Pièce faite en l'honneur de Molière cent ans après fa mort: idée très-heureufe. L'auteur fuppofe qu'un Poëte vient propofer une pièce nouvelle à l'affemblée des Comédiens; il prétend être fûr du fuccès: il s'agit de célébrer Molière; il expofe fon plan, & fur la fin, il explique comme la ftatue de ce grand homme doit paroître fur le théâtre : il s'étoit entendu avec le décorateur: elle y parolt effectivement, & l'on chante un hymne à la mémoire de ce dieu de la vraie Comédie. Il y a des chofes ingénieufes dans ce petit ouvrage. Le reproche le plus fondé que l'on ait fait à M. du Schofne, eft d'avoir avili le rôle du Poëte. La Centénaire de Molière, Comédie en un acte en vers & en profe, fuivie d'un divertissement relatif à l'Apothéofe de Molière, par M. Artaud, repréfentée par les Comédiens François, le 18 Février 1773. Paris, veuve Dus chefne, in-8°. de 68 pages. Autre Apothéofe de Molière, qui a été repréJentée le lendemain de la pièce précédente. Quelques fcènes agréables, de l'efprit, plan fort embrouillé Le fond eft emprunté de l'Ombre de Molière, Comédie de Brécourt. Tous les perJonnages que notre immortel Comique a mis fur la Scene paffent en revue, on ne fait trop pourquoi, devant Thalie & Mercure. Quelques-uns de ces caractères font heureufement faifis, furtout celui de l'Avare. Il y a auffi une ftatue de Molière à la fin, mais amenée affez mal-adroi tement. Alcidonis ou la Journée Lacédémonienne, Comédie en trois actes, avec intermèdes, repréfentée par les Comédiens François, le 13 Mars 1773. Paris, Delalain, in-8°. de 110 p. Comédie qui préfente le fpectacle des mœurs & des jeux guerriers de Lacédémone: elle a eu peu. de fuccès. Les chanfons républicaines fur-tout n'ont pas été goûtées. L'Amour à Tempé, Paftorale érotique en deux actes & en profe, in-8°. de 48 pages. Pièce d'une jolie femme que le Public a eu la galanterie de ne pas vouloir entendre jusqu'à la fi.. La Feinte par amour, Comédie en trois actes & en vers (par M, Dorat), représentée par les Comédiens françois, le 31 Juillet 1773Paris, Delalain. Des peintures charmantes des mœurs du fiécle; beaucoup d'efprit; de la fineffe; des détails tantôt brillans, tantôt gracieux: une intrigue affez légère. C'est une jeune veuve impitoyablement défolée par un certain Damis fon amant, qui feint d'accepter avec indifférénce un congé qu'elle lui donne par caprice, & de perfifter tranquillement dans l'idée de ne plus prétendre d fa main. Le dépit de cette jeune veuve produit des effets très-piquans. A la repréfentation, ceux qui ne font que fenfibles, fouffroient un peu pour elle, & fentoient bien qu'ils n'auroient pas le courage de Damis. Mais les femmes en général ont paru prendre beaucoup de plaifir à la voir ainfi tourmentée, & ont applaudi avec tranfport le Poëte qui avoit fû fi bien les peindre. On a trouvé à la lecture quelques endroits difficiles dans le dialogue, & un langage quelquefois trop raffiné dans la bouche des valets. Du refte, cette Comédie a eu un très-grand fuccès, & a beaucoup ajoûté à la réputation de M. Dorat. Comédie repréfentée en Province. · LE CONNOISSEUR, Comédie en trois actes & en vers, par M. le Baron de S. ***, Gendarme de la Garde ordinaire du Roi. Genève, Paris, d'Houry, Rouen, Machuel, in 8°. de 71 pag. C'eft le Conte de M. Marmontel mis en comédie. Cette pièce a eu du fuccès à Rouen. Comédies non représentées. L'HOMME à la mode, ou les Banqueroutiers, Comédie en deux actes & en profe (par M. P** de Deg **). Paris, Dupuis, in-8°. de 86 pages. Un homme de naissance épouse la fille d'un Frippier qui s'eft enrichi par trois banqueroutes frauduleufes, & fupplante un autre frippon qui eft fon rival, Me Grippard, jadis Procureur, maintenant Juge d'une petite ville de Normandie. Le valet du Chevalier fait fauter le chapeau de Grippard en l'air, lui arrache fa perruque, & lui dit de faluer fa maîtrelle en enfant de chœur. L'auteur a raifon de maltraiter vigoureusement dans la préface les Comédiens qui ont refufé fa pièce. Il eft für que cet endroit là fur-tout feroit un grand effet au théâtre, & qu'il n'en fait pas à beaucoup près autant à la lecture. Frédéric & Clitie, ou l'Amour, l'Amitié & la Reconnoiffance, Comédie en vers & en trois actes, par M. de Theis. Paris, A. C. Cailleau, in-12. de 75 pages. Sujet du Faucon de la Fontaine, pièce moitié comique, moitié larmoyante. La partie comique manquée, l'autre plus fupportable. Opéra-comiques à Ariettes, à Vaudevil·les, Divertiffemens, &c. SARA ou la Fermière Ecoffoife, Comédie en z actes & en vers, mêlée d'ariettes, repréfentée par les Comédiens Italiens, le 8 Mai 1773, mufique de M. Vachon. Paris, Durand-Dufrefnoy, in-8°. de 64 pages. Style très-foible, même pour un opéra-comique. Le fond pris de Sara Th**, conte en profe de M. de Saint-Lambert. L'Erreur d'un moment, ou la fuite de Julie, Comédie mêlée d'ariettes & en un acte, par M. Monvel, représentée pour la première fois le 14 Juin 1773, mufique de M. Defaides. Paris, veuve Duchefne, in-8°. de 63 pages. M. de S. Alme, qui, dans le petit opéra-comique de Julie, a eu tant de peine à obtenir le confentement de fon père pour fe marier, fe laffe de fa femme dans celui ci, & a la fantaisie de fe défennuyer avec Catau, la femme de Lucas, qui eft affez gentille. Catau montre la lettre à fon mari; & quand Saint-Alme vient pour la fédui Lucas lui fait en patois un fermon magnifi que qui le convertit fur le champ. Fête donnée à Madame la Comteffe d'Artois, à fon paffage à Montargis, le 12 Novembre 1773, exécutée par les enfans de l'Ambigu comique, fous les ordres de M. de Cypierre, Intendant d'Orléans, par M. de Pleinchefne, ancien Capitaine d'Infanterie. Paris, Brunet & Demonville, in-8°. de 147 pages. La principale pièce de cette fête eft une espéce |