fort embrouille Le fond eft emprunté de l'Ombre de Molière, Comédie de Brécourt. Tous les perfonnages que notre immortel Comique a mis fur la Scene, paffent en revue, on ne fait trop pourquoi, devant Thalie & Mercure. Quelques-uns

de ces caractères font heureufement faifis, furtout celui de l'Avare. Il y a auffi une flatue de Molière à la fin, mais amenée affez mal-adroi

tement.

Alcidonis ou la Journée Lacédémonienne, Comédie en trois actes, avec intermèdes, repréfentée par les Comédiens François, le 13 Mars 1773. Paris, Delalain, in-8°. de 110 p. Comédie qui préfente le fpectacle des mœurs & des jeux guerriers de Lacédémone: elle a eu peu. de fuccès. Les chanfons républicaines fur-tout n'ont pas été goûtées.

L'Amour à Tempé, Paftorale érotique en deux actes & en profe, in-8°. de 48 pages.

Pièce d'une jolie femme que le Public a eu la galanterie de ne pas vouloir entendre jusqu'à la fil..

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La Feinte par amour, Comédie en trois actes & en vers ( par M, Dorat), représentée par les Comédiens françois, le 31 Juillet 1773Paris, Delalain.

Des peintures charmantes des mœurs du fiécle; beaucoup d'efprit; de la fineffe ; des détails tantôt brillans, tantôt gracieux: une intrigue affez légère. C'est une jeune veuve impitoyablement defolée par un certain Damis fon amant, qui feint d'accepter avec indifférénce un congé

qu'elle lui donne par caprice, & de perfifter tranquillement dans l'idée de ne plus prétendre à fa main. Le dépit de cette jeune veuve produit des effets très-piquans.

A la repréfentation, ceux qui ne font que fenfibles, fouffroient un peu pour elle, & fentoient bien qu'ils n'auroient pas le courage de Damis. Mais les femmes en général ont paru prendre beaucoup de plaifir à la voir ainfi tourmentée, & ont applaudi avec transport le Poëte qui avoit fû fi bien les peindre.

On a trouvé à la lecture quelques endroits difficiles dans le dialogue, & un langage quelquefois trop raffiné dans la bouche des valets. Du refte, cette Comédie a eu un très-grand fuccès, a beaucoup ajoûté à la réputation de M. Dorat.

Comédie représentée en Province.

LE CONNOISSEUR, Comédie en trois actes & en vers, par M. le Baron de S. ***, Gendarme de la Garde ordinaire du Roi. Genève, Paris, d'Houry, Rouen, Machuel, in 8°. de 71 pag. C'eft le Conte de M. Marmontel mis en comédie. Cette pièce a eu du fuccès à Rouen.

Comédies non représentées.

L'HOMME à la mode, ou les Banqueroutiers,

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